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Éditions des Équateurs
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Via Appia ; voyage sur la plus ancienne route d'Italie
Jacques de Saint Victor
- Éditions des Équateurs
- Littérature
- 12 Mai 2016
- 9782849904442
En descendant la Via Appia, cette route mythique qu'empruntaient les légionnaires romains, les éléphants d'Hannibal, les esclaves de Spartacus et les chars de Césars, Jacques de Saint Victor nous invite à un voyage peu commun. Outre le fait qu'il déteste la marche et ne se départit jamais d'un décapant sens de l'humour, l'auteur est l'un des plus fins connaisseurs de l'Italie. Au volant de sa vieille Fiat, il nous introduit dans l'Italie profonde. Loin des tours opérateurs, des exploits sportifs et de l'égotisme gratuit, c'est une plongée au coeur des mythes, au croisement des grandes cités antiques et de l'ultra-violence des mafias d'aujourd'hui. Suivre l'Appia, la plus ancienne route de l'Occident unissant le christianisme et le paganisme, l'Antiquité et le Moyen Âge, l'Occident et l'Orient, c'est retourner au berceau de la civilisation et de la vie publique. La Philosophie, la Démocratie, la Tragédie et la Comédie, Dieu et le Droit n'ont-ils pas trouvé leur source au creux de cette via publica ? Emprunter l'Appia, c'est aussi se frotter à la rudesse des « Sibéries du sud » et du populino, le petit peuple qui échappe aux statistiques et se reconnaît à son esprit « baroque », ses rites insolites et ses superstitions. D'ailleurs, la Regina Viarum, la Reine des Voies, n'a rien perdu de son antique vocation de lieu de perdition. L'auteur nous révèle certaines anecdotes inédites et troublantes sur ce Far-west fasciste, sur l'épisode des Marocchinate, sur les « nouveaux Guépards », la Camorra et la Casa Nostra, ces organisations secrètes et criminelles qui terrorisent et pillent le pays. Jacques de Saint Victor est un érudit passionnant qui a fait de cette traversée géographique un voyage heuristique, une remontée dans le temps et un petit traité du libéralisme intellectuel, ce qui n'est pas sans susciter de vifs débats avec sa femme. Naturellement, Michela, l'Italienne des Pouilles à l'irrésistible franc-parlé, est une députée féministe de gauche et professeur de philosophie morale tandis que son historien de mari ne jure que par Montesquieu et Tocqueville. Toujours dans un avion entre Rome et Paris, elle donne des conférences sur le couple pendant que lui développe « un cas préoccupant de régression touristique » en s'enfonçant dans les méandres de l'Appia. Mais n'est-ce pas aussi pour retrouver un peu de ce temps perdu de l'enfance, de cet état d'équilibre originel ?
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Ce sont deux universitaires myopes. Elle est italienne, Michela. Lui, français, est le narrateur. Ils pourraient jouer dans un film de Nanni Moretti : ils sont les personnages du nouveau récit de Jacques de St Victor. A la cinquantaine, ils s'aperçoivent qu'ils ne supportent plus de vivre les vacances en touristes. Chaque séjour dans un hôtel menace de se terminer par une catastrophe conjugale. La solution : s'enraciner.
Trouver le jardin d'Eden, un petit coin de paradis... En Italie bien sûr. Une maison à restaurer, quelle bonne idée ! Jacques de St Victor, professeur de droit, historien se rêvait dans sa jeunesse agent immobilier. Mais avec l'âge, il s'est détaché des maisons, choisissant une vie de nomade, vouée aux livres. Mais où en Italie ? Les Pouilles bien sûr, l'Apulie contemporaine, la région préférée des intellectuels bohèmes ! Ils sillonnent la région du Salento, les agences immobilières quand soudain Michela a une idée lumineuse.
Elle se souvient que son père lui a légué un morceau de couvent près de Lecce : " Qui sait ? On pourrait peut-être décider de le restaurer ? ". " Je retenais un soupir. J'avais déjà visité ce lieu dont elle parlait. Ce n'était pas vraiment un couvent, selon moi, mais la bâtisse était plus imposante qu'un simple prieuré. Dans le coin, on disait il convento. Il avait été bâti à la Renaissance sur une ancienne chapelle basilienne.
Cette baraque ne m'avait pas du tout plu la première fois où je l'avais visitée. C'était la deuxième année où je venais dans les Pouilles. Bien avant la crise des subprimes. Je n'osais encore rien dire parce que c'était une maison de famille. Mais pour moi, le lieu était détestable. Je tentais une démarche dilatoire. Bon, il faudrait avant de se décider qu'on aille jeter un coup d'oeil sur cette ruine.Je ne sais pas pourquoi j'avais dit " ruine ".
Ce n'était pas une ruine. C'était pire. " Mais le narrateur n'est pas au bout de ses surprises. Lui, le spécialiste de la mafia, découvre que le couvent est un cercle de jeu aux mains des gangsters locaux. Mais ce couple excentrique ne recule devant rien et se lance dans la rénovation du couvent. L'amour rend aveugle mais l'amour des vieilles pierres aussi. Qu'importe, après l'enfer, le purgatoire, il y aura peut-être au bout du chemin de croix le Paradis.
Un récit rapicolant, intime et très grand public. Une plongée dans une Italie secrète. L'histoire désopilante d'une restauration de vieille maison.