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Yan Mo
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Lorsque le narrateur, « Mo Yan l’écrivain célèbre », revient auréolé d’un prix prestigieux dans son village natal de Gaomi, le regard qu’on porte sur lui a changé. Il y a les joyeux profiteurs, comme ce copain d'enfance « mûri sur le tard » qui n'hésite pas à vendre des éditions pirates de ses livres aux touristes, les anciens collègues de l'usine de coton, bons vivants querelleurs croisés dans le plus simple appareil au milieu des vapeurs brûlantes des bains publics, ce cousin vaurien et jaloux qui se prend pour un grand écrivain et l'agonit de reproches ou encore l’« éminente conseillère », qu’il a connue à l’école primaire, langue de vipère qui sévit sur les réseaux sociaux et pourrit la vie du village...
Lèvres rouges, Langue verte nous plonge dans un microcosme de la Chine d’hier et d’aujourd’hui : nous côtoyons l’écrivain parmi ses personnages, pris à parti, apostrophé, se mettant en scène avec une autodérision jubilatoire, évoquant ses souvenirs d’enfance de paysan du Shandong. Avec une verve intarissable, en onze nouvelles qui se répondent, Mo Yan nous conte des histoires pleines de rebondissements, traçant d’une plume acérée les portraits de parents, voisins et amis, dans des scènes hilarantes, émouvantes ou tragiques.
Traduit du chinois par Chantal Chen-Andro et François Sastourné
Mo Yan est né en 1955 dans le Shandong. Mondialement reconnu, il a reçu le prix Nobel de littérature en 2012. Le Seuil a publié une vingtaine de titres, dont Beaux seins, belles fesses, Le Veau suivi de Le Coureur de fond et Le Clan du sorgho rouge. -
Dans la province du Shandong, Shangguan Lushi donne naissance à neuf enfants dont un seul garçon, Jintong, Enfant d'Or. Ce petit dernier, l'enfant gâté né d'un pasteur suédois, est un obsédé surdoué. Narrateur de cette vaste fresque de la société rurale, son attachement immodéré et obsessionnel au sein maternel l'entraîne dans des situations tragiques et burlesques. Les destins du garçon et de ses huit sœurs sont irrésistiblement liés aux aléas de l'histoire de la Chine au XXe siècle. De la résistance antijaponaise à la révolution maoïste, du Grand Bond en avant au néo-capitalisme sauvage, les femmes chinoises accordent le Ciel et la Terre. En témoignent leur ventre fécond et leurs seins adorables, leurs seins d'Immortelles qu'il faut caresser dans une transe infiniment régénérante. Tout autour du téton suprême danse la gigue des chamanes taoïstes, guerriers héroïques, bandits sauvages, bureaucrates pathétiques et commissaires politiques, vagabonds missionnaires et petits métiers, maniaques de tous bords et obsédés de tous poils, amoureuses, vieillards et nouveau-nés également obstinés à vivre, accrochés à la Terre mère, transfigurés par le génie créateur de Mo Yan. Dans le battement de l'histoire, la pulsion érotique caresse le rêve dont les oiseaux fabuleux, les dragons légendaires et les montagnes magiques gardent le secret.
Mo Yan
Mo Yan, né dans le Shangdong en 1955, a reçu le prix Nobel de littérature en 2012. Une douzaine de ses romans et nouvelles sont traduits en français et publiés au Seuil dont Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), Le Supplice du santal (2006), Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et Le Veau suivi de Le Coureur de fond (2012).
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Le Clan du sorgho rouge nous plonge dans l'Empire chinois des années 30, à feu et à sang. Bandes armées communistes et nationalistes se vouent une haine sans merci tout en combattant, en ordre dispersé, l'envahisseur japonais. À Gaomi, au pays de Mo Yan, le grand-père du narrateur, chef des brigands du lieu, et la grand-mère, maîtresse d'une grande distillerie d'alcool de sorgho, héros flamboyants de la résistance, mènent les paysans à la bataille.
