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Vincent Duclert
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Arménie. Un génocide et la justice
Vincent Duclert, Thomas Hochmann, Raymond H. Kevorkian
- Les Belles Lettres éditions
- 5 Mars 2025
- 9782251920993
Face au négationnisme qui détruit jusqu'à l'idée même de vérité historique et justice possible, trois chercheurs démontrent le savoir fondamental du génocide des Arméniens. Après les études de 2023 de Raymond H. Kévorkian (Parachever un génocide) et de Vincent Duclert (Un génocide sans fin), puis en 2024 celle de Thomas Hochmann (pour la Revue des droits et libertés fondamentaux), voici leur livre commun qui marque une étape dans la connaissance des génocides. Abandonner le génocide des Arméniens à ceux qui font commerce de sa négation ou à ceux qui veulent l'achever aboutit à se séparer des fondements de la justice et de l'histoire des génocides. À mettre l'humanité en grand péril et un peuple en danger de mort. En tant qu'historiens, en tant que juristes, ils ne peuvent accepter cette fatalité. Ils agissent aujourd'hui par un ouvrage qui rend accessible aux sociétés et aux États les dernières découvertes dans la connaissance du génocide des Arméniens. Les auteurs sont d'autant plus déterminés que ces avancées du droit si essentielles sont aujourd'hui menacées par la remise en cause concertée de l'ordre international ayant précisément permis la naissance du droit des génocides et la lutte contre le négationnisme. Face à de tels bouleversements, une nouvelle fois la connaissance de l'histoire arménienne éclairera les combats de vérité présents et à venir.
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Rocard, une biographie internationale
Vincent Duclert
- Passés Composés
- Hors collection Passés composés
- 5 Mars 2025
- 9791040411321
Michel Rocard a rappelé jusqu'à ses dernières années ce que fut le "miracle calédonien", conclu par les accords de Matignon, expliquant sa méthode et son grand attachement au succès de 1988 : il résumait pour lui une vie de convictions et d'actions mais aussi les difficultés d'oeuvrer pour la paix au milieu des engrenages de guerre civile et de brutalisation des sociétés. Cette réussite découlait d'engagements passés, notamment celui contre la guerre d'Algérie en 1958, et inspirera d'autres démarches, dont celle portant, toute sa vie durant, sur le conflit israélo-palestinien. S'ajoute une quatrième et non moins décisive expérience de paix, après le désastre du soutien de François Mitterrand au régime prégénocidaire du Rwanda à partir de 1990, culminant dans le génocide des Tutsi de 1994. Ces quatre grands dossiers constituent une expérience unique d'action internationale fondée sur une diplomatie de combat, sur des choix de vérité et sur une éthique de gouvernement. C'est ce que révèle et démontre l'historien Vincent Duclert dans cette biographie d'un Michel Rocard inédit, nourrie d'archives retrouvées, éclairant d'une lumière neuve l'histoire d'un démocrate de la République et d'une figure de la gauche française et européenne.
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La République imaginée (1870-1914)
Vincent Duclert
- Gallimard
- Folio histoire
- 2 Septembre 2021
- 9782072799518
La France de 1870 à 1914 entame un temps de la politique qui se confond largement avec la promesse républicaine. Après une décennie marquée par la guerre étrangère et intérieure, la domination des monarchistes et des combats pour la liberté, une dynamique démocratique s'instaure dans la jeune IIIe République. Elle ne se limite pas à la vie des institutions, à la pratique gouvernementale ou à l'exercice du suffrage. Des questions nouvelles sont posées aux Français, qui s'en emparent et imaginent leur République. Les oppositions nationalistes et même antisémites restent toujours vives et menacent à plusieurs reprises, comme durant la crise boulangiste et l'affaire Dreyfus, ce processus fondamental de démocratisation qui irrigue une société tout entière. Bornée à l'origine par la guerre de 1870 et la Commune et à la fin par le conflit européen de 1914, la France de 1870 à 1914 est parvenue à s'extraire de ces engrenages, inaugurant une "Belle Époque" qu'avait préparée une riche "fin de siècle". L'ouverture au monde - que ne résumait pas une colonisation impériale et destructrice -, l'expérience politique et sociale, les engagements démocratiques, les audaces artistiques, la découverte des espaces et des temps fondent une histoire à écrire et décrire ici. Elle est constitutive du présent et de l'avenir.
