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Joris Karl Huysmans
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Jean des Esseintes est un aristocrate que la société dégoûte. Il vomit ses valeurs, ses goûts, sa morale, son matérialisme. Décidant de se couper du monde, il s'enferme dans une maison qu'il aménage à sa fantaisie, et transforme en musée imaginaire et en chambre d'illusions. Il va à l'encontre, "à rebours" de tout. Et Huysmans, qui se livre à une critique féroce des valeurs consacrées en art et en littérature, pousse très loin la provocation dans l'éloge du crime et de la perversion. Anti-roman, À Rebours tient de l'essai, de l'encyclopédie, et du poème en prose. Rythmé par l'évolution de la névrose du héros, c'est aussi un grand récit de l'angoisse, une quête de sens désespérée.
Ce volume reprend le texte de la dernière édition revue et corrigée par Huysmans (1903) et illustrée par Auguste Lepère dont nous reproduisons ici un choix de gravures. -
Marthe - Les Soeurs Vatard
Joris-Karl Huysmans
- Gallimard
- Folio classique
- 10 Octobre 2024
- 9782072993671
Marthe connaît de vagues gloires et de terribles chutes : ouvrière dans un atelier de fausses perles, elle se prostitue, devient vedette du théâtre Bobino, subit les exigences d'un patron jaloux, découvre la médiocrité de la vie de couple. Cé
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"Le mal d'âmes", comme disait Mallarmé, à la fin du siècle, et "le bizarre attardement, au Paris actuel, de la démonialité". Gilles de Rais mène le bal par l'intermédiaire d'un historien, Durtal, assoiffé de surnaturel et dont l'initiation sera faite par l'épouse hystérique et perverse d'un grand écrivain catholique. Messes noires et invocations sataniques s'ensuivent, qu'organise un prêtre excommunié, le chanoine Docre, qui s'est fait tracer sur la plante des pieds l'image de la croix afin de pouvoir la piétiner constamment et dont les plus innocents plaisirs sont de nourrir des souris blanches avec des hosties consacrées. Dans ce monde du sabbat et du blasphème, la raison ne survit que réfugiée dans une tour de Saint-Sulpice, où la femme du sonneur de cloches mitonne à l'intention de rares rescapés de divins pot-au-feu.
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Édition enrichie de Dominique Millet-Gérard. comportant des illustrations de Charles Jouas.
Noël 1893, Huysmans découvre la cathédrale de Chartres : c'est un éblouissement. Il retranscrit son expérience dans ce livre foisonnant, qui se lit d'abord comme un roman d'apprentissage, mais où la narration se trouve bien vite subvertie par la description, qui investit jusqu'au dialogue. Ce livre d'érudition se veut aussi un livre d'art : pour l'auteur, la cathédrale reproduit dans son corps de pierre les merveilles de la nature et offre un concentré de leur signification. Elle est un répertoire, un dictionnaire, une encyclopédie, non seulement de l'histoire sainte mais de la création entière. Huysmans rappelle ici l'ampleur universelle de la culture chrétienne, et s'oppose à une dissociation de l'art et de la foi, de la foi et de l'intelligence, de la beauté et de la vérité. Il fait de la cathédrale-monument un immense poème en prose : un roman d'âme. -
Lorsque qu'elle quitte l'atelier, Désirée prend soin de son père malade. Elle se préserve pour le mariage. Sa soeur, Céline, se précipite dans les bras d'hommes : Cyprien le peintre, Anatole la canaille...
Toutes deux sont brocheuses à Paris.
Le jour où Désirée tombe enfin amoureuse, son père refuse le mariage. N'est-elle pas mieux au foyer à ses côtés?
«Les Soeurs Vatard» est le second roman de Huysmans. Il dédie son oeuvre à celui qu'il considérait alors son maître, Émile Zola, le talentueux naturaliste.
Joris-Karl Huysmans (1848-1907) naît dans une famille d'artistes. Son père, lithographe, meurt alors que Huysmans n'a que huit ans. Huysmans passe une grande partie de sa vie au ministère de l'intérieur. Il fait paraître en 1874 son premier recueil de poésie («Le Drageoir aux épices»), et rencontre Zola deux ans après. Il défend son nouvel ami dans un article sur l'«Assommoir» et le naturalisme. Il publie la même année un roman naturaliste, «Marthe, histoire d'une fille». Son second roman («Les Soeurs Vatard», 1879) est accompagné d'une dédicace à Zola. Il fréquente aussi Maupassant, et réalise avec quelques auteurs un recueil de nouvelles («Les Soirées de Médan», 1880). À compter de 1884, avec la sortie de son roman «A rebours», Huysmans se montre de plus en plus pessimiste, et s'éloigne du mouvement naturaliste. Après avoir traversé une phase mystique avec «Là-bas» (1891), Huysmans se convertit soudainement au catholicisme. -
Édition de Jean Borie.
