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Fayard
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Histoire de la nuit XVII-XVIII siècle
Alain Cabantous
- Fayard
- Divers Histoire
- 4 Mars 2009
- 9782213647296
Il nous est difficile, aujourd'hui d'imaginer ce qu'était la nuit au temps de la lumière artificielle rare et chère. Que ce soit à la ville ou à la campagne, c'était un temps mort, un temps inquiétant (le péché, le crime...), n temps improductif. Les sources sur la nuit de la Renaissance à la Révolution sont à la fois multiples et dispersées à l'infini. Il a fallu à Alain Cabantous plusieurs années d'une immense enquête, longtemps conduite à l'aveugle, pour établir quelques certitudes et quelques constantes. La première grande enquête, par un praticien de la « nouvelle histoire », sur la nuit.
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Entre fêtes et clochers : Profane et sacré dans l'Europe moderne (XVIIe-XVIIIe siècle)
Alain Cabantous
- Fayard
- Nouvelles Etudes Historiques
- 13 Mars 2002
- 9782213647302
Sous l'Ancien Régime, dans une société européenne imbibée de religion, encadrée par un clergé puissant mais aussi par des pouvoirs civils étroitement liés aux hiérarchies religieuses, la frontière n'était pas aussi nette qu'aujourd'hui - et encore... - entre le sacré (ce qui ne saurait se discuter et auquel on ne saurait toucher) et le profane (sur lequel l'humain a prise). Mais on ne peut pas dire que le profane ait avancé, au détriment du religieux. Alain Cabantous nous décrit plutôt une évolution, très variable dans le temps et dans l'espace, et analyse admirablement les frontières, mouvantes, des mentalités collectives comme de l'esprit des puissants et des lettrés. Cette étude nous permet de mieux comprendre le monde de nos aïeux.
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Le ciel dans la mer ; christianisme et civilisation maritime, XVe-XIXe siècle
Alain Cabantous
- Fayard
- Nouvelles Etudes Historiques
- 6 Juin 1990
- 9782213647258
Immense, violente, imprévisible, dévoreuse d'hommes, la mer convie au sacré, et depuis l'aube des temps la religion occupe une place essentielle dans l'existence des gens de mer. Est-il imaginable que leurs conditions de vie, si particulières, n'aient pas d'incidences sur leurs pratiques, voire sur leurs croyances? Peut-on penser que le temps des Réformes _ qui est aussi celui des navigations lointaines _ ait fait d'eux des chrétiens semblables à ceux des communautés rurales ou urbaines? Chez ces hommes séparés de leur famille, vivant dans un cadre et à un rythme si différents, dépourvus de lieux de culte et presque toujours privés de l'assistance de clercs, il semble par exemple établi que le recours aux intercesseurs (Vierge, saints) prenait le pas sur la dévotion au Christ, et que beaucoup de leurs gestes ou de leurs invocations relevaient davantage de la magie que d'un christianisme épuré. Bien d'autres indices encore permettent de déceler une fragilité, une ambiguïté certaines de leurs convictions. L'écho des préceptes et des conduites prescrits par les autorités religieuses leur parvient assourdi, affaibli, avec retard.
Ce n'est pas avant le milieu du XIXe siècle que les Eglises se soucient vraiment d'une pastorale qui s'adresse à eux. C'est alors que se multiplient les paroisses côtières, que se répandent les bénédictions de l'océan et les pardons des pêcheurs morutiers, que les aumôneries navales se structurent durablement.
Mais, ans le même temps, tandis que s'amorce la déchristianisation des sociétés, les conditions techniques de la navigation se modifient, et le danger se fait moins pressant. Dès lors, le christianisme maritime perd une part de son originalité et de son unité, bien que ces mutations soient désormais masquées par l'image du marin fervent et fidèle façonnée par la littérature.
Agrégé d'histoire, docteur ès lettres, Alain Cabantous est chargé de recherche au CNRS. Il consacre ses travaux à l'histoire sociale et religieuse de l'époque moderne, et plus spécialement aux populations maritimes de l'Europe occidentale des XVIIe et XVIIIe siècles. -
Les côtes barbares
Alain Cabantous
- Fayard
- Nouvelles Etudes Historiques
- 10 Février 1993
- 9782213647319
Jusqu'au milieu du siècle dernier, les habitants de la plupart des régions littorales furent tenus pour des demi-sauvages rebelles à l'autorité venue du dehors et sur qui l'effort séculaire de civilisation des moeurs n'avait produit que peu d'effets.
Il est vrai qu'ils étaient à peu près coupés de l'intérieur et que leur environnement les différenciait des populations d'une France terrienne qui s'intégrait lentement mais sûrement. Pour une part, ils vivaient d'activités s'apparentant à la cueillette: pêche, récolte du varech et, quand les flots se montraient généreux, récupération de marchandises ou d'éléments de navires venus s'échouer sur les côtes. Tout ce que la mer apportait à ces gens pauvres et frustes était pour eux un don du Ciel: quelques bouts de bois pour se chauffer, un morceau de fer pour fabriquer un outil, une guenille, les grands jours une barrique de vin ou même quelque denrée coloniale à monnayer... Comment demander à ces communautés de croire, comme on voudrait les en convaincre, qu'ils commettent là un péché grave, qu'ils lèsent le roi, c'est-à-dire l'Etat (à qui reviennent en principe les épaves) et se comportent en barbares? La répression, parfois brutale, souvent maladroite, toujours source de malentendus, ne fait que souder davantage encore des populations unies par une solidarité profonde: on refuse de parler et surtout on ment aux enquêteurs, et il n'est pas rare de voir des curés, des seigneurs fermer les yeux _ quand ils ne tirent pas eux-mêmes profit de ces trafics illicites.
De là à diaboliser les gens des côtes et à leur prêter les pratiques les plus inhumaines, il n'y a qu'un pas, qui sera franchi à l'époque romantique par les écrivains et les folkloristes des villes. On assure qu'ils allument des feux la nuit pour tromper les navires en difficulté, qu'ils massacrent impitoyablement des équipages entiers, qu'ils mettent ensuite les cargaisons en coupe réglée... Le mythe acquiert alors une vigueur telle qu'il a encore cours aujourd'hui, même si les historiens ne trouvent rien de tel dans leurs dossiers et même si les plus élémentaires règles de la propagation de la lumière s'inscrivent en faux contre cette fable...
Agrégé d'histoire, docteur ès lettres, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l'histoire des sociétés maritimes sous l'Ancien Régime, Alain Cabantous a déjà publié chez Fayard Le Ciel dans la mer. Christianisme et société maritime, XVIIe siècle (1990).