Jeunes pousses 2025 : graines d’auteurs et d’autrices en bande dessinée
Partez à la découverte des productions de 10 « jeunes pousses », c’est-à-dire de 10 jeunes illustrateurs et illustratrices vivant en Wallonie ou à Bruxelles et sélectionnés par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
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C'est la rentrée ! Charlie et Anima ne se sont pas vues de tout l'été, elles se retrouvent juste avant le début des cours. Ces deux adolescentes s'aiment d'une passion candide et fusionnelle. Si l'une est assez exubérante et sauvage, l'autre est plus complexée et réservée. Deux personnalités atypiques qui partagent quelques difficultés lorsqu'il s'agit d'interagir avec leurs semblables. Et, le grand sujet du moment à l'école, c'est la «magie», qui permet de vivre des aventures fantastiques dans un monde secret mais dont personne ne maitrise véritablement les codes et les manifestations. Une chose est sûre, c'est qu'une fois qu'on y a pris goût, on a envie d'y retourner. Mais encore faut-il y prendre goût. D'emblée, les deux personnages réaliseront qu'elles ne sont plus tout à fait les mêmes qu'avant les vacances.
Sentimental Kiss est un récit qui défend une représentation positive de l'adolescence sans jamais en oublier les tumultes. Pour sa première bande dessinée, Camille Van Hoof dresse les portraits de « magical girls » aussi drôles qu'attachantes pour nous parler de l'acceptation de soi, de la découverte de la sexualité, du consentement et de l'adaptation dans un nouvel environnement. Sentimental Kiss se veut surtout émancipateur des injonctions sociales et propose d'autres chemins qui mènent à l'âge adulte. À travers ces différents possibles, l'autrice bruxelloise nous offre une romance résolument contemporaine. -
Nord du Portugal, octobre 1962. Depuis la prise du pouvoir par Salazar, les arrestations arbitraires s'enchaînent et la population ouvrière s'enfonce dans la misère. Lorsque João perd son emploi, il n'ose pas tout de suite en parler à sa famille et sombre dans le désespoir... jusqu'à ce qu'un ami lui parle de la France. Là-bas, dit-on, il y a du travail, il pourra y offrir une belle maison à sa famille et y vivre heureux.
Quelques semaines plus tard, un passeur vient chercher João chez lui et le guide jusqu'à la frontière espagnole. Comme des milliers de portugais avant lui, il s'élance sur les chemins sinueux de l'espoir, où la Guardia Civil espagnole guette et le silence est roi.
Adeline Casier revient au crayon graphite sur l'histoire de son grand-père, témoin de la grande vague de migration portugaise d'Après-guerre. Un hommage solidement documenté, empreint d'une poésie et d'une mélancolie rêveuses. -
Emily, étudiante, souhaite gagner un peu d'argent durant l'été et répond à une annonce de la très riche et influente Famille Rascines, qui lui inspire des préjugés plutôt hostiles. C'est ainsi qu'elle rencontre Suzanne, l'aînée de la famille, qui lui confie la tâche de promener tous les jours son chien Mitsou. Suzanne accompagne Emily durant les premières promenades et, contre toute attente, une complicité très forte naît entre les deux jeunes femmes. Peu à peu, Emily s'interroge sur les sentiments qu'elle éprouve pour celle qu'elle appelle désormais Sue. Un jour comme les autres, alors qu'Emily attend Sue et Mitsou, personne ne vient à sa rencontre. Quelque chose de dramatique est arrivé. Comment le lien qui les unit va-t-il s'en trouver transformé ?
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La Chasse à l'Ourse raconte l'histoire de deux amies qui se retrouvent à la fin de l'été. Tandis qu'elles discutent de leurs histoires d'amour, de leur haine et de leurs angoisses, le bar où elles se trouvent se transforme en forêt mystérieuse, où une ourse, une biche et une meute de chien cohabitent plus ou moins bien. Les mots des amies accompagnent les échanges entre ces animaux, elles-mêmes se métamorphosent petit à petit, et leurs paroles aussi....
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Miss a compris une chose : elle n'est pas assez mince pour être jolie et heureuse. À mesure que le temps passe, elle s'abîme peu à peu dans le dédale des troubles du comportement alimentaire : anorexie, boulimie, orthorexie...
