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Bertrand Tillier
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La disgrâce des statues : essai sur les conflits de mémoire, de la révolution francaise a black lives matter
Bertrand Tillier
- Éditions Payot
- Histoire Payot
- 12 Octobre 2022
- 9782228931816
Depuis la Révolution française au moins et jusqu'au mouvement Black Lives Matter, les sociétés contemporaines n'ont cessé de s'en prendre aux monuments et statues de grands hommes érigés sur la place publique par des détournements, déboulonnages ou destructions divers. De la colonne Vendôme en 1871 aux figures contestées de l'esclavagisme et du racisme, en passant par les effigies de Staline ou de Lénine après la chute du communisme, les statues de dictateurs abattues lors des Printemps arabes, cette mise à mal interroge l'anthropologie de ces répertoires d'action, les discours historiques que ces monuments cristallisent et la fabrique d'événements désormais mondialisés.
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L'artiste dans la cité, 1871-1918
Bertrand Tillier
- Editions Champ Vallon
- EPOQUES
- 7 Février 2019
- 9791026707615
Rêver la société pour la changer en cité idéale et participer à l'avènement d'un monde nouveau. Ce fut le désir de nombreux artistes, qui ne furent pas tous des figures d'avant-garde. Cette ambition a parcouru tout le XIXe siècle, mais elle occupa une place singulière et méconnue sous la IIIe République, entre le souvenir de la Commune de Paris et l'Union sacrée de la Grande Guerre. Portrait collectif d'une génération de peintres et sculpteurs du Paris fin-de-siècle, le livre examine le rôle et la fonction d'artistes tels Rodin, Luce, Pissarro, Gallé, Gérôme, Toulouse-Lautrec, Signac, Prouvé ou Guitry. Convaincus de la performativité de leurs oeuvres, ils s'érigèrent en bâtisseurs d'art et réinventeurs de l'histoire, en fondateurs d'un art social et combattants de la vérité.
Bertrand Tillier est professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheur à l'IDHES, où il enseigne la culture visuelle et l'histoire des médias. Il a dirigé l'ouvrage: L'art du XIXe siècle, L'heure de la modernité (Citadelles & Mazenod, 2016) et publié notamment chez Champ Vallon La Commune de Paris, révolution sans images? Politique et représentations dans la France républicaine (1871-1914) (2004) et Les Artistes et l'affaire Dreyfus (1898-1908) (2009). -
Mérovak, l'homme des cathédrales
Bertrand Tillier
- Editions Champ Vallon
- DIX-NEUVIEME
- 7 Avril 2023
- 9791026711544
A la fin du XIXe siècle Gabriel Robuchon (1874-1955), dit Mérovak, s'inventa en « Homme des cathédrales ». Cet excentrique, qui se déguisait en courtisan de Louis XIII, vécut dans les tours de Notre-Dame de Paris et s'installa à Rouen, Redon, Langres ou au Mont-Saint-Michel, dont il prétendit conduire la défense face aux vandales ou aux indifférents. Organiste médiumnique, carillonneur du Vieux-Paris reconstitué à l'Exposition universelle de 1900, fou d'architecture gothique, Mérovak parcourut la France pour y présenter des conférences de lanterne magique. Sa propagande gothique fut son oeuvre, qu'en homme de l'image et du texte il promut entre symbolisme et patrimoine, par son sens de la publicité et par sa connaissance de la presse et de l'édition, non loin de Huysmans, Rodin ou Barrès.
