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Tony Cartano
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« Faire d'un père l'objet d'une fiction n'est pas un sacrilège, surtout si l'on considère qu'il fut un être d'illusion, entièrement façonné par l'utopie. » Février 1939. Franco a gagné. Les armées républicaines se replient sur la frontière française. A. fuit avec ses troupes villes et villages dévastés. Il laisse derrière lui son passé et ses faits d'armes : femme et enfant, la bataille de Teruel et la traversée de l'Ebre.Mêlant l'histoire trouble de la guerre civile espagnole, visions hallucinées du siècle et souvenirs d'enfance interdits et imaginaires, son fils tente, des années plus tard, de reconstituer la trajectoire de cet homme dont il ignore presque tout.Entre fiction et autobiographie, exploration des secrets de famille et enjeux de la création littéraire, Des gifles au vinaigre est le grand roman du père, de l'identité et de la transmission.
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Dans la magie de lieux aussi mystiques que le Sud profond de Savannah ou les montagnes du Nouveau-Mexique, quatre personnages en quête de leur destin vont se défier, s'aimer et s'affronter. Marco Lheureux, jeune français de 23 ans, rêve de rencontrer l'homme qu'il admire le plus au monde, le célèbre romancier américain Conrad Owens. Le choc entre le maître et le disciple, de malentendus en chassés-croisés sentimentaux, débouchera sur une situation dramatique. Conrad Owens, ce colosse de 53 ans tente d'exorciser les fantômes de sa jeunesse et surtout la crise qui déchire son amour pour sa femme Sylvia. Provocateur, inquiétant, Owens ne supporte pas l'image que lui renvoie le miroir tendu par Marco, son jeune rival. Sylvia Owens, femme blessée, trompée, cherche à sauver ce qui peut encore l'être. Mais l'arrivée de Marco va déclencher l'irréparable. Jane Owens, fille de Sylvia et d'Owens, a presque le même âge que Marco avec qui elle se jette dans une relation passionnée et désespérée. Mais alors, qui donc est Gallagher ?
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Le danseur mondain
Tony Cartano
- FeniXX réédition numérique (Veyrier)
- Les Singuliers
- 8 Avril 2016
- 9782402078498
Joachim, le danseur mondain, vit depuis bientôt trente ans, un exil politique qui a mis fin aux rêves, aux ambitions du passé. Joachim n'a plus qu'un spectacle à offrir : celui de sa propre mort. A-t-il été assassiné par ses ennemis d'antan, alors qu'il est rentré dans son pays d'origine en compagnie de Maria, sa jeune élève au cours de danse, mais aussi sa maîtresse et elle-même fille de réfugié ? Ou bien assiste-t-on simplement à son agonie sur un lit d'hôpital ? L'ambiguité subsistera jusqu'à la fin - surprenante -, du roman. Quoi qu'il en soit, tout s'est joué au cours d'un marathon de danse, un jour de 1935, peut être le jour où mourut Carlos Gardel... Dominés par la présence mystérieuse d'un étrange docteur Otero, instrument du destin, les souvenirs familiaux et politiques, les images de la guerre civile, la rencontre d'Eva, la trouble chanteuse artistocrate, le drame d'un homme tiraillé entre sa classe d'origine et ses aspirations, sont revécus dans un flot de rumbas, tangos et sambas. Danser n'est pas seulement un métier, une aliénation, c'est aussi une libération, à l'image d'une écriture elle-même flamboyante, traversée des accents de la danse et de la mort, comme si le lyrisme éclaté pouvait constituer une sorte de catharsis.
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La sourde oreille
Tony Cartano
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- L'Instant romanesque
- 12 Décembre 2018
- 9782402310734
Dans la banlieue d'une capitale d'Amérique latine, se joue la dernière mise en scène de Manuel de la Peña. En vingt-quatre heures, du petit matin d'hiver austral à l'aube suivante, ce vieillard de soixante-seize ans qui fut l'un des grands cinéastes mondiaux avant de se retirer, complètement sourd, dans sa vaste maison natale, vit le dernier acte de son existence, et espère y trouver une justification de son destin. Il revoit ses amours sans lendemain, visionne quelques-uns de ses vieux films, arpente les allées tourmentées de ses créations les plus spectaculaires. Butant sans cesse contre le mur de ses contradictions intellectuelles, esthétiques et politiques, enfermé plus que jamais à l'intérieur de son infirmité...
