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Virginie Foloppe
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L'hémorragie des contemporaines ; Nelly Arcan et Chloé Delaume
Virginie Foloppe
- Les Contemporains favoris
- 22 Février 2022
- 9782909140681
« Qu'est-ce que le contemporain ? », s'interroge Giorgio Agamben dans son essai philosophique éponyme. En tentant de répondre à la question, il se réfère conjointement à la figure de l'écrivain et à celle du sang. "Le poète, qui devait payer de sa vie sa contemporanéité, doit regarder fixement dans les yeux de son siècle fauve, sceller de son sang l'échine brisée du temps", écrit-il. La singularité de l'artiste contemporain réside dans le paradoxe d'ouvrir/endiguer, paradoxe qui ouvre, à son tour, au fantasme de l'hémorragie. Et si l'hémorragie n'est pas endiguée en un geste créateur, elle livre le sujet aux affres d'un devenir informe, telle une flaque de sang sur le sol.
Or pour l'auteure de cet essai littéralement renversant, l'organicité du corps des femmes peut être la référence charnelle de l'acte d'écrire. Dans la lignée des critiques de Luce Irigaray sur l'"envie du pénis", l'analyse des oeuvres de Nelly Arcan et de Chloé Delaume découvre des techniques d'invention de soi dans des environnements qui dévalorisent le sexe féminin. Quelles méthodes ces deux écrivaines mettent-elles en oeuvre pour s'inventer et se désincarner des personnages féminins des romans familiaux compulsifs et empreints de domination masculine ? La science poïétique mise en oeuvre - cette magie blanche et rouge de l'auto-engendrement littéraire - prend la forme d'une hystérologie, soit un renversement des sens, comme une femme-paternité venant en écho à l'homme-maternité d'Artaud.
Ainsi il est possible de se référer à l'organique pour sonder les blessures de l'humiliation sexuelle et voir comment, encré dans le sang qui s'écoule de plaies genrées, le verbe des deux écrivaines transgresse les limites de la "différence des sexes", saignant la voie créatrice des hémorragies contemporaines.
La recherche de Virginie Foloppe, docteure en esthétique et sciences de l'art, est pluridisciplinaire : de la fabrique de l'écriture (article, essai, fiction) à celle des images (art digital, art vidéo) en passant par l'enseignement des arts (Panthéon-Sorbonne et Sorbonne Nouvelle) et une formation de psychologue clinicienne. -
Dépersonnalisations au cinéma ; du traumatisme à la création
Virginie Foloppe
- Les Contemporains favoris
- 23 Février 2022
- 9782909140582
L'affect de dépersonnalisation n'est pas uniquement une réaction psychique à un environnement défaillant. Il peut aussi être le levier de la création. L'analyse de Virginie Foloppe oscille constamment entre ces deux formes de dépersonnalisation. L'une relève donc de la création, qu'elle aboutisse ou non à une oeuvre d'art, quand l'autre s'achève dans une destruction perceptible à travers la destinée tragique d'êtres privés de tout élan vital, après qu'ils aient été confrontés à des traumatismes ; deuil, envie, inceste, viol. L'art cinématographique crée une psyché flottante à même de réfléchir la mémoire sensorielle de situations traumatiques à la violence insoutenable et de nous livrer les moyens d'en sortir. Hitchcock, Vinterberg, et Kim Ki-duk, chacun avec un style singulier, composent des miroirs perceptifs capables de ne pas se confondre avec leur objet, mais de réfléchir l'autre voie de la dépersonnalisation.
La recherche de Virginie Foloppe, docteure en esthétique et sciences de l'art, est pluridisciplinaire : de la fabrique de l'écriture (article, essai, fiction) à celle des images (art digital, art vidéo) en passant par l'enseignement des arts (Panthéon-Sorbonne et Sorbonne Nouvelle) et un diplôme de psychologue clinicienne. Elle a déjà publié aux éditions Les Contemporains favoris : L'hémorragie des contemporaines, Nelly Arcan et Chloé Delaume (2015).