Historien de l'art, Bertrand Tillier est professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheur au Centre d'histoire du XIXe siècle (UR 3550) qu'il codirige. Ses travaux portent sur l'histoire de la culture visuelle, l'histoire des médias et l'histoire du patrimoine. Dernier livre paru : Dérégler l'art moderne, De la caricature au caricatural (Hazan, 2021). -
La Commune de Paris, révolution sans images ? politique et representations dans la France républicaine, 1871-1914
Bertrand Tillier
- Editions Champ Vallon
- EPOQUES
- 30 Juin 2013
- 9782876737754
Aucune révolution n'aura entretenu de relations aussi compliquées avec ses images, ses représentations et ses artistes, que la Commune de Paris - dès 1871 et jusqu'à la veille de la Grande Guerre. Qu'il s'agisse de peintures et de sculptures, de photographies et de gravures de presse ou encore de caricatures, étudiées dans cet ouvrage, l'image produite en regard de la Commune paraît en permanence échouer à représenter les événements du printemps 1871, sur le vif comme à retardement, au plus fort de l'événement comme dans sa mémoire. La Commune semble toujours parvenir à se soustraire à sa représentation, tant chez les artistes favorables à sa cause - le sculpteur Jules Dalou et les peintres Gustave Courbet, Édouard Manet ou Maximilien Luce - que chez ceux qui en furent des ennemis déclarés - les peintres Ernest Meissonier, Jean-Paul Laurens ou Jean-Baptiste Carpeaux. Les tentatives des artistes furent souvent vaines et restèrent lettre morte. Dans les oeuvres consacrées en petit nombre à la Commune de Paris, les dispositifs et les visions portent la marque de cet échec, successivement frappés par les interdits de la censure institutionnelle, les tabous de l'autocensure que s'imposèrent les artistes et l'oubli posé comme condition nécessaire à l'amnistie de 1881, assourdissante et aveuglante. Rejetées de l'art, par le statut des représentations considérées comme inabouties ou triviales et par le sort infligé à la plupart des artistes condamnés, inquiétés ou censurés, tout autant que durablement expulsées de la mémoire de la France républicaine, les images de la Commune furent marginalisées dans les milieux militants anarchistes, socialistes révolutionnaires et communistes. Entre histoire politique, histoire culturelle et histoire de l'art, cet ouvrage explique les raisons de cette entreprise d'occultation.
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Les artistes et l'affaire Dreyfus (1898-1908)
Bertrand Tillier
- Editions Champ Vallon
- EPOQUES
- 8 Octobre 2016
- 9782876737785
L'affaire Dreyfus a favorisé l'avènement de la figure de l'intellectuel et de ses modes d'intervention dans la vie politique. Assimilés à cette catégorie, les peintres, sculpteurs, graveurs et autres producteurs d'images ont joué un rôle décisif dans le cours de l'Affaire, où leur magistère a été symétriquement revendiqué par les dreyfusards et les antidreyfusards.Ce livre propose d'interroger les rapports spécifiques de la communauté des artistes et de leur oeuvre avec cette crise politique et morale majeure, qui avait jusqu'alors peu retenu l'attention de l'historiographie. Les calculs de Rodin, la frilosité de Maurice Denis, l'antisémitisme de Degas, la fébrilité d'Henry de Groux, le militantisme du dreyfusard Émile Gallé ou l'activisme du sculpteur nationaliste Jean Baffier sont quelques-uns des parcours d'artistes documentés et étudiés par l'auteur. Mais, au fils des pages, se dessinent aussi des portraits de Caran d'Ache, Forain, Monet, Carrière, Vallotton, Pissarro, Vuillard, Vlaminck ou Cézanne qui furent des acteurs importants de l'Affaire.
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Déjouer la guerre ? Une histoire de l'art des tranchées (1914-1918)
Bertrand Tillier
- Presses universitaires de Strasbourg
- 1 Décembre 2023
- 9791034403783
Alors que la guerre de position figeait les fronts, les combattants s'adonnèrent à une intense activité artistique destinée à tromper l'attente et le cafard. À l'aide d'un outillage de fortune et de matériaux issus de la guerre industrielle - l'aluminium des fusées, le laiton des douilles d'obus de tous calibres, les éclats de projectiles... -, ils conçurent avec ingéniosité des bijoux et des bibelots. Leurs formes, leurs motifs et leurs inscriptions, le souci décoratif dont ils étaient investis - à la flexion d'un naturalisme naïf, d'une recherche d'expressivité et de l'Art nouveau désormais acculturé - trouvaient leurs sources dans une perpétuation de l'art populaire et dans l'expérience brutale de la guerre moderne.Très en vogue sur le front où elle contribua à structurer relations et sociabilités, et à l'arrière où ses amateurs étaient nombreux, cette pratique cristallisa des valeurs sociales, des enjeux artistiques et des projections psychanalytiques que cet ouvrage interroge. Ce qu'on qualifie sans doute trop rapidement de bricolage ou d'artisanat a constitué une culture matérielle et visuelle, qui a été l'objet d'une patrimonialisation et qui irrigue encore l'art contemporain et actuel.
