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Albert Paraz
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Nouveau nom donné à la Maison Poulaga, ou à la Pension Bourrmann, depuis que l'inspecteur Bardot y a introduit les bonnes manières. C'en est fini des mauvais traitements et de la grossièreté envers les prévenus. Maintenant, chaque délinquant n'est pas considéré comme un coupable, mais comme un malade. Ces messieurs de la « Villa Grand Siècle » ont des attentions si exquises, qu'un innocent a plus de plaisir, assure Gorin, à être guillotiné avec les méthodes nouvelles qu'un coupable en aurait eu autrefois à être acquitté. Si l'inspecteur Bardot a pris cette heureuse initiative, c'est sur les conseils de l'Académicien Clauriac, grand romancier catholique et Prix Nobel, à qui rien de social n'est étranger. Cet illustre écrivain est sollicité par l'hebdomadaire l'Omnibus, pour rédiger - chaque semaine - un bloc-notes, qui doit paraître en dernière page et augmenter le tirage de cet organe intelligent. Clauriac accepte, à condition qu'on lui donne des boy-scouts à confesser, et qu'on lui organise une messe noire. La difficulté est que Clauriac veut confesser de vrais boy-scouts et assister à une vraie messe noire, dite dans une vraie chapelle, avec un vrai prêtre, comme au Grand Siècle. Les démarches pour obtenir l'autorisation d'officier dans une église, sont faites par un petit Bônois au langage savoureux, qui se trouve impliqué dans l'affaire des fuites et arrêté. Dans l'intervalle, l'Omnibus a réussi à porter au pouvoir un de ses rédacteurs, dit Zouli-tapis, ou Superman, qui - après avoir donné sa mesure en faisant tout le gâchis imaginable -, sombre dans l'oubli le plus absolu. Gorin se trouve amené à faire mettre en fabrication, dans le cadre des échanges européens, un appareil très raffiné, vibromasseur pour usage interne, qui doit contribuer au rapprochement des peuples. Pour échapper au grossier matérialisme, cet appareil sera consacré au cours de la messe noire. Ce pamphlet policier, mine de situations cocasses, déclenchées comme par un mouvement d'horlogerie, est la suite de Pétrouchka. C'est un livre attachant, écrit lui aussi dans un style Grand Siècle : point de ces outrances de langage si fort à la mode et qui finissent par lasser. On retrouve ici la précision et l'élégance des grandes oeuvres, qu'on ne peut classer dans aucun genre, si ce n'est celui - tout à fait neuf - de « social-fiction », qui sera, bien entendu, imité, comme "La fille du tonnerre" l'a été. Cet aboutissement n'est qu'un point de départ.
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L'adorable métisse
Albert Paraz
- FeniXX réédition numérique (André Martel)
- Mers et terre
- 12 Novembre 2019
- 9782307020172
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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L'adorable métisse (2). Sainte-Marie de-la-Forêt
Albert Paraz
- FeniXX réédition numérique (André Martel)
- 12 Novembre 2019
- 9782307021322
Arsène Duroc sort de la maison centrale de Nîmes où ses études patientes lui ont permis d'acquérir une culture étendue. Il cherche en vain à travailler honnêtement à Paris et se laisse aller à un petit cambriolage étudié et fructueux qui lui permettra de partir pour l'Afrique. Il arrive à Alger au moment d'un Congrès mondial, il est flatté, lui le réprouvé, de se mêler aux personnalités du congrès. Au surplus, les sciences de l'Afrique l'intéressent. Il fait la connaissance des Piron, un couple de singuliers explorateurs dont la femme le fascine. Il les quitte mais, appelé par un S.O.S. d'Éliane, il la rejoint près du centre d'essai d'armes secrètes et de V2 établi dans le Sahara par des savants français. Les curiosités du mystérieux Piron ont été jugées suspectes, il est arrêté. Duroc le fait relâcher et les agents du contre-espionnage le croient de la police. Là commence une poursuite haletante qui mène Duroc et les Piron en voiture par le désert jusqu'au Tchad des vaches. Les Piron le laissent pour aller dans une région où fourmillent les espions et les agitateurs. Duroc, que la beauté d'Éliane Piron a toujours exaspéré, épouse dès son départ une jolie Arabe, Fatimé, à la peau claire, et une trépidante danseuse noire, Rabouta, au torse parfait. Sa petite vie de pacha se complique du fait qu'il est recherché pour son cambriolage et obligé de surveiller Piron qui a touché des millions en monnaie étrangère. Enfin, Duroc fait la connaissance d'Agnès, l'adorable métisse. Un tam-tam violent, magique, obsédant, retentit au moment où, grâce à un élixir de sorcière et la complaisance de ses deux femmes, Fatimé et Rabouta, il va séduire, dès son retour, l'orgueilleuse Éliane et où l'adorable métisse intervient. C'est une histoire passionnante, de la première ligne à la dernière, l'auteur réussit à nous glisser, sans qu'on y prenne garde, ses idées sur l'Afrique aux immenses virtualités. Écrit dans ce style lucide, étincelant de drôlerie et d'esprit. c'est un « sudern » français, pour nous changer des « ouesterns ». une énéide où il ne s'agit plus de conquérir un pays mais d'en prendre connaissance. Jamais un livre n'a donné un aperçu aussi large et aussi varié sur l'Afrique, jamais on n'y a répondu à tant de questions.
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Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.