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Jacques De Saint Victor
-
Mafias et pouvoir : XIXe-XXIe siècles
Jacques de Saint Victor
- Gallimard
- Folio histoire
- 9 Janvier 2025
- 9782073098900
La mafia naît sur les décombres du "régime féodal" mais c'est avec l'avènement de la démocratie et du capitalisme qu'elle connaît son essor. En Italie, elle s'enracine très tôt et doit sa prospérité à des "pactes scélérats" passés avec une fraction de l'élite politique et sociale.
Le présent livre reconstitue l'histoire de ces sociétés secrètes et de leur expansion à travers le continent européen. Il visite leur berceau et en retrouve les premiers acteurs, aristocrates véreux, fermiers parvenus, tueurs à la botte... Il interroge les accointances de ces "sectes criminelles" avec la démocratie naissante et les suit dans leur conquête de l'Amérique. Il révèle aussi l'échec du fascisme à éradiquer cette plaie mafieuse. Avec la guerre froide, on découvre la mutation affairiste des réseaux mafieux et leurs méthodes pour parasiter l'économie libérale. C'est l'époque de l'explosion du trafic de drogue et des paradis fiscaux, où se côtoient boss criminels, hommes politiques, industriels et financiers. Avec la chute du Mur, de nouvelles nébuleuses se font jour en Europe, y compris en France, qui utiliseront ce "modèle".
Le phénomène mafieux n'est pas consubstantiel à la démocratie, écrit Jacques de Saint Victor, et pas davantage au capitalisme ; mais il est le mieux à même de tirer profit des insuffisances de l'une et de l'autre. -
Via Appia ; voyage sur la plus ancienne route d'Italie
Jacques de Saint Victor
- Éditions des Équateurs
- Littérature
- 12 Mai 2016
- 9782849904442
En descendant la Via Appia, cette route mythique qu'empruntaient les légionnaires romains, les éléphants d'Hannibal, les esclaves de Spartacus et les chars de Césars, Jacques de Saint Victor nous invite à un voyage peu commun. Outre le fait qu'il déteste la marche et ne se départit jamais d'un décapant sens de l'humour, l'auteur est l'un des plus fins connaisseurs de l'Italie. Au volant de sa vieille Fiat, il nous introduit dans l'Italie profonde. Loin des tours opérateurs, des exploits sportifs et de l'égotisme gratuit, c'est une plongée au coeur des mythes, au croisement des grandes cités antiques et de l'ultra-violence des mafias d'aujourd'hui. Suivre l'Appia, la plus ancienne route de l'Occident unissant le christianisme et le paganisme, l'Antiquité et le Moyen Âge, l'Occident et l'Orient, c'est retourner au berceau de la civilisation et de la vie publique. La Philosophie, la Démocratie, la Tragédie et la Comédie, Dieu et le Droit n'ont-ils pas trouvé leur source au creux de cette via publica ? Emprunter l'Appia, c'est aussi se frotter à la rudesse des « Sibéries du sud » et du populino, le petit peuple qui échappe aux statistiques et se reconnaît à son esprit « baroque », ses rites insolites et ses superstitions. D'ailleurs, la Regina Viarum, la Reine des Voies, n'a rien perdu de son antique vocation de lieu de perdition. L'auteur nous révèle certaines anecdotes inédites et troublantes sur ce Far-west fasciste, sur l'épisode des Marocchinate, sur les « nouveaux Guépards », la Camorra et la Casa Nostra, ces organisations secrètes et criminelles qui terrorisent et pillent le pays. Jacques de Saint Victor est un érudit passionnant qui a fait de cette traversée géographique un voyage heuristique, une remontée dans le temps et un petit traité du libéralisme intellectuel, ce qui n'est pas sans susciter de vifs débats avec sa femme. Naturellement, Michela, l'Italienne des Pouilles à l'irrésistible franc-parlé, est une députée féministe de gauche et professeur de philosophie morale tandis que son historien de mari ne jure que par Montesquieu et Tocqueville. Toujours dans un avion entre Rome et Paris, elle donne des conférences sur le couple pendant que lui développe « un cas préoccupant de régression touristique » en s'enfonçant dans les méandres de l'Appia. Mais n'est-ce pas aussi pour retrouver un peu de ce temps perdu de l'enfance, de cet état d'équilibre originel ?
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Ce sont deux universitaires myopes. Elle est italienne, Michela. Lui, français, est le narrateur. Ils pourraient jouer dans un film de Nanni Moretti : ils sont les personnages du nouveau récit de Jacques de St Victor. A la cinquantaine, ils s'aperçoivent qu'ils ne supportent plus de vivre les vacances en touristes. Chaque séjour dans un hôtel menace de se terminer par une catastrophe conjugale. La solution : s'enraciner.
