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Philippe Claudel
-
Fiche de lecture Les Âmes grises - Résumé détaillé et analyse littéraire de référence
Philippe Claudel
- Les Editions de l'Ebook malin
- 15 Novembre 2019
- 9782759304318
La collection « Connaître une oeuvre » vous offre la possibilité de tout savoir des Âmes grises de Philippe Claudel grâce à une fiche de lecture aussi complète que détaillée.
La rédaction, claire et accessible, a été confiée à un spécialiste universitaire.
Cette fiche de lecture répond à une charte qualité mise en place par une équipe d'enseignants.
Ce livre numérique contient un sommaire dynamique, la biographie de Philippe Claudel, la présentation de l'oeuvre, le résumé détaillé (chapitre par chapitre), les raisons du succès, les thèmes principaux et l'étude du mouvement littéraire de l'auteur.
Notre travail éditorial vous offre un grand confort de lecture, spécialement développé pour la lecture numérique. -
Une jeune enfant est retrouvée morte, assassinée sur les berges engourdies par le gel d'un petit cours d'eau. Nous sommes en hiver 1917. C'est la Grande Guerre. La boucherie méthodique. On ne la voit jamais mais elle est là, comme un monstre caché. Que l'on tue des fillettes, ou que des hommes meurent par milliers, il n'est rien de plus tragiquement humain.
Qui a tué Belle de Jour ? Le procureur, solitaire et glacé, le petit Breton déserteur, ou un maraudeur de passage ?
Des années plus tard, le policier qui a mené l'enquête, raconte toutes ces vies interrompues : Belle de jour, Lysia l'institutrice, le médecin des pauvres mort de faim, le calvaire du petit Breton... Il écrit avec maladresse, peur et respect. Lui aussi a son secret.
Les âmes grises sont les personnages de ce roman, tout à la fois grands et méprisables. Des personnages d'une intensité douloureuse dans une société qui bascule, avec ses connivences de classe, ses lâchetés et ses hontes. La frontière entre le Bien et le Mal est au coeur de ce livre d'une tension dramatique qui saisit le lecteur dès les premières pages et ne faiblit jamais. Jusqu'à la dernière ligne. -
"Le regard des gens qui apprenaient que j'allais en prison. Surprise, étonnement, compassion. " Vous êtes bien courageux d'aller là-bas !" Il n'y avait rien à répondre à cela. Le regard me désignait comme quelqu'un d'étrange, et presque, oui, presque, quelqu'un d'étranger. J'étais celui qui chaque semaine allait dans un autre monde; Je pensais alors au regard qui se pose sur celui qui dit : "Je sors de prison."Si moi, déjà, j'étais l'étranger, lui, qui était-il pour eux ?"
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Le narrateur est un jeune veuf qui vit seul avec sa petite fille de vingt et un mois. Psychologue dans un hôpital, son rôle est d'annoncer aux familles la mort de leurs proches et de les convaincre d'autoriser le prélèvement d'organes sur celui qui vient à peine de disparaître. Mais aujourd'hui, il ne veut plus être une hyène qui bondit sur sa proie pour la dépecer. Son métier le dégoûte. D'ailleurs, tout le dégoûte : la bêtise et la haine de son collègue, la vulgarité de ses contemporains, la violence et la laideur d'un monde qui n'est plus le sien.
