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Je célèbre la voix mêlée de couleur grise /
Qui hésite aux lointains du chant qui s'est perdu /
Comme si au delà de toute forme pure /
Tremblât un autre chant et le seul absolu.
Extrait de "À la voix de Kathleen Ferrier", in Hier régnant désert
Poèmes regroupe les recueils Anti-Platon, Du mouvement et de l'immobilité de Douve, Hier régnant désert, Dévotion, Pierre écrite, Dans le leurre du seuil. -
Comment concilier la nécessaire solitude du créateur et le besoin de construire une communauté d'esprits que rapprochent des exigences voisines ? Le partage est bien le sens, pour Yves Bonnefoy, de l'expérience poétique, à ses yeux différente de la simple littérature. Un des moments en est celui de l'écriture d'une lettre. L'édition de sa Correspondance associe, dans la mesure du possible, les lettres qu'il a écrites à celles qu'il a reçues. Elle fait affleurer ainsi le tissu d'une vie d'homme et de poète, avec ses réseaux d'amitiés, constantes ou mobiles au gré des hasards, des froissements et des séparations. Ce premier volume, commencé avec la collaboration d'Yves Bonnefoy, rassemble plus de neuf cents lettres échangées à partir de la seconde moitié du XXe siècle, auxquelles s'ajoutent quelques courriels. Les dialogues, avec quarante-neuf correspondants, s'ordonnent autour de deux axes : d'une part, les liens venus du surréalisme - André Breton, Pierre Alechinsky, Christian Dotremont, Georges Henein, Raoul Ubac, Jacqueline Lamba, André Pieyre de Mandiargues, Hans Bellmer, Jean Brun ; d'autre part, les amitiés qui au bout d'une quinzaine d'années ont mené à la création de L'Éphémère (1967-1972), la magnifique revue publiée par les éditions Maeght : André du Bouchet, Jacques Dupin, Gaëtan Picon, Louis-René des Forêts et Paul Celan. Les autres auteurs des lettres ne sont en rien des personnages secondaires, ni en eux-mêmes, ni par la place qu'ils ont occupée dans l'univers de Bonnefoy : Gaston Bachelard, Jean Wahl et André Chastel, ses maîtres ; puis Gilbert Lely, Salah Stétié, Pierre Jean Jouve, Gabriel Bounoure, François Augiéras, Christiane Martin du Gard, Philippe Jaccottet, Boris de Schloezer, André Frénaud, Michel Butor, Emil Cioran, Monique Wittig, Paul Bénichou, Jean-Pierre Richard ou Henry Corbin, pour ne citer qu'eux. On trouvera ici quantité d'informations sur le travail du poète et sur la sensibilité d'une époque, avec des notes enrichies d'extraits de la Chronologie de l'écrivain par lui-même, elle aussi inédite.
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Cette centaine de vers écrits d'un seul élan, en 1964, Yves Bonnefoy y revenait souvent, à travers les années, car ils étaient pour lui une énigme. Par exemple, "L'écharpe rouge" exposait, non sans précision, une "idée de récit". Mais pourquoi celle-ci venait-elle buter sur un événement au-delà duquel rien n'était plus concevable ? Un jour pourtant, dans l'après-coup d'un autre récit, de beaucoup plus tard, "Deux scènes", l'auteur étonné de "L'écharpe rouge" découvrit la clef qui lui permit de comprendre ce qui réclamait l'attention mais aussi se refusait dans ces quelques pages : autrement dit quelles inquiétudes, quelles émotions, quels remords avaient décidé, très en profondeur, de ses années d'enfance, d'adolescence, de jeune adulte.
