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Nicolas Le Dévédec
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Le transhumanisme est animé par l'ambition centrale d'augmenter, grâce aux nouvelles technologies, l'être humain et ses performances intellectuelles, physiques et émotionnelles en vue d'accéder ni plus ni moins qu'à un nouveau stade de l'évolution. Objet de fascination, de fantasmes tout autant que de controverse, le transhumanisme est aujourd'hui porté par une diversité d'acteurs et appuyé par de grandes entreprises. D'où vient cette ambition de dépasser techniquement le corps humain et ses limites et que dit-elle de nos sociétés et de l'avenir de la condition humaine ? Faut-il condamner le transhumanisme au prétexte que la réalisation de ses idées mettrait en péril la nature même de l'être humain, comme le font valoir certains de ses opposants ? Faut-il au contraire envisager de l'encadrer en régulant les développements technologiques dont il se réclame, qui constituent aux yeux de beaucoup une révolution de toute façon inéluctable ? Et si le débat était ailleurs ? Avec la distance critique qui s'impose, ce livre propose une exploration générale du transhumanisme et de ses idées, de la constitution historique du mouvement aux revendications principales portées par ses défenseurs, jusqu'aux débats qu'il n'a pas manqué de susciter depuis son apparition. Il invite, plus largement, à une réflexion aujourd'hui nécessaire et essentielle sur les enjeux et les choix décisifs auxquels cette idéologie nous confronte, dans un contexte marqué par l'urgence écologique et l'emprise toujours plus grande des technosciences sur le cours de nos vies.
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Le mythe de l'humain augmenté : une critique politique et écologique du transhumanisme
Le Devedec Nicolas
- Écosociété
- Théorie
- 13 Octobre 2021
- 9782897197407
Faciliter les ruptures amoureuses au moyen d'un médicament qui estomperait le sentiment d'attachement, jugé néfaste et «addictif». Neutraliser chimiquement nos tendances les plus agressives dans le but de pacifier les relations humaines. Réduire génétiquement la taille des êtres humains afin de limiter notre empreinte écologique sur Terre. Et, ultimement, repousser les frontières de la mort jusqu'à ce que celle-ci ne soit plus une fatalité, mais bien un choix individuel. Le continent des promesses transhumanistes semble sans limites et suscite autant de fascination que d'effroi.
Mouvement prônant une amélioration radicale de nos performances physiques, intellectuelles et émotionnelles grâce aux avancées technoscientifiques et biomédicales, le transhumanisme et l'idéologie de l'humain augmenté gagnent de plus en plus en notoriété. Or, le sensationnalisme futuriste de ses thèses nous empêche de bien réfléchir à leur réalité scientifique, à leur rôle économique et à leur sens politique. En resituant le débat sur le terrain du politique, Nicolas Le Dévédec montre avec clarté que ce mouvement n'est en rien révolutionnaire: changer l'être humain pour mieux ne pas changer notre modèle de société constitue son ressort politique profond.
Adhérant à l'horizon productiviste de notre temps, le transhumanisme est indissociable du néolibéralisme et de l'appropriation capitaliste toujours plus poussée de nos corps et de nos vies, comme en témoigne l'intériorisation des normes de performance individuelle calquées sur le modèle de l'entreprise. Cristallisant l'imaginaire de la maîtrise de la nature, le mouvement contribue également à entretenir un rapport au monde, à l'humain et au vivant profondément dévastateur. À l'ère de l'Anthropocène, il est temps de reconquérir notre autonomie politique et de formuler une véritable «écologie politique de la vie et du vivant». -
Politique et Sociétés. Vol. 36 No. 1, 2017
Hugo Bonin, Jean-François Daoust, Nicolas Le Devedec, Nuria Garcia, Timothe Kansa, Guy Chiasson, Jérôme Melançon, Be
- Société québécoise de science politique - Politique et Sociétés
- 30 Septembre 2019
- 9782981753977
Le débat contemporain entourant l'utilisation du sort en politique tend parfois à oublier que celui-ci s'inscrit dans un contexte institutionnel précis. En effet, la discussion tente généralement de révéler une nature immanente au tirage au sort. Parmi les auteurs ayant abordé cette question, deux pôles peuvent être dégagés : ceux qui mettent l'accent sur le caractère neutralisateur du hasard en politique et ceux qui insistent sur sa dimension égalitaire. Or, de telles positions obscurcissent le fait que c'est en fonction de certains arrangements institutionnels spécifiques que les potentiels neutralisateurs ou égalitaires du tirage au sort sont mis de l'avant. Adoptant à la fois une perspective philosophique, historique et sociologique, cet article analyse le tirage au sort en politique selon l'angle de son essence et de ses effets. Un survol de différentes expériences historiques aide à illustrer le fait que le potentiel du tirage au sort en politique dépend principalement de la pratique politique dans laquelle il s'inscrit. Par la suite, une comparaison de l'élection et du tirage permet de démontrer le caractère problématique de l'idée d'une essence de ces processus et de démontrer l'importance d'une réflexion en termes de potentialité et non de nature.