Scènes d'amour, de frénésie et de cruauté, où l'horreur se mêle au comique, se succèdent dans cette ode à la liberté et à l'indépendance. Les villageois ne se battent que par attachement à leurs proches, à leurs héros et surtout à la terre mère. Idéologie et prestance militaire virent au grotesque. Le sang coule et inonde les champs de sorghos rouges et la rivière noire. Le soleil couvre de reflets d'or l'eau, la terre imbibée de sang, les figures des hommes ivres et emporte le lecteur dans la tempête.
Ce livre est la version intégrale inédite de ce roman, premier succès de Mo Yan célébré pour la liberté et à la force de son style. Reçu comme une remise en cause de l'histoire autorisée des débuts du Parti Communiste , il a été sauvé de la critique officielle par son vrai héros: le petit peuple des paysans pauvres.
Mo Yan, né dans le Shandong en 1955, est l'auteur d'une oeuvre majeure en littérature, essais et théâtre. Une quinzaine de ses romans et nouvelles sont traduits en français et publiés au Seuil dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), Le Supplice du santal (2006), Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009) et Grenouilles (2011). Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2012.
Traduit du chinois par Sylvie Gentil.
Sylvie Gentil, née en 1958, réside à Pékin depuis 1985. Après un DEA de langue chinoise à l'Inalco, elle a étudié langue et civilisation chinoises à l'Université de Pékin de 1980 à 1982. Traductrice littéraire de métier, elle a fait connaître en français une vingtaine d'œuvres chinoises. Elle a reçu en 2010 le prix de traduction Amédée Pichot de la ville d'Arles.
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Au canton nord-est de Gaomi, le pays littéraire de Mo Yan, les histoires deviennent paraboles et légendes. Chien blanc et balançoire est le premier récit ainsi ancré dans sa terre, dans les souvenirs de sa jeunesse. Très vite, d'une nouvelle à l'autre, il mène son lecteur dans un monde outré, violent, souvent décalé, où le comique grossier fait, paradoxalement, surgir une étonnante finesse de sentiments. De La Femme de Commandant à Grande Bouche (la " grande gueule " de Mo Yan en jeune narrateur), il nous fait rire aux larmes, rêver, et comprendre la dure réalité de son temps.
Mo Yan, en conteur hors pair, nous guide sur les chemins de sa terre natale dans une farandole débridée. Ces nouvelles sont le point de départ, on pourrait dire la mise en bouche, des longs romans qui suivront et du " réalisme hallucinatoire " qui a fait sa marque.
Mo Yan, né en 1955, le plus célèbre des écrivains chinois, est aussi l'un des maîtres du roman contemporain. Son œuvre considérable, dont le Seuil a publié plus de vingt romans, nouvelles et essais, est traduite dans le monde entier.
Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2012.
Traduit du chinois par Chantal Chen-Andro
Chantal Chen-Andro a été maître de conférences en littérature chinoise à l'université Paris VII. Elle a traduit les poètes chinois contemporains et de nombreux ouvrages de Mo Yan, dont les grands romans Le Supplice du santal (2006), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et Le Clan des chiqueurs de paille (2016).
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Mo Yan
Les retrouvailles des compagnons d'armes
Un officier rentre au village. " Sous une pluie battante, je gravis la digue de la rivière de mon pays natal. En me retournant, je vois l'arrière de l'autocar qui s'éloigne silencieusement en cahotant dans un nuage de fumée noire. Il disparaît en un clin d'œil. Aucune trace de vie humaine [...]. Une multitude de libellules aux couleurs magnifiques tourbillonnent au-dessus de la rivière. " Alors qu'il s'engage sur le pont, une voix l'appelle, du haut d'un saule, sur la rive. C'est un ami d'enfance et compagnon d'armes...
Entre ciel et eau, de plus en plus près de la cime surplombant la rivière en crue, les deux amis évoquent leur enfance, la vie de caserne, leurs amours contrariées et les combats où la farce le dispute au tragique.
Mo Yan est ici poète et nostalgique. Triste aussi. Et en colère, une colère éclatante, portée par une ironie féroce, contre la bêtise de la guerre et de ceux qui la mènent, et une tendresse joyeuse pour ceux qui la subissent.
