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Tahar Ben Jelloun
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Casablanca la bruyante océanique, Tanger la rêveuse méditerranéenne et Fès la spirituelle septentrionale forment le triangle d’or du nouveau livre de Tahar Ben Jelloun. C’est dans ce plus beau pays du monde que l'auteur situe ses histoires, terribles ou au contraire légères, baladant son lecteur à travers les siècles, les langues et les deux rives de la Méditerranée. Il nous rappelle la richesse d’un Maroc polyglotte et multiculturel et invente des personnages qu’un hasard bouscule, venant transformer le cours de leur vie : une femme qui décide de vous ruiner, des imbroglios administratifs qui vous rendent l'existence infernale, un amour de jeunesse qu’il n’aurait pas fallu revoir, les convives d’un dîner aux prises avec le poids des traditions... D’une médina à une mégalopole, d’une paillote à un hôtel luxueux, d’une corniche maritime à un palais merveilleux, l'écrivain déploie sa narration en célébrant l’humanité sensible qui compose le Maroc.
Tahar Ben Jelloun est un écrivain franco-marocain à la carrière internationale. Il a publié la majeure partie de son œuvre au Seuil dont L’Enfant de sable, La Nuit sacrée (prix Goncourt en 1987) ou encore Le Racisme expliqué à ma fille. -
' La maison nous écrase. La maison nous nargue. La maison nous tue lentement. Elle a été la scène de notre bonheur bref et de notre malheur permanent. '
Tanger, années 2000. Mourad et Malika ne se supportent plus. Voilà plusieurs années que le poison du drame qui a détruit leur foyer se distille dans leur couple. Samia, leur fille de seize ans, n'est plus parmi eux. Dans la société marocaine corsetée par le poids de la tradition, qu'est-ce qui a poussé la jeune fille à commettre l'irréparable ? Ses parents, que la honte et le chagrin ont brisés, parviendront-ils à surmonter leur amertume ? -
Tahar Ben Jelloun
Le racisme expliqué à ma fille
" Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. On ne triche pas avec les questions d'un enfant. C'est en m'accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l'immigration que ma fille m'a interrogé sur le racisme. Nous avons beaucoup parlé. Les enfants sont mieux placés que quiconque pour comprendre qu'on ne naît pas raciste mais qu'on le devient. Parfois. Ce livre qui essaie de répondre aux questions de ma fille s'adresse aux enfants qui n'ont pas encore de préjugés et veulent comprendre. Quant aux adultes qui le liront, j'espère qu'il les aidera à répondre aux questions, plus embarrassantes qu'on ne le croit, de leurs propres enfants. "
TBJ
Vingt ans après la publication de l'édition originale de ce livre (1998), alors que plus d'un million d'exemplaires se sont écoulés de par le monde, une nouvelle édition s'imposait.
La voici, enrichie par l'expérience tragique de ces deux décennies, vingt années marquées notamment par l'entrée en scène du terrorisme islamiste et ses conséquences sur l'expression de la haine de l'autre.
Une édition refondue et augmentée pour comprendre mieux encore et pour mobiliser.
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Les amandiers sont morts de leurs blessures
Tahar Ben Jelloun
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Points
- 22 Juillet 2019
- 9782757882344
Poète autant que romancier, Tahar Ben Jelloun laisse sourdre dans ces pages une voix toute empreinte de son Maroc natal : l'air et le soleil, les odeurs et les musiques, les paysages magiques, majestueux, tragiques parfois, où passent et disparaissent hommes, femmes et enfants... C'est tout un chant de mémoire, libre et pudique, rêveur et mélancolique que ces poèmes font naître. Un chant qui a perdu son innocence et qui s'interroge, aussi, sur l'écriture qui le nourrit, sur la mort, le devenir du monde et des hommes.
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Dictionnaire amoureux du Maroc
Tahar Ben Jelloun
- Plon
- Dictionnaire amoureux
- 18 Avril 2024
- 9782259317849
Ce dictionnaire est le portrait d'un Maroc personnel, profond et intérieur, celui que Tahar Ben Jelloun porte en lui depuis qu'il a ouvert les yeux dans la vieille médina de Fès et qu'il n'abandonne jamais." Le plus beau pays du monde " ! C'est ainsi, qu'entre nous Marocains, nous désignons notre pays. C'est à peine ironique. Sa beauté, sa lumière, son mystère ont été tant célébrés par des peintres, des cinéastes que nous ne doutons pas une seconde de la fascination qu'il exerce sur les étrangers, qu'ils soient simples touristes ou historiens, ethnologues, archéologues, artistes etc.
