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Gallimard
-
Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur
Maurice Leblanc
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior Textes classiques
- 1 Mars 2021
- 9782075151931
L'inspecteur Ganimard triomphe: Arsène Lupin est enfin sous les verrous ! Mais le célèbre gentleman-cambrioleur semble s'amuser de la situation. Après une incroyable évasion, il annonce à sa prochaine victime le jour où il va lui voler sa collection d'oeuvres d'art... Un seul être est de taille à contrer ce génial malfaiteur : Herlock Sholmès, la star des détectives.
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Les confidences d'Arsène Lupin
Maurice Leblanc
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior Textes classiques
- 11 Janvier 2024
- 9782075203128
Quand il n'exerce pas son métier de voleur, Arsène Lupin, l'homme aux mille visages, se transforme volontiers en détective. Pour sauver une jeune femme en détresse, corriger une injustice ou battre à son propre jeu l'inspecteur Ganimard... À condition, bien sûr, d'y trouver son intérêt !
Six aventures du célèbre gentleman-cambrioleur, mêlant mystère, drame et panache.
De nouvelles éditions, abrégées sans réécriture, pour rendre plus accessibles les grands classiques. Avec des notes et un carnet de lecture. -
Arsèene Lupin, l'aiguille creuse
Maurice Leblanc
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior Textes classiques
- 19 Août 2021
- 9782075160889
Arsène Lupin a-t-il enfin trouvé un adversaire à sa taille? Non content d'avoir élucidé le crime du château d'Ambrumésy, Isidore Beautrelet, jeune et génial détective amateur, s'est juré de le démasquer. Mais, pour cela, le garçon va devoir percer le secret le mieux gardé de l'histoire de France: le mystère de l'Aiguille creuse!
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Arsène Lupin contre Herlock Sholmes
Maurice Leblanc
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior Textes classiques
- 13 Janvier 2022
- 9782075164368
Qui a volé le célèbre diamant bleu ? Arsène Lupin, bien sûr ! Pour coincer l'insaisissable cambrioleur, la police fait appel au meilleur détective du monde, l'Anglais Herlock Sholmès en personne. Entre ces deux génies s'engage un duel où tous les coups sont permis !
De nouvelles aventures du gentleman-cambrioleur qui mêlent passages secrets, mystère et humour. -
Arsène Lupin : le bouchon de cristal
Maurice Leblanc
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior Textes classiques
- 5 Janvier 2023
- 9782075185462
Un cambriolage qui tourne mal...Un odieux maître chanteur... Un bouchon de cristal dont tout le monde veut s'emparer... Quelle ténébreuse affaire pour Arsène Lupin ! Mais cette fois, le prince des voleurs est tombé sur un adversaire à sa taille.
Le combat s'annonce impitoyable.
Une des aventures les plus mouvementées d'Arsène Lupin.
De nouvelles éditions des grands classiques, avec des notes et un carnet de lecture pour mieux comprendre l'oeuvre. -
"L'OEil et l'Esprit est le dernier écrit que Merleau-Ponty put achever de son vivant. Installé, pour deux ou trois mois, dans la campagne provençale, non loin d'Aix, au Tholonet, goûtant le plaisir de ce lieu qu'on sentait fait pour être habité, mais surtout, jouissant chaque jour du paysage qui porte à jamais l'empreinte de l'oeil de Cézanne, Merleau-Ponty réinterroge la vision, en même temps que la peinture. Il cherche, une fois de plus, les mots du commencement, des mots, par exemple, capables de nommer ce qui fait le miracle du corps humain, son inexplicable animation, sitôt noué son dialogue muet avec les autres, le monde et lui-même - et aussi la fragilité de ce miracle."