C'est au confessionnal, la petite pièce où exercent les hyènes, dans un climat de tension extrême, qu'il va peu à peu retrouver la force de continuer à vivre. Bouleversé par une mère qui vient d'apprendre la mort brutale de sa fille de dix-sept ans, il comprend qu'il ne peut pas abandonner son enfant, innocente et fragile.À ce récit d'un homme blessé, au bord de l'effondrement, se mêlent les mots d'amour et de tendresse d'un père qui refuse de léguer à sa fille un monde de cendres et de ruines.J'abandonne est un cri de détresse face à une société qui se déshumanise. Un regard sans complaisance sur les lâchetés et les impostures de l'époque. Mais c'est la compassion qui l'emporte et le lecteur retiendra les gestes d'une infinie douceur et les paroles d'espoir sur lesquels s'achève ce texte poignant. J'abandonne a obtenu le prix Roman France-Télévision en 2000. La première édition a paru chez Balland. -
« Les oeuvres peintes sont souvent de grands miroirs qui nous invitent à nous contempler. Notre matière profonde se mêle à celle que le peintre a déposée sur la toile. Ainsi naissent des frères parfois. Émile Friant, bien que né un siècle avant moi, en est un.Dans ce roman, j'ai voulu parler de lui, et parler de moi à travers lui, mener en quelque sorte une conversation imaginaire et sincère. Il s'est écrit alors que j'avais publié deux ou trois livres seulement, et il y en a eu bien d'autres depuis, mais de tous, c'est celui qui a laissé le plus de traces en moi. Sans doute parce qu'il recèle une fraîcheur et un élan que le temps n'est pas parvenu à faner. »
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Le rêve en sa mémoire perdait de sa fraîcheur, mais non de sa force, et si la violence du songe demeurait, ainsi que les multiples détails de la scène comme par exemple les gestes des deux hommes, le bras nu de la femme au carrosse poussiéreux, la jeune femme ne parvenait plus que très rarement, et à chaque fois avec une peine accrue et une intensité moindre, à éprouver la trouble émotion née de son rêve, ce vertige qui nouait et dénouait ses entrailles quand les chocs des coups résonnaient sur le pilier, et que l'église s'anéantissait tout entière.Aussi, afin de pouvoir à loisir retrouver ce qu'elle n'avait jusqu'alors jamais connu, pas même lors des étreintes fatiguées du vieux comte qui l'avait épousée, Beata Désidério eut-elle l'idée de faire peindre son rêve.
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Philippe Claudel cite en exergue le si réaliste Thomas Bernhardt : « L'Allemagne a une haleine de gouffre. » Terrible formule qui trouve sa réalisation dans ce roman décomposé où les personnages reviennent, comme dans une ronde que même la mort ne peut interrompre. Un soldat (un déserteur ? un rescapé ?) croit trouver refuge et trouve la fin. Un homme âgé ressasse un passé qui n'en finit pas, et l'on apprend qu'il est le père de Viktor. Qui est Viktor ? Un soldat ou un salaud, ou les deux ? Une fille mal dégrossie, cruelle, maltraite le pensionnaire d'un hospice, mais qui est le plus cruel d'entre eux, puisque l'homme si paisible chantonne à son heure des marches nazies ? Le peintre expressionniste allemand Franz Marc est-il mort à Verdun en 1916 ou au contraire au cours de l'Aktion qui élimina les handicapés physiques et mentaux ? Qu'est-ce que la petite (« die Kleine ») va faire du cadavre carbonisé couché en gisant dans l'usine où elle s'égare et joue ?
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L'arbre du pays Toraja
Philippe Claudel, Denis Wetterwald
- Stock
- La Bleue
- 4 Janvier 2016
- 9782234081505
« Qu'est-ce que c'est les vivants ? À première vue, tout n'est qu'évidence. Être avec les vivants. Être dans la vie. Mais qu'est-ce que cela signifie, profondément, être vivant ? Quand je respire et marche, quand je mange, quand je rêve, suis- je pleinement vivant ? Quand je sens la chaleur douce d'Elena, suis-je davantage vivant ? Quel est le plus haut degré du vivant ? »
Un cinéaste au mitan de sa vie perd son meilleur ami et réfléchit sur la part que la mort occupe dans notre existence. Entre deux femmes magnifiques, entre le présent et le passé, dans la mémoire des visages aimés et la lumière des rencontres inattendues, L'Arbre du pays Toraja célèbre les promesses de la vie. -
Le lieu essentiel ; entretiens avec Fabrice Lardreau
Philippe Claudel
- Arthaud
- Versant intime
- 24 Janvier 2018
- 9782081420533
« Ce qui me plaît dans la montagne comme dans l'écriture, c'est de me trouver confronté à quelque chose qui me dépasse, de façon humaine, et d'essayer d'y trouver ma voie, que ce soit sur une paroi ou dans un roman. »
Passionné d'escalade et d'alpinisme, amoureux de littérature alpine, admirateur des pionniers des sommets, Philippe Claudel nourrit depuis l'enfance une passion viscérale pour le milieu d'altitude. Espace physique, mais aussi livresque, la montagne entretient de nombreuses analogies avec l'écriture : l'alpiniste et l'écrivain, des conquérants de l'inutile ? Tous deux se rejoignent dans ce lieu essentiel, empreint de passion et d'humilité.
