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Fayard
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L'Europe, à force de s'entendre exposer ses manques et les handicaps qui l'hypothèquent, commence à nourrir un complexe d'infériorité. Il est temps de remettre les choses au point en se dégageant des poncifs, en examinant ce que certains phénomènes peuvent avoir de transitoire et en pesant les vrais atouts de l'Europe face aux bouleversements qui se préparent. Tout comme la valeur d'un individu se mesure à l'équilibre des trois composantes humaines, à savoir ses connaissances, ses actes et sa vie intérieure, l'avenir durable et la force de résistance d'un continent se révèlent aussi à l'équilibre de ses capacités techniques, sociales et spirituelles. Tout dépassement exagéré de l'une de ces fonctions vis-à-vis des deux autres est destructrice d'unité et conduit à un affaiblissement que l'avenir sanctionnera tôt ou tard. Cette thèse du balancement du savoir, de l'agir et de la pensée, amène à dresser les tableaux des réalisations scientifiques actuelles et futures du Continent, à mesurer la qualité de son enseignement et à peser ses aptitudes créatrices et culturelles. Puis, passant au style du comportement de l'Européen, l'auteur examine ses tendances sociales et son sens des finalités. Ce qui l'emmène à envisager le caractère de nos fusions industrielles, une refonte sur des bases plus psychologiques de la publicité commerciale et un nouveau type de direction et d'organisation des entreprises. Deux coups de sonde essentiels pour explorer la valeur de notre Continent termine cette partie : l'influence de la femme européenne et l'attitude des responsables vis-à-vis du Tiers Monde.
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Sabine Muller est une galeriste de réputation mondiale, véritable arbitre des élégances. Ses avis, ses commentaires, mais surtout ses achats, font et défont les réputations en matière d'art contemporain, de Berlin, où elle réside, jusqu'à New York. Mais en passant par Pékin ! Car la dernière marotte de Sabine, son ultime coup de coeur, son illumination, ce sont les artistes chinois. Anciens protestataires de Tien An Men, complètement déboussolés par l'ouverture du marché et l'irruption dans leurs vies du monstre capitaliste, ces derniers croient faire de bonnes affaires en cédant leurs oeuvres pour une bouchée de pain. Autant dire qu'ils sont artistiquement purs. Mais Sabine est morte. Son corps, glissé dans un grand collant opaque noué au-dessus de sa tête, gisait à côté de son lit. Habituée à épousseter les objets les plus insolites, la femme de ménage a d'abord pris la dépouille pour une sculpture contemporaine. C'est l'odeur qui l'a alertée après quelques jours. Attendu que la défunte n'a pu nouer le collant elle-même, la police a judicieusement conclu à l'assassinat. Plein d'audace, le commissaire en charge de l'enquête décide de s'adjoindre les services d'un écrivain, persuadé que l'imagination avance plus vite que l'investigation - surtout dans le milieu artistique, évidemment. Le narrateur accepte. Rapidement, il se demande si le meurtre n'aurait pas un rapport avec le bébé chinois adopté par Sabine et exposé dans sa galerie, le torse tatoué d'un provocateur «Made in China». La Chine, décidément, est très présente dans cette histoire, puisqu'en plus des artistes qu'elle exposait et du bébé, la femme de ménage qui a découvert le corps est aussi originaire de ce pays. Il n'en faut pas plus à l'écrivain pour se rendre à Pékin. Voyant tout sans être vu - puisqu'il est écrivain et non pas personnage - il y découvrira les origines pour le moins étonnantes de l'art contemporain dans l'empire du milieu et, qui sait, le fin mot du crime. Loufoque, farfelu, déjanté, le nouveau roman de Basile Panurgias est tout cela et bien plus encore. Sur fond de Chine de l'après communisme, le narrateur tout puissant y repousse les limites de la fiction romanesque, enfreint les lois du temps et de l'espace, du visible et de l'invisible, du réel et de la plus extravagante des inventivités, offrant au passage une réflexion sur l'art et la littérature, leur histoire, leurs folies, et leur marchandisation galopante.