Du surréalisme jusqu'aux activités expérimentales du groupe Cobra, l'oeuvre du poète belge Christian Dotremont n'a cessé de placer le cinéma au coeur d'une entreprise qui croise écriture et peinture. L'oeil magique de la caméra surréaliste lui permet de suppléer aux limitations de la vue humaine, avant de plaider en faveur d'un cinéma expérimental qui ouvre à l'exploration des contrées du « JAMAIS VU », afin de donner à voir l'invisible.
Durant les années qui suivront l'aventure de Cobra, Dotremont rédige différents textes et scénarios pour les films de ses amis qui font émerger la tension entre écriture et image, entre une modernité qu'il faut fuir et le voyage vers l'ailleurs. Chacun de ces textes contribue à la genèse poétique du logogramme. Le cinéma avec les Marx Brothers, Chaplin ou Tati constitue pour Dotremont une source d'humour qui traverse sa poésie et dès qu'il se livre devant la caméra, ce sera pour donner corps au mythe de Logogus et faire voir au spectateur la spontanéité graphique et poétique du logogramme en train de se peindre.
Le labyrinthe - antique figure mythique d'une architecture qui ne se laisse jamais circonscrire - devient ici la clef de l'énigmatique univers de Roger Caillois. Des mythes aux jeux, de la science à la poésie, il s'agît de parcourir la multiplicité des domaines abordés par les écrits de cet auteur, afin de voir comment l'édification de cette tumultueuse architecture vient s'enrouler sur une autre image du monde: celle de l'échiquier.