Après À Rebours, Barbey d'Aurevilly disait à Huysmans : "Il ne vous reste plus logiquement que la bouche d'un pistolet ou les pieds de la Croix." Il y a une autre solution : la campagne, la solitude lyrique, le retour à la bonne nature généreuse et consolatrice. C'est l'histoire d'En rade, celle d'un couple de Parisiens, malades de coeur et d'argent, qui vont se réfugier dans un château de la Brie auprès de cousins paysans. Hélas! le château est une ruine, la campagne est sinistre : quand il ne pleut pas, on est dévoré par les aoûtats, et les cousins paysans sont de patibulaires canailles. Une échappée : le rêve, et c'est dans En rade que se manifeste pour la première fois la curiosité de Huysmans pour le surnaturel. "Avec une clairvoyance sans égale, écrit André Breton, Huysmans a formulé la plupart des lois qui vont régir l'affectivité moderne et s'est élevé avec En rade aux sommets de l'inspiration." -
Le drageoir aux épices ; croquis parisiens
Joris-Karl Huysmans
- Gallimard
- Poésie/Gallimard
- 23 Octobre 2019
- 9782072859199
Si Huysmans est connu pour être un romancier et nouvelliste majeur et à l'influence durable de notre littérature, il n'en a pas moins illustré de façon magistrale la longue tradition du poème en prose. C'est même par là qu'il a commencé son oeuvre avec Le Drageoir aux épices en 1874, puis Croquis parisiens en 1880. Dans la lignée d'Aloysius Bertrand, Rimbaud et surtout des Petits poèmes en prose (Le Spleen de Paris) de Baudelaire, ces deux recueils, pour la première fois réunis en édition courante, évoquent de façon saisissante des scènes de rue, de music-hall ou de brasseries, mêlant les portraits de gens du peuple aux grâces sensuelles des demi-mondaines dans des vignettes qu'on dirait gravées à l'eau-forte par un Toulouse-Lautrec ou un Hogarth auquel le poète du reste se réfère. Mais surtout le lecteur y trouvera la jouissance d'une écriture alerte, colorée, charnelle au rare pouvoir de suggestion.
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Édition enrichie de Dominique Millet comportant une préface et un dossier sur l'oeuvre.
Dans ce roman autobiographique, l'auteur conte l'histoire d'un écrivain et de son retour à la religion catholique. Admirateur du Moyen Âge, des cathédrales, de la peinture religieuse ancienne, le héros séjourne dans un couvent pour tenter de résoudre son drame de conscience. Roman de conversion, - et la conversion des artistes, de Claudel à Péguy ou Ghéon, au tournant du siècle est un phénomène de société -, celle-ci échoue. Roman de la vie spirituelle, de l'église et du couvent, il ouvre une voie originale, où triompheront Mauriac et Bernanos. Enfin, c'est, comme À Rebours, une grande rêverie narcissique, un monologue intérieur où luttent l'imaginaire érotique et la prière, l'esthétisme et l'ascétisme. Comme l'a dit l'auteur lui-même, il est tombé "comme un aérolithe". -
Huysmans s'est abondamment documenté sur Notre-Dame de Paris et sur son « quartier ». Les textes qu'il leur a consacrés en témoignent. La cathédrale de Paris, telle que des siècles de destructions et de reconstructions la lui livrent, reflète d'autres évolutions qu'il déplore.
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En Ménage ne peut être lu comme une déclinaison mineure du credo naturaliste. Si Zola y goûte « l'éternelle souffrance et l'éternelle bêtise de la vie », Huysmans propose avec ce faux roman d'adultère paru en 1881 une vaste interrogation de l'écriture contemporaine dans sa vocation à représenter la modernité. André l'écrivain et Cyprien le peintre ne cessent de douter de la validité de leur art, au cours d'un récit qui joue d'une spécularité telle qu'il s'extirpe du carcan du manifeste et le congédie par l'élan dévastateur de l'ironie. Dans le mouvement qui le conduit à poser les principes d'une nouvelle province de la psychologie humaine, cette crise juponnière, Huysmans se gausse de la pensée systématique et des stéréotypes qui l'incarnent. C'est bien cette défiance, et, partant, l'invention du roman sceptique, que Gilles Bonnet identifie en établissant l'édition critique d'En Ménage.
