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Jerome Cotte
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Professeur de philosophie au niveau collégial, Jérôme Cotte s'intéresse à ce que les grands philosophes de toutes les époques ont dit ou écrit sur l'humour; il fait des liens avec ce que font ou disent les humoristes modernes du Québec ou d'ailleurs. Il s'inspire autant de la rouerie d'Aristote, qui annonce un traité sur l'humour sans jamais l'écrire, de Kierkegaard qui voit une spiritualité dans l'humour, que des câlins gratuits de la mascotte Anarchopanda pendant le printemps érable de 2012 et de la vision du cosmos de Virginie Fortin; l'auteur évoque la nécessité de pratiquer un humour éthique, c'est-à-dire qui fait preuve d'une véritable ouverture à l'autre et s'éloigne de la blague facile, se limitant, elle, à rire de ce qui est, sans chercher à transformer l'actuel état des choses. Au fil des courts chapitres qui forment cet essai, Jérôme Cotte trace les contours de ce que pourrait être un humour responsable tout en restant conscient de la difficulté, voire de l'utopie, de l'entreprise : il faut à la fois de l'humilité et de l'audace, constate-t-il, pour tourner en dérision les pouvoirs en place et pour changer réellement le monde par l'humour et en faire, enfin, un milieu égalitaire et inclusif.
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Frontières. Humour et mort (vol. 30, no. 1, 2018)
Jerome Cotte, Florence Vinit, Guillaume Mortamet, Joseph josy Lévy, Jean-François Fournier, Frédéric Mazières, Patri
- Université du Québec à Montréal
- 22 Août 2019
- 9782924954010
À première vue l'humour et la mort ne présentent pas de points de rencontre. Comment peut-on rire d'un évènement aussi tragique que la disparition de soi ou d'êtres chers? Les modalités complexes du deuil, les affects de tristesse et de chagrin suggèrent qu'un décès s'accompagne d'émotions fortes qui ne laissent que peu de place à la légèreté et à la plaisanterie. À l'inverse, l'humour peut être source de réactions extrêmes pouvant aller jusqu'à la violence et au meurtre. L'exemple des caricatures de Charlie Hebdo, et de la fusillade qui a suivi, que la raillerie, montre que l'ironie et la satire ne sont pas appréciées quand elles s'attaquent à des sujets porteurs de valeurs considérées comme absolues.
Les relations entre ces deux ordres, mort et humour, n'ont pas encore fait l'objet d'une réflexion critique et empirique et, dans cette perspective, ce numéro de la revue Frontières vise à aborder cette problématique à partir d'un point de vue interdisciplinaire.
Divers angles sont privilégiés : la place de l'humour et de la dérision :
1. Dans le champ politique, social et éthique,
2. Dans la littérature, le cinéma et l'art contemporains,
3. Dans le cyberespace,
4. Dans l'intervention auprès des mourants et de leur entourage.
Cette analyse multidimensionnelle permet de croiser les points de vue et de proposer de nouvelles pistes de recherche et de réflexion dans un domaine qui demande à être défriché de façon plus approfondie et ce, dans un contexte socioculturel où ce questionnement apparait comme essentiel puisqu'il soulève les enjeux entourant la liberté d'expression et ses limites.