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Léa Veinstein
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Il suffit d'écouter les femmes : L'avortement clandestin par celles qui l'ont vécu, 1950-1975
Léa Veinstein
- Flammarion
- Essais littéraires
- 22 Janvier 2025
- 9782080472205
Elles sont des femmes de tous horizons et de toutes les régions de France. Adolescentes ou jeunes adultes, elles ont été confrontées, avant la loi Veil de janvier 1975, à l'événement qu'est un avortement clandestin. Que savaient-elles de leur corps et de la sexualité ? Qui les a accompagnées au coeur de la clandestinité ? Comment ont-elles mis fin à leur grossesse ? Comment ont-elles survécu ?
Ces femmes, aujourd'hui âgées, ont dû se débrouiller seules ; elles ont pratiqué l'avortement ou y ont été contraintes. Leurs témoignages, depuis leur salon, leur cuisine, reflètent les réalités de l'époque et un pan méconnu de notre histoire collective : la variété des méthodes abortives, la solitude, la honte, le bricolage généralisé. Et, souvent, la prison ou la mort.
Au printemps 2024, l'Institut national de l'audiovisuel a entrepris une collecte d'envergure sur le vécu ordinaire de l'avortement clandestin. Plusieurs centaines de témoignages et 79 entretiens filmés en sont issus. Mises en récit par Léa Veinstein, les paroles qui forment ce livre sont un maillon essentiel de l'histoire des femmes et un puissant appel à la vigilance. -
J'irai chercher Kafka : Une enquête littéraire
Léa Veinstein
- Flammarion
- Essais littéraires
- 6 Mars 2024
- 9782080428707
« Peu de temps avant le confinement, j'ai entendu parler d'une histoire rocambolesque se déroulant en Israël autour des manuscrits de Kafka. Je savais que de son vivant, il avait très peu publié, et qu'il avait laissé à son ami Max Brod ce testament impossible, lui demandant de tout détruire. J'ignorais que Max avait sauvé ces manuscrits d'une série d'autres destructions : fuyant les autodafés nazis, ils vont être glissés dans une valise pour quitter Prague et rejoindre Tel-Aviv, être cachés dans un appartement décati envahi par des chats errants, être revendus clandestinement en Allemagne. Et se retrouver au coeur d'une saga judiciaire qui durera plus de quarante ans. Un roman kafkaïen - presque trop. Mais cette histoire s'est mise à m'obséder. À l'issue du dernier procès, les manuscrits avaient tous été rassemblés à la Bibliothèque nationale de Jérusalem. J'ai attendu que les frontières rouvrent, et je suis partie. Il fallait que je suive les traces de ces sauvetages. Et que j'aille chercher Kafka. »
Les manuscrits de Kafka auraient pu être des personnages de ses livres. En partant à leur recherche, Léa Veinstein ressuscite nos premières lectures de Kafka, et révèle l'attachement unique qui nous lie à lui. -
Autrefois, lorsqu'on lui demandait si elle était juive, Léa Veinstein répondait : «Mon arrière-grand-père était rabbin ! » De ce dernier pourtant, elle ne savait rien, pas même le prénom : Isaac. La mémoire familiale avait préféré l'effacer... Pourquoi ? C'est ce que Léa décide un jour d'élucider, alors que tout dans sa vie la ramène vers un judaïsme qu'elle avait longtemps tenu à distance : ses études de philosophie, sa rencontre avec Solal, la naissance de son fils...
Isaac chantait à l'époque où il n'était encore que ministre officiant à la synagogue de Neuilly. Tous ceux qui l'ont connu se rappellent sa voix magnifique. Mais lorsque Paris fut occupé, et le rabbin de Neuilly contraint de fuir, Isaac prit sa relève. Le régime de Vichy lui octroya une carte de légitimation - découverte bouleversante pour Léa : ce papier signifiait-il qu'Isaac avait collaboré, ou choisissant de rester, ne s'était-il engagé à protéger sa communauté?
Dans ce récit très personnel, Léa Veinstein ébauche des réponses comme on se fraye un chemin, tantôt indignée, inquiète, ou apaisée. Grâce aux témoins d'hier et d'aujourd'hui, grâce aux documents qu'elle retrouve au cours de son enquête, elle parvient à nous offrir un texte tendre et sans complaisance : hommage à l'aïeul effacé, hommage à la famille... Et tentative de comprendre, à une époque où l'antisémitisme ressurgit de façon terrifiante, ce que signifie « être juif » : une identité bien sûr, une transmission - une liberté, surtout. -
Quels liens unissent le droit et la violence ? Peut-il y avoir une violence pure de cette relation au pouvoir ? C'est en 1921 que Walter Benjamin se pose ces questions, et publie « Pour une critique de la violence ». Partant des situations les plus concrètes que lui donne à penser la politique, il emmène son analyse dans le champ du mythe, de la théologie, inaugurant une articulation nouvelle entre le concept de violence et la philosophie du langage. Ce travail se propose d'analyser ce texte ligne à ligne afin d'en rendre la vivacité philosophique, la force politique, et le mystère poétique.
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Les Philosophes lisent Kafka. : Benjamin, Arendt, Anders, Adorno
Léa Veinstein
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 4 Octobre 2021
- 9782735127597
Entre les années 1930 et les années 1950, quatre philosophes dont les liens intellectuels, biographiques et affectifs s'avèreront nombreux (Walter Benjamin, Hannah Arendt, Günther Anders et Theodor W. Adorno) se mettent à lire Franz Kafka. Dans un élan presque compulsif fait d'admiration, d'identification et de fascination, ils commencent chacun, simultanément, à écrire sur lui. Kafka dresse devant eux un défi : celui de penser à travers son oeuvre les multiples métamorphoses qu'ils sont eux-mêmes en train de vivre : métamorphose de l'homme, du sujet, du sens, et surtout de la philosophie, qui se défigurent alors sous l'impulsion de l'Histoire. Eparpillés, les textes de ces quatre auteurs sont pour la première fois ici rassemblés et interprétés ensemble, dessinant un carrefour de l'histoire de la pensée. Car à travers ces quatre rencontres se constituent les prémices de ce qu'on appellera l'Ecole de Francfort, et se dessinent les jalons d'une forme inédite jusqu'alors de modernité philosophique. Dans cet essai qui mêle histoire des idées, philosophie et littérature, Léa Veinstein montre que les philosophes ont lu et lisent Kafka avec une intensité lumineuse - preuve s'il en faut que cette oeuvre demeure une matière vive et féconde, qui aujourd'hui encore nous saisit et nous donne à penser.