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Le Nismois
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Extrait
Préface
Telles certaines voix, la biographie des protagonistes du monde de la littérature clandestine est impénétrable. Les éditeurs ont souvent accompagné de fausses dates des adresses erronées et les auteurs ont tous avancés masqués, armés parfois d’indéfendables mensonges. Souvenons-nous du marquis de Sade niant avec fermeté la paternité de sa Justine ou Aragon reniant son Irène et son con. Creuser profondément les fatras de vieux documents permet parfois de découvrir quelques bribes d’informations, où certains se trahissent ou en confondent d’autres. Dans un numéro d’une revue très confidentielle1, le bibliographe Louis Perceau (1883-1942) nous révèle : « Depuis la publication de ma Bibliographie du Roman Érotique au xixe siècle, j’ai fait la connaissance du Nismois. Il s’appelait, en effet, Alphonse Momas, et habitait, les dernières années de sa vie, à Neuilly-sur- Seine. Il a été inhumé au cimetière de Saint-Ouen- Parisien, le 26 juin 1933, à l’âge de 87 ans. Il m’avait fait promettre de ne pas dévoiler son identité tant qu’il vivrait. J’ai l’intention d’écrire une étude sur cet homme curieux, et sur son oeuvre plus curieuse encore. On a vite dit quand on a parlé avec mépris de la « littérature » sous le manteau. On s’instruit partout. Et ne serait-ce qu’au point de vue du Freundisme [probablement Perceau veut parler de Freud], les écrits du Nismois méritent d’être étudiés de près. En comptant ce qui a été publié, les manuscrits dispersés par quelques libraires, une centaine d’inédits vendus à un Américain qui les a vraisemblablement traduits et publiés, et tout ce qui restait encore chez lui, et dont il m’a remis la liste, c’est près de 390 romans ou piécettes érotiques que Le Nismois a écrits. Deux « suites » comprenant de nombreux volumes – dont certains sont encore inédits – sont surtout à retenir dans cette production : La Chronique des Gérando, inspirée des Sociétés d’Amour de la Renaissance italienne, et l’épopée de la courtisane Léna de Mauregand. Je ne veux ajouter qu’une précision curieuse. Les scènes écrites par Le Nismois dans ses nombreux ouvrages n’ont presque jamais été imaginées. Il les tenait en général, prétendaitil, d’un prêtre de ses amis, qui l’aurait instruit des secrets du confessionnal. »
Information ou intox ? L’évocation des « secrets du confessionnal » nous ferait bien opter pour un canular. Quant à l’intention de Perceau « d’écrire une étude sur cet homme curieux, et sur son oeuvre plus curieuse encore », nous n’avons malheureusement jamais rien rencontré de tel. Mais Louis Perceau n’est pas un mystificateur. Contrairement à son ami Fernand Fleuret (1883- 1945) et son filleul en bibliophilie Pascal Pia (1903- 1979), il n’a publié aucun pastiche. Au moins un faux Apollinaire, un faux Baudelaire et un faux Rimbaud sont à mettre au compte de Pia et un faux manuscrit du xviie au compte de Fleuret. Nous pouvons juste mettre à la charge de Perceau, un usage abondant de pseudonymes – Helpey, Bibliographe poitevin, Alexandre de Vérineau, Deschamps, Docteur Ludovico Hernandez, Chevalier de Percefleur (les deux derniers étant partagés avec Fleuret) – dont certains (Helpey = LP = Louis Perceau) reflètent plutôt une volonté de transparence. À la Bibliothèque nationale, il a même été jusqu’à déposer sous son propre nom les ouvrages qu’il signait Helpey, détruisant ainsi toute raison d’être de son pseudonyme. Ses recherches bibliographiques sont reconnues malgré une facilité à décrire des éditions auxquelles il n’eut connaissance que par des catalogues clandestins donc douteux. Alors, les bibliographes qui l’ont suivi lui ont accordé leur confiance. On a aujourd’hui coutume d’attribuer à Alphonse Momas des dizaines de pornographies clandestines publiées chronologiquement sous les pseudonymes de Le Nismois, Mme de B*** Avocat, Camille Mireille, Georges de Lesbos, Fuckwell, Cain d’Abel, Zéphyr, Mercadette, Léna de Mauregard, Un journaliste du Siècle dernier, Trix, Tap-Tap, Pan-Pan et L’Érotin.
