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Les yeux tristes de mon camion
Serge Bouchard
- Editions Boréal
- Papiers collés
- 1 Novembre 2016
- 9782764644652
Connaissez-vous Massasoit, le vieux sage de la nation wampanoag, Jean-Baptiste Faribault et Michel Laframboise, ces aventuriers canadiens-français qui ont bâti l'Ouest américain, ou l'oncle Yvan, revenu de la guerre alors que plus personne ne l'attendait, ou la tante Monique de Santa Monica ? Saviez-vous qu'une vieille Honda était douée de parole, qu'une grande tortue sacrée vivait dans la rue Pie-IX, qu'un camion des années 1950 avait des yeux, et que ces yeux pouvaient parfois être tristes ? Voilà quelques-unes des merveilles que l'on découvre ici. Après «C'était au temps des mammouths laineux» (2012), voici de nouveau une trentaine de petits essais écrits avec cet art qui est la marque unique de Serge Bouchard, le timbre même de sa voix : un art qui est à la fois celui de l'anthropologue, nourri par une attention passionnée aux visages et aux récits inépuisables des humains, et celui du poète, confiant dans les pouvoirs révélateurs de l'imagination et du langage.
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C'était au temps des mammouths laineux
Serge Bouchard
- Editions Boréal
- Papiers collés
- 7 Février 2012
- 9782764641101
« Je suis un grand-père du temps des mammouths laineux, je suis d'une race lourde et lente, éteinte depuis longtemps. Et c'est miracle que je puisse encore parler la même langue que vous, apercevoir vos beaux yeux écarquillés et vos minois surpris, votre étonnement devant pareilles révélations. Cela a existé, un temps passé où rien ne se passait. Nous avons cheminé quand même à travers nos propres miroirs. Dans notre monde où l'imagerie était faible, l'imaginaire était puissant. Je me revois jeune, je revois le grand ciel bleu au-delà des réservoirs d'essence de la Shell, je me souviens de mon amour des orages et du vent, de mon amour des chiens, de la vie et de l'hiver. Et nous pensions alors que nos mains étaient faites pour prendre, que nos jambes étaient faites pour courir, que nos bouches étaient faites pour parler. Nous ne pouvions pas savoir que nous faisions fausse route et que l'avenir allait tout redresser. Sur les genoux de mon père, quand il prenait deux secondes pour se rassurer et s'assurer de notre existence, je regardais les volutes de fumée de sa cigarette lui sortir de la bouche, par nuages compacts et ourlés. Cela sentait bon. Il nous contait un ou deux mensonges merveilleux, des mensonges dont je me rappelle encore les tenants et ficelles. Puis il reprenait la route, avec sa gueule d'acteur américain, en nous disant que nous étions forts, que nous étions neufs, et qu'il ne fallait croire qu'en nous-mêmes. » Avec sa manière inimitable, sur le ton de la confidence, Serge Bouchard jette un regard sensible et nostalgique sur le chemin parcouru. Son enfance, son métier d'anthropologue, sa fascination pour les cultures autochtones, pour celle des truckers, son amour de l'écriture.
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L'homme descend de l'ourse
Serge Bouchard
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 22 Avril 2013
- 9782764612040
Serge Bouchard est un orignal. Il a la couenne dure, le cou puissant, le sabot obstiné. Il est de ce cuir dont on fait les bêtes lumineuses. S'il sait aller le nez en l'air, humant l'air du temps, dire d'où vient le vent et ce qu'il emportera, il préfère observer le sol.
Il y trouve des indices, des pistes, des fragments qu'il emmagasine, des brindilles qu'il tisse d'un sens nouveau. Mais là où il excelle, c'est quand il creuse. L'humus riche des habitudes enfouies le ravit, il plonge un sabot gourmand dans ces débris, se réjouit de leur odeur étrange et familière à la fois. Immanquablement, il s'enfonce dans les bois opaques et en ramène des morceaux choisis. C'est qu'il sait caller, l'orignal.
Marie-France Bazzo (extrait de la préface) -
Le regard de l'anthropologue est plus que jamais nécessaire pour redonner du sens à un monde qui s'étourdit de jour en jour. C'est ce que nous offre Serge Bouchard en nous invitant à monter dans son camion et à rouler, avec lui, plusieurs milliers de kilomètres en Boréalie et dans toute l'Amérique. Il nous conduit là où l'histoire, petite ou glorieuse, est passée... Athabasca, Bon-Désir, Pointe-aux-Trembles, Ouisconsin, Gogama, Saguena, Gespeg, Chibougamau ou Caniapiskau. Cet antirécit de voyage nous révèle des pays métissés, autochtones et français, ceux de Jean-Baptiste Laboucane, Anadabidjou, Lucille Marie Raymonde Savoie, Sarah Petit Couteau, Joseph Robidoux, Black Hawk ou Ochaga.
