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Serge Delaive
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Un texte poétique qui évoque la souffrance psychique et la question de la liberté.
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A partir d'un carnet de voyage remonté à la surface et de photographies prises sur place durant l'été 2009, Serge Delaive nous invite à le suivre lors de son troisième séjour dans ce pays que l'on nomme par défaut Corée du Sud, à la fois tellement accessible et ouvert, mais aussi "secret le mieux gardé d'Asie", comme le proclame la sagesse populaire. Lors des deux précédents séjours, l'auteur avait parcouru le pays avec sa compagne, native de Séoul, membre de cette diaspora d'enfants adoptés au cours des années 1960 et 1970, répandue dans tout l'Occident.
Cette fois, le couple emmène fils et fille à la découverte de la moitié de leur sang ainsi qu'à la rencontre de leur grand-mère naturelle retrouvée cinq ans plus tôt. Ancré dans l'impossibilité et la disponibilité constitutives du voyage, ce livre nous transporte touche par touche dans les traces de l'auteur et de sa famille, enfermés dans leur différence, réceptifs aux différences, parallèles à la Corée du Sud.
Une marche à pas de loup vers ce pays qui se refuse avec une affabilité tout orientale et dont l'attrait complexe mérite largement d'être abordé.
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Entre 2000 et 2020, entre l'Amérique du Sud et l'Europe, chaque personnage, Lunus, Juan Serafini, Henk, Sofia, Angel, Hernan et Lucas, en proie à ses démons, emprunte sa voie personnelle. Sept protagonistes. Les uns disparaissent, les autres les recherchent, la crise argentine de 2001 éclate... Chacun interagit, de près ou de loin, avec les autres. Au lecteur de rassembler les pièces manquantes de ce puzzle, agencées comme des fractales, ces objets mathématiques qui illustrent si bien l'effet papillon. Ou comment l'inattendu peut se glisser au milieu des phénomènes les mieux ordonnés. Écrivain-voyageur, Delaive entraîne ses héros dans une quête incessante, celle du père, de la liberté, de l'anarchie.
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" lunus fouille les directions contradictoires du temps.
Il accompagne du regard le tracé sinueux d'un mur d'adobe qui s'étire à travers la plaine. les trois lignes de l'horizon tremblent dans le lointain. un entrepôt recouvert de torchis blanc se détache d'un pan de ciel. deux balafres parallèles suppurent là-haut. la cicatrice de fumée court rectiligne au zénith. elle fractionne la voûte en hémisphères jumeaux puis se dilue dans la matière monochrome. silencieux, le scalpel de l'avion scintille et découd patiemment la suture invisible vers son point de fuite.
Lunus baisse les paupières. lentement, il décompte : trois, deux, un. son regard le devance à la vitesse de la lumière. " dans ce roman gigogne, récit de voyage ou récit initiatique, serge delaive cherche-t-il à nous égarer pour nous retrouver ensuite ? on suit la trace de lunus et puis, soudain, on se demande oú l'on est vraiment. en patagonie ? au café europa, dans une ville d'europe du nord ? au milieu du désert avec guadalupe de valparaiso ? réflexion sur le temps et les soubresauts de la mémoire à travers le maillage d'un récit élaboré, café europa nous plonge dans une spirale oú, pour notre plus grand plaisir, la prose côtoie la poésie, les annotations et l'essai historique.
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L'oeuvre de Serge Delaive, Liégeois pérégrinant de l'Argentine à la Corée, se construit, tantôt poèmes, tantôt romans (il a reçu le prix Rossel en 2009 pour son roman Argentine). Mais c'est toujours sur le voyage qui nous ramène à la solitude essentielle, que s'ancrent ses textes. D'un bout à l'autre des continents, dans l'apogée ou le déclin des civilisations, l'homme ne change pas et chemine sur le vide : " Nous marchons des heures et des heures / nous parcourons des distances prodigieuses / à travers les montagnes les étendues blanches / les forêts sombres l'enchevêtrement urbain / il nous arrive parfois de nous retourner / pour évaluer la réalité du trajet parcouru / alors nous cherchons l'empreinte de nos pas / et chaque fois nous posons un constat identique / il ne reste aucune trace pas le moindre indice de notre passage sur la surface écaillée de la sphère étrange. " Serge Delaive est né à Liège en 1965. Il a publié plusieurs recueils en Belgique. En compagnie de Karel Logist et de Carl Norac, il anime la revue littéraire Le Fram.