Certes, mais peut-on admettre que : « — Elles sont délicieuses, dit le président, la langue un peu pâteuse. Mignonnes, tournez-vous et offrez à notre vue ces délicates demi-lunes qui rendent jaloux l’astre nocturne. Penchez-vous en avant, que nous examinions bien votre tutu3 » soit de la même plume que : « Celui-ci, debout sur ses pattes de derrière, affichait l’érection de son bout rouge, s’approchant peu à peu et lui posant les pattes de devant sur les épaules ; celui-là se vautrait sur le dos avec sa pine toute rouge qui fascinait ses regards. » ? Autre texte, autre thème donc autre style ? Ou doit-on voir sous ces pseudonymes plusieurs auteurs désireux de profiter d’une attribution célébrée pour son obscénité ? Ne serait-ce d’ailleurs pas le même cas pour le second couteau de la littérature pornographique 1900, le prolixe E. D. dont nous avons déjà publié deux titres. ? À chacun de se faire son opinion.
Après La femme aux chiens, cet étrange recueil documentaire psycho-pathologique sur les aberrations sexuelles chez la femme normale tombant à la bestialité la plus raffinée, Le mariage de Danielle est le second texte de « Momas » proposé par la Libertine. Ici, plus de bestialité égoïste mais des jouissances plus que partagées où « Palmyre, pour faciliter Ernest dans ses ardentes feuilles de roses, se tenait les jupes retroussées sur le bras. Continuant sa conversation avec Élise, toujours au piano, elle ne s’aperçut pas que sa soeur Léonie, quittant Théodore, se retroussa par derrière comme elle, et s’approchant d’Ernest vint de l’autre côté lui donner des coups de fesses à la tête. Celui-ci, placé entre les deux culs de Palmyre et de Léonie, partagea ses chaudes lippées, Marie, appelée son tour, se joignit au duo, qui devint grâce au concours d’Élise, un quatuor de culs enserrant le brave Ernest. » Tout un programme qui nous fait jalouser Ernest. Ne pourrait-il pas nous laisser une petite place à ses côtés ?…
Alexandre Dupouy -
Au sein de la grande muette se constitue un corps d'armée aux objectifs bien particuliers...
POUR UN PUBLIC AVERTI. « Qu'est-ce que l'Armée de Volupté ? »
« L'association de tout ce qui a du coeur, de l'intelligence, de la volonté, de tout ce qui voit, dans le triomphe de l'amour, la fin des maux qui désolent l'humanité »
« Bon en théorie, mais en pratique ? »
« Hommes et femmes sont frères et soeurs, tous unis dans les plaisirs de la volupté, tous prêts à se sacrifier les uns aux autres ».
Telle est la compagnie dans laquelle jeunes bleus, officiers, soldats et soldates vont s'adonner à une sensuelle guerre des sexes où chaque décharge se traduit par une petite mort.
Un roman érotique original où le slogan antiguerre « Faites l'amour, pas la guerre » prend tout son sens.
EXTRAIT
Pourquoi discuter et disputer avec une jolie femme ? Pour obtenir ce qu'elle ne paraît pas disposée à accorder, ou qu'elle s'amuse à ajourner. Lucette cependant accusait par moments de réelsélans de tendresse. Esprit féminin, qui saura jamais ce qui se cache dans vos profondeurs !
Émile le se leva tard et de méchante humeur, malmena don fidèle valet de chambre Léonard, fit une scène à la cuisinière Rosalie sur son omelette pas assez baveuse, comme il les aimait, jeta son café par la fenêtre, donnant heureusement sur un petit jardin de l'hôtel qu'il occupait, rue Cortambert, et, maussadement installé dans son cabinet de travail, se décida à parcourir sa correspondance.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Alphonse Momas, né en 1846, fonctionnaire à la préfecture de la Seine et écrivain français, était l'un des rédacteurs les plus actifs dans la littérature érotique du siècle dernier. Outre Le Nismois, il écrivit sous divers autres pseudonymes : Tap-Tap, Fuckwell, L'Érotin ou encore Un Journaliste du Siècle dernier. Cette multiplication de pseudonymes peut s'expliquer par le fait que la littérature érotique, comme d'autres productions du début du XXe siècle, a connu un début de taylorisation qui tendait à en faire une industrie spécifique soumise aux lois du marché, avec ses procédés standardisés et ses auteurs payés au forfait par l'éditeur.
À PROPOS DE LA COLLECTION
Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.
Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans « l'Enfer des bibliothèques », les auteurs de ces oeuvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement.
Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs. -
Confession priapale : roman classique érotique
Le Nismois
- GrandsClassiques.com
- 27 Mars 2018
- 9782512008484
Quand la vie sexuelle d'un jeune homme est commentée par son propre corps...
