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« La croissance économique est la religion du monde moderne. Elle est l'élixir qui apaise les conflits, la promesse du progrès indéfini. Elle offre une solution au drame ordinaire de la vie humaine qui est de vouloir ce qu'on n'a pas. Hélas, en Occident du moins, la croissance est devenue intermittente, fugitive... Les krachs succèdent aux booms et les booms aux krachs. Comme les sorciers qui veulent faire venir la pluie, les hommes politiques lèvent les mains vers le ciel pour la faire tomber, aiguisant le ressentiment des peuples quand elle n'est pas au rendez-vous. Tout à la recherche de boucs émissaires, le monde moderne évite pourtant la question centrale : que deviendra-t-il si la promesse d'une croissance indéfinie est devenue vaine? Saura-t-il trouver d'autres satisfactions ou tombera-t-il dans le désespoir et la violence ? » Daniel Cohen
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Contre la solitude sociale
Daniel Cohen
- Editions de l'Aube
- LE UN EN LIVRE
- 19 Mars 2020
- 9782815937177
À plusieurs reprises dans Le 1, Daniel Cohen s'est prêté à l'excercice exigeant du grand entretien sur des thèmes économiques et sociaux concernant de nombreux Français. Il a ainsi répondu en profondeur à des questions autour du Smic (Peut-on vivre avec le Smic ?), du chômage (La France a-t-elle choisi le chômage?), du Revenu Universel (Quels problèmes pourrait-il régler ?), ou encore de la dimension économique du mouvement des Gilets jaunes. L'économiste analyse également le rôle toujours majeur et mal régulé de la finance, dans un entretien où il précise pourquoi les risques d'une nouvelle grande crise financière restent importants.
Daniel Cohen est économiste, directeur du département d'économie de l'École normale supérieure et cofondateur de l'École d'économie de Paris. -
Eaux dérobées, pour l'origine des mots, étranges et poétiques, ont une source : le livre des Proverbes. Le détournement irrigue un travail, sans plan concerté ; l'autofiction, le roman, la traversée de soi et un ensemble de mémoires : une biographie intellectuelle dont l'Allemagne est le profond, le sombre bois, et, par ses immenses auteurs, l'illumination créatrice. L'écriture D'humaines conciliations, de Psoas, d'Un Saharien en son dire allemand (anciennement Lettre à une amie allemande), et de Où tes traces... tisse, en filigrane, un lien entre ces textes. Où tes traces... prend la mesure de cette unité à la lumière d'un deuil qui réactive les autres.
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D'Humaines conciliations ? C'est d'abord un titre : il reprend un vers du poète américain Wallace Stevens. C'est ensuite l'itinéraire chaotique d'un remords. C'est enfin le roman du remords. Histoire d'une journée à Prague, qu'une voix narre à haute voix - mais ne serait-ce pas, en réalité, un reflet : une narration à distance qu'une grande bourgeoise française s'est inventée ?
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Éditeur installé à Paris, dès le début des années 80, le narrateur est bouleversé, vers la fin de cette décennie, par la qualité d'une amitié qui envahit progressivement ses pensées et sa liberté. Il entame une histoire d'amour fragile et haletante. Le personnage aimé meurt brutalement et, dans son désarroi, le survivant entreprend un deuil bref, solitaire et douloureux.
Analyse sur l'irréalité de l'amour, sur la relativité des sentiments, sur l'impermanence des choses et des situations, Où tes traces... prolonge une quête autobiographique de l'auteur -
Lettre à une amie allemande ; en marge d'un voyage à Berlin, juin 1998
Daniel Cohen
- Editions L'Harmattan
- Allemagne d'hier et d'aujourd'hui
- 9 Octobre 2015
- 9782296408050
Invité par son hôtesse allemande à évoquer les impressions de son séjour berlinois au printemps 1998, Daniel Cohen, se prenant au jeu, a finalement rédigé une longue lettre " biographique " sur ce pays pour lequel il éprouve tout à la fois fascination, intérêt et répugnance. Privilégiant une forme de conversation franche, grave et référencée, l'auteur y dit le mal d'être après la Shoah et tente d'éclairer un lieu tout en s'éclairant lui-même.
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Le narrateur se consacre, depuis des années, à l'écriture d'un cycle dont Prague, ville et mythe, est la colonne.
