Analysant la musique, la littérature, et la peinture Afrofuturiste (Sun Ra, P-Funk, Wangechi Mutu), la confrontant aux enjeux contemporains de l'écologie et de la racialisation, ce livre montre comment l'Afrofuturisme peut nous soigner du triple rejet constitutif de l'Anthropocène. Premièrement, le rejet des non-humains, au profit d'un fétichisme de l'Humain qui sous-tend la Sixième extinction de masse des espèces. Deuxièmement, le rejet du cosmos, qui réduit la Terre à un espace confiné, détaché de l'univers. Troisièmement, le rejet de la personne Noire, car l'Anthropocène est un projet qui s'est fondé dans l'esclavage et la colonisation. Ce que nous propose l'Afrofuturisme est une nouvelle image du cosmos, où la Terre serait reliée à la puissance du soleil comme à l'obscurité insondable de l'univers. Si nous voulons éviter l'effondrement écologique auquel l'économie racialisée nous destine, il nous faut une nouvelle révolution copernicienne.
La conquête de l'espace est terminée ? Non, une nouvelle planète est apparue : la Terre. Ce livre nous fait entrer dans le monde inquiétant des apprentis-sorciers et des puissants businessmen qui rêvent d'une Terre post-naturelle qu'on pourrait reconstruire et piloter grâce aux prouesses d'une ingénierie absolue.
Frédéric Neyrat nous conduit au cœur de la pensée constructiviste qui domine aujourd'hui les sciences humaines et sociales, de Philippe Descola à Bruno Latour. Ce courant a abattu la césure nature-culture pour la remplacer par une nature hybride, toujours anthropisée et intégrée dans les réseaux technico-financiers. Et si, en déniant toute altérité à la nature, cette approche n'était que le prêt-à-penser du projet géo-constructiviste d'une Terre 2.0 ? Réinterrogeant le rapport nature-culture, et critiquant le mythe fusionnel de toute-puissance technologique, l'auteur propose alors une nouvelle philosophie de la nature et de la Terre : une écologie de la séparation, en prenant acte de ce qui n'est pas constructible dans la nature et en reconnaissant la Terre dans sa singularité.
Frédéric Neyrat, philosophe, est professeur dans le département de Littérature comparée de l'université de Wisconsin-Madison. Spécialiste de la pensée contemporaine, ayant enseigné plusieurs années les études environnementales, il est l'auteur de Biopolitique des catastrophes (2008), Le Communisme existentiel de Jean-Luc Nancy (2013), et Homo Labyrinthus (2015).
Le cosmos n'est pas un espace dans lequel seraient contenus des objets (planètes, soleils, trous noirs), soutient l'auteur, mais une expérience en cours - une expansion vers l'inconnu. Pour appréhender cette expérience cosmologique, la philosophie doit changer de forme, de technique démonstrative, et devenir ce qu'outre-Atlantique on nomme théorie-fiction. La théorie-fiction ne mélange pas les genres, mais resculpte leur ligne de force : l'imaginaire réactive des concepts fossilisés et les concepts orientent l'imaginaire. Composé de fragments, d'aphorismes, de récits et d'enquêtes métaphysiques, Cosmos expérimental propose un voyage dans l'espace-temps où des personnages énigmatiques échangent sur l'astrophysique, la technologie, la musique, les anges, le communisme, la mort, et l'éternité.
Le cinéma produit un rapport au monde. En confrontant la figure de l'Homme unidimensionnel de Marcuse à celle de Tyler Durden, l'activiste hallucinématographique de Fight Club, Frédéric Neyrat montre comment les images peuvent alimenter la source du désir.
En évitant le clivage binaire très en vogue actuellement, le "pour ou contre Alain Badiou", Frédéric Neyrat interroge la théorie du sujet chez le philosophe français, coeur de son livre L'être et l'événement. Avec en ligne de mire une question : comment l'écologie politique peut-elle modifier le devenir d'un monde au bord du vide ?