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écrits sur l'art ; l'art moderne ; certains ; trois primitifs
Joris-Karl Huysmans
- Flammarion
- GF
- 13 Novembre 2019
- 9782081506893
Huysmans a publié trois ouvrages de critique d'art : L'Art moderne (1883), Certains (1889) et Trois Primitifs (1905), composés à partir d'articles parus dans la presse. Après s'être essayé, dans L'Art moderne, au compte rendu de la visite des salons officiels et des expositions impressionnistes, il propose, dans Certains, l'inventaire de ses goûts personnels, en s'attachant à l'étude de peintres - Pierre Puvis de Chavannes, Gustave Moreau, Odilon Redon, Félicien Rops... - et de thèmes particuliers : « Le fer », « Le monstre », etc. Dans Trois Primitifs, enfin, il s'attarde sur des artistes jusque-là négligés : constitué d'une monographie de Grünewald et du récit de la visite de l'Institut Staedel de Francfort, ce texte apparaît comme un retour sur l'origine même de son intérêt pour les arts plastiques.
Souvent ironiques et pleins de verve, ces écrits présentent un double intérêt : outre qu'on y découvre les peintres de prédilection de Huysmans - de Degas à Caillebotte, en passant par Renoir, Monet et Hokusai -, ils éclairent aussi, par ricochet, ses romans et la fonction singulière qu'y assument les oeuvres d'art. -
En 1870, un jeune conscrit raconte le quotidien des soldats français en guerre contre la Prusse : la douleur et les larmes, les poux, la crasse et la mort...
M. Folantin, petit employé dans un ministère, mène une vie médiocre. Seule la quête d'un restaurant correct pour dîner met un peu d'espoir dans la monotonie de ses journées.
Deux univers très différents pour découvrir quelques facettes du talent naturaliste de Huysmans, l'auteur d'À rebours. -
Joris-Karl Huysmans a vécu écartelé entre un insatiable désir d'ailleurs et "une immense aversion pour le voyage" avec tout ce qu'il peut comporter d'imprévus ou d'inconforts. Pourtant, il a parcouru la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Suisse, ainsi que de nombreuses régions de France. Au cours de ses voyages, il consigne ses impressions et réflexions, ainsi que des descriptions minutieuses des paysages, des villes, des monuments, des églises et des musées qu'il visite. Introduction aux coulisses de son oeuvre littéraire et de critique d'art, ce volume rassemble, pour la première fois, ses récits de voyage publiés dans la presse et ses carnets de voyage manuscrits, dont cinq demeuraient jusqu'alors inédits.
L'ensemble forme un témoignage éloquent sur l'art de vivre et la culture d'Europe du Nord au tournant des XIXe et XXe siècles, et permet de saisir cette philosophie du voyage, si particulière, qui fut celle du touriste dilettante et éclairé qu'était Huysmans.
Ce volume constitue les mémoires d'un pérégrin attentif, à l'heure du développement du tourisme moderne. -
Romancier, critique d'art, auteur de poèmes en prose, Huysmans a également donné dans le récit bref. Cette édition lui rend justice en réunissant l'ensemble de ses nouvelles. Celles-ci sont tout sauf des histoires «extraordinaires» : l'auteur se place sur le terrain de la chronique, au ras des menus événements. Ses personnages sont des héros à la triste figure : soldat égaré (Sac au dos), petit fonctionnaire errant dans les gargotes de la rive gauche (À vau-l'eau) ou en proie aux rituels de l'administration (La Retraite de Monsieur Bougran), jeune femme à l'abandon sur laquelle s'acharnent les représentants du sexe fort (Un dilemme)... Pour contrecarrer les vicissitudes de l'existence, celui qui a inventé l'expression «humour noir» mobilise les drôleries saumâtres du désenchantement. Prenant le parti de la transposition grotesque, il inaugure un type de récit qui sera cher à des écrivains comme Gogol, Kafka, Céline ou Beckett.
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Resté inédit du vivant de Huysmans, le manuscrit de ces Rêveries est tout à fait étonnant. Le mot « Rêveries » dans le titre, que Huysmans a préféré au mot « Propos » dans une première rédaction, paraît à la limite de l'antiphrase lorsqu'on lit le texte de cette diatribe contre l'Église de France, ou plus exactement contre le catholicisme à la française.