POUR UN PUBLIC AVERTI. Dans Confession priapale, le sexe d'un homme - Julien - narre les aventures libertines dans lesquelles son « maître » le mène. Au contact d'une épouse, d'une maîtresse ou d'une prostituée, le narrateur dépeint avec humour toutes les sensations éprouvées.
Un roman érotique et comique par le prolixe Alphonse Momas.
EXTRAIT
Mariette était une belle fille de vingt ans, endiablée créature, experte non seulement dans l'art de confectionner ses ragoûts, mais aussi très ferrée sur tous les chapitres de l'amour. Elle reçut bravement le baiser, se retourna dans l'intention de se fâcher, de rabrouer le jeune audacieux, et il arriva que ses lèvres rencontrèrent celles de mon maître.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Alphonse Momas, né en 1846, fonctionnaire à la préfecture de la Seine et écrivain français, était l'un des rédacteurs les plus actifs dans la littérature érotique du siècle dernier. Outre Le Nismois, il écrivit sous divers autres pseudonymes : Tap-Tap, Fuckwell, L'Érotin ou encore Un Journaliste du Siècle dernier. Cette multiplication de pseudonymes peut s'expliquer par le fait que la littérature érotique, comme d'autres productions du début du XXe siècle, a connu un début de taylorisation qui tendait à en faire une industrie spécifique soumise aux lois du marché, avec ses procédés standardisés et ses auteurs payés au forfait par l'éditeur.
À PROPOS DE LA COLLECTION
Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.
Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans « l'Enfer des bibliothèques », les auteurs de ces oeuvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement.
Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs. -
LUST Classics : Association de demi-vierges Intégrale
Le Nismois
- LUST
- LUST Classics
- 11 Novembre 2020
- 9788726297713
« L'Association de demi-vierges » (1899) nous livre l'instruction de mademoiselle Balbyne de Primetard, demi-vierge qui a l'habitude de s'amuser avec ses amies et sa gouvernante Miss Blettown, une demi-innocente qui veut tout connaître de la volupté, hormis son acte principal. Une occasion d'apprendre à connaître les hommes se présente dans une maison pas comme les autres, où l'abbé Tisse dispense toutes sortes de secrets pour contenter les femmes de ce monde.
« Agenouillez-vous devant notre signe viril et étudiez-le à votre aise, pour vous accoutumer à le manipuler dans le plaisir et le rêve. »
LUST Classics est une collection de classiques de la littérature érotique. Les oeuvres qui la composent ont été sélectionnées en raison de leur apport historique majeur au genre et ce malgré des contenus parfois susceptibles de choquer et d'être polémiques.
Alphonse Momas (1846-1933), fonctionnaire à la préfecture de la Seine, écrivit des romans érotiques sous divers pseudonymes : Le Nismois, Léna de Mauregard, Mercadette, Zéphyr, Paul Fabre, Camille Mireille, Fuckwell, Tap-tap, L'Érotin, etc. Avant de prendre une orientation mystique vers la fin de sa vie, il fut le plus prolifique écrivain pornographique des années 1890 (près de 300 textes). Il affirmait tenir chacune de ses idées coquines d'un ami prêtre qui lui livrait quelques secrets du confessionnal... -
Émile Lodebach est un rentier, bon garçon qui erre dans le Paris de 1900, accompagné de son ennui, de sa débauche qu'il promène de soirée en soirée, et de sa fascination pour l'ensorcelante Lucette de Mongellan. Un jour, il reçoit un curieux message l'invitant à une soirée très spéciale. De qui vient ce mot ? De la gracieuse et ardente Lucette ? Ou même de la plantureuse Yvonne aux cuisses dorées ? Ce qui est certain c'est qu'Émile s'apprête à basculer dans un monde secret dédié aux plaisirs, à deux ou à plusieurs.
Un roman érotique qui donne sens au slogan « Faites l'amour, pas la guerre » pour les engagés de cette « Armée de volupté » (1900).
LUST Classics est une collection de classiques de la littérature érotique. Les oeuvres qui la composent ont été sélectionnées en raison de leur apport historique majeur au genre et ce malgré des contenus parfois susceptibles de choquer et d'être polémiques.
Alphonse Momas (1846-1933), fonctionnaire à la préfecture de la Seine, écrivit des romans érotiques sous divers pseudonymes : Le Nismois, Léna de Mauregard, Mercadette, Zéphyr, Paul Fabre, Camille Mireille, Fuckwell, Tap-tap, L'Érotin, etc. Avant de prendre une orientation mystique vers la fin de sa vie, il fut le plus prolifique écrivain pornographique des années 1890 (près de 300 textes). Il affirmait tenir chacune de ses idées coquines d'un ami prêtre qui lui livrait quelques secrets du confessionnal...