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Le conquistador
Tony Cartano
- FeniXX réédition numérique (Éditions Buchet - Chastel)
- 12 Décembre 2018
- 9782402312394
Le Conquistador, c'est l'histoire d'un homme en fuite. Chassé du monastère où, fils de paysan misérable, il est venu étudier et s'est tôt fait remarquer et blâmer pour la hardiesse de sa démarche spirituelle, dédaignant la vie mondaine, fomentant l'insurrection populaire, échappant aux geôles de l'Inquisition et à la torture, il fuit. C'est sur la caravelle qui l'emmène vers le Nouveau Monde que commence le récit de Thomas, le héros, connu par les fragments de son journal intime, alternant avec l'évocation de ses errances poético-politiques. Arrivé au Nouveau Monde, Thomas va découvrir l'opposition entre le monde mystique et aberrant de l'Espagne cléricale et celui, naturel, de l'Indien qui incarne pour les conquérants le péché originel. Cette lutte entre la Nature et l'Ordre le conduira à la Mort dans une apothéose cosmique qui peut faire songer à certaines des plus belles pages de Miguel Angel Asturias. Mais ce récit se situe dans un XVIe siècle dont l'historicité n'est que superficielle. Ces aventures, pleines de bruit et de fureur, où la violence lyrique éclate à chaque page, se déroulent lors d'une conquête espagnole de pacotille. En fait, Thomas - héritier spirituel des grands utopistes More et Campanella - s'il est un moine lettré, poète, et théoricien politique à la Machiavel, est avant tout un révolté moderne, un homme qui pense et écrit en termes de notre temps. Cette « fiction » n'est pas un simple roman historique. Elle conduit le lecteur au-delà de l'épopée, si exaltante soit-elle. Un thème domine l'ensemble : l'Utopie.. Non seulement la quête de la Cité Idéale, mais la reconquête du Roman, la recherche forcenée, à travers un récit disloqué en apparence, d'une écriture, d'un langage qui ne se mente plus à lui-même, l'exigence d'une parole authentique, où comme chez Malcolm Lowry, la littérature engage la vie entière de l'auteur.
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Malcolm Lowry
Tony Cartano
- FeniXX réédition numérique (Henri Veyrier)
- Les Singuliers
- 17 Septembre 2021
- 9782307226581
Paraphrasant Lowry, Cartano affirme - d'entrée de jeu - que cette approche sera comme « une musique hot, un poème, une chanson, une tragédie, une comédie, une farce, et ainsi de suite ». De fait, l'absence apparente de méthode, le long cheminement en compagnie du texte lowrien, la récurrence, la mise à nu, l'indiscrétion même, une sorte de mimétisme tout à fait assumé, conduisent le lecteur au coeur même de l'oeuvre. Il s'agit bien là d'une « machine », d'une « initiation ». Ainsi, à travers Lowry, un écrivain s'interroge sur la création littéraire, en s'impliquant - à corps perdu - dans le texte lowrien, et en le vivant au présent. « Une vie d'homme... est une fiction qu'il invente à mesure qu'il progresse », disait l'auteur d'Au-dessous du volcan. Ce volcan, qui rongea la vie de Lowry jusqu'à la destruction finale. C'est ce que Cartano nous fait intensément sentir, mettant en lumière - s'il en était encore besoin - l'extraordinaire modernité de Lowry, sa dimension aussi, en un mot son universalité.