J'aime mon pays. Plus je voyage dans le monde, plus je l'aime. Chaque fois que je me trouve dans un pays lointain et accueillant, je me pose la question de savoir si je pourrais y vivre. Pas besoin de réfléchir. C'est non. Entre 2006 et 2010, j'ai quitté la France et je me suis installé à Tanger avec une partie de ma famille. J'ai profité des facilités de la vie quotidienne mais j'ai souffert de l'absurdité de son administration. Une corruption à tous les niveaux. Un manque de culture (pas de musée, pas de théâtre, seulement deux librairies dignes de ce nom dans une ville d'un million d'habitants).
Le Maroc me suit partout où je vais. Je suis sidéré par cette fidélité, par cette présence et ce lien. La diaspora marocaine n'a jamais définitivement réglé son compte à la nostalgie. Et pourtant, travailler et vivre au Maroc est loin d'être simple. Des problèmes de toutes sortes, des plus absurdes aux plus complexes se posent tout le temps au citoyen marocain. Nous avons hérité de la France sa bureaucratie lourde et son appétit pour de la paperasse. Mais, comme par magie, des solutions finissent par surgir au moment où l'on s'y attend le moins.
Ce dictionnaire est le portrait d'un Maroc personnel, profond et intérieur, celui que je porte en moi depuis que j'ai ouvert les yeux dans la vieille médina de Fès, un jeudi matin du mois de décembre de 1947et que je n'abandonne jamais. -
La philo expliquée aux enfants
Tahar Ben Jelloun
- Gallimard Jeunesse Audio
- Écoutez lire
- 10 Décembre 2020
- 9782075156141
Qu'est-ce que l'amitié ? L'imagination ? L'égalité ? Le racisme ?
Parce qu'il n'est jamais trop tôt pour apprendre à penser, Tahar Ben Jelloun invite le lecteur à s'initier dès le collège aux notions clefs de la philosophie. Une leçon de sagesse lumineuse et nécessaire qui, dans un monde toujours plus complexe, nous aide à mieux comprendre notre rapport à nous-même, à l'Autre et à notre planète. -
Sur une place de Marrakech, un conteur relate l'histoire d'Ahmed, un homme au destin aussi troublant que fabuleux. Élevé dans le mensonge pour sauver l'honneur de son père, Ahmed n'a de masculin que le nom. Un sexe et une condition imposés qu'il finit par revendiquer : à vingt ans, il pousse le zèle jusqu'à s'unir à une fille délaissée, bientôt complice de sa vertigineuse descente aux enfers...
Écrivain d'origine marocaine mondialement connu, Tahar Ben Jelloun est né à Fez en 1944. Il a écrit des romans, des essais et des recueils de poésie. Il a obtenu le prix Goncourt pour La Nuit sacrée en 1987 et le prix international IMPAC en 2004 pour Cette aveuglante absence de lumière, également en Points.
« Une aventure qui semble sortie tout droit des Mille et Une Nuits. »
J. M. G Le Clézio -
"Ils avaient regardé ensemble Scènes de la vie conjugale d'Ingmar Bergman. Ils étaient jeunes et amoureux. Très amoureux. Ils avaient trouvé ce film fort et désespéré. Ils venaient juste de se marier et, leurs études terminées, chacun entrait dans la vie active.
Lui comme médecin pédiatre, elle, pharmacienne. Ce fut son père qui lui acheta la pharmacie Derb Ghellef dans un des quartiers les plus vivants du centre-ville, dans la médina de Casablanca. Lui reprit le cabinet de son oncle qui avait une clientèle fidèle. La vie était facile, le ciel d'un bleu limpide et la paix régnait sur leur monde.
Ils avaient ri à la fin du film, convaincus que cela ne leur arriverait jamais."