Mo Yan, le plus célèbre des écrivains chinois, est aussi l'un des maîtres du roman contemporain. Son œuvre considérable est traduite dans le monde entier. Le Seuil a publié plus de vingt romans, nouvelles et essais dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et le Clan des chiqueurs de paille (2016). Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2012.
Traduit du chinois par Noël Dutrait.
Noël Dutrait, professeur émérite de langue et littérature chinoises à l'Université de Provence, est l'auteur d'articles et d'ouvrages sur la littérature chinoise du XXe siècle. Il a traduit, en collaboration avec Liliane Dutrait, de nombreux auteurs chinois contemporains, dont A Cheng, Su Tong, Han Shaogong, Mo Yan et Gao Xingjian.
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Au creux des marais du canton nord-est de Gaomi, le clan des chiqueurs de paille a pour ancêtre mythique une pouliche et pour caractéristique son attachement à un chaume à mâcher, rouge, aux vertus singulières, mais qui le désigne comme le clan des " brouteurs ", " mangeurs de paille "" en butte à l'incompréhension, voire à l'hostilité de ses voisins. Le pays subit aussi à intervalles réguliers l'invasion de nuages de sauterelles qui dévorent le chaume, détruisant – mais jusqu'où puisque le narrateur est encore là pour le dire ? – le clan mythique. Les rêves du narrateur et de ses comparses s'enchaînent, entrecroisant les histoires, les légendes et les souvenirs, les personnes et les dieux. Six rêves où se brouillent les pistes, où le lecteur s'égare, emporté jusqu'au dénouement étrange, carnavalesque et inattendu.
Mo Yan brise les codes de la saga classique et laisse libre cours à une imagination et à une expression multiforme de son art. Le réalisme devient le support du mythe, du rêve, de l'appréhension du monde hors de toute hiérarchie, révoquant toute autorité.
Une folle épopée rurale jubilatoire et débridée qui s'envole jusqu'aux mystères et aux fantasmagories du mythe.
Traduit du chinois par Chantal Chen-Andro
Mo Yan est né dans le Shandong en 1955. Une vingtaine de ses romans, nouvelles et essais sont traduits et publiés au Seuil, dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et Le Clan du sorgho rouge (2014).
Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2012.
Chantal Chen-Andro a été maître de conférences en littérature chinoise à l'université Paris VII. Elle a traduit les poètes chinois et de nombreux romans de Mo Yan, notamment Le Supplice du santal (2006), La Dure Loi du karma (2009) et Grenouilles (Seuil, 2011).
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Ding Gou'er, inspecteur auprès du parquet suprême, est envoyé enquêter sur une rumeur de trafic de chair d'enfants dans la ville minière de Jiuguo, haut lieu de la recherche scientifique en vins et spiritueux. Très vite, sans que le récit ne déroge aux canons littéraires du régime, le réalisme survolté s'imprègne de fantastique ; le rêve fait irruption dans la réalité, et le héros intrépide, qui ne dessaoule jamais, entre de plain-pied dans l'imaginaire immémorial de ce trou provincial d'une inquiétante banalité.
En contrepoint, le narrateur livre sa correspondance avec un certain Li Yidou, apprenti romancier qui réside à Jiuguo. La fascination le dispute au grotesque. Huit nouvelles attisent le fantasme des festins d'enfants ou exaltent les vertus de l'alcool, viatique des Immortels.
Ce roman ambitieux est aussi un art du roman, une œuvre ouverte. Fils du peuple, écrivain aux armées, Mo Yan envoûte et dérange. Ce polar déjanté instrumentalise le kitsch et bascule en plein légendaire taoïste. Jouant et se jouant d'un dispositif narratif complexe et maîtrisé, jubilatoire, Mo Yan déchaîne sa verve satirique puis laisse percer un lyrisme visionnaire : les enfants de Mao, initiés aux arcanes de l'éternité, retrouveront-ils le secret de l'âge d'or?