L'écrit d'à présent, autobiographique, découvre dans les strates d'un texte qu'avait dicté l'inconscient comment le regard d'un fils sur ses parents, sur leurs frustrations, leurs silences, décida de sa vocation à la poésie, cette parole qui se veut la réparation du mal que fait à la vie le langage. -
L'inachevé ; entretiens sur la poésie, 2003-2016
Yves Bonnefoy
- Albin Michel
- 3 Mars 2021
- 9782226425652
Au travers de son oeuvre, poèmes ou essais, Yves Bonnefoy s'adressait toujours à autrui. Voyant dans la poésie une « poignée de main », selon le mot de Celan qu'il aimait rappeler, il a donc pratiqué l'entretien comme un genre littéraire de grande dignité. La rencontre, par écrit, avec chacun de ses interlocuteurs fut chaque fois l'occasion d'une recherche commune, lors des entretiens sollicités par des revues tout autant que lors de ceux dont il prenait l'initiative avec tel ou tel de ses amis. Dans ce nouveau volume qui fait suite à Entretiens sur la poésie (1972-1990) et à L'Inachevable, Entretiens sur la poésie (1990-2010) sont réunis treize des entretiens des dernières années et un essai, Ut pictura poesis. Sous l'angle de l'expérience poétique et de la manière dont il la comprend, Bonnefoy mène une réflexion sur les grands aspects de l'exister humain : la musique, le souvenir, les figures parentales, les mathématiques, le désir d'unité, le dialogue, le lieu, la peinture, ou l'usage des mots. Il évoque aussi, en quelques occasions, certaines périodes de sa vie et de sa création : ainsi la solitude de son enfance ou les étapes de son rapport avec la musique et les musiciens.
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"La pluie d'été
Mais le plus cher mais non /
Le moins cruel /
De tous nos souvenirs, la pluie d'été /
Soudaine, brève.
Nous allions, et c'était /
Dans un autre monde, /
Nos bouches s'enivraient /
De l'odeur de l'herbe.
Terre, /
L'étoffe de la pluie se plaquait sur toi. /
C'était comme le sein /
Qu'eût rêvé un peintre."
Yves Bonnefoy. -
L'hésitation d'Hamlet et la décision de Shakespeare
Yves Bonnefoy
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 25 Novembre 2015
- 9782021245639
Nous venons d'entendre à travers toute la fin d'Hamlet un " trop tard " qui semble avoir sens pour toute existence moderne.
Et nous avons donc maintenant à nous demander si ce " trop tard " est bien le constat ultime de l'œuvre, ce foisonnement de significations dont le fond serait seulement cette assertion du non-sens, désespérante. Question inquiète, sur cette plus radicale des réflexions de Shakespeare, et qui fait comprendre, en tout cas, pourquoi Hamlet a si évidemment fasciné, et de plus en plus à mesure que le dehors des phénomènes de la matière se fait davantage l'étouffement des espérances naïves. Comment ne pas se regarder dans un miroir que l'on pressent véridique ?
Shakespeare domine notre pensée parce que cette pensée s'alarme. Mais n'apporte-t¿il, et même dans Hamlet, que des provisions pour l'effroi ? Dans cette tragédie du vouloir être manqué, est-il vrai que les ambiguïtés de la signification ne se totalisent que sans laisser de place à une espérance de sens ? Je ne le pense pas. Je crois pouvoir constater qu' Hamlet, c'est en fin de compte bien davantage. J'aperçois une dimension de plus, sous-jacente à toutes les autres, dans cette méditation qui avant d'être le texte que nous avons fut une écriture en devenir et le reste.
Y. B.
Yves Bonnefoy est professeur honoraire au Collège de France. Il a notamment publié, dans " La Librairie du XXIe siècle ", L'Imaginaire métaphysique (2006), Notre besoin de Rimbaud (2009), L'Autre Langue à portée de voix (2013) et Le Siècle de Baudelaire (2014).
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L'autre langue à portée de voix
Yves Bonnefoy
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 31 Janvier 2019
- 9782021104882
La neige tombe-t-elle semblablement dans toutes les langues ? Peut-être faudrait-il pour cela que les mots aient de l'une à l'autre de celles-ci les mêmes façons de se rencontrer, de s'unir ou de s'éviter, de se faire grands tourbillons ou légères virevoltes, minutes d'agitation suivies d'instants où le ciel paraît immobile, après quoi ce sont de brusques lumières. Et comme ce ne peut être le cas, si variés étant les idiomes qui se partagent la terre, il est vraisemblable que nos diverses cultures n'ont jamais tout à fait les mêmes neiges.
Chaque langue à son idée de la neige. Et je me pose cette question : ces perceptions de la neige qui peuvent donc être différentes et sans doute même, en des cas, difficilement compatibles – la neige traversée dans l'Himalaya par un moine tibétain aux pieds presque nus, celle de nos enfants à leurs jeux, bien couverts de grosse laine – s'avoisinent-elles, parfois, ont-elles alors les unes avec les autres la même sorte de rapports qu'ont entre eux – très vifs, on dirait confiants – les flocons que rapproche une ombre de vent dans un instant de lumière ? Penchée chacune au balcon de sa propre langue, se tendent-elles parfois la main ?