A l'occasion d'une rencontre professionnelle, il est bouleversé par la qualité d'une amitié qui envahit progressivement sa liberté et son être. Cette histoire compliquée qui lui est offerte et qu'il choisit de vivre, débouchera brutalement sur la mort. Une blessure non cicatrisée se rouvrira dans le vécu du deuil et dans le sillage même de l'écriture qu'il inspire. -
Le narrateur de ce récit a trouvé dans ce mot admirable, psoas , dont la racine grecque signifie " lombe ", " rein ", de quoi résumer une vieille et longue histoire d'amour. Psoas ? D'abord portrait d'une femme qui lutte pour vaincre et l'adversité de sa pauvreté et le malheur de son corps. Ensuite l'amour : violent, tenace. Enfin serait-ce, aussi, le procès de l'écriture supposée exorciste de l'angoisse ? Ce livre est une peinture des corps en guenille, de l'esprit blessé. Car la déchéance est l'une des voies possibles de l'être.
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L'argent, pour l'auteur de ce livre, a été, presque toujours, une expérience pénible. Plutôt que d'en décrire la lèpre en essayiste ou en romancier, il a composé un texte décalé. Il a choisi l'Écrivain comme personnage de sa discussion. Daniel Cohen rapporte de ses lectures et de sa casquette d'éditeur, un texte personnel, court et incisif, sur ce dieu fascinant et mortifère.
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Le miroir et ses portes ; Proust, Gide, Claudel
Daniel Cohen
- Editions Orizons
- 30 Mai 2018
- 9782140091872
La lecture, pour Daniel Cohen, a été et ascèse et affranchissement. C'est auprès des écrivains qu'il a appris à regarder le monde. Dans leur giron, il s'est efforcé de surmonter épreuves et échecs. Voici une réflexion sur le trio prestigieux Proust, Gide, Claudel. Ce livre est un témoignage passionné : comment des écrivains inscrivent leur matricule insigne sur la peau de leur lecteur.
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Le "Trésor régulier des rythmes" témoigne de la pulsation de l'écriture à laquelle un jeune garçon a cédé dans un milieu dépourvu de livres. Il dégage d'abord une fresque, pittoresque et altière, de son enfance passée au Sahara. Il en prolonge le foyer à l'autre point de l'ellipse : Paris - solitude de l'écrivain face à la maladie, à son destin, aux crises qui les transcendent et les réparent - c'est la seconde moitié de l'ouvrage. Cette autobiographie est un récit. Elle clôt un quintette mémoriel ouvert avec "Psoas" et "Où tes traces... "(parus), poursuivi avec "Aux Allemand"s et "Au Pays de Blanche" (à paraître).
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La vente est un art que Julien Bénichou exerce en virtuose. À douze ans, il s'est déjà fait tout seul, à la dure, dans la rue où les voyous repèrent son talent de vendeur et l'exploitent... Sa brève amitié avec un taulier qui sera assassiné puis un rappel à l'ordre de la justice le ramène à la réalité et le font radicalement changer d'orientation. Livreur de meubles, il se range et façonné par ses blessures d'enfant nul à l'école, s'intéresse à tout ce qui génère du profit et s'élève dans la société. Il crée et invente des astuces pour arrondir ses fins de mois et soutenir sa famille. Faisant prospérer spectaculairement son activité de négoce dans le meuble, il est à trente ans à la tête d'un empire commercial et immobilier qu'il quitte du jour au lendemain pour s'installer à Genève.
Il perd en quelques minutes le fruit de ses nombreuses années de travail. Presque ruiné, il se reconvertit dans la finance où il explore la possibilité de truquer les dés, utilisant son génie pour fomenter des délits d'initiés. -
Nafala Weille-Breslau, princesse Waller von Schwartzenberg, née à Prague en 1897 et meurt en lieu inconnu, entre 1939 et 1945. Son époux, diplomate, suibit le même sort. Leur fils, Nal, né en 1920, part en exil en 1938 et s'éteint septuagénaire. Pauline-Lamballe Violet, leur amie, disparaît à Venise, centenaire, trois ans avant l'amorce du XXIe siècle.
Altère Nafala écrivaine d'envergure, une Lou Andrea Salomé s'il en est, plus romanesque et plus politique. Sombre et resplandissant Nal, bondé de paradoxes, coeur et esprit trempés de noir ou assagis. Pauline, conservatrice d'un musée dévolu à la mémoire d'une femme et de son palais.
Tout cela serait peu dans l'hommage rendu à la littérature, sans la galerie de personnages historiques dans un Prague trahi et abandonné au lendemain des accords de Munich.