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Serge Moscovici
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La psychanalyse, son image et son public
Serge Moscovici
- PUF
- Bibliothèque de psychanalyse
- 17 Septembre 2015
- 9782130738596
« Bien qu'elle paraisse dans la "Bibliothèque de Psychanalyse", cette étude sur la représentation sociale de la psychanalyse n'est pas un travail de psychanalyse, mais une recherche de psychologie sociale et de sociologie de la connaissance. Spécialité médico-psychologique, "action-research", science de l'homme ouverte sur les autres sciences de l'homme, la psychanalyse a largement pénétré dans ce qu'on appelle "le grand public" et "l'actualité". Elle était un objet de choix pour étudier ce que devient une discipline scientifique et technique quand elle passe du domaine des spécialistes au domaine commun, comment le grand public se la représente et la modèle, et par quelles voies se constitue l'image qu'il s'en fait. Dans et par sa recherche même, S. Moscovici a élaboré une méthode applicable à d'autres représentations sociales, la maladie, la médecine, l'éducation... : l'un des problèmes les plus séduisants est celui des "modèles psychologiques" latents à partir desquels, dans une société donnée, les membres de cette société pensent leur expérience et leur conduite. » Daniel Lagache (« Préface »)
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Mon après-guerre à Paris ; chronique des années retrouvées
Serge Moscovici
- Grasset
- Essai
- 16 Octobre 2019
- 9782246820734
Depuis la parution en 1977 de ses Chroniques des années égarées, dans lesquelles il revenait sur sa jeunesse roumaine marquée par l'antisémitisme, les pogroms et le travail forcé, Serge Moscovici travaillait à la suite de ce récit autobiographique pour le reprendre où il l'avait laissé : à son arrivée à Paris en 1948, à l'âge de 22 ans. Ce sont ces notes, brouillons, remarques et feuilles libres qu'Alexandra Laignel-Lavastine a rassemblées pour nous livrer, pour la première fois, le récit des années de formation humaine et intellectuelle de celui qui allait devenir l'un des grands noms des sciences humaines et de la psychologie sociale, et l'un des précurseurs de l'écologie politique.
De l'asile pour vieillards de la rue Lamarck où il passe ses nuits lors de son arrivée dans cette Ville-Lumière tant fantasmée jusqu'à son élection à l'EHESS, on le suit dans le récit de ces années cruciales qui dévoile un homme se faisant. Sans détour il se livre : il dit la misère et la solitude des premiers temps, le poids du silence et d'une Histoire que, dans ce Paris d'après-guerre, certains préfèrent taire ; l'isolement, ne se retrouvant ni à gauche, ni à droite, ni parmi les « israélites français ».
Cet isolement le rapprochera néanmoins de deux autres juifs étrangers, aussi pauvres et déracinés que lui, qui deviendront ses meilleurs amis : Isac Chiva, futur bras droit de Claude Lévi-Strauss, et Paul Célan, grand poète du siècle dernier. Ensemble, le trio de métèques découvre le Quartier Latin où s'agite une foule issue de tous les pays de la terre, la vie d'hôtel et de petits boulots, mais aussi l'amitié (je n'étais plus seul au monde), l'émulation intellectuelle, la vie nocturne, dans les caves, les cabarets, et plus tard, dans les hauteurs de l'esprit, à l'université. On le suit alors des bancs de la Sorbonne au CNRS puis à l'EHESS, réalisant son rêve, devenir un homme d'étude, trouvant ses pères, le psychiatre et psychanalyste Daniel Lagache et l'historien des sciences Alexandre Koyré, et les questions qui définirent sa pensée : le sens commun, l'énigme des foules, les minorités actives, la condition de paria... De Saint-Michel à Montparnasse, on croise Lacan ou Lévi-Strauss, d'autres exilés qui figurent une famille, mais aussi des femmes, malgré l'immense timidité qu'il avoue, et une en particulier, Marie Bromberg-Moscovici qui deviendra sa femme en 1955 et sur le portrait de laquelle se clôt ce récit passionnant, d'une beauté et d'une grandeur qui doivent tout à l'humilité et l'intelligence de son auteur. Un livre rare et merveilleux -
Ce XXe siècle, qui promettait l'émancipation des peuples, apparaît bien plutôt comme celui de la puissance des masses : donnant raison au fondateur de la psychologie des foules, Gustave Le Bon, qui dès 1895 prophétisait 'l'âge des foules".
Parmi toutes les sciences de l'homme qu'a produites notre modernité, deux seulement l'ont elles-mêmes façonnée : l'économie politique et la psychologie des foules. Mais celle-ci, contrairement à la première, reste ignorée, voire secrète.