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Le 22 décembre 1894, un procès d'État condamne pour crime de " haute trahison " (en faveur de l'Allemagne) un officier français innocent de toute charge. Son origine juive, son excellence militaire en font une cible pour tous les ennemis des sociétés nouvelles. S'ouvre une crise majeure de la démocratie républicaine, avec l'impunité des accusateurs, la domination de l'état-major, la violence des nationalistes, la répression des droits humains. Mais la défense d'Alfred Dreyfus, les droits de l'homme et du citoyen, la lutte contre l'antisémitisme et le nationalisme entraînent un sursaut de la République. L'Affaire inaugure un âge démocratique porté par l'engagement des intellectuels, les expériences dreyfusistes, de nouvelles libertés comme celles d'association et de conscience (au fondement de la laïcité), la solidarité pour les opprimés de par le monde.
Ces mutations si décisives pour la Belle Époque demeurent d'actualité, face à la raison d'État, au mépris de la justice et à l'abandon des devoirs de solidarité et d'humanité. Leur modernité est celle de l'universalisme démocratique et des résistances civiques à l'arbitraire, au racisme et à l'antisémitisme. -
La France face au génocide des Tutsi : Le grand scandale de la Ve République
Vincent Duclert
- Tallandier
- 18 Janvier 2024
- 9791021050686
Entre le 7 avril et le 4 juillet 1994, en moins de cent jours, plus d'un million de Tutsi, ainsi que des opposants politiques, sont exterminés à l'instigation du régime extrémiste hutu. La France est alors un soutien majeur du gouvernement rwandais. Malgré les alertes sur l'ampleur des persécutions et massacres de Tutsi, les autorités françaises interviennent tardivement, avec l'opération militaro-humanitaire Turquoise. Le rôle de la présidence de François Mitterrand est pointé du doigt mais sa reconnaissance se heurte à un déni indépassable durant près de trente ans. En 2021, les « responsabilités lourdes et accablantes » de la France dans le génocide des Tutsi sont établies par une commission de chercheurs présidée par Vincent Duclert.
Dans cet ouvrage, Vincent Duclert amplifie le constat et affirme qu'il s'agit du plus grand scandale de la Ve République. Il reprend la longue histoire des relations franco-rwandaises, revisite l'intégralité des archives et les complète de documents et témoignages inédits. Il démontre la profondeur des liens entre le sommet de l'État et le régime d'Habyarimana. Il décrit des systèmes de commandement militaire et politique parallèles, leurs dérives, les tensions avec les hommes de terrain. Il souligne enfin que tous les éléments étaient à la disposition de la présidence française pour que le génocide soit anticipé, compris et arrêté. Pourtant, l'impensable s'est déroulé sous nos yeux incrédules. -
Arménie, un génocide sans fin et le monde qui s'éteint
Vincent Duclert
- Les Belles Lettres éditions
- 6 Octobre 2023
- 9782251919300
Qui se souviendra des Arméniens ? Aux confins du Caucase, 120 000 Arméniens sont affamés dans leur enclave indépendante du Haut-Karabagh qu'aucun pays ne reconnaît sinon la République d'Arménie, abandonnée de presque toute la communauté internationale et elle-même menacée. Le génocide des Arméniens est sur le point de connaître sa dernière phase et les génocidaires de gagner leur guerre d'extermination - une guerre de plus de cent ans - anéantissant tout ce que le monde a pu préserver de lois d'humanité et de conscience publique. Est-ce ce monde des génocides sans fin que nous voulons ?
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Comprendre le génocide des Arméniens : de 1915 à nos jours
Hamit Bozarslan, Vincent Duclert, Raymond Kévorkian
- Tallandier
- 13 Janvier 2022
- 9791021053052
1915. Les Arméniens, parfaitement intégrés à l'Empire ottoman, sont exterminés par les radicaux du gouvernement unioniste turc. Bilan : 1,5 million de victimes arméniennes, sujets ottomans, persans et russes. Au printemps 1915, la population arménienne ottomane est victime d'un génocide - arrestations massives, déportations et massacres - planifié et exécuté par le parti au pouvoir à Istanbul, le Comité Union et Progrès. Longtemps contesté, le génocide des Arméniens ne fait plus aucun doute mais Ankara continue d'exercer des pressions pour empêcher sa reconnaissance officielle. Cent ans après, trois historiens ont uni leur force pour concevoir la première synthèse sur l'extermination d'un peuple qui fait entrer l'humanité dans l'âge des génocides.