Y. B.
Yves Bonnefoy est professeur au Collège de France. Il a notamment publié, dans " La Librairie du XXIe siècle ", Lieux et Destins de l'image (1999), L'Imaginaire métaphysique (2006) et Notre besoin de Rimbaud (2009).
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Ce livre rassemble les recherches d'Yves Bonnefoy en poésie depuis son dernier recueil Les Planches courbes. Ces recherches tendent à visiter toujours plus le rapport de l'écriture en vers et de l'écriture en prose, le passage entre l'une et l'autre se découvrant dans des régions subconscientes dont le poème est l'écoute, mais nullement passive. Il s'agit en fait d'élargir les bases de la conscience. La longue chaîne de l'ancre, c'est celle qui arrime l'esprit humain dans les eaux profondes de l'inconscient, lieu de pensée autant que de vie.
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Theatre et poesie : shakespeare et yeats
Yves Bonnefoy
- Mercure de France
- Essais
- 13 Juin 2017
- 9782715243064
Ce volume contient :
L'Inquiétude de Shakespeare
Brutus ou le rendez-vous à Philippes
Readiness, Ripeness : Hamlet, Lear
"Art et Nature" : l'arrière-plan du Conte d'hiver
Une journée dans la vie de Prospéro
Shakespeare et le poète français
Transposer ou traduire Hamlet
Comment traduire Shakespeare ?
Traduire en vers ou en prose
Traduire les sonnets de Shakespeare
La Poétique de Yeats -
Traité du pianiste et autres écrits anciens
Yves Bonnefoy
- Mercure de France
- Essais
- 13 Juin 2017
- 9782715243132
Ce volume rassemble la plupart des écrits publiés par Yves Bonnefoy de sa venue à Paris, vers 1945, à 1951, quand déjà il s'éloignait du groupe surréaliste, à proximité duquel il avait vécu un moment.
On y trouvera des essais et des poèmes parus alors en revue et parfois réimprimés depuis de façon confidentielle , et aussi le Traité du pianiste, un récit qui avait fait l'objet d'un petit volume en 1946, mais que son auteur n'avait jamais repris en langue française - il y eut une édition anglaise et une italienne - du fait de l'étonnement, plutôt réprobateur, qu'il en éprouvait.
Ce retour sur le passé s'accompagne d'un long essai autobiographique, dans lequel Yves Bonnefoy s'interroge sur ces écrits d'autrefois, croit en comprendre le sens, formule en tout cas des hypothèses et assiste à la remontée de souvenirs qui lui expliquent beaucoup de ses préoccupations de l'époque et même une part de son travail ultérieur. -
La vie errante ; une autre époque de l'écriture
Yves Bonnefoy
- Mercure de France
- Poésie
- 2 Mai 2015
- 9782715242128
Il s'efforçait depuis quelques jours d'être heureux des nuages qu'il amoncelait sur sa toile au-dessus d'un chemin de pierres. Mais qu'est-ce que la beauté quand on sait que l'on va partir ? Demain le bateau va le conduire sur une autre île. Il ne reviendra plus dans celle-ci, il ne reverra plus ce chemin.
Extrait de "La Vie errante", in La Vie errante -
Ensemble encore ; perambulans in noctem
Yves Bonnefoy
- Mercure de France
- Poésie
- 30 Avril 2016
- 9782715243972
DEDANS, DEHORS ?
Fuir, oui, par là ! Du côté du linge qui sèche. / Tant de couleurs ! Cette chemise, rouge, ces autres bleues. Ces blancs de toutes sortes de blanc. Ce gant de toilette resté sur l'herbe. / Ils rient. Ils jouent à être de la couleur, à s'en vêtir. À se lancer la balle de la couleur. La saisissant au vol ou se jetant l'un vers l'autre jusqu'à s'arracher à pleines mains le rouge, le bleu, souffle précipité, bouches proches. / Et maintenant ce vent du soir dans tout ce linge qui bouge ! / Un drap se détache, va-t-il s'envoler, non, il retombe, grand bruit. Passer entre ces deux autres grands draps qui claquent, mouillés encore. Se perdre dans leur blanc où bougent des ombres. Là où ils vont le soleil se couche. C'est à peindre. / Et justement un peintre est là, derrière son chevalet. Une barbe flave. Un canotier qu'il retient d'une main, à cause du vent. De l'autre, est-ce la gauche, il essaie de peindre. / C'est la variante "lessive" -
L'imaginaire metaphysique
Yves Bonnefoy
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 25 Août 2013
- 9782021068856
L'imaginaire métaphysique
Le rêve dont s'occupe la pensée freudienne, le rêve qui se forme dans le sommeil, est provoqué par des désirs que l'être conscient ne s'avoue pas [...]. Il n'en va pas ainsi dans la sorte d'imagination que je me propose d'étudier.
