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Rafael Pividal
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La Tête de Louis XVI
Rafael Pividal
- FeniXX réédition numérique (Nouvelles éditions Rupture)
- 1 Avril 2016
- 9782402058872
Aux cent francs d'amende s'ajoutaient un franc et cinquante centimes de ticket plus les frais de justice et les intérêts. L'administration espérait que Fêtnat rembourserait ses dettes par son travail en prison. Elle fut déçue, Fêtnat se révéla incapable du moindre travail. Les outils lui tombaient des mains. L'aumônier de la prison proposa qu'on le fît bibliothécaire. « Sait-il lire et écrire ? demanda le directeur qui s'appelait Daniel Directeur. - Je n'en sais rien, avoua l'aumônier qui s'appelait Joachim Aumônier des Prisons. - Mais, mon cher des Prisons, comment voulez-vous nommer bibliothécaire un illettré ? - Directeur Directeur, rien ne prouve que le dénommé Smith soit ignorant à ce point. - Rien ne prouve le contraire non plus. - Certes, puis-je vous suggérer un compromis ?... »
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Pays sages
Rafael Pividal
- FeniXX réédition numérique (Nouvelles éditions Rupture)
- 1 Avril 2016
- 9782402059671
Allergique à l'humanité, Chepilov choisit la science qui seule peut lui offrir la solitude nécessaire à son mal. Doté de deux visages, l'un obscur qui n'appartient qu'à lui, le beau, l'autre public, d'une laideur de crapaud. Il devient savant. Ayant résolu en Sibérie le problème du vieillissement, avec comme champ expérimental son propre corps, il trouve par cette voie l'accomplissement de son rêve : être ministre des affaires étrangères de l'URSS. Promu à cette fonction, il apprend que le socialisme marche sur la tête et que le capital est son chapeau. Il s'initie en capitalisme, pratique politique amusante, efficace, déraisonnable. Il débarque en Occident, invité par la reine d'Angleterre pour le Jubilé de l'an 2000. Après avoir choisi la liberté, il découvre le chômage.
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Un professeur d'américain
Rafael Pividal
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- L'Instant romanesque
- 5 Décembre 2018
- 9782402316118
Par désoeuvrement et par curiosité un homme suit un autre homme choisi au hasard. Balade rocambolesque, jeu de voyeur, variation sur l'art, cette fable en forme de rébus est un prétexte pour Rafaël Pividal à développer de nombreux thèmes dont l'apparente logique n'exclut pas l'absurdité. Décors inquiétants, Paris et Rome vivent ici à l'ombre d'une Amérique qui les marque de son signe.
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Une cité de maisons préfabriquées. Chaque ménage possède son petit bout de jardin dans une architecture fabriquée en série. Un homme jeune, Jim, hérite d'une de ces maisons et, par la même occasion, de ce bonheur stéréotypé. Secret, réservé, il n'adresse jamais la parole à ses voisins. Ceux-ci, en revanche, s'intéressent beaucoup à lui : est-ce un artiste, un détraqué, un criminel ? Mais le vrai crime de Jim semble d'être indéfinissable. Par l'auteur de "Pays Sages".
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Les aventures ordinaires de Jacques Lamare
Rafael Pividal
- FeniXX réédition numérique (Quai Voltaire)
- 19 Novembre 2018
- 9782402286855
« Précisons, reprit Constantin d'un air byzantin, que rien de ce qui vous est arrivé n'est dû au hasard. Non seulement nous sommes des théoriciens, mais en plus des praticiens (ce qui nous change des philosophes ordinaires). Nous vous avons choisi entre tous. - Pour votre médiocrité et votre aspect représentatif, compléta César ; bien maquillé, bien préparé, bien lancé, vous feriez un excellent président de la République. - Moi ? Président de la République ? - Vous gagnez bien au loto, pourquoi pas à la loterie démocratique ? - Pour ne rien vous cacher, après votre élection nous vous ferons assassiner, nous avons besoin d'un mort fondateur, d'un martyr et d'un ciment. Ce sera vous. C'est ce que nous appelons l'opération Pierre Stepanovitch. - Et si je refuse ? - Vous perdez tout. Président de la République, ça ne se refuse pas. » Jacques Lamare, héros de ce roman, est l'expression vivante de la moyenne statistique des Français. À travers les aventures ordinaires de ce parfait homme moyen, Rafaël Pividal nous offre une réjouissante satire de notre société, de ses moeurs, de son langage, de sa pensée.