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Premiers combats : la démocratie républicaine et la haine des juifs
Vincent Duclert
- Gallimard
- Tracts/Gallimard
- 2 Décembre 2021
- 9782072976421
«Les victoires démocratiques restent toujours imparfaites et provisoires, et c'est leur force que de rappeler combien l'histoire est incertaine, l'humanité fragile.»
Vincent Duclert
Face à tant d'impuissance pour agir et penser aujourd'hui face à l'antisémitisme, il n'est pas vain de rappeler à la France, à l'Europe, le meilleur de ce qu'elles ont été dans le passé, afin de demeurer capables encore d'édifier des sociétés démocratiques. Ces récits de combats héroïques réinsufflent à la raison démocratique un supplément d'âme. Il ne suffit pas d'invoquer la démocratie pour la défendre. On doit "croire" en elle et trouver, dans cette croyance de raison, le courage de se battre pour elle.
En 1910, Charles Péguy écrit dans Notre jeunesse que l'affaire Dreyfus «ne finira jamais». Plus elle est finie, explique-t-il, «plus elle prouve». -
Jaurès
Jean-David Morvan, Frédérique Voulyzé, Rey Macutay, Vincent Duclert
- Glénat BD
- Ils ont fait l'Histoire
- 25 Juin 2014
- 9782331009709
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?Orateur hors-pair, grand humaniste et fondateur du journal L'Humanité, Jean Jaurès est une figure de proue du socialisme français dont le nom incarne pour beaucoup l'opposition à la guerre qui s'annonce en 1914. Alors que le monde est sous tension après l'assassinat de l'archiduc Ferdinand, Jaurès met tout son poids politique dans ce combat pour la paix et finit assassiné à l'aube de cette grande guerre qu'il redoutait. Cet engagement ultime est le point d'orgue d'une carrière politique au service des exclus et des persécutés commencée dans les années 1880 par un soutien enflammés aux mineurs grévistes de Carmaux.Vincent Duclert apporte son regard expert à Jean-David Morvan et Rey Macutay pour nous offrir le portrait détaillé et passionnant de cette figure universelle du socialisme et du pacifisme, dont s'inspirent encore nos dirigeants actuels.
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Au coeur de la mémoire nationale et des trajectoires individuelles, les archives en France ne sont pas seulement un symbole. Le terme désigne en effet les millions de documents produits ou reçus par les administrations, les entreprises, les associations, les individus, mais aussi les services publics et privés qui les collectent, les conservent et les communiquent, ainsi que les dépôts et les salles de lecture.
Les archives sont à la source de l'histoire et sont mobilisées par les sciences sociales, autant qu'elles restituent les activités des administrations, des associations, des entreprises... L'exigence actuelle de transparence publique, la recrudescence des conflits mémoriels placent aujourd'hui archivistes, généalogistes, historiens et citoyens devant des enjeux considérables, proprement politiques et de portée internationale.
Cet ouvrage se propose de guider le lecteur à travers cet univers mal connu en présentant les transformations de la législation, les mutations institutionnelles des services de conservation et de communication, les défis nouveaux des usages des archives et de l'entrée dans l'ère du document numérique. -
Lettres aux étrangers ; d'Homère à Gaël Faye
Vincent Duclert
- Le Livre de Poche
- Littérature
- 24 Mai 2017
- 9782253193616
L'étranger est notre voisin, notre enseignant ou notre collègue de travail. Nous avons des amis qui parlent une autre langue, des amours qui viennent d'ailleurs, des rencontres avec l'Autre qui ont marqué nos vies. Mais dans les périodes les plus sombres de l'Histoire, l'étranger cristallise les haines et les peurs. Exilés, indigènes, Juifs, réfugiés, rares sont les peuples qui n'ont pas été qualifiés d'« étrangers ». Quel statut, quel accueil, la France leur a-t-elle accordé ? Comment sont-ils perçus depuis les premiers mythes jusqu'à nos jours ?
D'Homère à Jacques Prévert, d'Aristote à Hannah Arendt, d'Émile Zola à Albert Camus, les textes (poèmes, discours politiques, extraits de romans, textes de lois...) de cette anthologie inédite, réunis et présentés par l'historien Vincent Duclert, retracent l'histoire de cette notion pour mieux en comprendre les enjeux au xxie siècle. -
Jean Jaurès
Vincent Duclert, Gilles Candar
- Fayard
- Biographies Historiques
- 5 Février 2014
- 9782213683775
Figure majeure de l'histoire française et européenne, personnage central de la République et du socialisme, premier mort de la Grande Guerre par son assassinat le 31 juillet 1914, héros du Panthéon depuis 1924, Jean Jaurès (1859-1914) ne bénéficie pourtant pas d'une biographie à la hauteur de sa place dans l'histoire contemporaine. C'est chose faite aujourd'hui avec l'ouvrage des historiens Gilles Candar et Vincent Duclert, qui orchestre les sources les plus vastes tout en restituant les acquis les plus récents de la recherche.