Claude Lefort. -
"La politique révolutionnaire se donnait pour but prochain la synthèse. On allait voir paraître dans les faits la dialectique. La révolution, c'était le point sublime où le réel et les valeurs, le sujet et l'objet, le jugement et la discipline, l'individu et la totalité, le présent et l'avenir, au lieu d'entrer en collision, devaient peu à peu entrer en connivence. Le pouvoir du prolétariat était la nouveauté absolue d'une société qui se critique elle-même et qui élimine de soi les contradictions par un travail historique infini [...].
Que reste-t-il de ces espoirs ? Ce n'est pas tellement qu'ils aient été déçus et la révolution trahie : c'est plutôt qu'elle s'est trouvée chargée d'autres tâches, que le marxisme supposait accomplies [...]. Dès 1917, contre la philosophie synthétique du marxisme de langue allemande se dessine en Russie un marxisme des antithèses dont les livres philosophiques de Lénine sont le modèle. Et cette persistance des antinomies dans la philosophie communiste reflète leur persistance dans l'action. Il est significatif que Sartre fonde maintenant sa défense de la politique communiste sur les antinomies que la révolution éliminait, et justifie relativement le communisme comme un effort tout volontaire pour passer outre, détruire et recréer l'histoire quand Marx le comprenait aussi comme la réalisation de l'histoire."
Maurice Merleau-Ponty. -
Andreas Schaltzmann est un tueur ; un paranoïaque qui croit au complot généralisé et qui s'est rasé la tête pour "surveiller les os de son crâne qui changeaient de forme". Un schizophrène sujet aux pires hallucinations. Un fou dangereux enfermé dans son monde. Une énigme.
Trois scientifiques spécialisés dans le comportement des tueurs en série réalisent qu'il ne peut, à lui seul, avoir commis la totalité des meurtres qui lui sont imputés. Une autre chasse à l'homme commence. Effroyable. Avec au bout de la traque une vérité à l'image de notre temps.
Grand Prix de l'Imaginaire. -
À l'heure où le naturalisme (thèse selon laquelle tout ce qui existe - objets et événements - ne comporte de cause, d'explication et de fin que naturelles) exerce une force philosophique et scientifique grandissante, l'oeuvre de Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) suscite un regain d'intérêt en raison de son mot d'ordre : le retour aux choses mêmes.
Merleau-Ponty pose comme originaire l'étude de la perception : le corps n'est pas seulement une chose, qui serait un objet potentiel d'étude pour les sciences ; il est une condition permanente de l'expérience, parce qu'il constitue l'ouverture perceptive au monde et à son investissement. Il y a une coappartenance de la conscience et du corps dont l'analyse de la perception doit rendre compte. Merleau-Ponty rompt avec l'ontologie dualiste de Descartes et l'opposition entre les catégories de corps et d'esprit qui est si prégnante dans certaines sciences aujourd'hui : "C'est dans l'épreuve que je fais d'un corps explorateur voué aux choses et au monde, d'un sensible qui m'investit jusqu'au plus individuel de moi-même et m'attire aussitôt de la qualité à l'espace, de l'espace à la chose et de la chose à l'horizon des choses, c'est-à-dire à un monde déjà là, que se noue ma relation avec l'être." -
Le visible et l'invisible ; notes de travail
Maurice Merleau-Ponty
- Gallimard
- Tel
- 28 Janvier 2014
- 9782072128516
"Du grand ouvrage dont rêvait Merleau-Ponty ne restent que cent cinquante pages manuscrites. Quelle est leur fonction : introduire. Il s'agit de diriger le lecteur vers un domaine que ses habitudes de pensée ne lui rendent pas immédiatement accessible. Il s'agit, notamment, de le persuader que les concepts fondamentaux de la philosophie moderne - par exemple, les distinctions du sujet et de l'objet, de l'essence et du fait, de l'être et du néant, les notions de conscience, d'image, de chose - dont il est fait constamment usage impliquent déjà une interprétation singulière du monde et ne peuvent prétendre à une dignité spéciale quand notre propos est justement de nous remettre en face de notre expérience, pour chercher en elle la naissance du sens."