[...]
Ce que j'appellerai l'imaginaire métaphysique est un ensemble de récits que l'on se fait, de mythes auxquels on tente de donner foi, sur un arrière-plan de figures jugées divines ou dotées sans qu'on en prenne conscience de caractéristiques qui sont le fait du divin.
[...]
L'imaginaire métaphysique a pris souvent l'Occident dans les griffes de ses chimères, mais ces rêves d'excarnation n'ont fait que dévitaliser dans leurs dévots leur capacité de chercher dans le lieu même où ils vivent la vraie vérité, le vrai bien.
[...]
Je voudrais bien, quant à moi, comprendre ce qui a lieu quand j'écris avec le souci du poème. Comprendre, je l'ai toujours désiré, je le désire plus que jamais, et c'est pourquoi je me suis livré aux diverses enquêtes que l'on trouvera dans ce livre.
Y. B.
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Yves Bonnefoy propone in questo libro i riassunti delle lezioni tenute dal 1981 al 1993 presso la cattedra di "Études comparées de la Fonction poétique" al prestigioso Collège de France. Già dalla lezione inaugurale La presenza e l'immagine si delinea il vasto e suggestivo itinerario di pensiero che lo conduce, attraverso un costante confronto fra la poesia, l'arte e la filosofia, da Giacometti a Shakespeare, da Carracci e Caravaggio a Laforgue, da Baudelaire a Mallarmé. Ne risulta un percorso illuminante capace di levare uno sguardo lucido e acutissimo sulle questioni nodali della poesia in rapporto all'immagine e agli inganni della rappresentazione, alla ricerca di quel «vero luogo», che è la terra, e della «verità di parola» cui è legato il senso stesso della «presenza» come unico modo di vivere pienamente l'essere nel mondo e la relazione con la natura e con gli altri esseri. Lezione di un grande maestro, da meditare e sempre rivivificare nel tempo.
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Tours, ville natale d'Yves Bonnefoy, a offert au poète « carte blanche » pour susciter autour de lui, un approfondissement de la question de la poésie. Sont ici rassemblés, des propos sur les arts (musique, architecture, photographie et peinture) et sur divers modes de rapports à l'être (philosophie, psychanalyse et mystique) tous mis en relation avec la recherche propre du poétique ayant fait appel, pour ce faire, à des spécialistes de ces diverses démarches d'art et de pensée : Michela Landi, Didier Laroque, Jérôme Thélot, Bernard Vouilloux, Marlène Zarader, Patrick Née et François Trémolières.
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Ce volume contient : L'Égypte ; Les fruits ; Les feux ; Une coupole ; Rome, les flèches ; Convenerunt in unum ; La huppe ; Les dieux ; Les découvertes de Prague ; Nouvelle suite de découvertes ; Rue traversière ; Rentrer, le soir ; Seconde rue Traversière ; Le fou rire ; Du signifiant.
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C'est l'aube. Et cette lampe a-t-elle donc fini /
Ainsi sa tâche d'espérance, main posée /
Dans le miroir embué sur la fièvre /
De celui qui veillait, ne sachant pas mourir ?
Extrait de "La Tâche d'espérance", in Ce qui fut sans lumière -
La Vérité de parole est le troisième volume de L'Improbable, recueil d'essais sur la poétique dont les deux premières parties sont L'Improbable (suivi d'Un rêve fait à Mantoue) et Le Nuage rouge.
TABLE :
I - Marceline Desbordes-Valmore ; La poétique de Nerval ; Madame Rimbaud ; II - Une écriture de notre temps ; III - Un poète « figuratif » ; Gaëtan Picon allait parler, ce soir-là ; Les mots, les noms, la terre ; Jorge Luis Borges ; IV -Quelque chose comme une lettre ; Note bibliographique -
Entretiens sur la poésie (1972-1990)
Yves Bonnefoy
- Mercure de France
- Essais
- 29 Juin 2016
- 9782715242982
Quelques-uns des textes qui paraissent dans ce volume avaient déjà été publiés en 1981, aux éditions de la Baconnière.