Dirigée par Fabrice Lardreau, la collection « versant intime » propose des rencontres avec de grandes figures des lettres, des arts, des sciences ou du voyage, passionnées par la montagne et, plus largement, par la nature. Elle invite le lecteur à pénétrer leur jardin secret et à découvrir leur rapport aux éléments, mais aussi leurs lectures, leurs voyages, et leur émerveillement devant la beauté (parfois fragile) du monde. -
« Le dimanche qui suivit, différents signes annoncèrent que quelque chose allait se produire.
Ce fut déjà et cela dès l'aube une chaleur oppressante, sans brise aucune. L'air semblait s'être solidifié autour de l'île, dans une transparence compacte et gélatineuse qui déformait ça et là l'horizon quand il ne l'effaçait pas : l'île flottait au milieu de nulle part. Le Brau luisait de reflets de meringue. Les laves noires à nu en haut des vignes et des vergers frémissaient comme si soudain elles redevenaient liquides. Les maisons très vite se trouvèrent gorgées d'une haleine éreintante qui épuisa les corps comme les esprits.
On ne pouvait y jouir d'aucune fraîcheur.
Puis il y eut une odeur, presque imperceptible au début, à propos de laquelle on aurait pu se dire qu'on l'avait rêvée, ou qu'elle émanait des êtres, de leur peau, de leur bouche, de leurs vêtements ou de leurs intérieurs. Mais d'heure en heure l'odeur s'affirma. Elle s'installa d'une façon discrète, pour tout dire clandestine. » -
Cet ouvrage rassemble principalement les textes très personnels écrits par Philippe Claudel dans l'hebdo Le 1 sur le smic, sur la prison, sur l'aliénation du travail en particulier, ainsi que deux nouvelles, l'une sur la séduction (Eyes wide shut), l'autre sur un homme aux pulsions criminelles (Le Voisin).
Philippe Claudel, prix Renaudot, traduit dans plus de 40 langues, a aussi prévu de sélectionner des textes inédits et/ou publiés dans des revues sur des thèmes qui lui sont chers (en particulier sur la prison).
Membre de l'Académie Goncourt depuis 2012, Philippe Claudel est notamment l'auteur aux éditions Stock des Âmes grises et du Rapport de Brodeck.
Également cinéaste, Philippe Claudel a entre autres réalisé Il y a longtemps que je t'aime (2008) avec Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein. Son dernier film, Une enfance, est sorti en salle au mois de septembre 2015. -
Deux amis de trente ans dans un appartement vide. L'un est un comédien médiocre, l'autre un dramaturge raté. Le premier vend l'appartement et a demandé au second d'être présent lors de la signature du compromis, pour rassurer l'acheteur. Car s'il écrit de très mauvaises pièces, il a tout de même un visage rassurant. C'est sa grande qualité. La seule ? On attend l'acheteur. D'ailleurs, acheteur ou pigeon ? En l'attendant on parle. On se flatte. On se caresse. On se moque. On se taquine. Cela glisse peu à peu. On se blesse en se lançant à la face ce que l'on retient depuis longtemps. Et l'acheteur finit par arriver, qui va assister à un règlement de comptes, farcesque mais sans concession, entre les deux amis. Va-t-il en demeurer le spectateur, en devenir l'arbitre ou en être au final la seule victime ? La vie nous réserve tant d'occasions de nous compromettre pour garder le peu qu'elle nous donne, et parmi cela l'amitié, qui se nourrit bien souvent de compromis.
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Le monde sans les enfants et autres histoires
Philippe Claudel
- Stock
- Hors collection littérature française
- 11 Octobre 2006
- 9782234067417
Les enfants aujourd'hui ne s'en laissent pas conter, mais ce sont néanmoins des enfants, avec leurs angoisses, leur naïveté, leurs interrogations, leurs espoirs. Ces histoires, souvent cocasses et drôles, leur ouvrent une fenêtre poétique et parfois philosophique sur le monde. Au fil des pages, on croise des fées maladroites, des balayeuses de soucis, des chasseurs de cauchemars, des fillettes qui inventent des vaccins pour rendre les gens heureux, et d'autres personnages pleins de tendresse. Toujours avec pudeur et émotion, Philippe Claudel aborde, grâce à eux, des sujets graves ou tabous, comme la maltraitance, la maladie, la guerre, la mort, la différence, mais aussi tout simplement ces petites peurs ou ces complexes que l'on doit vaincre pour devenir grand. Ces histoires à partager en famille sont une invitation au dialogue, au débat avec les adultes une fois le livre refermé car les grandes personnes oublient trop facilement les enfants qu'elles ont été, et leur responsabilité à l'égard des générations à venir. De superbes illustrations de Pierre Koppe accompagnent ce livre touchant et poétique, pour petits et grands.