Trouver le jardin d'Eden, un petit coin de paradis... En Italie bien sûr. Une maison à restaurer, quelle bonne idée ! Jacques de St Victor, professeur de droit, historien se rêvait dans sa jeunesse agent immobilier. Mais avec l'âge, il s'est détaché des maisons, choisissant une vie de nomade, vouée aux livres. Mais où en Italie ? Les Pouilles bien sûr, l'Apulie contemporaine, la région préférée des intellectuels bohèmes ! Ils sillonnent la région du Salento, les agences immobilières quand soudain Michela a une idée lumineuse.
Elle se souvient que son père lui a légué un morceau de couvent près de Lecce : " Qui sait ? On pourrait peut-être décider de le restaurer ? ". " Je retenais un soupir. J'avais déjà visité ce lieu dont elle parlait. Ce n'était pas vraiment un couvent, selon moi, mais la bâtisse était plus imposante qu'un simple prieuré. Dans le coin, on disait il convento. Il avait été bâti à la Renaissance sur une ancienne chapelle basilienne.
Cette baraque ne m'avait pas du tout plu la première fois où je l'avais visitée. C'était la deuxième année où je venais dans les Pouilles. Bien avant la crise des subprimes. Je n'osais encore rien dire parce que c'était une maison de famille. Mais pour moi, le lieu était détestable. Je tentais une démarche dilatoire. Bon, il faudrait avant de se décider qu'on aille jeter un coup d'oeil sur cette ruine.Je ne sais pas pourquoi j'avais dit " ruine ".
Ce n'était pas une ruine. C'était pire. " Mais le narrateur n'est pas au bout de ses surprises. Lui, le spécialiste de la mafia, découvre que le couvent est un cercle de jeu aux mains des gangsters locaux. Mais ce couple excentrique ne recule devant rien et se lance dans la rénovation du couvent. L'amour rend aveugle mais l'amour des vieilles pierres aussi. Qu'importe, après l'enfer, le purgatoire, il y aura peut-être au bout du chemin de croix le Paradis.
Un récit rapicolant, intime et très grand public. Une plongée dans une Italie secrète. L'histoire désopilante d'une restauration de vieille maison. -
Il avait disparu de notre horizon politique. Voltaire en avait fait une infraction d'un autre âge. La Révolution française allait le congédier du domaine de la loi, pour l'ériger en "crime imaginaire". Et voici que le blasphème, notion si longtemps désuète, s'invite à nouveau dans notre vie publique, sourdement d'abord, puis au grand jour, dans le fracas des attentats sanglants de janvier 2015.
Ce "péché de bouche" a une longue histoire qu'il faut retrouver pour mieux comprendre comment, d'un siècle à l'autre, il s'est articulé à nos guerres civiles et à nos conflits idéologiques. Outrage religieux, crime identitaire, délit politique : le blasphème n'a cessé de se métamorphoser au gré des époques, avant de déserter, en 1791, nos manières de penser, puis de réapparaître voilà quelques années sous des atours inédits. C'est cette trajectoire que Jacques de Saint Victor restitue afin de rendre intelligibles les raisons et les enjeux du débat que le blasphème suscite aujourd'hui.
Son invocation récente, par certains, au nom du respect des "convictions intimes", met à l'épreuve un principe fondamental, propre à notre nation depuis des siècles, la liberté d'expression, et, au-delà, une manière singulière de s'entretenir des choses de la cité.
Prix 2016 du Sénat du livre d'histoire -
La Chute des aristocrates
Jacques De Saint Victor
- Perrin (réédition numérique FeniXX)
- Passé simple
- 25 Septembre 2015
- 9782262059415
Ils furent les derniers défenseurs de l'Ancien Régime. Grands seigneurs conservateurs, hobereaux, prélats et riches bourgeois contre-révolutionnaires, les aristocrates constituent, en 1789, le premier parti de droite (avec 300 députés) de l'histoire parlementaire française. Le livre de Jacques de Saint-Victor retrace, de la pré-Révolution nobiliaire (1787-1788), à l'avènement de la République (1792), le combat méconnu de ces héritiers des grands féodaux, hostiles à l'absolutisme royal et à la démocratie naissante. Dès septembre 1788, la France est coupée en deux : dans les provinces, les aristocrates s'opposent aux patriotes. Cette réalité se transforme, aux États généraux, en véritable guerre. Appuyés par une partie de la Cour, les privilégiés tentent d'arrêter la Révolution. Mais Louis XVI ne les soutient pas. Ils poursuivront alors leur lutte jusqu'en émigration. Leur objectif : sauver la monarchie malgré le roi. Comment ont-ils combattu l'abolition des ordres ? Quels furent leurs complots avec les émigrés ? Avec les nobles de province et les agents secrets du pape Pie VI ? Pourquoi Louis XVI et Marie-Antoinette restèrent-ils toujours méfiants vis-à-vis de cette minorité agissante, partagée entre les purs, nostalgiques de l'ancienne société, et les libéraux, adeptes de Burke et de Montesquieu ? Ni réquisitoire ni réhabilitation, La chute des aristocrates, s'appuyant sur de nombreuses sources inédites, tirées notamment des archives secrètes du Vatican, permet enfin, comme le précise Jean Tulard dans sa préface, de mieux comprendre les causes de la défaite et du déclin de l'aristocratie. Ce livre original et très vivant montre que, dès 1789, tout l'éventail des familles d'esprit se déploie à la Constituante, pour ne cesser, jusqu'à nos jours, de nourrir les affrontements politiques.