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Le Goût de la catastrophe
Rafael Pividal
- Presses de la Renaissance (réédition numérique FeniXX)
- Les Nouvelles françaises
- 18 Février 2016
- 9782750911157
Dans un savant dosage d'humour et d'intelligence qui n'appartient qu'à lui, Rafael Pividal explore, dissèque ici, quelques-unes des absurdités de notre société et des hommes qui la font ou la subissent. Un fils de paysans surdoué tente d'enseigner les mathématiques à une jeune châtelaine, imbécile mais séduisante... Un village des côtes d'Afrique attend l'arrivée du légendaire cargo des morts, sous l'oeil ébahi d'un ethnologue professionnel... Un homme d'affaires américain découvre que la vie est chère à Moscou sous la perestroïka... Un couple de touristes allemands rencontre un moine fou, dans un monastère de Calabre... Dans ces douze nouvelles, l'écrivain semble, plus que jamais, fasciné par le goût de la catastrophe, par l'entropie générale d'un monde fou, fou, fou. Pividal est, sans doute, l'un des ironistes les plus sauvages et les plus pertinents de notre littérature.
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Tentative de visite à une base étrangère
Rafael Pividal
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 5 Avril 2019
- 9791036903236
Où l'on voit que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. Tout le monde le pense, mais personne ne le dit, ou bien on veut nous faire croire le contraire. Tous les personnages de ce livre sont idiots. Ils ne disent que des bêtises. Donc : style réaliste. John se promène à bicyclette. Noma ne l'aime pas. Des soldats font la guerre (la solution Mao), un prêtre et des scouts passent le temps à faire semblant de servir à quelque chose. Tout se réduit à 1 et 0 : la machine électronique. Mais 1 et 0 ne sont que la traduction approximative d'un seul mot où tous les mots se réduisent à un seul, que personne ne connaît. Chaque personnage cherche ce mot à sa façon ; illusion, recherche vaine, refuge dans la plaisanterie, jeux de toutes sortes, promenades, paysages ; d'où les descriptions d'un monde paradisiaque luxuriant, d'un pays abandonné depuis cinquante ans où pousse une végétation monstrueuse sous un climat très variable. Naissance et mort se rejoignent dans le sommet seul repos de l'homme pensant : fatigué. Puisque toute proposition se réduit à : a est a, bien que jamais a n'ait exactement le sens de a, d'où une certaine folie...
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Plus de quartier pour Paris
Rafael Pividal
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 13 Décembre 2017
- 9782021254471
Puisque vous aimez comparer la société à un individu, je vais, pour vous, comparer la société à un individu. Cet individu ce sera la femme de la malle sanglante (Pourquoi pas une femme ? Et pourquoi pas coupée en morceaux ?). La ressemblance saute aux yeux. Votre Société ne tient pas debout, elle est coupée en morceaux. On ne sait pas par où la tenir. Là, il y a la science, solide et bien faite ; là, la religion, morale et charitable. Ici il y a le gouvernement, efficace, bien sûr, et démocratique, bien sûr. Plus loin, on trouve la presse, spirituelle et informée. Puis les masses laborieuses. La littérature. Les arts, l'industrie. Enfin, tout ça. Qui, jamais, pourra reconstruire la femme coupée en morceaux ? D'autant plus que chaque élément de la structure (comme vous dites si bien) est pourri et pue à cent lieues. R.P.
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Ce texte traite de la capacité de voler. La difficulté d'écrire en plein ciel, sans table ni support, m'a obligé à hacher le récit. La composition du texte est le résultat d'une reconstitution au sol. L'ordre choisi est celui d'un syllogisme. 1 - « Everybody flying », c'est la majeure du syllogisme. Tout le monde vole, chacun est volant. 2 - « Les avions » constitue la mineure ou, si vous voulez, la raison du syllogisme. Seul vole celui qui ne parle pas. Ou, ne peut voler que celui qui ne parle pas celui qui a un défaut de parole. L'homme, en parlant, cesse de voler. Le titre de cette partie, « Les avions », indique à la fois la prothèse qui permet aux êtres parlant de voler et le lieu de leur perte. « Les avions » c'est aussi : nous avions. Comme la musique, l'écriture est gouvernée par un mode, majeur ou mineur ; le mode est ici mineur. La clé est cette première personne du pluriel du verbe « avoir ». « L'avions », verbe, est aussi un appareil volant. 3 - La troisième partie s'appelle « Bellerophon », l'homme qui, monté sur un cheval ailé, tombe du ciel sur l'ordre de Jupiter. Il est aussi, l'homme qui porte la mort écrite : l'écriture, signe d'infamie, souligne l'éloignement, l'étrangeté de celui qui porte l'écrit. La conclusion du syllogisme est donc la chronique des êtres qui ne volent plus, qui ont perdu leurs ailes et leur langage. L'âne porte en lui le souvenir, il est cette « chose » à partir de laquelle nous nous souvenons d'une « autre chose ». R.P.