Claude Lefort. -
"Dans La mort de près, l'écrivain convoque à sa table de travail le lieutenant de 14 tel qu'il était, dans sa vareuse tachée de sang et de boue, sentant le cadavre et la chimie. Le jeune officier n'a plus peur, il ne souffre plus, ses larmes sont taries. Il parle calmement, posément, libéré du feu des souvenirs qui brûlait les pages de Ceux de 14. Il raconte de nouveau quelques moments de sa guerre, comment il a rencontré la mort et ce qu'il en a vu. Tout est clair. On y comprend ainsi, mieux que dans le récit haletant d'autrefois, le déroulement d'un combat d'infanterie au début de la Première Guerre mondiale. [...]"
Michel Bernard.
Ce texte est une des perles de la littérature sur la guerre. Une révélation et un choc. L'interprétation de Bernard Métraux le rend bouleversant. Le comédien rend totalement justice à l'auteur et met l'auditeur dans la situation singulière de vivre une expérience de l'indicible. -
Avec L'Aiguille creuse, Maurice Leblanc offre enfin à Arsène Lupin un adversaire à sa mesure. Et pourtant, avec son visage rose de jeune fille et ses cheveux en brosse, Isidore Beautrelet n'est qu'un lycéen, prêt à passer le baccalauréat. Saura-t-il expliquer l'étrange crime commis au château d'Ambrumésy? Comprendre les liens qui unissent le gentleman cambrioleur à la belle Mlle de Saint-Véran? Déchiffrer le secret de l'Aiguille creuse, dont seuls les rois de France possédaient la clé ?
Publié en 1909, L'Aiguille creuse demeure la plus célèbre aventure d'Arsène Lupin. -
Golaud rencontre Mélisande au fond d'une forêt. Il ne sait qui elle est ni d'où elle vient, et elle-même ne sait pas le lui dire, semblant perdue dans la forêt comme sur la terre. Golaud épouse Mélisande et l'emmène chez lui, au pays d'Allemonde, où règne le vieil Arkël. Mais Mélisande tombe amoureuse de Pelléas, le frère de Golaud. Tout pourrait conduire à une simple tragédie bourgeoise, dans ce conte aux allures médiévales. Mais le mystère qui entoure chaque personnage, la manière dont chacun semble étranger à lui-même et aux autres, les forces irrésistibles qui les entraînent, érigent cette histoire au rang de mythe. Il est temps de redécouvrir ce grand texte, au-delà de l'opéra de Debussy.
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Thomas demeura à lire dans sa chambre. Il était assis sur une chaise de velours, les mains jointes au-dessus de son front, les pouces appuyés contre la racine des cheveux, si absorbé qu'il ne faisait pas un mouvement lorsqu'on ouvrait la porte. Ceux qui entraient se penchaient sur son épaule et lisaient ces phrases : Il descendit sur la plage : il voulait marcher. L'engourdissement gagnait après les parties superficielles les régions profondes du coeur. Encore quelques heures et il savait qu'il s'en irait doucement à un état incompréhensible sans jamais connaître le secret de sa métamorphose. Encore quelques instants et il éprouverait cette paix que donne la vie en se retirant, cette tranquillité de l'abandon au crime et à la mort. Il eut envie de s'étendre sur le sable : las et informe, il épiait le moment où allait paraître la première agonie de sa vie, un sentiment merveilleux qui doucement le délierait de ce qu'il y avait de raidi dans ses articulations et ses pensées. Il vit que tout en lui préparait le consentement : son corps commençait à se détendre ; ses mains ouvertes s'offraient au malheur ; ses yeux mi-fermés faisaient signe au destin.