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Connaissez-vous Beppe Grillo ? Naguère comique dans des émissions de variétés, il est aujourd'hui à la tête du « Mouvement 5 étoiles », qui prône l'établissement d'une démocratie directe et cybernétique, et dispose d'un tiers des députés au Parlement italien. Ces antipolitiques rerpésentent un phénomène inquiétant qui commence à s'implanter aussi dans l'Hexagone à la faveur de la désaffection pour la politique et du web 2.0. De l'autre côté des Alpes prend peut-être forme le futur de nos démocraties 2.0. Attention! les clowns sont parfois dangereux.
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Mafias ; histoire de l'industrie de la peur
Jacques de Saint Victor
- Editions du Rocher
- 24 Janvier 2008
- 9782268072425
Tu entres à présent dans l'honorable société de la Cosa Nostra (...). Tu y entres vivant et tu en sors mort. Dans ta vie, la Cosa Nostra passe avant toute autre chose. Avant ta famille, avant ton pays, avant Dieu." Cet extrait du serment mafieux témoigne d'une implacable réalité. La mafia a pris corps en Europe au XIXe siècle mais elle connaît, depuis la mondialisation, un essor considérable. A l'aune de la plus brutale actualité, Jacques de Saint Victor livre dans cette étude des informations et des analyses inédites, en particulier sur la mafia calabraise (la 'Ndrangheta), aujourd'hui la plus puissante et la plus méconnue d'Europe, sur la mafia napolitaine et la mafia sicilienne. Mais ce livre ne se limite pas aux mafias italiennes ou italo-américaines, notamment parce que ces dernières se trouvent de plus en plus concurrencées par d'autres organisations criminelles. Il aborde ainsi, dans une synthèse unique en son genre, les liens qui se sont noués, tout au long du XXe siècle, avec les autres mafias du monde (triades chinoises, Babas turcs, mafia albanaise ou yakuzas japonais). C'est une autre histoire du XXe siècle qui se dessine dans ces pages, une histoire occulte faite de sang, de peur, de corruption, et de "zones grises" (où se retrouvent les services secrets et le monde des affaires) qui en disent long sur les faiblesses de nos démocraties contemporaines. La globalisation pose aujourd'hui une question cruciale : la société libérale aura-t-elle les moyens d'éviter la domination du crime ?".
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C'est un mythe ", proclamait Fellini. Héritière de plus de deux mille ans d'histoire païenne et chrétienne, Rome est une ville au charme ensorceleur : à l'ombre de ses ruines, de ses palais, de ses places et de ses églises millénaires, l'homme a enfoui son plus précieux savoir. Mais cette reine de l'univers ne cesse, depuis Romulus, de cacher de troublants secrets. Mamma Roma peut se révéler, comme la louve de Tite-Live, venimeuse et cruelle... Ce livre lève un coin du voile sur ces mystères en nous plongeant au coeur de la Rome vivante : des palais de l'aristocratie " noire " au ghetto, des monastères dérobés aux borgate populaires, Jacques de Saint Victor nous conduit en des lieux méconnus qu'il arpente depuis plus de vingt ans. Une promenade dans les splendeurs et les misères de Rome, ses héros et ses bandits, ses saints et ses prêtres corrompus, ses ragazzi et ses tifosi. De la Dolce Vita à aujourd'hui, en passant par les " années de plomb ", le lecteur se fraye un chemin partout où planent des ombres étranges, comme dans un vrai Romanzo Criminale où s'entremêlent le crime et le pouvoir, le profane et le sacré. Une façon de mieux comprendre ce que Du Bellay appelait déjà " le démon romain ".".
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Quelques observations sur la lettre de Fouché au duc de Wellington
Jacques-Maximilien Benjamin Bins De Saint-Victor
- Collection XIX
- 6 Juillet 2016
- 9782346084869
LA Lettre de Fouché à Sa Grâce le duc de Wellington existe depuis plusieurs mois ; les journaux étrangers l'ont répandue avec profusion dans l'Europe entière ; elle est connue partout, excepté en France où, depuis vingt-sept ans, tout est violence dans la pratique, par la raison que tout est licence dans les théories ; où rien par conséquent ne s'imprime librement en vertu de la liberté indéfinie de la presse. On n'a point répondu à cette Lettre, parce qu'il étoit difficile d'y répondre pertinemment en tout autre pays que dans celui où elle n'étoit point parvenue.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.