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Policier & Thriller
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Quand une héroïne de la Commune de Paris trouve refuge dans troupes indiennes de Geronimo.Les recherches de Dezba Asdzáni, spécialiste des cultures amérindiennes, sont sur le point de basculer, car elle est tombée sur des documents d'archives extrêmement précieux : le journal intime de Francine V., Communarde, ayant fui Paris pour traverser l'Atlantique et se cacher dans le Grand Ouest Américain. Ces carnets entreprennent de raconter une époque et les aventures d'une jeune femme au tempérament de feu, aux prises avec une Histoire qui l'emporte dans son tourbillon, de Louise Michel à Buffalo Bill.
Journaliste pour
Le Cri du peuple, Fancine mène une enquête à Paris qui implique des Communards dans une sinistre affaire de droit de cuissage organisé sur des femmes domestiques. Sa quête de vérité va le mettre en danger et la conduire à une fuite certaine juste après la terrible Semaine Sanglante en mai 1871.
Echappant aux troupes versaillaises, elle prend la route pour la Normandie, puis le bateau pour les Etats-Unis. En Californie, elle épouse la cause amérindienne, rencontre les guerriers indiens et combat l'invaison européennes aux côtés du grand chef de guerre Geronimo puis les troupes de Buffalo Bill.
Mais son enquête la rattrape bientôt et la ramène en France : la lumière doit éclater pour la cause de ces femmes malmenées. Francine s'y emploiera jusqu'au bout. -
"Le café avait un goût de terre, le fin gobelet de plastique blanc brûlait les doigts. Elle leva la tête, cherchant de l'air peut-être. Un carré de ciel laiteux se découpait sur l'obscurité, là-haut, par-delà les murs lépreux. Trois murs aveugles dont le crépi partait en plaques géographiques, le dernier percé de petites fenêtres sales en enfilade verticale : une cage d'escalier. Fanny hocha la tête.
Chardin l'interrogea du regard, croyant qu'elle avait décliqué sur quelque chose. Elle haussa les épaules. Non. C'est juste l'idée que la fille avait dû être balancée par une de ces fenêtres qui lui avait traversé l'esprit, et elle avait hoché machinalement.
Elle changea le gobelet de main, agita brièvement les doigts pour dissiper la chaleur et souffla sur le liquide fumant. Les fumeroles s'enroulaient dans la lumière jaune de l'ampoule de la cour. Le mistral était tombé. De molles entrées maritimes portaient la vague promesse d'embruns mêlée à la lointaine rumeur du port qui s'éveille.
Les trois hommes, deux petits et un plus grand tout vêtus de sombre, se tenaient identiquement raides, empotés dans la lumière sombre, les bras ballants. Et quand Fanny claqua des lèvres, les regards sautèrent sur elle. Elle allait décider, donner des consignes, lancer la machine. Dans la moindre série américaine, une armée de spécialistes s'activerait déjà à passer au crible la scène du crime. Mais Fanny n'avait rien d'une américaine, s'était levée du pied gauche avec une humeur de vive et n'articula qu'un seul mot :
- Dégueu...
- Encore heureux qu'il y en ait, lieutenant, essaya Chardin qui s'était cassé le cul à enfiler dans la thermos le liquide noir qu'il avait extorqué à la cafetière du commissariat."