Casablanca, 2016. Nabile et Lamia forment un couple solide depuis plus de dix ans. Jusqu'au jour où elle s'éprend de Daniel, un homme à la réputation sulfureuse. Six mois plus tard, elle demande le divorce...
Quel avenir pour une femme ambitieuse dans un monde patriarcal où la liberté se paie au prix fort ? Entre fresque sociale et roman psychologique, Les amants de Casablanca, magnifique histoire d'amour, explore la grande aventure du mariage, les oscillations du désir, les petits arrangements avec la religion et la capacité de l'être humain à embrasser ses contradictions. -
" Rappelez-vous ! J'ai été une enfant à l'identité trouble et vacillante. J'ai été une fille masquée par la volonté d'un père qui se sentait diminué, humilié parce qu'il n'avait pas eu de fils. Comme vous le savez, j'ai été ce fils dont il rêvait. Le reste, certains d'entre vous le connaissent ; les autres en ont entendu des bribes ici ou là. Ceux qui se sont risqués à raconter la vie de cet enfant de sable et de vent ont eu quelques ennuis : certains ont été frappés d'amnésie ; d'autres ont failli perdre leur âme. On vous a raconté des histoires. Elles ne sont pas vraiment les miennes. Même enfermée et isolée, les nouvelles me parvenaient. Je n'étais ni étonnée ni troublée. Je savais qu'en disparaissant je laissais derrière moi de quoi alimenter les contes les plus extravagants. Mais, comme ma vie n'est pas un conte, j'ai tenu à rétablir les faits et vous livrer le secret gardé sous une pierre noire dans une maison aux murs hauts au fond d'une ruelle fermée par sept portes. "
Ahmed, " l'enfant de sable ", a grandi. Il (ou elle) a vieilli et prend, à son tour la parole. Dans cette Nuit sacrée, Tahar Ben Jelloun livre peut-être la clé de l'un de ses romans les plus troublants de ces dernières années. L'Enfant de sable avait été salué par toute la critique et lu par des dizaines de milliers de lecteurs.
Prix Goncourt en 1987
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'J'ai tué ma mère. Un oreiller sur le visage. J'ai appuyé un peu. Elle n'a même pas gigoté. Elle a cessé de respirer. C'est tout. Ensuite j'ai dormi, longtemps, profondément.'
Grand insomniaque, un scénariste de Tanger découvre que pour bien dormir il lui faut tuer quelqu'un. Sa mère est sa première victime. Hélas, avec le temps, l'effet s'estompe et il doit récidiver. Le scénariste se transforme en dormeur à gages. Il commet des crimes qu'il rêve aussi parfaits qu'au cinéma. Mais une erreur de scénario, et tout peut basculer... -
Douleur et lumière du monde : que la blessure se ferme ; poèmes inédits
Tahar Ben Jelloun
- Gallimard
- Poésie/Gallimard
- 3 Février 2022
- 9782072971679
La poésie n'est ni la marge ni le corollaire de l'oeuvre romanesque de Tahar Ben Jelloun. Comme le souligne l'auteur lui-même, elle en est la constante la plus évidente et sans doute son soubassement.
Empreinte d'un lyrisme fervent, généreux, ouvert, levée jusqu'à la colère parfois contre les défaites de l'humain, cette poésie est aussi constamment attentive aux raisons de l'espoir, aux preuves de l'amour et de la beauté. -
'Des ordres fusent, des insultes du genre "on va l'éduquer ce fils de pute". Le moteur de la jeep militaire crache une fumée insupportable. C'est l'époque où l'on vit dans la peur, où l'on parle à voix basse, en soupçonnant les murs de retenir les phrases prononcées contre le régime, contre le roi et ses hommes de main. Avant de repartir, l'un des deux soldats dit à mon père : "Demain ton rejeton doit se présenter au camp d'El Hajeb, ordre du général. Voici le billet de train, en troisième classe. Il a intérêt à ne pas se débiner."'