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L'oiseleur et autres poèmes
Maurice Carême, Dominique Thibault
- Gallimard Jeunesse
- Enfance En Poesie
- 4 Septembre 2014
- 9782070657933
L'oeuvre de Maurice Carême comprend plus de quatre-vingts recueils de poèmes, contes, romans, nouvelles, essais, traductions, et lui a valu d'être élu Prince en poésie en 1972. Empreints de clarté, de simplicité, les textes choisis ici sonnent souvent comme des chansons naïves, des complaintes ou de petits contes. Ils nous parlent du rêve, de l'imagination, des personnages des contes de fées, du quotidien aussi. Ils chantent l'enfance, les bêtes, la lumière et la fantaisie de la nature. Il y a chez Maurice Carême le désir de transmettre son amour de la joie, de la bonté, et son bonheur confiant dans le monde.
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Elle a douze ans, une mère meurtrière et une armée de mercenaires sur les talons. Il a trente ans, l'habitude de tuer et pas grand-chose à perdre. Ensemble, ils vont traverser l'Europe, d'Amsterdam à Porto. Le genre de voyage où les cadavres servent de bornes kilométriques.
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Signes, pour Maurice Merleau-Ponty, n'était pas un alphabet complet, mais plutôt ces signaux soudains comme un regard que nous recevons des événements, des livres et des choses.
Ou qu'il nous semble recevoir d'eux : il faut croire que nous y mettons du nôtre, puisqu'il y a des constantes dans ces messages. En philosophie, l'idée d'une vision, d'une parole opérante, d'une opération métaphysique de la chair, d'un échange où le visible et l'invisible sont rigoureusement simultanés. En politique, le sentiment que les mécanismes d'étouffement, de paralysie ou de terreur ne sont pas irréversibles. Si l'auteur a bien lu, ces signes, donc, ne seraient pas de si mauvais augure.
En sorte que Signes, loin d'être une traversée des apparences, devient pour le lecteur d'aujourd'hui une traversée de l'oeuvre même, dans ses grandes interrogations, de Merleau-Ponty. -
Serres chaudes : quinze chansons : la princesse Maleine
Maurice Maeterlinck
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 15 Novembre 1983
- 9782070322459
«Serres chaudes ! À elle seule, cette analogie, lourde de connotations baudelairiennes, est une trouvaille. Spontanément, elle fait naître en nous l'image d'un monde clos, immobile et luxuriant à la fois. Par la magie du titre, nous entrons de plain-pied dans le mystère de la vie profonde dont "nul jusque-là dans la littérature moderne", souligne à juste titre Guy Michaud, "n'avait encore fait aussi bien sentir et comme toucher du doigt la présence". L'intuition de l'inconnaissable, le pressentiment du moi transcendantal et de ses richesses, l'âme - désormais Maeterlinck détient la substance de son oeuvre. [...]À la lecture des Serres chaudes, on est frappé par la succession d'images hétéroclites, insolites, absurdes.Le poème s'impose à l'imagination comme un réseau touffu de visions simultanées où le meneur de jeu juxtapose, accumule à sa guise des êtres, des objets ou des situations paradoxales, comme si elles avaient été rêvées par un somnambule ; le tout ponctué d'exclamations répétées, d'interjections et d'exhortations lourdes d'angoisse. Étrange poésie ! Tout mouvement lyrique semble en être absent, empêché par l'utilisation de formes prosaïques, quotidiennes, volontairement négligées. L'image et sa luxuriante végétation y règnent en maîtresses. Images à travers lesquelles se lit l'incohérence de la vie : "un glacier au milieu des prairies de Juillet" ; "un matelot dans le désert" ; "une fête un dimanche de famine", etc., à moins que l'incohérence du monde actuel ne parle d'elle-même dans l'évocation de ces "paysans aux fenêtres de l'usine", de ce "jardinier devenu tisserand", de ce "chasseur d'élans devenu infirmier", réminiscence de l'exode rural vers les cités tentaculaires, ou encore du "château devenu hôpital", métamorphose de la société. Autant de situations ambiguës, de réalités menées jusqu'à l'inhabituel, signes des "choses qui ne sont pas à leur place", dont le poète se sert au deuxième degré pour suggérer les visions fantastiques qui l'assiègent, pour figurer l'inquiétude qui le tenaille.» Paul Gorceix.