Se dessine un portrait passionnant de ce brillant normalien, philosophe, professeur, plus jeune député de France, grand orateur et journaliste pénétrant, patriote internationaliste, fondateur du socialisme démocratique, aux avant-postes de la République. Son attention constante à la question sociale l'amène à s'engager dans de très nombreuses luttes ouvrières, paysannes, syndicales, intellectuelles. Ses écrits innombrables témoignent de ce choix de la justice et de la cause de l'humanité.
Ce livre défend une interprétation de l'homme et de son action dans l'étude du combat politique, intellectuel et moral qui entraîna Jaurès tout au long de son existence, et même par-delà sa mort puisque sa mémoire continue d'agir puissamment sur les représentations contemporaines. Jaurès est un symbole pour les sociétés, un emblème à gauche, parfois disputé à droite, une icône aussi pour des générations de militants, un objet d'étude enfin, sans cesse renouvelé.Professeur de chaire supérieure au lycée Montesquieu (Le Mans), président de la Société d'études jaurésiennes, Gilles Candar anime chez Fayard la parution des OEuvres de Jean Jaurès. Chercheur et enseignant à l'École des hautes études en sciences sociales, inspecteur général de l'Éducation nationale, Vincent Duclert a publié une biographie remarqué d'Alfred Dreyfus (Fayard, 2006). -
Lettres à la France
Vincent Duclert, Collectif
- Le Livre de Poche
- Littérature
- 6 Janvier 2016
- 9782253110330
Ce recueil inédit mêle lettres de civils, textes d'écrivains ou d'historiens, discours d'hommes politiques et chansons contemporaines, de Zola à Polnareff en passant par Hugo, Josephine Baker, Simone Veil, etc. Autant de femmes et d'hommes qui ont fait vivre à travers leurs mots les idéaux de liberté, d'égalité, de fraternité, dont le rayonnement devient la cible des fanatiques.
Au fil de ces textes, le livre rejoue les grands moments de la France, ses combats pour la liberté, ses heures sombres de guerre et d'obscurantisme, ses défis relevés depuis toujours.
Hommage à la France, mais aussi réflexion sur l'appartenance à la nation et clé de lecture du monde contemporain, cet ouvrage est autant destiné aux lecteurs de tous âges qu'aux enseignants à la recherche de textes fondamentaux sur lesquels appuyer leur dialogue avec les nouvelles générations. -
Le 22 décembre 1894, un procès d’État condamne un capitaine juif, alsacien, innocent de toute charge, pour crime de « haute trahison » (en faveur de l’Allemagne). S’ouvre, deux ans plus tard, une crise majeure de la République. Mais l’engagement pour Dreyfus, la défense des droits de l’homme et du citoyen, la lutte contre l’antisémitisme et le nationalisme entraînent un sursaut civique de la société. Le 12 juillet 1906, un arrêt solennel de la Cour de cassation réhabilite l’officier. L’Affaire inaugure un âge démocratique porté par l’engagement des intellectuels, la reconnaissance de nouvelles libertés, la solidarité pour les opprimés de par le monde.
Vincent Duclert, historien de la France contemporaine, professeur à Sciences Po, signe une synthèse sur l’affaire Dreyfus remarquable de rigueur et de clarté.
Un texte indispensable pour comprendre ces mutations si décisives pour la Belle Époque, et qui, 120 ans plus tard, demeurent d’actualité face à la raison d’État, au viol de la justice et à l’abandon des persécutés.
Durée : 06H16
© Éditions La Découverte, 1994, 2006, 2012, 2018 © et (P) Audiolib, 2019 -
Le génocide des Arméniens
Annette Becker, Vincent Duclert
- Armand Colin
- Hors Collection
- 25 Mars 2015
- 9782200603045
Le génocide des Arméniens. Un siècle de recherche (1915-2015) est publié à l'occasion de la tenue à Paris, du 25 au 28 mars 2015, du colloque international « Le génocide des Arméniens de l'Empire ottoman dans la Grande Guerre. 1915-2015 : cent ans de recherche ». Il réunit les contributions scientifiques présentées à la Sorbonne, au Mémorial de la Shoah, à l'École des hautes études en sciences sociales et à la Bibliothèque nationale de France. Ce colloque introduit par le président de la République est organisé par le Conseil scientifique international pour l'étude du génocide des Arméniens (CSI), avec le soutien de la Mission du centenaire 2015 et de nombreuses institutions savantes.