En 1965, sous le règne d'Hassan II au Maroc, quatre-vingt-quatorze étudiants sont arrêtés pour avoir manifesté en faveur de la démocratie. Pendant dix-neuf mois, ils sont enfermés, humiliés, maltraités. Tahar Ben Jelloun a été l'un d'eux. La punition raconte au plus près ce que furent ces longs mois, qui le marquèrent à jamais et le firent secrètement naître écrivain. -
Dans l'islam, il est permis à un homme qui part en voyage de contracter un mariage à durée déterminée pour ne pas être tenté de fréquenter les prostituées. On le nomme "mariage de plaisir". C'est ainsi qu'Amir, un commerçant prospère de Fès, épouse Temporairement Nabou, une Peule de Dakar, où il vient s'approvisionner chaque année en marchandises. Mais voilà qu'Amir se découvre amoureux de Nabou et lui propose de la ramener à Fès avec lui. Nabou accepte, devient sa seconde épouse et donne bientôt naissance à des jumeaux. L'un blanc, l'autre noir. Elle doit affronter dès lors la terrible jalousie de la première épouse blanche et le racisme quotidien.
Puissante saga s'étalant sur trois générations entre Dakar, Fès et Tanger, Le mariage de plaisir est aussi un grand roman d'amour. -
Le terrorisme expliqué à nos enfants
Tahar Ben Jelloun
- Seuil
- Expliqué à ...
- 25 Août 2016
- 9782021320596
Les jeunes sont une proie privilégiée pour la peur qui s'est installée au cœur de l'Europe, et en France en particulier, depuis les derniers attentats djihadistes.
Comment les aider à s'en libérer ?
En mettant des mots sur la chose. En retraçant l'histoire du mot terrorisme et des réalités qu'il désigne, depuis certains des épisodes les plus sanglants de l'histoire jusqu'au déchaînement actuel du fondamentalisme islamiste, auquel l'essentiel du dialogue est consacré.
A nouveau, c'est avec sa fille que Tahar Ben Jelloun s'explique ici.
Écrivain, romancier, Tahar Ben Jelloun a reçu le prix Goncourt en 1987 pour La Nuit sacrée (Seuil). Le Racisme expliqué à ma fille et L'Islam expliqué aux enfants (et à leurs parents) ont connu un succès public considérable.
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Casablanca, début des années 2000. Un peintre, au sommet de sa gloire, se retrouve du jour au lendemain cloué dans un fauteuil roulant, paralysé par une attaque cérébrale. Sa carrière est brisée et sa vie brillante, faite d'expositions, de voyages et de liberté, foudroyée.
Muré dans la maladie, il rumine sa défaite, persuadé que son mariage est responsable de son effondrement. Aussi décide-t-il, pour échapper à la dépression qui le guette, d'écrire en secret un livre qui racontera l'enfer de son couple. Un travail d'auto-analyse qui l'aidera à trouver le courage de se libérer de sa relation perverse et destructrice. Mais sa femme découvre le manuscrit caché dans un coffre de l'atelier et décide de livrer sa version des faits, répondant point par point aux accusations de son mari.
Qu'est-ce que le bonheur conjugal dans une société où le mariage est une institution ? Souvent rien d'autre qu'une façade, une illusion entretenue par lâcheté ou respect des convenances. C'est ce que raconte ce roman en confrontant deux versants d'une même histoire. -
"Témoins vigilants, observateurs attentifs, il arrive parfois que les romanciers se voient confier des vies pour les raconter dans leurs livres. Ils font alors fonction d'écrivain public. C'est ce qui m'est arrivé il y a deux ans lorsqu'un ami, qui avait été opéré de la prostate, m'a demandé d'écrire l'histoire de son ablation.
Je l'ai écouté pendant des heures. Je l'ai accompagné dans ses pérégrinations hospitalières. Je suis devenu ami avec le professeur d'urologie qui le suivait. L'idée d'un livre s'est imposée peu à peu. Un livre utile qui rendrait service aux hommes qui subissent cette opération, mais aussi à leur entourage, leur femme, leurs enfants, leurs amis, qui ne savent comment réagir.
Mais la situation était délicate : fallait-il, comme le demandait mon ami, tout raconter, tout décrire, tout révéler ? Après réflexion, j'ai choisi de tout dire."
Tahar Ben Jelloun -
Aux sources de la création de Tahar Ben Jelloun
Enfant, Tahar Ben Jelloun dessinait sur les grands papiers d'emballage du magasin d'épices de son père. Étudiant, durant les dix-neuf mois passés dans un camp disciplinaire de l'armée
marocaine, il écrivit en cachette ses premiers poèmes.
