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Gilles Pellerin
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Avec la verve qu'on lui connaît, Gilles Pellerin renoue avec le genre de la nouvelle en prenant pour appui les douze signes du zodiaque ; grâce à son érudition et à son sens du rythme, chaque signe sert ainsi de prétexte à une nouvelle mettant en scène des personnages légèrement décalés, dont on ne saurait dire s'ils sont franchement agaçants, attachants ou carrément drôles. Chose certaine, le genre de la nouvelle est particulièrement bien servi ici, confirmant la réputation de l'auteur, maintes fois récompensé.
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Couples, amis, parents et enfants, voisins, collègues, amants et inconnus, tous les protagonistes, narrateur compris, s'assemblent et s'additionnent dans ce qui n'est pas assez, ou déjà plus, trop ou trop peu. Au lieu-dit des malaises muets, le réel répand ses largesses : rivalité, tromperie, méprise, mensonge, humiliation, imposture, ignorance, incommunicabilité... Parce qu'il a besoin de sentir palpiter la vie « dans une forme dont le pouls est si évidemment rapide », l'écrivain choisit la nouvelle brève : dense, exiguë, concentrée, rusée, épicée, mordante, fine dans l'humour autant que dans l'émotion. En soixante-six textes, il puise sans relâche dans le rapport de force entre l'impondérable et l'intelligence des mots.
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À la faveur d'un échange épistolaire que leur proposait la revue de culture néerlandaise « Septentrion », Stefan Hertmans et Gilles Pellerin ont esquissé l'un pour l'autre le portrait linguistique de la Flandre et du Québec. Mais voilà que le propos a glissé de son cadre initial - la langue - et de la description des inconforts que ressentent Flamands et Québécois, vers la culture, celle qui émane tantôt du monde germanique, tantôt du monde latin ; celle qui lutte contre l'uniformisation à laquelle certain capitalisme contemporain aimerait la réduire pour en faciliter la commercialisation ; mais aussi celle qui s'excuse d'exister. Si les intellectuels sont devenus suspects, en voilà deux qui entendent défendre le droit de parole, qui est aussi le droit au doute et à l'espoir.
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Anonyme dans son voisinage autant que parmi ses collègues fonctionnaires, l'Homme mesuré mène une vie tranquille, heureuse et inquiète auprès de sa femme et de leurs deux enfants. Il s'étonne un matin de la subtile distorsion de l'image que lui renvoie le miroir, assez pour chercher partout des signes de changement, et en trouver. Depuis l'arrivée de son nouveau supérieur hiérarchique, il ne peut plus se soustraire aux activités sociales du ministère - bal de la Marionnette, voyage, atelier de formation, concours de sosies à la télévision d'État -, ce qui le place à répétition dans des situations embarrassantes. Le miroir ne mentait pas : le travestissement est en cours.
Fausse camaraderie, complicité simulée, manipulation, collusion, falsification, déguisement : considérant l'actualité politique, Gilles Pellerin n'a pas eu à puiser très loin les éléments qui lui ont permis de dessiner un portrait de société satirique et drôle où le pouvoir et la politique-spectacle s'immiscent au coeur de la vie intime.