Heureusement, elle n'est pas tout à fait perdue : elle rêve de devenir créatrice de couleurs et part à la recherche du vert, du rouge, du bleu et du jaune. -
Loulou et Nana vivent seules avec leur mère dans un petit pavillon de campagne. C'est les vacances, l'ambiance est au désoeuvrement général. Les journées s'organisent au rythme des repas et le gros des interactions se déroule autour de la table du salon. À l'exception du petit copain de Nana, l'unique présence masculine c'est «?Chacha?», le chat de la maison. Attention, il ne s'agit pas de n'importe quel animal de compagnie, c'est un félin doué d'expression. En aparté, il peut comprendre et communiquer avec Nana. Mais ce n'est pas la seule à personnifier la petite bête, toutes les trois entretiennent avec lui une relation pour le moins ambigüe faite de jalousie et de convoitise. La légère mesquinerie du matou va bientôt attiser crispations et suspicions au sein de la maisonnée. «?Gratin de chat?» figure de manière audacieuse les préoccupations adolescentes et familiales à travers le portrait d'une mère et de ces deux filles. Dans ce récit où les non-dits submergent les personnages, la parole se révèle plus que jamais essentielle. C'est la première bande dessinée d'Adèle Maury, lauréate en 2020 du Prix «?Jeune talent?» au Festival d'Angoulême. Elle termine actuellement un master BD et édition à L'Institut Saint-Luc de Bruxelles.
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À travers un récit choral, Kanénas, Adéna, Matt, Louise, Luc
et François offrent chacun, à travers leur expérience, une vision de l'amour et
sa complexité. Kanénas, alias Kan, est un jeune étudiant en école d'art,
secrètement amoureux de son amie Adéna. Cette dernière prépare un périple au
Népal pour se remettre de son ex petit ami, un garçon toxique et violent. Matt,
le meilleur ami de Kan, est perdu entre addiction et absence parentale et
préfère flirter et tromper sans complexe sa petite amie Louise qui, dans
l'illusion du grand amour, tente de sauver leur couple. Luc, nouvel étudiant en
art dans la même école que Kan sympathise rapidement avec lui. Il cherche à
s'émanciper de ses parents et découvre son attirance pour François avec lequel
il commence une histoire amoureuse. La BD met en lumière la
complexité des histoires d'amour, leur gravité et leur importance pour une
génération que les lecteurs et lectrices découvrent à travers le regard de cette
bande d'amis. -
Katya : La Guerre. Partout. Toujours.
Antoine Schiffers
- Casterman
- Romans Graphiques
- 12 Mars 2025
- 9782203284241
La Guerre, ce sont des millions d'enfants, de femmes, d'hommes qui ont disparu et continuent de disparaître dans des conditions plus atroces les unes que les autres. La Guerre n'épargne personne. Il semble que sur les décombres d'une guerre, une autre prenne toujours naissance. Car la Guerre est une construction humaine, une machination que l'on entretient, volontairement ou non. À travers le voyage de Katerina, partie à la recherche sa fille Katya, ce récit met l'accent sur ces femmes, toujours discrètes, qui semblent faire partie du décor. L'histoire de ces mères à qui l'ont fait tout subir sans leur poser de questions, celles qui élèvent des fils qui mourront peut-être un jour pour leur pays, ces femmes courageuses à qui l'on donne rarement la voix. Antoine Schiffers n'a pas la prétention de la leur donner, mais il voudrait au moins parler un peu d'elles.
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Timide, hypersensible, super stressée... Amicie est l'héroïne de ces strips humoristiques, une jeune femme qui ne gère pas ses émotions. Elle est aidée par son chien. Cool, cynique, direct... Happy est le chien. Il vit dans le moment présent avec désinvolture. Mais il n'est pas qu'un animal gourmand de chips aux oignons (entre autres). Il est surtout la voix dans l'imagination d'Amicie, celle qui analyse crûment les situations à affronter au quotidien. Par son sarcasme, il nous rappelle parfois Hobbes, le célèbre tigre en peluche. Plus qu'un binôme drôle et attachant, c'est en réalité trois personnages qui Å'uvrent dans ces pages : Amicie, son stress et son chien, face au monde extérieur.
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Sophia est étudiante en école d'art. Son sujet de mémoire est imposé: elle devra étudier le wax. La jeune métisse y va à reculons, mais en travaillant dans une boutique de tissu, en visitant les usines du grand fabricant néerlandais Vlisco, en écoutant les confidences de femmes africaines, en découvrant le sens des motifs des wax offerts par son père, elle va découvrir la richesse de cette étoffe qui tisse des liens entre Afrique, Europe et Asie. Sophia touche du doigt aussi les paradoxes d'un tissu né de la colonisation: un motif de fierté et de reconnaissance pour une partie du continent africain, mais parfois décrié par ceux qui y voient la main-mise de l'Europe sur l'Afrique. Comme un écho à son histoire personnelle et sa quête d'identité.