Un siècle après le déclenchement à Constantinople, le 24 avril 1915, de l'extermination des Arméniens ottomans par l'État unioniste, la recherche internationale démontre par cette publication l'étendue de la connaissance scientifique sur le premier génocide contemporain. Cet ouvrage s'inscrit dans le mouvement des études sur les génocides, en plein développement en France comme dans le monde. Le centenaire de 1915 marque un tournant dans la résonnance publique des savoirs scientifiques les plus élevés et l'affirmation d'une conscience internationale de prévention des génocides.
Annette Becker est professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris-Ouest Nanterre-La Défense, membre du comité scientifique du Mémorial de la Shoah et membre de l'Institut universitaire de France.Hamit Bozarslan est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).Vincent Duclert est historien, enseignant-chercheur au Centre d'études sociologiques et politiques Raymond Aron (EHESS).Raymond Kévorkian est directeur émérite de recherche à l'Institut français de géopolitique, Université de Paris VIII.Gaïdz Minassian est docteur en sciences politiques, enseignant à Sciences Po Paris et chercheur associé à la Fondation pour la Recherche Stratégique.Claire Mouradian est directrice de recherche au CNRS.Mikaël Nichanian est conservateur à la bibliothèque nationale.Yves Ternon est historien et membre du conseil scientifique du Mémorial de la Shoah, président du Conseil scientifique international pour l'étude du génocide des Arméniens.Satenig Toufanian est secrétaire scientifique du Conseil scientifique international pour l'étude du génocide des Arméniens. -
« Êtes-vous un intellectuel de gauche ?
- Je ne suis pas sûr d'être un intellectuel... Quant au reste, je suis pour la gauche, malgré moi et malgré elle. »
(Entretien du 14 décembre 1959, Albert Camus avec François Meyer, université d'Aix en Provence.)
Albert Camus est mort dans un accident de voiture le 4 janvier 1960. Il y a tout juste 60 ans. Il a été de son vivant méprisé, haï même, pour avoir combattu tous les totalitarismes, pour avoir défendu une position réconciliatrice face à la guerre d'Algérie, pour avoir écrit L'Homme révolté. Il s'est tenu dans une position morale face à l'histoire tout en demeurant un homme de théâtre et un romancier exigeant.
Aujourd'hui il est reconnu, célébré souvent, toujours discuté pour sa solidarité en faveur de ses soeurs et frères algériens et sa critique permanente d'une gauche complaisante avec la violence d'État. Personnalité complexe et entière, Camus n'a pas transigé sur l'essentiel, le choix de la liberté et le devoir de vérité, lui imposant alors l'épreuve de la solitude et l'incompréhension de ses contemporains, ne comptant plus que sur le soutien de ses amis et celui des femmes qu'il aimait.
Pour mieux comprendre Camus, Vincent Duclert ouvre des archives familiales, notamment le récit de la toute dernière intervention publique de Camus (citée ici) qu'a menée son propre grand-oncle, François Meyer. Vincent Duclert revisite enfin les pays dont Camus a su donner une âme autant qu'un destin, celui de la liberté, de la vérité et du courage. Fondé sur la relecture de ses écrits notamment politiques, ce livre se veut hommage réfléchi à une pensée française autant qu'internationale, qui demeure de notre temps. -
Depuis cent ans, son image a alterné entre le socialiste, le pacifiste, le républicain, le parlementaire, l'intellectuel, l'Occitan... Sa renommée se fonde sur des actes puissants, depuis la défense des ouvriers de Carmaux en grève dans les années 1880 jusqu'à sa lutte pacifiste, sans oublier la fondation de l'Humanité et son pouvoir à l'Assemblée.
Assassiné le 31 juillet 1914 à la veille d'une Première Guerre mondiale qu'il combattait avec ses dernières forces, Jean Jaurès a marqué ses contemporains d'une empreinte sans équivalent. Ni monarque ni chef d'État, ni héros militaire ni prophète religieux, il a incarné de son vivant le tribun obstiné des luttes sociales, des engagements politiques et des fidélités intellectuelles. C'est dans sa vérité historique que Vincent Duclert restitue l'homme, alors que Jaurès posthume continue d'éveiller les sociétés à leur devoir de solidarité, de vérité et de justice.