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L'histoire ne manque pas d'exemples concernant les multiples rapports qu'entretiennent les hommes de lettres avec le monde des arts. À cet égard, suffit-il un instant de songer aux deux figures emblématiques que furent Baudelaire et Diderot. Toutefois, dans le cas de Joris-Karl Huysmans (1848-1907), l'auteur des célèbres récits À rebours et Là-bas, ces rapports semblent vouloir se raffermir encore, comme s'il existait autant d'art en littérature et inversement, et qu'il s'agissait d'établir au fond une sorte de rendez-vous ferme et définitif entre ces deux mondes. Mais Huysmans n'était-il pas issu d'une lignée d'artistes, au point qu'il puisse en dire : « De père en fils, tout le monde a peint dans cette famille » ; et doit-on feindre d'ignorer que sa vocation d'écrivain lui viendra de ses premières visites au Louvre.
Autrement dit, non pas un critique d'art, mais un écrivain d'art, un artiste écrivain, qui s'est autant intéressé à la peinture de son temps qu'à celle des siècles précédents, au long de nombreux textes éblouissants tant par leur style que leur érudition, dont celui sur l'artiste belge Félicien Rops, reproduit dans ces pages, auprès de l'admirable petit essai consacré par Huysmans à la question du monstre en art.
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Le 21 mai 1880, la veille de la parution des Croquis parisiens, le directeur du Gaulois, Arthur Meyer, présente à la une de son journal un "bataillon renouvelé de chroniqueurs, pris parmi les jeunes". Au programme : "Les Mystères de Paris, par M. Huysmans", auteur de quatre textes parus du 6 au 26 juin 1880. Ce "réaliste de la nouvelle école" propose l'exploration d'un Paris qu'il ne fait pas bon fréquenter lorsqu'on est un honnête bourgeois : les coups de poings s'échangent facilement, l'eau est "destinée non à être bue, mais à aider la fonte du sucre". "C'est dans l'un de ces endroits", annonce l'auteur, "que je mènerai le lecteur, s'il n'a point l'odorat trop sensible et le tympan trop faible".
Cette série oubliée nous fait pénétrer dans l'atelier de confection des ouvrières comme dans celui de l'écrivain. "Robes et manteaux" a été distillé dans un roman : En ménage (1881). "Tabatières et riz-pain-sel" aurait pu connaître le même sort, mais l'oeuvre ne fut pas achevée, et le texte servit d'esquisse au "Bal de la Brasserie européenne" (ajouté à l'édition augmentée des Croquis parisiens en 1886). "Une goguette", modifié et repris dans plusieurs revues jusqu'en 1898, n'avait jamais été réédité dans ses premières versions. Et si "L'extralucide" et sa cocasse séance de magnétisme ont été abandonnés, la question des phénomènes inexplicables a fini par être prise au sérieux. Elle est au coeur des réflexions de Durtal, qui se demande, dans Là-bas (1891) : "comment nier le mystère qui surgit, chez nous, à nos côtés, dans la rue, partout, quand on y songe ?" -
J.-K. Huysmans est surtout connu comme l'auteur d'un chef-d'oeuvre célébrissime A Rebours, roman crépusculaire, catalogué sous le vocable commode et aguichant du genre «décadent». Ce qui l'est moins, et qui n'avait pas échappé à quelques-uns de ses contemporains et non des moindres, Léon Bloy et Barbey d'Aurevilly, c'est que le fameux roman n'était qu'une étape de la «route» qui devait mener l'auteur «à contempler la face de Dieu» selon le premier, «aux pieds de la croix» selon le second. Les Trois primitifs, l'un des derniers textes écrits par Huysmans, confirment la justesse de vues des deux écrivains. Ultime moment de la «route» qui mena Huysmans, dans sa quête d'un réel véridique, du «naturalisme» au «réalisme mystique», le texte témoigne d'un intérêt exceptionnel: d'abord, il atteste la continuité sans faille de la fascination huysmansienne pour l'art insurpassable des Primitifs et la place éminente de la passion esthétique dans son itinéraire vers la foi catholique mais surtout, la magistrale et emportée description du Retable de Mathias Grünewald doit être considérée comme un véritable testament: le Christ qui s'y montre sous l'effigie scandaleuse d'un Dieu mourant à la chair abominablement putréfiée bientôt transfigurée en un corps sublime incarne parfaitement la double dimension d'un réel désormais entier en lequel chair et esprit, réalisme et mysticisme ne se repoussent plus mais se génèrent l'un l'autre. Le Retable est pour Huysmans la réalisation irréfutable de cette possibilité, la confirmation de la justesse de sa foi. Les lignes écrites sur Grünewald témoignent d'un accomplissement, d'une parfaite osmose entre un style et une vision. Huysmans n'y est pas seulement un écrivain, une langue, il est aussi «un oeil», il est celui qui sait voir «comme personne n'a vu», écrira Remy de Gourmont, et le Christ qui apparaît dans l'entrelacs du texte huysmansien est le Dieu le plus implacablement réel qui soit.
