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Madeleine Gagnon
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Née à Amqui, Madeleine Gagnon se souvient avec enchantement de son enfance entourée d'une nature rayonnante, au sein d'une vaste famille qui oeuvre dans la forêt et sur la terre, gens droits et fiers, mais sur l'esprit desquels règne encore indûment tout ce qui porte soutane.
L'entrée au pensionnat marque le début des grandes aventures intellectuelles et la naissance d'un profond refus qui commence à creuser ses sillons. Refus qui tranquillement remontera à la surface pendant les études en Europe, pour éclater quand la jeune femme rentrera dans un Québec méconnaissable. Marx a remplacé Claudel. La psychanalyse accompagne et favorise la venue à l'écriture, et l'oeuvre surgit sous forme d'un torrent. En même temps que la femme connaît la douleur et l'éblouissement de l'enfantement, l'exaltation amoureuse et les tourments du désamour.
Madeleine Gagnon raconte aussi les amitiés, primordiales, avec Annie Leclerc, Christiane Rochefort, entre autres. Les luttes féministes, avec tous les rêves et toutes les déchirures qu'elles portent. Le temps qui transforme tout, la disparition des parents. Les nouvelles passions, qui seules nous permettent de continuer la route, comme celle de comprendre le lien cruel et mystérieux qui unit les femmes et la guerre. -
Des femmes aujourd'hui victimes de la guerre, Madeleine Gagnon en a rencontré en Macédoine, au Kosovo, en Bosnie, en Israël-Palestine, au Liban, au Pakistan et au Sri Lanka, pays où elle a séjourné avec la journaliste Monique Durand entre septembre 1999 et mai 2000. Ces femmes ont perdu leurs hommes: maris, pères, fils, amis. Certains sont morts, d'autres sont «disparus», plusieurs ont été torturés. Nombre d'entre elles ont en outre subi sévices et abus commis par l'ennemi: viols, tortures, maisons et fermes incendiées, récoltes détruites, écoles démolies, etc.Mais, au-delà des atrocités des guerres actuelles où les femmes sont souvent prises pour cible, ce livre parle d'humanité et d'amour. Madeleine Gagnon est témoin de l'horreur, mais aussi du courage. C'est avec ferveur et compassion qu'elle raconte ces femmes dont plusieurs lui ont dit : «Parlez de nous pour nous sauver.» Et c'est à cette demande que répond ce livre saisissant préfacé par Benoîte Groult.Les Femmes et la guerre, c'est aussi une série radiophonique de dix émissions animées par Monique Durand et diffusées les dimanches à 13 h 30, du 3 septembre au 5 novembre 2000 à la Chaîne culturelle de Radio-Canada.
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Après l'enlèvement de son frère par des paramilitaires, l'internement, dans un asile psychiatrique, de sa mère broyée de douleur et l'assassinat de son père tombé à ses côtés au combat, Sabaheta, jeune résistante musulmane, adopte le nom de Bosnia. Elle file vers Sarajevo, ville dévastée par les obus et les tirs des snipers, et y retrouve son amie Adila avec son amante ainsi qu'un camarade d'université, Adem. Ensemble, ils essaient de survivre à la guerre. Lorsque sont tuées Adila et son amie, Bosnia et Adem, devenus amoureux, décident de s'exiler, d'abord en France, puis au Québec, où ils s'installent pour de bon.Roman fort et émouvant, Je m'appelle Bosnia dénonce les horreurs de la guerre, le racisme, la violence faite aux femmes, l'intolérance sous toutes ses formes. À l'amour de certains pour la mort, Madeleine Gagnon oppose le chant d'amour de tous les autres qui apportent à Bosnia et à Adem secours, hospitalité et générosité sans limites sur la route de l'exil. Avec toutes les voix d'écrivains qui hantent Bosnia, ce roman se révèle l'un des plus beaux hommages rendus au pouvoir régénérateur et consolateur de la littérature.