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« Le rire contre les armes. Et l'ironie pour se moquer de nous.
L'homme est sans doute le seul animal à commettre deux fois les mêmes erreurs. Il est aussi l'unique à fabriquer le pire et à le dépasser sans cesse. À observer le monde comme il va, on hésite alors entre les larmes et le rire.
J'ai choisi dans Inhumaines de m'affubler d'un nez rouge, d'exagérer le vrai pour en saisir l'atroce. Ma volonté était de cette façon de tempérer la cruauté née de notre société en la croquant de façon grotesque, ce qui permet de s'en moquer, en espérant contribuer à la corriger aussi, même si je n'ai guère d'illusion sur ce point : restons modeste.
En 2000, j'avais déjà écrit un roman, J'abandonne, sur la vulgarité de notre monde et sa bêtise. Cela ne me faisait pas rire à l'époque, et le texte était serré comme un coup de poing. Avec le temps, j'ai préféré l'humour et la satire, comme dans Le Paquet ou dans L'Enquête, pour dire comment nous allions droit dans le mur, un mur plus solide que nos pauvres caboches.
Je suis convaincu qu'il est des situations où la littérature doit se transformer en papier de verre pour décaper les cervelles : cela fait un peu mal au début mais cela chatouille aussi. Et après tout, à mon très petit niveau, je ne fais avec ce roman de moeurs que m'inscrire dans un sillon tracé depuis longtemps par des aînés prestigieux, Pétrone, Rabelais, Molière, Voltaire, Villiers de L'Isle-Adam, Jarry, l'Apollinaire des romans érotiques et absurdes, Georges Fourest, les Surréalistes, Ionesco, Roland Topor, Pierre Desproges et bien d'autres qui se sont
servis de l'outrance et de la farce pour transcrire nos errements, et amuser leur public en le déshabillant.
Bien des peintres et graveurs aussi m'ont inspiré depuis longtemps, qui ont su se pencher sur les monstres : Jérôme Bosch, Brueghel, Jacques Callot, Monsu Desiderio, Füssli, George Grosz, Alfred Kubin, Otto Dix, le Topor dessinateur, Reiser, Jean Rustin, Cardon, sans oublier la joyeuse bande du mythique Hara-Kiri. Et dans le cinéma, comment ne pas citer Dino Risi et ses propres Monstres, mais aussi plus près de nous le devenu culte désormais C'est arrivé près de chez vous de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde,
Inhumaines est inspiré de faits réels. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existant est totalement volontaire. J'ai simplement forcé un peu le trait. À peine. Et je n'ai d'autre ambition que faire rire, même jaune, à nos propres dépens, à commencer par les miens.
Inhumaines est à la vérité ce que le palais des glaces est au réel : exhibant un reflet convexe, parfois concave, rétréci ou agrandi, même s'il déforme, il ne ment jamais. » -
Les soins en prison : Quelle réalité derrière les murs ?
Collectif, Philippe Claudel, Béatrice Carton, Anne Lécu
- Hygée Editions/ Presses de l'EHESP
- 7 Mars 2024
- 9782810910946
En 10 questions, ce livre lève le voile sur un mode d'exercice méconnu en illustrant la diversité des pratiques rencontrées dans une équipe soignante en prison. Il dresse un état des lieux de la situation sous un angle pratique et dans un format concis. Ce livre éclairera les étudiants, les soignants, les professionnels de la justice ainsi que le grand public.
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Je te donne Tome 3 : des auteurs s'engagent pour le don de sang
Philippe Claudel, Valentin Musso, Romain Sardou
- J'ai Lu
- Librio
- 26 Mai 2021
- 9782290363195
« L'acte de donner son sang repose souvent sur un déclic. Un être cher malade ou accidenté, une rencontre décisive, une prise de conscience soudaine J'espère que la lecture de cet ouvrage sera votre déclic à vous, pour franchir le pas et sauver quelques vies, grâce à celle qui coule dans vos veines.