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Joris-Karl Huysmans (1848-1907), issu d'une lignée de peintres flamands, est aussi bien critique d'art que romancier. Dans Trois Primitifs, il traite de la peinture du Haut Moyen Âge et de la Renaissance en alliant la flamboyance du style à la puissance du regard. C'est que l'enjeu va pour lui bien au-delà de l'esthétique. Devant le retable d'Issenheim peint par Matthias Grünewald, l'auteur expérimente une bouleversante rencontre avec le divin. Voici « le peintre le plus audacieux qui ait jamais existé, le premier qui ait tenté d'exprimer, avec la pauvreté des couleurs terrestres, la vision de la divinité mise en suspens sur la croix » ! Mais chose extraordinaire, Huysmans, quoique mystique, ne dédaigne pas pour autant les oeuvres érotiques. Par exemple celles de son contemporain Félicien Rops. Ces deux aspects de son travail critique, ici reliés, en donnent la clé : une exploration passionnée de la tension entre le bien et le mal, entre le sacré et l'eros. Cette édition de Trois Primitifs et de Félicien Rops est suivie d'une postface de Jean-Louis Poitevin.
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BnF collection ebooks - "Le garçon mit sa main gauche sur la hanche, appuya sa main droite sur le dos d'une chaise et il se balança sur un seul pied, en pinçant les lèvres. - Dame, ça dépend des goûts, dit-il ; moi, à la place de Monsieur, je demanderais du Roquefort. - Eh bien, donnez-moi un Roquefort."
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BnF collection ebooks - "Aussitôt que j'eus achevé mes études, mes parents jugèrent utile de me faire comparoir devant une table habillée de drap vert et surmontée de bustes de vieux messieurs qui s'inquiétèrent de savoir si j'avais appris assez de langue morte pour être promu au grade de bachelier..."
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Si un seul livre devait mériter l'appellation de « bijou noir », c'est bien À vau-l'eau de Joris-Karl Huysmans (1848-1907). Monsieur Folantin est un célibataire parisien. Sa recherche d'une pitance convenable le fait sans cesse alterner entre le regret de n'être pas en ménage et la confirmation que son sort de vieux garçon est le seul supportable. Velléitaire, cet « Ulysse des gargotes » (Maupassant) est confronté à toutes sortes d'échecs grands et minuscules. À vau-l'eau est un joyau drôle et pessimiste écrit juste avant le coup d'éclat de Joris-Karl Huysmans, À rebours. Cette édition comprend également deux courts récits, Les habitués de café et Le coiffeur. Édition et préface de Maxime Cochard
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Marthe a quitté l'usine pour le salon d'une maison close. Après d'innombrables nuits passées allongée contre les ivrognes, elle monte sur les planches d'un théâtre miteux. Elle fait la vedette du cabotin Ginginet.
Un soir de spectacle, Martha se laisse prendre aux doux mots de Léo, un écrivain désargenté. Enfin, une pointe d'amour illumine ses journées. Mais très vite, Léo se lasse... La débauche guette à nouveau la jeune femme.
Tel Émile Zola, Huysmans fait tomber le rideau poussiéreux de la société du XIXe siècle. Dans ce récit naturaliste où tout est misère et luxure, la vérité sur les conditions sociale d'une jeune femme est dévoilée.
Joris-Karl Huysmans (1848-1907) naît dans une famille d'artistes. Son père, lithographe, meurt alors que Huysmans n'a que huit ans. Huysmans passe une grande partie de sa vie au ministère de l'intérieur. Il fait paraître en 1874 son premier recueil de poésie (« Le Drageoir aux épices »), et rencontre Zola deux ans après. Il défend son nouvel ami dans un article sur l'« Assommoir » et le naturalisme. Il publie la même année un roman naturaliste, « Marthe, histoire d'une fille ». Son second roman (« Les Soeurs Vatard », 1879) est accompagné d'une dédicace à Zola. Il fréquente aussi Maupassant, et réalise avec quelques auteurs un recueil de nouvelles (« Les Soirées de Médan », 1880). À compter de 1884, avec la sortie de son roman « A rebours », Huysmans se montre de plus en plus pessimiste, et s'éloigne du mouvement naturaliste. Après avoir traversé une phase mystique avec « Là-bas » (1891), Huysmans se convertit soudainement au catholicisme.