Serge Moscovici expose ici, de façon très accessible, le système d'idées dont la cohérence constitue la psychologie des foules, à partir des travaux de ses trois grands artisans : Gustave Le Bon, Gabriel de Tarde, Si gmund Freud. Et il présente leurs réponses à des questions telles que celles-ci : qu'est-ce qui faitagirles masses ?quels hommes sont leurs meneurs et d'où tirent-ils leur puissance ? pourquoi sont-ils l'objet d'un "culte de la personnalité"? comment les individus sont-ils entraînés par les processus de masses, et pourquoi leurs possibilités de résistance sont-elles si faibles ?
On trouvera également décrites ici les méthodes que la psychologie des foules préconise pour le gouvernement des masses, méthodes qui sont de fait appliquées un peu partout dans le monde, avec un impressionnant succès.
Serge Moscovici, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, est l'auteur de nombreux travaux en histoire des sciences, en psychologie sociale et en psychologie politique. -
Chronique des années égarées
Serge Moscovici
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- 7 Janvier 2019
- 9782706281655
« J'ai eu des amis, un père et une mère qui ne furent pas père et mère, Tanti Anna, mon cousin, puis l'Europe s'est fendue en deux... Mais, en ce début de janvier 1948, je n'étais pas morose en pensant à ces années de tohu-bohu et de pérégrinations sur des chemins menant nulle part où tant d'espoirs furent décimés. Années égarées où je me suis avancé vers la vie et où la vie s'est jouée de moi. Elles ont suivi le désordre du siècle et j'ai grandi au hasard de leurs coups de dés. » Ces « années égarées », ce sont celles que vécut Serge Moscovici, de son enfance roumaine à cette première nuit parisienne de 1948, dans un asile pour immigrants de la rue Lamarck. Années longtemps enfouies au fond de la mémoire pour avoir été trop douloureuses. Parfois trop lumineuses aussi peut-être pour qu'en soit soutenable la nostalgie. Le divorce des parents, l'enfance brinquebalée, les premiers émois dans la touffeur des plaines à blé de Bessarabie. La raideur des uniformes de lycéen. Et puis le froid, la faim, le travail forcé, la peur dans Bucarest livré au fascisme et à la haine raciale. La révolte contre l'injustice et aussi l'amitié, pudique et exclusive, entre cinq jeunes garçons - dont Isidore Isou - qui n'avaient rien moins que le monde pour horizon et le génie pour ambition. Enfin, la paix revenue, les voyages initiatiques à travers l'Europe et l'exil, qui aboutissent à la Ville promise, Paris. Il y a dans cette autobiographie un charme viscontien. Avec la genèse d'une méthode et d'une pensée reconnues comme magistrales.
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La machine à faire des dieux
Serge Moscovici
- Fayard
- Espace du politique
- 20 Janvier 1988
- 9782213657837
Il est un dogme aujourd'hui largement partagé par les sciences de l'homme: les mouvements, les crises et les phénomènes qui se produisent dans la société doivent être expliqués par des causes sociales et aucunement psychiques. Or, ce dogme est un idéal d'autrefois, figé en préjugé.
Assurément les causes psychiques se distinguent des causes sociales. Mais tous les phénomènes sociaux sont le fait des hommes. Ce sont leurs passions qui stimulent leurs grandes créations politiques, religieuses et culturelles; qui, plus encore qu'un amalgame d'intérêts et de pensées, définissent les liens qui président d'abord à l'être et à l'agir ensemble. Pourquoi cette passion sociale _ quelle qu'en soit la forme: charisme, sacrifice, effervescence, communauté ou révolution _ surgit-elle et comment transforme-t-elle, par sa dynamique, un amas d'individus en une collectivité authentique?
A ces questions, Serge Moscovici répond en faisant leur juste part aux explications d'ordre psychique. Chemin faisant, il éclaire d'un jour nouveau les oeuvres de Durkheim, Mauss, Weber et Simmel. Seule la fécondation réciproque de la psychologie et de la sociologie empêchera celle-ci d'être une connaissance mutilée.
Serge Moscovici est directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales. -
Le scandale de la pensée sociale
Serge Moscovici
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 3 Septembre 2015
- 9782713225956
« Il y a peu de choses aussi scandaleuses pour des hommes vivant dans une culture qui se réclame, comme la nôtre, de la science et de la raison, que le spectacle des croyances, des superstitions ou des préjugés que partagent des millions d'hommes », affirme Serge Moscovici. Sa théorie des représentations sociales, élaborée il y a un demi-siècle, vise en effet la formation de la connaissance en société dans son rapport avec la science, la communication et, avant tout, la culture. Cette théorie a opéré une véritable rupture, instituant la connaissance ordinaire, celle du sens commun, comme matière première de l'agir collectif dans nos sociétés pensantes. Santé, science et société, travail, environnement, éducation, etc. : ses nombreux champs d'application et sa diffusion internationale témoignent de sa pertinence pratique pour faire face aux questions sociétales de notre temps. Ce volume réunit plusieurs écrits fondamentaux de l'auteur, inédits en français, dévoilant la genèse et l'évolution de son approche. Il constitue une source essentielle pour saisir l'actualité d'un des penseurs les plus influents des sciences du social.