Filtrer
Éditeurs
Langues
Accessibilité
Prix
-
"Après L'hirondelle rouge et Le jour venu, Le jardin sous la neige est le troisième temps d'un parcours lyrique en prose où se fait pas à pas plus poignante l'angoisse du vieillissement et de la disparition. Les mêmes motifs s'y recreusent et les coups de boutoir du temps contre le désir y sont plus cruels. Une tristesse plus noire y rôde jusqu'aux Enfers. Mais l'écriture ne s'en tient pas à ces chemins désolés : elle ramène de l'espérance et de la lumière en faisant tomber sur le papier une neige apaisante, longtemps espérée, et comme revenue du fond de l'enfance. Cette blancheur couvre la terre noire du jardin où la mort travaille sourdement ; elle épure et éclaire. D'autant qu'elle ne vient pas seule : en même temps que l'enfance, elle apporte avec elle le souvenir de poètes aimés, dont les voix se font écho tout au long de ce livre.
Comme dans Une histoire de bleu et dans L'hirondelle rouge, ce sont ici de nouveau quatre-vingt-un textes répartis en neuf chapitres qui disposent en miroir les petits tableaux où se succèdent les figures de ce cheminement."
J.-M. M. -
"Je consacrai naguère un petit opuscule au filigrane bleu de l'âme. À la force d'aimantation du large, nos stations prolongées sur les quais, les yeux vers quels lointains tournés ?
Nous rêvions d'autre chose, inexorablement.
Ce n'était pas d'Azur diaphane que je parlais : loin des cieux éthérés, toute l'épaisseur et la substance, en nous, de cet instinct de ciel, sa manière par exemple de respirer l'odeur de sel, d'aller pleurer au cinéma, ou de choisir, l'hiver, pour la tiédeur, des pulls et des chemises..."
Jean-Michel Maulpoix. -
"Lorsque mon père puis ma mère disparurent, j'écrivis L'hirondelle rouge, livre dans lequel j'évoquais la fin de leur vie et cherchais à la douleur une issue. Mais la parution de cette suite de proses ne mit pas un terme au travail de deuil : j'écrivis encore, durant plusieurs mois, des pages, parfois violentes, où je devais aussi bien continuer de creuser la plaie d'angoisse ouverte par la perte de mes parents que formuler avec plus de force ce désir de vivre dont l'apparition rêvée d'une hirondelle rouge avait un temps figuré le retour...
Ainsi est né Le jour venu, d'abord affrontement direct avec l'ombre de la mort qui menace, puis accession à une sorte de paix dans la simple lumière d'un jour qui se lève. Quel est le point commun aux deux faces de ce livre, l'une obscure et l'autre lumineuse, sinon l'idée d'attachement ? L'écriture, qui noue des mots ensemble, veille sur nos liens : attachement aux êtres chers et à leur mémoire, à ce monde et à sa beauté, à la terre qui nous porte comme à la langue que nous parlons et qui permet de maintenir le fil de la présence."
Jean-Michel Maulpoix -
Je saute à pieds joints dans les flaques. N'y voyez pas malice, c'est mon bonheur! J'aurai trois ans en juillet : je marche sur le ciel. Je cours derrière les papillons et bavarde avec les fourmis. Pardonnez-moi si j'arrache les pétales des fleurs et fais tomber les livres de la bibliothèque. Je vide et je remplis. Je construis et détruis. Je fais, puis je défais. J'ai compris qu'en cette vie l'on doit répéter sans cesse les mêmes gestes. Il n'y a pas de dieux au ciel, juste un vieux Père Noël fatigué de ses jouets. Que se passe-t-il dans la tête d'un petit garçon? Pour répondre à cette question, Jean-Michel Maulpoix donne la parole à Louis. Et nous voilà transportés, comme par enchantement, dans le monde inconnu d'un enfant de trois ans, à la fois proche et lointain... Sensible, émouvant, souvent drôle, ce Journal d'une enfant sage est le livre d'un écrivain qui sonde les mystères de l'enfance et celui d'un père qui témoigne de sa tendresse infinie pour son fils.
-
Souvent les hommes restent debout près de la mer : ils regardent le bleu. Ils n'espèrent rien du large, et pourtant demeurent immobiles à le fouiller des yeux, ne sachant guère ce qui les retient là. Peut-être considèrent-ils à ce moment l'énigme de leur propre vie.
L'objet d'Une histoire de bleu est précisément d'explorer ce regard, ce tête-à-tête singulier de l'homme avec une apparence d'infini, ce dialogue hésitant qui se poursuit aussi bien dans l'amour et face à la mort que sous les voûtes des église ou sur les rivages de la mer...
Autant qu'une méditation, on lira donc dans ces pages le poème de la finitude moderne qui tâtonne à la recherche du sacré dans un monde qui en a perdu l'idée mais en conserve le désir. Semblables au cortège des neuf muses, ce sont ici neuf courts chapitres, réunissant chacun neuf textes, qui invitent à retrouver dans l'équilibre même de leur écriture cette plénitude longuement recherchée. -
"Mes bagages à peine déposés dans l'une de ces chambres d'hôtel où les sommeils humains se mélangent, ce sont les rues et leurs passants qui me réclament. Je marche à l'aventure, peu soucieux des itinéraires. Un carnet m'accompagne. De vol ou de route, il enregistre. Il retient les phrases de mes pas. La douceur de l'air sur la peau. Ou les méandres compliqués de l'amour et de la pensée. Toutes les villes voyagent dans mon corps.
En route vers les lointains, je cherche le plus proche. Quelques averses de pluie fine dans l'intervalle... Des chutes de ciel, des chutes de signes : ma table d'écriture et d'orientation."
Jean-Michel Maulpoix.