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Grasset
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Deux insomniaques - un écrivain, Rivière, et son amie Monique - cheminent à travers le Paris agité et tentaculaire de notre époque. Ils errent de restaurant en bar, au hasard des rencontres, des sollicitations et des agressions du monde extérieur. Leurs conversations, les images qui, à travers aux, tendent à s'exprimer suivent la progression de leur nuit, depuis l'exaspération de la première lutte contre une ville longue à s'endormir jusqu'à l'apaisement de la nuit avancée.Alors soudain, tout, miraculeusement, les entoure: les désirs secrets sont réalisés, les souvenirs de l'enfance, se plient aux phrases les plus exaltées. Enfance qui n'est précieuse que parce qu'elle est révolte, embrasement imaginaire de tout ce qui, peut-être, a failli se produire ou bien un jour sera: la beauté des lieux et des filles, la lenteur et la fusion lyrique de chacun en chacun des autres. Les héros d'abord: Duluos, Bird, les vedettes du rock et les porteurs de messages, mais aussi les les milliers de ceux qui, avec une patience de fourmi, se brûlent pour que tout soit musique.Le Palace est le lieu sacré où ils se rencontrent et où leurs âmes s'unissent dans la fournaise des musiques électriques, un instant toutes-puissantes, maîtresses des images, de la vie, mais aussi des engins de morts. Puissance tout illusoire, car l'univers "normal", dans le même temps, n'a jamais cessé de fourbir ses menaces. On le sentait obscurément prêt à faire front quand le moment en serait venu et le moment viendra., assurément, à la fin de cette nuit, lorsque la pression renaissante de la ville fera retomber Rivière de la cime où, prendant quelques heures miraculeuses, il avait pu se croire le Maître des Mots. Retombée brutale, lourde d'images funestes: morts violentes, regrets, douleurs, et pour finir, incendie de ce Palace dont on se demandera finalement s'il a bien existé.
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Tirs d'armes légères, le soir
Serge Chauvel
- Grasset
- Littérature Française
- 4 Février 1992
- 9782246804291
A la suite de troubles politiques, un homme en rupture de métier vit, dans une maison isolée près d'une plage, en une saison qui n'est pas celle des vacances, auprès de deux très jeunes filles. Un rôdeur inconnu vient parfois s'asseoir, la nuit, devant leur porte tandis que les adolescentes entraînent leur ami dans leurs jeux érotiques.Peu à peu, la présence sourdement menaçante de l'inconnu permet au narrateur de revivre, à la manière d'une hallucination, la mort (noyade) de sa femme, survenue dans des conditions mystérieuses, quelques mois plus tôt. Alors, suscitée par l'inquiétude, s'établira entre le rôdeur et le narrateur une étrange communication, le vagabond permettant au récitant de faire surgir, sans cesse plus précises, des images de sa vie passée, images dont le sens réel lui avait autrefois échappé: qui était vraiment cette épouse adorée? Quels étaient vraiment ses désirs les plus fous? Y avait-il, dans leur couple, une part d'ombre qui expliquerait cette noyade?Les révélations ainsi acquises sont de celles qui déchaînent toutes les forces, et l'élégie en demi-teintes se terminera dans la violence. Pourtant, élégiaque ou violent, le récit de Serge Chauvel gardera d'un bout à l'autre son unité poétique, comme un sortilège qui se déroulerait sans faiblesse, depuis le badinage le plus gracieux jusqu'à la plus profonde horreur.