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Jamais un livre n'aura été, à ce point, l'espace éprouvé de sa Loi. Souveraine gravité de l'arrêt de mort ! L'implacable sentence, l'infaillible décret s'abat, comme un couperet, sur chacune de ses pages et, une fois au moins, de la manière la plus visible, non pour séparer en deux parties presque égales le récit mais, au contraire, pour marquer de sa coupure le passage de l'une à l'autre, de la vie à la mort afin de les confondre ensuite.
Il y aura, désormais, ce qui s'est écrit avant l'arrêt, le redoutant et, cependant, fasciné, tournant autour et ce qui s'est écrit après - en même temps ? -, l'acceptant, le subissant ou, mieux, l'appliquant. À l'image peut-être de ce qui, à la suite de "ce profond coup de hache", s'est creusé au milieu de la paume de J. "... et si cette ligne s'appelle bien ligne de chance, je dois dire que son aspect rendait cette chance tragique".
La loi est regard de la mort. Trois personnages - une même irréfrénable passion - vont vivre et mourir de l'humanité infinie et de la glaciale cruauté de ce regard ; entourés de quelques témoins occasionnels, garants de la plausibilité de l'histoire, vont vivre la mort de l'autre et mourir de leur propre mort.
Loi de l'univers et du livre. "Ce qui arriva était arrivé depuis longtemps." Et quelle est cette parole de mort qui ne serait point silence ? "L'extraordinaire commence au moment où je m'arrête."
Edmond Jabès -
Lettres d'amitié : 1920-1959
Simone de Beauvoir, Elisabeth Lacoin, Maurice Merleau-Ponty
- Gallimard
- blanche
- 6 Octobre 2022
- 9782072990472
Comment quitter l'enfance et décider de son destin au lendemain de la guerre de 1914-1918 ? Simone de Beauvoir a la chance de ne pas affronter seule les choix cruciaux de l'adolescence. Sa grande amie de coeur Élisabeth Lacoin, dite "Zaza", et son condisciple préféré à la Sorbonne, Maurice Merleau-Ponty, partagent les tourments philosophiques et sentimentaux de sa jeunesse. Alors qu'elle-même va s'engager avec Sartre, entre Zaza et Maurice se tisse un lien amoureux. Ce sont les vivantes conversations de ce trio que leurs lettres prolongent. Pour cette génération des années 20, la situation diffère radicalement selon le sexe : les deux jeunes filles se heurtent aux barreaux dressés par leur milieu bourgeois et leur époque, barreaux inexistants pour le jeune homme, qui jouit sans effort de la liberté. Simone gagnera son combat, Zaza s'y brisera, elle mourra prématurément à vingt et un ans. La conviction féministe de la future autrice du Deuxième sexe s'ancre dans ce drame. Merleau-Ponty et Simone se retrouveront pour la création de la revue existentialiste Les Temps modernes, en 1945. De 1920 à 1959, ces lettres croisées inédites, au ton retenu mais intense, nous ouvrent l'intimité de trois individualités d'exception.
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Description d'un combat est le titre du premier livre de Kafka. Combat qui n'admet ni victoire ni défaite, et cependant ne peut s'apaiser ni prendre fin. Comme si Kafka portait en lui ce bref dialogue : "De toute manière, tu es perdu. - Je dois donc cesser ? - Non, si tu cesses, tu es perdu." C'est en ce sens que parler de Kafka, c'est s'adresser à chacun de nous.