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Cartes postales illustrées en guerre (1914-1918)
Bertrand Tillier
- CNRS Editions
- Histoire
- 21 Octobre 2021
- 9782271139238
Inventée à la Belle Époque, la carte postale illustrée qu'elle soit satirique ou non, graphique ou photographique a fait partie de ces nombreux supports mobilisés entre1914 et1918 par les différents belligérants, au même titre que le périodique, le journal de tranchée, le tract, le livre ou l'affiche. Ce sont, en Europe et aux États-Unis, des milliers d'images originales qui ont ainsi été créées et largement diffusées. 1reLes usages de ces cartes postales, dans les circonstances particulières du conflit, 1reont été variés : du support épistolaire entre combattants et civils, entre le front et l'arrière, à l'image que l'on conserve dans ses effets personnels ou que l'on épingle 1reau mur et jusqu'au collectionnisme des amateurs.
Cet ouvrage examine les modalités de production, de consommation et de circulation de ces objets. Il s'intéresse aussi à leur matérialité, à leur langage singulier, associant l'image et le verbe, et à leur imaginaire, où se combinent la violence et l'exagération, le sens des stéréotypes graphiques, la dévaluation comique de l'adversaire entretenue jusqu'à la haine de l'ennemi, l'autodérision 1repar la farce joyeuse, le goût du scabreux...
Alors même que la guerre constitue une expérience personnelle et collective, où les relations interpersonnelles et les mobilités sont profondément modifiées, 1rela carte postale se trouve ici entendue comme un objet de consommation courante inscrit dans une culture visuelle transnationale.
Préface d'Annette Becker -
L'ABCdaire de Millet
Genevieve Lacambre, Henri Soldani
- Flammarion (réédition numérique FeniXX)
- L'ABCdaire - Série art
- 2 Avril 2019
- 9782403042047
Quand on voyage dans l'ABCdaire, le plaisir d'apprendre fait ricochet
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De la chute de Napoléon III en 1870 à la césure de la Première Guerre mondiale, la caricature politique des premières décennies de la troisième République va se déchaîner. Par opposition au discours républicain constitutionnel et institutionnel, elle a eu largement recours au vocable du corps pour personnifier et dénoncer. Le corps et ses métamorphoses ont ainsi été le lieu, dans la sphère de limage satirique, d'un contre-pouvoir efficace et percutant, essentiellement fondé sur le principe d'une dégradation déclinée sous de multiples formes, en regard et en dérision du culte du grand homme. La personnification des scandales, les déformations physiques, les régressions végétales ou animales et les insectisations ont constitué l'arsenal graphique et symbolique par lequel les caricaturistes antirépublicains ont attaqué le régime. On y retrouve en arrière-plan les théories scientifiques contemporaines - physiognomonie, phrénologie, morphophysiologie... -, les combats esthétiques et politiques et l'idéologie républicaine même, récupérée et détournée. Le « corps » politique reprend ici ses droits, à ses dépens, avec une outrance qui nous surprend. L'ouvrage comprend un ensemble d'annexes et un dictionnaire des caricaturistes et dessinateurs de presse, comportant de nombreuses données inédites.
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Des histoires, des images : mélanges offerts à Myriam Tsikounas
Sébastien Le pajolec
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Novembre 2024
- 9791035110369
L'image, ou plutôt les images et les représentations, qu'elles soient matérielles ou mentales, sont au centre des essais réunis dans ce volume, qui couvre un vaste domaine allant du cinéma soviétique aux addictions, des imaginaires parisiens aux feuilletons télévisés, des figurations du crime aux mises en scène de l'histoire, et s'articule autour d'une même notion, celle de « circulations ».Les circulations se déploient entre les supports, passant de l'écrit et de la scène à l'écran, du cinéma à la télévision ; d'autres s'opèrent d'un siècle à l'autre, des chroniques judiciaires du xixe siècle et des faits divers criminels passés à la télévision des années 1950 et 1960. Circulations des créateurs aussi, qui arpentent le passé au tamis de leur sensibilité et de leurs mémoires multiformes, s'inspirant de ce qu'ils ont vu ailleurs, avant, et se transportant d'un espace à un autre, accompagnés de leurs souvenirs. Circulations, encore, des personnages de feuilletons télévisuels, amalgamant traces documentaires et construction fictionnelle. Circulations des représentations et des usages, enfin, propageant les oeuvres auprès des publics qui les lisent, les voient ou les entendent, selon des dispositifs de médiation kaléidoscopiques par lesquels le lecteur, le spectateur et l'auditeur d'une même oeuvre n'accèdent jamais tout à fait à une même adaptation. Au gré des retraitements et des modifications, c'est bien une épistémologie des circulations qui s'élabore, dans le sillage des recherches menées par Myriam Tsikounas, et permet de comprendre que, au coeur de l'Histoire, l'image, qu'elle soit fixe ou animée, est toujours mobile.