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Serviteurs de l'Etat ; une histoire politique de l'administration française, 1875-1945
Marc-olivier Baruch, Vincent Duclert
- La découverte
- L'espace de l'histoire
- 1 Juillet 2010
- 9782707155504
La France s'est construite autour de son État, et la période contemporaine ne fait pas exception. Tout au long de la Troisième République, et bien sûr sous Vichy, l'appareil d'État se renforce. L'administration joue ainsi un rôle décisif dans la mise en place des principales institutions sociales et politiques de la France républicaine. Mais cette administration est-elle pour autant " républicaine " ?
La France s'est construite autour de son État, et la période contemporaine ne fait pas exception. Tout au long de la Troisième République, et bien sûr sous Vichy, l'appareil d'État se renforce. L'administration joue ainsi un rôle décisif dans la mise en place des principales institutions sociales et politiques de la France républicaine. Mais cette administration est-elle pour autant " républicaine " ? Autrement dit, qui les fonctionnaires entendent-ils servir en priorité : la Nation, la République, l'État ? La réponse n'est évidemment pas la même pour les conseillers d'État et pour les inspecteurs de la Sûreté, pour les officiers et pour les instituteurs, pour les magistrats et pour les ingénieurs des Ponts et Chaussées. Elle n'est pas non plus la même pour la République laïque du début du XXe siècle et pour l'État en crise du milieu des années trente. À partir d'une quarantaine de contributions de chercheurs (historiens, juristes, politistes), cet ouvrage aborde un volet indispensable à la connaissance des serviteurs de l'État au cours d'une période fondamentale de l'histoire de la France contemporaine. Par-delà les deux crises majeures que sont l'affaire Dreyfus et l'Occupation, on y trouvera à la fois une analyse de la machinerie de l'État et une étude des représentations que se font les fonctionnaires de leur place dans l'État, la société, la nation. Compétence, autonomie, obéissance, impossible réforme : le lecteur d'aujourd'hui retrouvera dans cet ouvrage bien des débats toujours d'actualité au sein de l'appareil d'État en France. Celui-ci est en effet l'héritier d'une longue histoire, relevant pleinement à ce titre d'une approche politique - tant la question des pratiques d'État en République est indissociable des enjeux même de la démocratie. -
En 1915, un événement - l'extermination des Arméniens ottomans - fait basculer le monde dans l'ère des tyrannies et des crimes de masse. Le traité de Lausanne signé avec la Turquie, huit ans plus tard, scelle la disparition de l'Arménie plurimillénaire, à l'exception de la Petite République des régions russes, soumise à la terreur stalinienne. Parmi les Alliés, la France porte une lourde responsabilité dans le premier génocide du XXe siècle et l'abandon des survivants.
Critiques d'une telle politique impériale, des savants, des écrivains, des intellectuels, des parlementaires et diplomates français, des hommes de foi, rejoints par leurs homologues belges et suisses, choisissent de défendre un devoir d'humanité. Dès la fin du XIXe siècle, ils s'engagent contre l'injustice des grands massacres qui se répètent dans l'Empire ottoman. À la suite de Séverine, Jaurès ou Anatole France, une majorité de dreyfusards se mobilisent. La solidarité devient une cause morale et politique majeure, débouchant sur la formation d'un large « parti arménophile ».
Dans cette étude passionnante, Vincent Duclert révèle l'histoire française de ce génocide tombé dans l'oubli. Il faudra attendre le 29 janvier 2001 pour que le Parlement, retrouvant la mémoire de ses engagements pour les Arméniens, adopte une loi de reconnaissance, tandis qu'intellectuels et historiens réinvestissent le champ de la connaissance du premier génocide.
Historien à l'École des hautes études en sciences sociales (CESPRA), Vincent Duclert est venu à l'étude du génocide des Arméniens par l'affaire Dreyfus, Jean Jaurès et la recherche sur les engagements démocratiques dont il est l'un des spécialistes.
