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Gallimard
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Ce nouveau recueil de Christophe Langlois, en vers libres, est un livre de voyage. Composé de huit parties qui traversent le monde de New York à Istanbul, il est porté par une langue soutenue, rythmée, alimentée par des images surprenantes. Il trouve son unité dans une quête intérieure que l'on sent brûlante : dans le visible, qu'il s'agisse des visages ou des paysages traversés, le poète cherche une voix capable de répondre à ses questions, d'apaiser sa mélancolie ou de confirmer sa foi. Cette quête traverse l'actualité et les siècles, mais aussi l'intimité présente et le cercle étroit des proches. L'ensemble est animé par une douceur inquiète qui atteint des accents de pure grâce dans un lyrisme tout à fait personnel - à mi-voix, intense et vibrant. La parole est riche d'échos, elle sait s'interroger sur elle-même, guidée par un amour évident des mots.
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Notre monde parfois paraît irrespirable et nous craignons pour nos enfants et ceux qui viendront après nous. C'est à partir et autour de ce constat que l'auteur a composé les poèmes de ce recueil. Quel que soit le point de vue où il se place - passé, présent, soi, l'autre, Dieu, l'Allemagne de son enfance, la ville, la campagne, etc. -, le poète retrouve toujours un même sentiment, léger, mais persistant, d'incomplétude du monde. Quelque chose "manque" qui empêche la révélation, l'évidence des relations aux êtres et aux choses.
Empreints de beaucoup de délicatesse, ces poèmes exercent un charme contagieux qui nous entraîne vers cette "seconde innocence, méritée, reconquise consciente" annoncée par le poète Milosz, où, merveille, nous avons le sentiment de respirer à nouveau, pleinement. -
Épaisseur.
Je dis que je n'y vois pas plus clair que les autres /
que le nimbe n'est pas sur moi /
que le paradis ne scintille pas à ma porte /
une journée peut être un puits sans fond d'avoir répété les mêmes sentiments les mêmes mots /
si l'escalier dévie toujours après nous dans l'ombre /
si la maison se dresse encore dans notre dos /
c'est que nous n'étions pas au bout du chemin.
Homère, Dante, Roublev, l'enfant Trless, la vierge déterrée à Saint-Germain-des-Prés, le monde alentour, l'or des bibliothèques : nombreux sont les détours qu'il faut faire pour entrer dans le mystère des choses et des êtres, pour répondre aux questions que le silence pose aux coeurs en attente, et pour atteindre à cet état de présence à soi-même qui conduit à l'autre et au monde. Le premier recueil de ce poète fait entendre une voix juste et de haute exigence qui invite au calme et à la méditation.
Prix du premier recueil de la Fondation pour la poésie 2015