C'est un tel combat que voudrait tenter de décrire ce livre, combat obscur, protégé par l'obscurité, dont on peut dire avec trop de simplicité qu'il se montre sous quatre aspects, représentés par les rapports avec le père, avec la littérature, avec le monde féminin, et ces trois formes de lutte se retraduisent plus profondément pour donner figure au combat spirituel. -
Les cahiers de la NRF : Correspondance 1946-2009
Philippe Jaccottet, Maurice Chappaz
- Gallimard
- Les Cahiers de la NRF
- 22 Juin 2023
- 9782072939655
"En 1945, le jeune Philippe Jaccottet signe une critique élogieuse du recueil Verdures de la nuit, de son compatriote suisse Maurice Chappaz. S'ouvre un dialogue complice et fraternel qui va durer près de soixante ans, entre deux poètes que tout semble opposer. Chappaz le "catholique païen" est l'homme des hymnes à la vie et à la nature ; Jaccottet, à la rigueur toute protestante, est traversé de doutes et de chants tourmentés. L'un profondément enraciné dans le Valais, grand marcheur et nomade dans l'âme, se passionne pour les contes africains, le bouddhisme, la Bible, l'Orient... tandis que Jaccottet, plus sédentaire mais "sans racines", voyage dans les livres qu'il admire et traduit les plus grands auteurs européens. Volontiers militant et polémique, Chappaz défend un Valais ancestral menacé de disparition et s'alarme des premières destructions de l'environnement, tandis que Jaccottet rend compte inlassablement des oeuvres de son temps.
Tous deux admirent profondément le poète Gustave Roud et posent, dans son sillage, la question toujours exigeante du rapport entre la poésie et l'existence, "poursuivant les mêmes fuyants signes avec une même obstination". Tous deux encore traduisent les grandes voix de l'Antiquité, l'un Homère, l'autre Théocrite et Virgile. Avec un enthousiasme lucide et toujours mesuré, Jaccottet porte l'oeuvre de Chappaz vers les lecteurs français en passeur infatigable. Chappaz, par sa vitalité exubérante et généreuse, communique à Jaccottet une force rassurante. Cette amitié de toute une vie, sans failles, nous rappelle que les dissemblances intimes comme la distance géographique, loin de toujours séparer, peuvent nourrir des liens vivants."
J.-F. T. -
"Maintenant je suis en mode cyborg de combat amplification de lumière par connexion directe avec mon sytème nerveux central. Methedrine Starship. Artifices de la neurochimie en sautoir, le monde est d'une pureté inhumaine [...]
Je sais que quelque chose veut prendre forme en moi, et je peine encore à l'écrire. Je sais que les plages du D-Day renvoient directement à la haute colonne atomique qui par deux fois s'est élevée au-dessus de la planète des singes doués de parole. Je devine que ma vie semble comme au milieu de son évolution, je pressens que quelque chose m'indique le point de destruction initial qui me permettra de mieux voir le monde."
Quatrième roman de Maurice G. Dantec, Villa Vortex termine un cycle et en ouvre un autre : dans ce récit qui fait l'aller-retour entre le 'micro-local et l'universel', la fiction devient l'enjeu même de la guerre qu'il annonce. Murs, Abîmes, Tunnels, Tours dessinent un corps irréductiblement politique où la désintégration de la 'polis' dans la Ville-Monde devient la figure même de l'urbanisme futur.
De 1989 à 2001, Villa Vortex est une chronique de la mort annoncée des démocraties européennes, vue depuis le processus du fascisme général, soit de la guerre de tous contre tous, et cela jusqu'au-delà des frontières de la vie et de la mort. -
1848 est une révolution sans prestige. Face à la rigueur jacobine de 1793, à la pureté communarde de 1871, à l'efficacité bolchevique de 1917, elle paraît n'offrir que les contradictions, tantôt dérisoires, tantôt sanglantes, d'un mouvement incertain et bientôt liquidé. Maurice Agulhon rouvre ici le dossier d'une tentative malmenée par l'histoire. Qui étaient les Quarante-huitards ? Quelle logique les a conduits des espoirs de février à la répression sauvage de juin, à l'abdication entre les mains de Bonaparte ? Voici leur générosité et leur inconséquence, la part du rêve et le poids des choses. Avec 1848, une nouvelle sensibilité politique s'est définie : c'est elle qui fait encore l'actualité d'une révolution manquée.