»
Agnès Ledig
L'histoire du don de sang, ce sont d'abord ceux qui partent, toujours trop tôt : c'est l'oncle Maurice, qui est tombé de vélo et ne s'est jamais relevé ; c'est Lou et sa longue cicatrice qui court du bras au cou ; mais ce sont aussi ceux arrivés trop tôt, que leur époque n'a pas entendus, comme Jean-Baptiste Denis, au XVII siècle, dont les expériences scientifiques allaient pourtant changer le regard sur la transfusion sanguine et bouleverser le cours de tant de vies. -
Carnets d'éternité ; 30 ans sur les chemins du monde
Philippe Montillier
- Géorama Éditions
- 5 Août 2024
- 9782487742017
Arpenter le monde ! Voilà sans doute l'expression la plus juste pour caractériser la démarche de Philippe Montillier au cours de ces 30 ans de périples improbables qu'il nous restitue aujourd'hui avec force, douceur, émotion et authenticité.
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Manu Larcenet se confronte à une adaptation, celle du chef-d'oeuvre de Philippe Claudel, Le Rapport de Brodeck. Mais lorsque l'auteur de Blast et du Combat ordinaire s'empare du texte, c'est pour le faire sien, et lui donner une nouvelle vie éclatante, sombre et tragique. Des pages d'une beauté stupéfiante, magnifiant la nature sauvage et la confrontant à la petitesse des hommes, une plongée dans les abîmes, servie par un noir et blanc sublime et violent. Un très grand livre.
Cette édition numérique comprend un cahier graphique inédit. -
Inconnu a cette adresse - edition anniversaire
Kressmann Taylor, Michèle Levy-Bram, Philippe Claudel
- Autrement
- Littératures
- 3 Juin 2015
- 9782746742314
Ils sont tous deux allemands. L'un est juif, l'autre non, et leur amitié semble indéfectible. Ils s'expatrient pour fonder ensemble une galerie d'art en Californie, mais, en 1932, Martin rentre en Allemagne. Au fil de leurs échanges épistolaires, Max devient le témoin impuissant d'une contamination morale sournoise et terrifiante : Martin semble peu à peu gagné par l'idéologie du IIIe Reich. Le sentiment de trahison est immense ; la tragédie ne fait que commencer...Ce texte d'une force inouïe, au dénouement lumineux, a connu un succès instantané lors de sa parution aux États-Unis en 1938 dans le magazine Story. Redécouvert soixante ans plus tard grâce à la publication par Autrement de la traduction française, qui s'est écoulée à un demi-million d'exemplaires, il est aujourd'hui considéré comme un classique du XXe siècle.
Pour leur 40e anniversaire, les éditions Autrement rééditent ce roman dans une édition limitée et enrichie : photos, témoignages et documents inédits mettent à jour les secrets d'un classique contemporain.
o Le texte intégral dans une traduction révisée ;
o Préface de Philippe Claudel, lauréat du prix Renaudot 2003 pour Les Âmes grises ;
o L'incroyable destin d'un livre culte ;
o Documents et photos d'archives inédits ;
o Kathrine Kressmann Taylor, une vie romanesque ;
o Interviews inédites de l'auteur et de son fils C. Douglas Taylor ;
o Le succès de la pièce de théâtre raconté par Delphine de Malherbe, metteur en scène, Laurent Ruquier et Jean-Marc Dumontet, directeurs du Théâtre Antoine ;
o Cahier photos des duos d'acteurs ayant porté le roman sur les planches. -
« Mon idée est toute simple, non ? Je suis étonné de ne pas y avoir pensé plus tôt. »Elon Musk
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Manu Larcenet s'attaque pour la première fois à une adaptation, celle du chef-d'oeuvre de Philippe Claudel, Le Rapport de Brodeck. Mais lorsque l'auteur de Blast et du Combat ordinaire s'empare du texte, c'est pour le faire sien et lui donner une nouvelle vie, éclatante, sombre et tragique. Des pages d'une beauté stupéfiante, magnifiant la nature sauvage et la confrontant à la petitesse des hommes ; une plongée dans les abîmes servie par un noir et blanc sublime et violent. Un très grand livre.