Écrire et peindre : ces deux passions n'ont cessé de guider sa vie. Le bleu de Tanger et la lumière crue ont nourri son oeuvre protéiforme. Entre deux cultures, entre deux rives, entre deux disciplines, Tahar Ben Jelloun s'est construit au fil des rencontres.
Dans ce récit intime, il plonge pour la première fois aux sources de sa création. Là où, entre
ombre et lumière, se tissent la douleur et la beauté du monde. -
"Suivez-moi, nous quittons la terre rouge de Marrakech pour nous poser un jour de pluie sur le bord de la Méditerranée, oui j'ai osé tout quitter, j'ai fait le saut, je ne suis plus l'homme figé par la peur, à présent je suis ailleurs : je vous dirai Naples et ses bas-fonds, la gare de Naples un jour de vent et d'averse, une gare aussi immense et sale que toute la ville, une place des miracles avec des couleurs changeantes, des odeurs venues du lointain, des épices d'Afrique mélangées à la sueur des hommes qui ne savent pas où se poser, où se faire oublier, je vous dirai le bruit transporté par le vent, les cris des enfants de Gitans courant derrière des Anglaises apeurées, je vous dirai la Vieille, une peau toute ridée, enflée et bourrée de bonté, un personnage de roman tel que je l'ai toujours rêvé, une grande dame, sale et fardée, une mémoire qui a du mal à se taire, c'est à cause de l'asthme, à cause des illusions de la vie, je vous dirai Momo, le Sénégalais clandestin, colosse au petit cerveau, vendeur de bricoles sur les trottoirs, je vous dirai l'histoire d'Idé et Gino, Iza et moi, oui, moi aussi je me suis perdu dans les histoires des autres."
T B. J.
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Dans l'âpre dénuement d'un village berbère du Sud marocain, une petite fille – la narratrice – s'affronte à sa tante, incarnation du mal, découvre la cruauté, rêve à son père parti travailler en France et porte en elle un indicible secret, laissé par l'arrière-grand-père : celui du trésor enfoui dans la montagne et qu'elle seule, au nom du village, pourra découvrir...
Un jour d'après drame, le père revient de " Lafrance " pour arracher toute sa famille au désastre du village et la ramener à Paris, dans le quartier de la Goutte d'Or. La narratrice, dès lors, découvre un univers qu'elle ne soupçonnait pas : les voitures et la pluie, mais aussi les livres et la langue française, l'égoïsme raciste des uns, la générosité des autres, et l'amour... Ce long apprentissage, cette " deuxième naissance ", marque aussi un lent, un irrésistible déracinement, qui laissera l'ancienne " petite fille " dans l'ambiguïté d'un territoire nouveau : un " troisième lieu " qui n'est ni la terre natale ni le pays d'adoption.
Dans ce grand et ample roman de la maturité, Tahar Ben Jelloun conjugue tous les thèmes qui ont nourri son œuvre : le déracinement et l'exil, la fatalité du malheur, le déchirement entre deux cultures, la condition des femmes, celles qui vivent encore les yeux baissés...
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Après la prière solennelle du vendredi, il arrive que quelqu'un demande à l'assemblée de prier pour l'âme d'un corps absent, un corps qui n'a pas été retrouvé. C'est une prière brève, un recours et un renoncement, comme une conspiration de l'oubli. C'est aussi le signe d'une étrange destinée que celle de Yamna, ancienne prostituée et mendiante, de Sindibad et de Boby, deux vagabonds vivant au cimetière Bab Ftouh à Fès.
Chargés d'un enfant qui vient de naître dans ce cimetière, ils entreprennent la traversée du Maroc, du nord au sud, et vont, comme en pèlerinage, de ville en village, d'histoire en histoire, vers la tombe de Cheïkh Ma-al-Aynayn, héros de la résistance marocaine (1830-1910) qui est aussi le marabout de leur mémoire.
Pour chacun, il n'y a pas d'issue ; il n'y a pas non plus d'impasse, mais l'itinéraire inlassable à l'intérieur du pays et d'eux-mêmes.