L'Oeuvre du Grand Lièvre Filou rassemble les chroniques que Serge Bouchard a tenues dans le magazine Québec Science entre 2009 et 2018. Observateur hors pair, il a su y partager son admiration pour les belles inventions de même que son indignation devant la bêtise humaine, la chimie pétrolière qui intoxique la planète ou l'architecture qui enlaidit les villes et les campagnes.
Lire Serge Bouchard fait du bien. Il nous permet, à travers ses réflexions et sa démarche scientifique toute personnelle, de mieux nous ancrer dans la vie. -
Les corneilles ne sont pas les épouses des corbeaux
Serge Bouchard
- Editions Boréal
- Essais littéraires
- 3 Juin 2013
- 9782764612057
Les corneilles ne sont pas les épouses des corbeaux. Les épinettes noires ne sont pas des arbres de misère. Le monde dans lequel nous vivons n'est pas nécessairement le paradis. Tout, en dehors de Montréal, n'est pas forcément le désert. Notre histoire n'est pas une épopée. Il n'y a pas de bouleaux sur la rivière Mingan. Un camion n'est pas le contraire de la poésie. Les Amérindiens ne forment pas une société archaïque et dépassée. Et le progrès moderne n'est pas si simple qu'on le croit.
Serge Bouchard n'est pas un rebelle ni un contestataire. C'est un homme libre, un esprit lucide et cultivé, un prosateur quotidien qui prend pour matière les idées, les faits, les grands phénomènes aussi bien que les « petites affaires et moindres choses » qui composent la trame de son existence et de la nôtre, tantôt occasions de bonheur insoupçonné, tantôt pièges à bêtise ou causes de souffrance, mais signes toujours de notre humanité ancienne et moderne, à la fois orgueilleuse et comique, oublieuse autant que nostalgique, liée à la nature que pourtant elle détruit, aux dieux, aux oiseaux, au temps qui passe, à la mort qui vient.
Quoique les convictions n'y manquent pas - l'on découvrira ou retrouvera ici un Serge Bouchard écologiste, ami des nations amérindiennes, critique des idéologies à la mode -, les quatre-vingts petits textes qui composent cet ouvrage (et qui ont d'abord paru sous forme de chroniques dans le journal montréalais Le Devoir) forment surtout une oeuvre d'observation et de sagesse, écrite dans une langue toute de simplicité, rythmée, imagée, aussi proche que possible de la conversation entre gens d'intelligence et de coeur. Par la culture, par la finesse du regard, par l'originalité de l'imagination, Serge Bouchard s'y révèle, encore une fois, un essayiste de premier plan. -
« Nous prenons ce bon café, le premier du matin, nous établissons ensemble le plan de la journée, de la semaine. [...] Marie mange des oeufs à la coque avec des mouillettes. Nous voudrions tous les deux que ce moment dure, nous voudrions abolir le futur. [...] Plus rien n'existe que cet instant, que cette scène où nous discutons, Marie et moi, en buvant notre tasse de café. Mais le meilleur, c'est quand elle ne dit mot, quand je garde moi-même le silence, et que nous nous entendons penser, elle dans ma tête et moi dans la sienne. »
Les quelque 70 textes qui composent ce nouveau recueil de Serge Bouchard pourraient s'appeler des « micro-essais », d'abord parce qu'ils ont été écrits pour la radio de Radio-Canada, et aussi en raison de l'exigence artistique qui les inspire, celle de la brièveté, c'est-à-dire d'une prose aussi dense, économique et précise que possible, et qui possède en même temps le pouvoir d'évocation de la poésie. Mais avant tout, ce recueil est un livre d'amour et de deuil, tout entier placé sous le signe de Marie, la compagne trop tôt disparue, dont la présence (ainsi que l'absence) colore chaque page, chaque phrase, chaque évocation. Non pas qu'il y soit toujours question d'elle, loin de là ; comme toujours chez Serge Bouchard, c'est de notre vie quotidienne, de notre monde, de notre passé, de la nature autour de nous qu'il est question, et en particulier de tout ce que nous ne voyons pas et que seul le regard affûté du poète anthropologue sait nous faire découvrir. Mais Marie est toujours là, tout près, en arrière-plan, dans la pièce d'à côté, en quelque sorte, et c'est dans son regard et son esprit à elle que tout se déploie, autant que dans ceux de son compagnon qui tient la plume. -
La Prière de l'épinette noire
Serge Bouchard
- Editions Boréal
- Papiers collés
- 8 Novembre 2022
- 9782764647424
L'épinette noire, gloire de la préhistoire, est une antenne qui nous relie à l'éternité. Elle nous insuffle une sagesse morose, une mélancolie du long cours. C'est l'arbre sur lequel je m'appuie, là où je repose mon esprit, mon dos brisé, mes jambes mortes. L'arbre sous lequel je bois ma tasse de thé, résolu, fatigué, heureux devant le petit feu qui sent si bon. Épinette noire de la Sainte-Corneille, épinette de l'écho du corbeau, bois de chauffage, épinette morte, perche de la maison conique, épinette de la boucane rassurante, bois dense et précieux qui consume le carburant des rangs solaires: tu es le Nord dans toute sa vérité épineuse.