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« Les temps sont noirs. L'horizon est barré. Il ne faudra pas que l'on croie dans cent ans que c'était gai, la Victoire. Il faudra montrer à nos arrière-petits-enfants les routes de Lorraine détrempées par les inondations où allait la théorie des soldats fatigués, des chevaux fatigués, des voitures fatiguées, des camions fatigués ; où marchaient en bandes loqueteuses, misérables, déshumanisées, Russes, Roumains, Italiens, Français, Anglais, poussés hors d'Allemagne, harcelés par la grippe et redoutés des populations. Il faudra leur montrer le champ de désolation de la Champagne et de la Meuse, de la Picardie et des Flandres, où se lamente sans vivres et sans abris sous les pluies exécrables d'un hiver pourri tout un peuple accouru des exils de Gascogne, de Touraine, de Poitou dès les premières heures de l'armistice. Il faudra leur montrer Nancy, carrefour des misères où la grippe terrasse les rapatriés au seuil de la Terre Promise, les démobilisés échappés aux obus, aux gaz et aux balles ; Reims qui n'est plus, Lille où l'on est affamé... Il faudra leur montrer Paris insouciant et fol, vieille coquette ayant retrouvé sa poudre, son rouge et ses mouches et tenant salon au boulevard des Italiens à l'heure où tout un monde s'écroule. » M. B., 31 décembre 1918
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« J'ai connu un Jean-Marc. Il y en avait au même moment des dizaines d'autres. J'en suis sûr. J'aimais ta géométrie variable, que je n'ai jamais constatée mais que je supposais. Tu avais l'art de l'adaptation. Ce qui t'importait, c'était moins toi-même que celui qui te faisait face. Tu ne te mettais jamais en avant. Tu faisais exister l'autre. Il devenait à ton contact l'être soudainement le plus important. Tu étais changeant, arc-en-ciel. Je te soupçonnais de pouvoir dire à l'un quelque chose et au suivant son contraire. Aucune hypocrisie dans cela. Tu n'étais pas là pour juger des opinions. Tu nous prenais comme nous étions. Tu nous donnais ce que nous espérions trouver. Tu savais, pour l'être toi-même, qu'un auteur est plus fragile qu'une libellule. Il te fallait tout simplement préserver les conditions dans lesquelles ses ailes pouvaient continuer à se déployer, fines et somptueuses. »
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Petite fabrique des rêves et des réalités
Philippe Claudel
- Stock
- Hors collection littérature française
- 5 Mars 2008
- 9782234066106
« Il me semble souvent que j'écris des romans comme le ferait un cinéaste, et j'ai eu le sentiment très net de réaliser mon film, Il y a longtemps que je t'aime, comme un écrivain compose un roman. Je crois avoir trouvé aujourd'hui, en tant qu'homme qui essaie sans cesse d'interroger le monde, une forme d'équilibre - au sens où on le comprendrait pour un équilibriste - en mêlant les deux approches, celle de l'écrivain qui se sert de mots et qui s'enferme au moment de la création dans une grande solitude, et celle du cinéaste qui combine les sons, les mots mais aussi le mouvement, la pellicule, la lumière, la matière humaine et qui ne peut créer qu'en s'entourant d'autres personnes.
Une fois le tournage passé, une fois le film achevé, je n'en avais pas fini avec l'aventure. Le désir de la réexplorer avec le recul, et avec les mots - ceux de l'écrivain ? ceux du cinéaste ? - s'est alors imposé. J'ai regardé toutes les photographies prises durant le tournage, j'ai feuilleté pour la millième fois le scénario, j'ai songé aux décors, aux comédiennes, aux techniciens, au cadre, aux figurants, à toutes sortes d'éléments qui m'ont permis de revenir dans les moments qui sont ceux de la naissance d'un film, de revenir sur les visages, sur les angoisses - les miennes et celles des autres -, les découvertes, les difficultés, les beautés. Bref, j'ai tenté de constituer un making of d'un genre particulier qui ferait comprendre la double nature qui est la mienne. Et il me semble aujourd'hui, grâce à ce petit livre qui peut se lire aussi comme une autobiographie fragmentée, tendre encore davantage la corde sur laquelle j'essaie de cheminer, depuis longtemps déjà. » Philippe Claudel