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Un homme sans nom, à la recherche de sa mémoire, un enfant, une femme, une ourse et Ney. Cinq personnages, peut-être quatre, peut-être un seul en train de rêver, se frôlent en quête de réponses à des questions informulées dans ce récit atemporel, rythmé en courts chapitres. L'espace et les époques se mêlent entre les sommets des montagnes et l'océan. Le mystère reste entier. Au lecteur d'en démêler les fils. L'auteur de Café Europa réécrit ici de fond en comble un récit qu'il avait publié jeune sous pseudonyme. Les obsessions présentes dans Café Europa et Le Livre canoë réapparaissent dans des paysages glacés. Tout est signe. Les empreintes sur la neige ou sur le sable, comme le nombre des vagues, comme les gestes des hommes, comme l'écriture qui griffe la page blanche. Mais si tout est signe, comment les interpréter, comment les déchiffrer ? Dans ce très beau livre, énigmatique et dense, Serge Delaive montre une nouvelle fois son grand talent d'écrivain.
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Découpé en saison (de l'hiver à l'automne), ce nouveau recueil de Serge Delaive évoque de manière plus profonde encore que de coutume, la relation du poète au temps et à la mort. Tourmenté, déchiré, en dérive, le narrateur «trace sans fioritures / les lignes d'une addition élémentaire / jours décollés ajoutés aux jours ensevelis / dont la somme importe peu [...]". Parfois longue, parfois brève, la poésie de Serge Delaive se déploie ici dans ce qu'elle a de plus noir, mais aussi de plus pur.
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Une femme et un homme vont s'aimer à travers la distance et le temps, dans la chair et le verbe. Le puzzle dont le lecteur est invité à rassembler les pièces dévoile une passion sauvage. Une expérience brute et brève. Les deux protagonistes en sont-ils les acteurs ou les sujets? Les flammes ou la cendre?
Nocéan, premier roman de Serge Delaive depuis Argentine en 2009, nous offre la puissance du verbe, l'exigence du style, l'obsession des ressacs. Les versants poétiques et romanesques du travail de l'auteur opèrent ici une nouvelle jonction, élaborent la cohérence d'une oeuvre singulière dont chaque pièce enrichit et complète en miroir la beauté simple et nue.
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Meuse fleuve nord ; poème & photographies : première matière
Serge Delaive
- Tetras Lyre
- Lettrimage
- 12 Décembre 2014
- 9782930685106
Illustré de photographies prises par l'auteur, ce véritable « poème-fleuve » déploie le long périple poétique accompli ces dernières années par Serge Delaive. D'avoir « vécu la Meuse fleuve nord depuis la source jusqu'à l'embouchure » en passant par Herstal et Liège, les lieux de sa naissance et de sa vie, le poète a rapporté ce texte sinueux, tantôt étale tantôt tumultueux, un texte qui est bien plus que la seule relation d'un parcours exploratoire. Remonter à la source, suivre le cours, aller vers, affronter la fin du chemin. la démarche du poète touche à ce qui est fondamental. Au fil du fleuve s'écoulent les thèmes obsessionnels : les origines, les voyages, l'eau, l'écriture. Au terme du périple, Delaive repousse l'horizon du pied, « au-delà de notre nuit obscure ».
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" Je tiens beaucoup à ce texte mais j'ignore s'il est publiable...