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La Maison de l'écriture
Rafael Pividal
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Fiction & Cie
- 23 Octobre 2015
- 9782021253702
Mettre l'écrivain en situation de créer à la chaîne. Lever à six heures, huit heures d'écriture par jour plus une séance de gymnastique, bouffe à la cafétéria, distractions à l'avenant. Rationaliser et rentabiliser la production écrite, calculer les besoins du lecteur, fabriquer des livres qui répondent à ce besoin. Écrivains encadrés par des techniciens de la chose écrite. La maison de l'écriture est un château Napoléon III (? !) entouré d'un parc, situé en banlieue, non loin de la Seine, on pourra même prévoir de rajouter dans le parc des bâtiments préfabriqués. L'écrivain a droit au dortoir, les bureaux sont dans une aile du château, on passe son temps à entrer et à sortir du château. Chacun a sa lettre, celui-ci est spécialiste du A et celui-là du Z, on va de A jusqu'à Z, on dispose de tout l'éventail, avec dans le corps des contradictions qui s'écrivent ABC, on marche de long en large, de A à B, de B en C et ainsi de suite. Mille écrivains à Paris, un Français sur deux achète un livre, faut rentabiliser la production, un livre par an, un mot par jour, une virgule par minute. Question de prix. Pas de débouchés pour l'écrivain, recyclez-vous : un métier, une situation stable. Il y a un concours d'entrée pour La maison de l'écriture, la sélection se fait par les mathématiques, on prendra 30 % de A et 10 % de G. Tu seras un génie mon fils, etc.
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Le capitaine Nemo et la science
Rafael Pividal
- Grasset (réédition numérique FeniXX)
- 18 Septembre 2019
- 9791037605375
On sait que physiciens, psychologues, sociologues et autres docteurs de tout acabit ont mis depuis une cinquantaine d'années le monde en équation. Mais voici que, de plusieurs points de l'horizon, s'élèvent des voix pour mettre en doute leurs prétentions et contester, non seulement les lois qu'ils ont établies, mais la possibilité même d'émettre des lois. Déjà l'OEdipe chancelle. Le dernier tiers du siècle verra peut-être la déroute des docteurs. Dans ce cas, le petit livre allègre et malicieux de Rafaël Pividal n'aura pas été inutile. Rafaël Pividal est philosophe, ce qui lui donne la compétence nécessaire pour parler de Marx et de Freud, mais il est aussi romancier, et c'est plutôt en romancier qu'il s'interroge ici sur leurs mirobolantes découvertes. La science moderne, dit-il, toutes les sciences, physiques et humaines, étouffent sous la méthode, au détriment du style. Et de rappeler, avec l'impertinence tranquille du Huron, que les grands savants étaient en réalité des artistes travaillant par petites touches personnelles autour d'un thème poétique, comme Torricelli avec son thème du fond de l'océan, Pasteur avec son thème des infiniment petits, Newton avec son thème de la chute. Des espèces de dingues, en somme. Le propos du livre s'élargit ensuite et l'auteur fait peu à peu le procès d'une époque, la nôtre, mutilée, châtrée et désexualisée par le culte de la rigueur et la superstition de la technique. On n'oubliera pas, entre autres, les pages étonnantes sur le corps : ce corps bridé dans ses vêtements, condamné à des positions inconfortables, refoulé dans ses désirs les plus simples, amputé de son espace naturel, cantonné dans un automatisme stérilisant. « Aussi serait-il temps de prendre au sérieux Platon et d'accéder aux idées par Eros. » Platon mais aussi, on le devine, toutes les protestations juvéniles qui s'élèvent actuellement contre notre univers sclérosé et réclament plus de plaisir, plus de fête dans la vie.