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Alfred Dreyfus ; l'honneur d'un patriote
Vincent Duclert
- Fayard
- Biographies Historiques
- 19 Avril 2006
- 9782213647760
Des milliers de livres existent sur l'affaire à laquelle Alfred Dreyfus a donné son nom, mais nul n'a jamais écrit sa biographie. Curieuse, troublante lacune... Ne fallait-il pas montrer le rôle éminent que cette figure ignorée, déformée (quasi niée jusque chez une partie des dreyfusards), a joué dans le combat pour la vérité et la justice ? Certes Lazare, Zola, Péguy, Jaurès, Clemenceau et d'autres ont été nécessaires, mais sans le concours actif du principal intéressé (et de sa famille), y aurait-il eu seulement une affaire ? Un condamné qui se fût abandonné, qui eût capitulé devant la souffrance morale et physique, qui se fût résigné à l'injustice, qui eût cru qu'il suffisait de se draper de son innocence eût forcément échoué devant l'acharnement, la duplicité, la perversité d'adversaires déterminés à perdre un juif, un intellectuel, un officier qui s'était voulu le parangon des cadres dont une armée rénovée aurait besoin en cette aube du XXe siècle.
C'est Dreyfus et nul autre qui a rendu possible le combat pour la justice, il s'en est fait un devoir et un honneur. Le devoir de l'histoire consiste à le sortir de l'oubli et du mensonge pour révéler l'homme, ses actes et son patriotisme. C'est aussi un devoir de justice. -
Quel musée d'histoire pour la France ?
Vincent Duclert
- Armand Colin
- Hors Collection
- 6 Avril 2011
- 9782200273019
Telle qu'elle se dessine et malgré l'ardeur mise à séduire et à gagner les esprits à ce grand besoin identitaire qu'il serait si urgent de satisfaire par ce moyen si « pédagogique », la création prochaine d'une « Maison de l'Histoire de France » laisse craindre le pire pour l'histoire, et rien de bon pour la France et les Français...
Sous les oripeaux médiatiques et la facilité des fausses évidences se profile une machine à instrumentaliser le «désir d'histoire» des Français et à soumettre les historiens à une vision romantique, voire romancée et en tout cas non scientifique du parcours national.
Le projet, qui a surgi tout armé d'une belle opération d'évitement du travail d'enquête qui est le préalable nécessaire à tout engagement dans ces domaines infiniment sensibles, recèle en corollaire des risques certains pour le devenir des musées, de la muséographie et des Archives nationales.
Un groupe représentatif de professeurs, de chercheurs et de professionnels du monde de la culture s'est réuni pour procéder à l'évaluation critique du projet présidentiel, en pointer les dangers et faire une contreproposition.
Un Musée de l'histoire de France a certainement sa place aux Archives nationales. Mais un autre. -
Savoir et Engagement : Écrits Normaliens sur l'Affaire Dreyfus
Vincent Duclert
- Éditions Rue d'ULM via OpenEdition
- 8 Février 2013
- 9782821829770
Le capitaine Alfred Dreyfus fut réhabilité le 12 juillet 1906 par un arrêt de la Cour de cassation. Cet acte solennel et officiel détruisait l'accusation de « haute trahison », attestée par deux conseils de guerre, du brillant officier juif, intellectuel et moderniste, dont il proclamait la pleine et entière innocence. Tout au long d'un combat de plus de douze ans, combat finalement victorieux contre le nationalisme, l'antisémitisme et la raison d'État, où le régime républicain et la société française durent admettre la primauté des valeurs de justice et de vérité, l'École normale supérieure joua un rôle décisif qui marqua profondément l'institution, ses élèves, ses enseignants et, au-delà, l'ensemble du monde intellectuel et scientifique. Parmi ces normaliens, dreyfusards de la première heure - Lucien Lévy-Bruhl, Salomon Reinach, Alexandre Bertrand, Paul Appell -, il faut rappeler avec force le rôle de Lucien Herr, socialiste, germaniste et philosophe, directeur de la Bibliothèque des lettres de la rue d'Ulm. Sa conviction précoce puis son engagement total furent déterminants, à la fois pour lancer le mouvement dreyfusard à partir de janvier 1898 et pour mobiliser toute la communauté normalienne. Cette mobilisation inaugura des pratiques collectives ou individuelles, analytiques ou critiques, brèves ou déployées, bref un ensemble de postures et de procédures qui constituèrent ce qui fut appelé le mouvement des « intellectuels » au cours de l'affaire Dreyfus. Peu nombreux, les antidreyfusards de l'École furent emmenés par des conservateurs catholiques, tels les académiciens Jules Lemaître ou Ferdinand Brunetière. Naquirent alors des débats passionnants et victorieux sur la légitimité du rôle du chercheur dans la cité et le devoir de connaissance dans l'engagement. Réunie par Vincent Duclert, professeur agrégé à l'École des Hautes Études en sciences sociales et biographe d'Alfred Dreyfus (Fayard, 2006), la présente anthologie raisonnée des écrits normaliens sur l'Affaire restitue l'essentiel de ces témoignages et de ces débats.