Après être passé par une phase initiatique et aussi une longue et douloureuse période de doute, je voulais interroger la problématique identitaire. Sans trop parler de moi. À travers l'acte créateur. Pour plusieurs raisons, j'ai pensé que le tableau de Gauguin, D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?, convenait à ce travail. L'oeuvre connue permet aussi d'aborder, sans avoir l'air d'y toucher, quelques questions politiques.
Le texte se veut une flânerie et pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses, puisque c'est de cela justement qu'il s'agit..." Serge Delaive, lettre à l'éditeur du 28 octobre 2009. " J'ai reçu ton manuscrit avant-hier, l'ai lu hier et te dis aujourd'hui que je l'aime beaucoup. Je l'aime beaucoup pour son écriture, sa construction et la profondeur de sa pensée. J'aime cette façon d'avancer d'une démarche légère avec, dans sa besace, les questions les plus essentielles qui soient ".
Réponse de l'éditeur à Serge Delaive du 2 novembre 2009.
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LANCE-PIERRE
Au bout de quelque temps
j'en ai eu plus qu'assez
en fait j'en avais plein le dos
que le temps me lie à ma chaise cette chaise
que je maudissais
J'avais bu jusqu'à la lie
la soupe amère des jours sans but
J'avais avalé sans goût
les toujours mêmes fricassées
les petits oignons le cru bourgeois
J'ai claqué la porte
le bruit a dévalé la pente
j'ai couru pour le rattraper
Rien dans les poches
Rien dans la tête
Du haut de la colline
juste avant de m'élancer
j'ai pris la peine de photographier
cette rue que je n'avais
somme toute jamais vue
Je me souviens que
les nuages faufilés buvaient aux tuiles
et que le gros soleil rouge clignotait
une interdiction désormais sans objet.
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J'ai parcouru le fleuve Irrawaddy entre les cités désertes et Pagan accroupi à hauteur du sexe des boeufs en une longue journée saignée par les femmes aux joues d'or
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Publié dans le cadre de l'exposition « Art & Métaux » de la Province de Liège, « Saumon noir » est un court récit imaginaire, à la croisée des genres. Le poète et romancier Serge Delaive exploite la mythologie allégorique du poisson, né dans les eaux douces et mort à bout de force dans les grands océans, pour évoquer sa propre vie et sa propre ville, Herstal.
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Plus qu'une simple réédition, La Trilogie Lunus est le regroupement de trois recueils majeurs du poète et romancier Serge Delaive : Légendaire (1995), Monde jumeau (1996) et Le livre canoë (2001). Ces trois livres, Serge Delaive les avait imaginés dès le départ comme une trilogie, au coeur de laquelle on retrouverait Lunus, son double fantasmé, son ami impossible, voyageur ultra sensible dont le regard photographie le monde en ses nombreuses facettes. Cette « réédition », qui paraît à l'occasion des cinquante ans de l'auteur, est donc l'occasion de donner vie à ce projet tel qu'il avait été rêvé, en y apportant une relecture et quelques nouveaux textes, afin que ce soit, pour tous, une réelle renaissance.
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Autour dun hiver, promenade poético-photographique aux alentours de Liège. Hommage implicite à lamitié, à lamour, aux étranges silences de nos régions durant un hiver pourri où il était interdit de rejoindre des espaces de nature, de nous rejoindre... Oeuvre troublante sur une grisaille qui sest infiltrée dans nos regards. Lécriture de Serge Delaive demeure pourtant étincelante. lt;br /gt; Le poète a photographié la mélancolie urbaine, le cri des arbres, leurs élans vers le ciel, il les archive dans le silence des mots quil écrira plus tard, le photographe accompagne cette quête dun nouvel espace de liberté, le sourire de lamoureuse flotte comme un rêve. lt;br /gt; Léditeur recueille les mots et les photos, construit avec lauteur un objet-livre qui vous invite à respirer ces pensées vagabondes par-delà les chemins balisés.
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