Grand timonier de la dérive en tout genre, J. Sternberg, bravant la tempête des critiques et la marée des commis littérateurs, dévoile sans fard son art de vivre, en survivant à contre-courant des idées reçues, des modes saisonnières et du show-biz technocratique.
On nous serine les oreilles de Concorde, de charters et de beaux voyages ? Le voilà, sifflotant son solo pour un Solex le long des chemins de notre doulce France, ou vantant les délices sans fin - mais non sans femmes - du cocon. Coq en pâte du farniente ? Non pas. À travers les barreaux du bureau, J. Sternberg a pu mettre au point une infaillible méthode - celle du travail simulé - qui garantit à la fois le bulletin de salaire, le sourire du directeur et le plaisir du quant-à-soi.
Mais le fin du fin pour Sternberg, apôtre de la sous-value, reste celui d'inventer de l'inutile, c'est-à-dire du non-rentable, du non-vendable. Bricoleur de l'impossible, il nous apprend comment - par exemple - il faut être en avance sur son temps - écologiste dans les années cinquante - ou en retard - réinventer le collage dans les années soixante - mais jamais être de son temps. Quartier-maître des sirènes, Sternberg nous revient aujourd'hui avec cette dernière carie littéraire d'un grand enragé de l'écriture, « Vivre en survivant », un véritable manuel pour une autre vie.
Démission, Démerde, Dérive, tel vous découvrirez le système D.D.D. de ce maudit écrivain, illustré magistralement par Gourmelin.
Décès :11-10-2006
(Mort il y a 17 ans à l'âge de 83 ans)
Pays : France
Langue : Francais
Ècrivain prolifique, scénariste, anthologiste, journaliste, navigateur à voile et à solex, fondu de jazz et de dessins, ours acariâtre, dragueur impénitent, Jacques Sternberg (1923-2006) est un des très rares maîtres français de l'humour noir, dans la lignée d'un Bierce ou d'un Cioran.