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L'affaire Dreyfus ; les événements fondateurs
Vincent Duclert, Perrine Simon-Nahum
- Armand Colin
- Histoire
- 26 Août 2009
- 9782200246693
Cet ouvrage expose l'histoire d'un événement fondateur de la modernité contemporaine à l'échelle française comme internationale, l'affaire Dreyfus. Pour justifier de cette dimension fondatrice, les auteurs des différents chapitres, spécialistes du sujet et de ces problématiques, ont étudié l'Affaire sous tous ses plans, du point de vue de son histoire entre 1894 et 1906 comme de sa postérité sur le long XXe siècle et ses trois anniversaires de 1994, 1998 et 2006 ; du point de vue de ses conséquences politiques majeures comme de ses implications intellectuelles, culturelles et sociales décisives pour la France et le monde.
Le récit des historiens repose ici sur une volonté permanente et dynamique de penser en même temps la factualité de l'événement et son ombre portée sur le monde contemporain.
Au-delà de l'affaire Dreyfus, c'est bien la catégorie même de « l'événement fondateur » qui est approchée ici dans un ouvrage qui se veut inaugural d'une série dédiée à cet objet historique au sein de la collection «U». -
La tristesse des abandons ; souvenirs d'une femme pasteur en Algérie, 1958-1962
Gabrielle Cadier, Vincent Duclert
- Armand Colin
- Hors Collection
- 24 Octobre 2012
- 9782200284350
Jeune militante de la CIMADE durant la Seconde Guerre mondiale pour l'aide aux persécutés, première femme consacrée pasteur de l'Église réformée de France, Élisabeth Schmidt (1908-1986) rejoint le 2 octobre 1958 la paroisse de Blida-Médéa, aux confins de la riche plaine de la Mitidja et des plateaux du Tell. Son ministère va s'exercer en pleine guerre qui ne dit pas son nom. L'arrivée au pouvoir du général de Gaulle n'a pas encore modifié son cours. Elle s'intensifie même avant de basculer dans une guerre dans la guerre, la lutte sanglante opposant les partisans de l'Algérie française et les autorités de la République imposant l'indépendance algérienne. Élisabeth Schmidt fait bien plus qu'observer le drame des communautés en guerre et le quotidien de la misère, de la terreur et de la mort. Métropolitaine vivant en Algérie, elle ressent l'attachement des Européens à une terre qui a été bien souvent synonyme pour eux de nouveau monde. Elle comprend en même temps la nécessité de l'indépendance que l'intransigeance des colons rend plus inévitable que jamais. Femme d'église mais aussi intellectuelle proche des idées de Germaine Tillion ou d'Albert Camus, elle s'emploie à maintenir des relations entre des communautés en guerre. En vain. L'abandon dont elle ressent si douloureusement la tristesse n'est pas celui d'une terre que des Français croyaient la leur, mais fondamentalement celui d'une possible réconciliation entre des peuples déchirés. À l'automne 1962, Élisabeth Schmidt décide de poursuivre l'aventure. Elle devient enseignante dans un lycée de l'Algérie indépendante. Mais elle est devenue une étrangère. Elle doit abandonner ses espoirs de justice fraternelle. Ne lui restent que sa mémoire et l'écriture.
Ce témoignage d'un « temps de malheur », publié pour la première fois en 1976, fait ici l'objet d'une édition critique et d'apports documentaires inédits. Pour comprendre l'Algérie coloniale, la guerre d'Algérie, les premiers temps de l'Indépendance, le rôle du protestantisme, ces Souvenirs constituent un éclairage exceptionnel, au plus près de la tragédie mais dans une écriture de la distance et de la compréhension qui est d'une indéniable modernité. Témoignage sur un passé jamais refermé, le livre d'Élisabeth Schmidt porte une pensée pour l'avenir.
Historienne du protestantisme, Gabrielle CADIER est maître de conférences honoraire à l'université de Paris IV Sorbonne.
Historien de la politique, Vincent DUCLERT est professeur agrégé à l'École des hautes études en sciences sociales.