Ce livre posthume de Serge Bouchard fait suite à L'Allume-cigarette de la Chrysler noire (2019) et à Un café avec Marie (2021). Il se compose, comme ces deux recueils, de textes brefs, rédigés et lus par Serge Bouchard à l'émission radiophonique hebdomadaire C'est fou..., coanimée avec Jean-Philippe Pleau, qui signe la préface de ce livre. On y retrouve la même sensibilité poétique et la même sagesse moqueuse qui caractérisent la prose de Serge Bouchard, autour de thèmes qui l'ont toujours inspiré : la nature, la solidarité humaine, l'amitié avec les Autochtones, les bizarreries du monde actuel, la beauté, la mélancolie. On y entend à nouveau la voix si unique d'un écrivain majeur de notre temps qui, jusqu'à la toute fin, aura tenu à partager avec son public ses réflexions sur ce qui fait le sens même de nos existences. -
Spécial portraits
Serge Bouchard, Veronique Cote, Alain Farah, Genevieve Pettersen, David Altmejd, Marie-Claire Blais, Sylvie Drapeau, Emi
- Atelier 10
- Nouveau Projet
- 28 Mars 2016
- 9782897591670
Point de rencontre entre le journalisme, les arts visuels et la création littéraire, le portrait est un espace de renouvèlement infini. Douze collaborateurs-romanciers, dramaturges, journalistes, bédéistes, peintres, anthropologues et photographes-ont exploré cette forme, l'ont revisitée, en ont redéfini les contours.
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Cinq instantanés - Autoportraits
Sylvie Drapeau, Serge Bouchard, Marc Seguin, Michel Rabagliati, Marie-Claire Blais
- Atelier 10
- Nouveau Projet
- 28 Mars 2016
- 9782897591779
Peintre, illustrateur, anthropologue, dramaturge, romancière: cinq personnalités culturelles du Québec se révèlent à nous par le biais d'un autoportrait inédit.
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Le célèbre anthropologue et écrivain Serge Bouchard fait le point sur les valeurs qui guident son existence.
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L'allume-cigarette de la chrysler noire
Serge Bouchard
- Editions Boréal
- Papiers collés
- 22 Octobre 2019
- 9782764646069
Qu'avons-nous fait du passé, de l'héritage de nos parents, des premiers peuples qui ont habité notre pays ? Que faisons-nous de la nature qui nous entoure et nous nourrit ? Quel sens avons-nous aujourd'hui de notre humanité ? Et qu'en est-il des grandes énigmes liées à l'infini du temps, à la beauté, à l'amour, à la parole humaine, à l'âge qui vient, à la mort qui nous attend ?
Ces questions, Serge Bouchard ne les aborde jamais de haut, en théoricien ou en professeur de morale, mais au plus près de lui-même et de sa vie, comme des thèmes existentiels pour l'élucidation desquels il convoque ses souvenirs d'enfance et de jeunesse, ses voyages, ses découvertes, ses lectures ou ses enquêtes d'anthropologue du concret, et toutes les leçons de tendresse, de lucidité et d'ironie que ces expériences lui ont apportées. Ainsi les pages de ce nouveau recueil forment-elles en même temps une sorte d'autobiographie en pièces détachées, où apparaît peu à peu le portrait d'un homme qui a beaucoup vécu, beaucoup réfléchi, reçu sa part de joie comme sa part de chagrin, et qui n'a jamais cessé de chercher partout les traces de cette simplicité, de cette modestie et de cette lenteur qui à ses yeux font toute la valeur de l'humain.
C'est une partie de ces réflexions que Serge Bouchard nous livre ici, à travers cette prose à la fois limpide et poétique que nous lui connaissons, une prose où s'entendent les inflexions d'une voix unique, absolument singulière, qui nous parle de près, de tout près, comme à des proches.