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Un dernier soir avant la fin du monde
Tony Cartano
- Grasset
- Littérature Française
- 4 Février 1998
- 9782246531098
Diplomate-écrivain expatrié depuis de longues années, Marc-André Jonas décide de rentrer en France. Une attaque cérébrale vient de clouer sa mère sur un fauteuil roulant. Il doit la revoir. Pourtant, mère et fils ont toujours entretenu des relations difficiles. Marc-André n'a jamais pardonné à Thérèse Jonas de l'avoir abandonné dans les années 60, pour de mystérieuses raisons... Au cours d'une terrible rencontre, la malade handicapée exige de son fils qu'il abrège sa souffrance. Il en est incapable. Pour accomplir un tel acte, il faudrait qu'il ait fait un sort à ses fantasmes d'écrivain et aux échecs successifs de sa vie sentimentale. Il faudrait surtout qu'il puisse affronter l'énigme du passé de sa mère. Thérèse confie à son fils deux textes. Le premier est une confession. Elle y raconte sa jeunesse, les circonstances extraordinaires au cours desquelles, en 1939, durant les dernières semaines de la guerre d'Espagne, elle aima un anarchiste espagnol, passion dévastatrice dont elle conservera le souvenir, au-delà de son mariage avec le futur père de Marc-André. Le second texte est le journal des années 50 de ce dernier... Chroniqueur gastronomique, grand séducteur, Serge Jonas se livrait à tous les excès. Marc-André subit le poids de ces deux révélations au moment où lui-même remet son destin en jeu. Son enquête le conduit à Vienne, dans le Lot et à Barcelone. Saura-t-il retrouver le chemin qui le mènera jusqu'à Victoria, la femme qu'il a rencontrée ?
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Comment évoquer brièvement une oeuvre d'une telle richesse et d'une telle densité qui couvre, à travers le récit croisé de la vie de deux hommes, l'histoire et les mythologies de notre siècle ?
Roman d'apprentissage et d'aventures, Bocanegra conte la vie tumultueuse et passionnée de Michel Mateos, né en 1940 à Oaxaca (Mexique) et mort le 14 décembre 1981 à Poznan (Pologne).
Roman d'intrigue et d'initiation, Bocanegra tente de résoudre le mystère lié à l'identité de W.H. Raven, le célèbre écrivain assassiné en 1944 à Los Angeles, et qui n'était autre que le père de Michel Mateos
Roman psychologique et sentimental, Bocanegra brosse le portrait de femmes inoubliables : dona Marina Chama, la mère de Michel Mateos ; la senora Powell, sa belle-mère ; Virginia, sa jeune maîtresse ; Béatrice, sa femme ; Lidia, la guérillera ; Chinita, la prostituée...
Roman historique et métaphysique, Bocanegra fait revivre l'Allemagne du début du siècle, le Mexique révolutionnaire des années 20 et 30, le Hollywood des années 40, le Londres et le Paris des années 60 et 70, les guérillas du Guatemala, la Pologne de Walesa et de Jaruzelski...
Symphonie romanesque, Bocanegra invite, enfin, à s'interroger sur le sens et la portée de l'écriture telle qu'elle s'exerce aujourd'hui. -
Schmutz, en yiddish, désigne la saleté. Et si notre XXe siècle, le monde tout entier se résumaient à ce seul mot : schmutz... ? Zack Wolfe est, pour sa part, tout près de le penser. La vie de cet Américain septuagénaire, riche romancier retiré sur la Côte d'Azur depuis les années trente, excuse bien des extravagances. Après les égarements de la jeunesse, le détour par l'anarchisme et l'ascèse d'un long séjour en prison, n'a-t-il pas connu la déchirure de l'exil, l'échec d'une grande passion amoureuse, les paroxysmes de la guerre et de l'Holocauste ?
Face à lui, il y a Judith, une jeune femme de vingt-six ans, moderne et réaliste antidote à tous ces poisons distillés par le vieillard. Leur rencontre prend, au fil des pages, la forme d'un combat aux accents bibliques où s'opposent deux conceptions du monde.
Schmutz apporte une note originale, un souffle nouveau dans le roman français d'aujourd'hui. Plus encore que dans ses livres précédents (Blackbird, Bocanegra), Tony Cartano y révèle son talent singulier pour ce que les Anglo-Saxons appellent le "thriller métaphysique".