À ces premiers beaucoup d'autres sont ajoutés aujourd'hui, qui pourront ne pas sembler trop bien justifier ce titre : Entretiens. Mais c'est qu'ils ont été des réponses à des enquêtes, des contributions à des colloques, des interventions en des occasions de réflexion en commun. Et, surtout, les rassembler sous ce mot, c'est dire que je ne sais pas écrire si par l'esprit je ne m'entretiens pas avec tel ou tel interlocuteur, que j'ai écouté et voudrais convaincre. -
Debut et fin de la neige / la ou retombe la fleche
Yves Bonnefoy
- Mercure de France
- Poésie
- 2 Mai 2015
- 9782715242081
Et que faut-il penser /
De ces pommes jaunes ? /
Hier, elles étonnaient, d'attendre ainsi, nues /
Après la chute des feuilles, /
Aujourd'hui elles charment /
Tant leurs épaules /
Sont, modestement, soulignées /
D'un ourlet de neige.
"Les pommes", in Début et fin de la neige -
Le nuage rouge - essai sur la poetique
Yves Bonnefoy
- Mercure de France
- Essais
- 13 Juin 2017
- 9782715243002
"On retrouve dans ce tableau [de Mondrian] qu'on voit déjà si moderne quelques-unes des catégories les plus spécifiques autant que les plus anciennes de l'interrogation du divin - ainsi l'ambiguïté d'un espace assez peu marqué pour s'ouvrir comme la peinture romane au non-dimensionnel du symbole, assez perspectivé toutefois pour que nos aspects et nos gestes puissent y inscrire leur forme et avec elle leur espérance. Même les couleurs du Nuage rouge, bleu du manteau de la Vierge, émeraude de l'alchimie, rouge dont Delacroix ensanglantait l'Idéal, sonnent là une fois de plus dans l'histoire les trois notes fondamentales de notre condition qui veut forcer ses limites."
TABLE :
I - Baudelaire contre Rubens ; II - Giovanni Bellini ; Elsheimer et les siens ; À l'horizon de Morandi ; Quelques notes sur Mondrian ; Un ennemi des images ; Deux souvenirs de Georges Duthuit ; III - Les mots et la parole dans la Chanson de Roland ; La poétique de Mallarmé ; Rimbaud encore ; L'illumination et l'éloge ; Pierre Jean Jouve ; Sur la fonction du poème ; IV - Georges Henein ; Paul Celan ; Dans la couleur de Garache ; Peinture, poésie : vertige, paix ; La fleur double, la sente étroite : la nuée ; Terre seconde ; Note bibliographique. -
Je dédie ce livre à l'improbable, c'est-à-dire à ce qui est.
À un esprit de veille. Aux théologies négatives. À une poésie désirée, de pluies, d'attente et de vent.
À un grand réalisme, qui aggrave au lieu de résoudre, qui désigne l'obscur, qui tienne les clartés pour nuées toujours déchirables. Qui ait souci d'une haute et impraticable clarté. -
Quelles vibrations dans ce trait qui se risque parfois dans des taches, sous des rehauts d'un peu de couleur : le dessin !
Ce dessin qui peut sembler moins, au premier regard de qui a aimé de grands retables, ou la matière transfigurée dans un Titien, un Vermeer, ou l'orage qui va gronder ou s'attarde chez Delacroix, mais qui parfois se révèle autant sinon même presque plus, dans le presque rien d'une ligne qui hésite, qui s'interrompt. Comme si l'aveu d'une insuffisance, pour autant qu'on la reconnaisse au comble d'une maîtrise, était la vérité devant laquelle toute autre se décolore, mais aussi un afflux, quelque chose comme une source. -
Ce volume contient :
Étienne Durand
Remarque sur le portrait
Andrea Mantegna
De Véronèse à Goya
"Une Cérès à la nuit, d'Adam Elsheimer"
Un débat de 1630 : la Peste d'Asdod et l'Enlèvement des Sabines
Les Bergers d'Arcadie
Tiepolo à la fin du monde
Mozart en son point du monde
Le Désert de Retz et l'expérience du lieu
La couleur sous le manteau d'encre
Edward Hopper : la photosynthèse de l'Être
Georges de Chirico
Henri Cartier-Bresson
Le désir de Giacometti
Giacometti : le problème des deux époques
Annexe : Les Stances à l'Inconstance d'Étienne Durand