L'auteur, lui aussi, cultivé à la fois la fragilité et la passion du souvenir, et le récit s'inscrit, à l'image de l'histoire, comme un livre égaré que Tahar Ben Jelloun restitue au fil des pages. -
L'auteur de L'Enfant de sable et de La Nuit sacrée est un grand familier de la tradition des contes et légendes, lui qui puise dans les rites et les mythes ancestraux une bonne partie de sa matière romanesque. Et c'est avec une évidente gourmandise qu'il a entrepris de réécrire dix contes de Perrault (Riquet à la houppe, Le Petit Poucet, Barbe-Bleue, La Belle au bois dormant, Les Fées, Le Chat botté, Peau d'Âne, Le Petit Chaperon rouge, Les Souhaits ridicules et Cendrillon) en les installant dans un contexte " arabe et musulman ", en les orientalisant dans le style des Mille et Une Nuits.
La réussite est totale. Surprises en tous genres, clins d'œil et savoureux rebondissements sont au rendez-vous. Sans doute le livre le plus enchanté de Tahar Ben Jelloun.
Tahar Ben Jelloun est né à Fès (Maroc) en 1944. Il a obtenu le prix Goncourt pour La Nuit sacrée, au Seuil, en 1987. Son dernier livre est un récit, L'Ablation, paru chez Gallimard en janvier 2014.
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L'écrivain public prête sa plume à ceux qui n'ont pas la parole. Ici, il se raconte : les siens, ses passions, son décor. De son enfance, il se souvient d'Aïcha, la brune aux seins lourds, et de Rouquiya, fiancée hardie et amoureuse. Jeune homme révolté par les guerres et le racisme, l'écrivain décrit son pays, la merveilleuse Fès, et Tétouan, " qui s'efface à mesure qu'on la traverse "...
Écrivain d'origine marocaine mondialement connu, Tahar Ben Jelloun est né à Fès en 1944. Auteur de romans, d'essais et de recueils de poésie, il a obtenu le prix Goncourt en 1987 pour La Nuit sacrée et le prestigieux prix international Impac en 2004 pour Cette aveuglante absence de lumière. Tous ses livres sont disponibles en Points.
" Ce beau roman d'apprentissage et de réapprentissage de la vie démontre, s'il en était besoin, que le mal de vivre n'a pas de frontière. "
Le Magazine littéraire
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Vertueux dans un monde corrompu, consciencieux sans que l'on reconnaisse ses mérites, Mourad a toujours résisté aux tentations. Sa femme et sa belle-mère lui reprochent d'être resté pauvre. Au bureau, on ironise sur son train de vie minable. Mais les fonctionnaires comme lui ne sont-ils pas les derniers remparts protégeant l'État ?
Un jour cependant, Mourad finit par craquer et accepte " une enveloppe ". Puis une deuxième. Il découvre avec ivresse les délices de l'argent facile, prend une maîtresse et emmène sa fille à la mer. Aussitôt, d'étranges malheurs s'abattent sur sa tête. On le soupçonne. On le traque. On l'interroge. Est-il si difficile d'entrer dans la tribu ?
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C'est à Tanger, ville internationale, cosmopolite et étrange, vers la fin des années cinquante. Deux adolescents, Mamed et Ali, se rencontrent au lycée français; se fréquentent et se lient d'amitié. Étalée sur une trentaine d'années, leur relation sera tissée de malentendus, d'épreuves dures subies ensemble, mais aussi de jalousie muette et de trahison. Cette amitié incandescente ressemble à une histoire d'amour qui tourne mal. Dans ce roman, cependant, chacun des personnages donne tour à tour sa version des choses. On constate qu'ils n'ont pas vécu la même histoire. A la naïveté de l'un, répond un égoïsme pervers et destructeur de l'autre. L'amitié elle-même serait-elle un malentendu ? Ce roman, écrit dans une langue directe et limpide, est aussi un portrait cruel du Maroc des années de répression et des désillusions qui s'ensuivirent. Audelà de ce paysage humain et politique, et jusqu'au retournement final, Le Dernier Ami laisse entrevoir une société complexe et contradictoire, archaïque et moderne. Même lorsqu'on s'exile du Maroc, on y revient pour mourir.