Mo Yan
Mo Yan, né dans le Shangdong en 1955, a reçu le prix Nobel de littérature en 2012. Une douzaine de ses romans et nouvelles sont traduits en français et publiés au Seuil dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), Le Supplice du santal (2006), Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et Le Veau suivi de Le Coureur de fond (2012).
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Professeur Singe. Wang San est un professeur d'université, du genre malingre, distrait et myope. Son épouse, ancienne joueuse de volley, prend parfois son visage pour un ballon. Ce matin-là,elle l'envoie en ville chercher de quoi nettoyer la maison. La traversée de l'avenue est un effroyable cauchemar. Passant devant un grand panneau publicitaire sur lequel figure un singe joyeux, le professeur, aussitôt, se change en singe. Le narrateur, ami du couple, tire une courte morale de l'incident... et l'histoire rebondit avec les tentatives désespérées de l'épouse pour redonner forme humaine à son mari. Quel rude chemin devra-t-elle parcourir ?
Le bébé aux cheveux d'or. Une vieille femme aveugle vit à la ferme avec sa toute jeune bru. Son fils, militaire grognon et renfermé, est au loin, dans sa caserne, et ne se préoccupe guère de la jeune femme. Ne l'a-t-il pas épousée pour qu'elle s'occupe de sa mère ? Un grand jeune homme aux cheveux jaunes vient aider la bru aux travaux des champs et la séduit. Le mari revient et chasse l'amant. Mais le ventre de sa femme s'arrondit déjà. La vieille sait bien, elle, que les enfants arrivent où ils veulent et comme ils peuvent...
Deux fables sur la famille, les contraintes sociales et politiques de la Chine rurale de la fin des années 1980. Deux histoires d'amour incroyables, inattendues, drôles et tragiques, où les sentiments se cachent sous le burlesque et l'ironie.
Mo Yan est né en 1955 dans le Shandong. Universellement reconnu, il a reçu le Prix Nobel de littérature en 2012. Les Éditions du Seuil ont publié une quinzaine de titres, dont Le Veau suivi de Le Coureur de fond en 2012 et Le Clan du sorgho rouge en 2014.
Traduit du chinois par François Sastourné et Chantal Chen-Andro
Biographie des traducteurs (pour le rabat)
François Sastourné est diplômé en chinois de l'Institut national des langues et civilisations orientales. Parallèlement à sa carrière de diplomate en Asie, il a traduit une dizaine de romans, dont Le Veau suivi de Le Coureur de Fond de Mo Yan (Seuil, 2012).
Chantal Chen-Andro a été maître de conférences en littérature chinoise à l'Université Paris VII. Elle a traduits de nombreux romans de Mo Yan, notamment Le Supplice du santal (Seuil, 2006) et Grenouille (Seuil, 2011).
Mo Yan a reçu le prix Nobel de littérature en 2012.
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" J'espérais avoir à mon tour une telle occasion, aller au combat, devenir un héros, en revenir pour recevoir mérite et promotion. Si je mourrais au champ d'honneur, mon père et ma mère auraient alors le statut de "parents de martyr', cela changerait la situation politique de la famille et, du coup, ils ne m'auraient pas mis au monde ni élevé pour rien. "
Mo Yan
Dans Le Grand Chambard, une autobiographie romancée, à moins que ce ne soit un court roman autobiographique, Mo Yan, mêlant bribes et anecdotes, retrace son parcours et celui de tous les Chinois, au cœur des mutations brutales de la Chine depuis Mao.
Avec ce court récit, Mo Yan livre un autoportrait malicieux avec humour et truculence en rendant hommage aux habitants de Gaomi.
Mo Yan, né dans le Shandong en 1955, a reçu le prix Nobel de littérature en 2012. Une douzaine de ses romans et nouvelles sont traduits en français et publiés au Seuil dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Supplice du santal (2006), Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et Le Veau suivi de Le Coureur de fond (2012).
Mo Yan a reçu le prix Nobel de littérature en 2012.
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Mo Yan n'est pas et ne se prétend pas un théoricien de la littérature. Au fil du temps il raconte ses souvenirs et réfléchit, de façon pragmatique, à son travail. Les quatre interventions regroupées ici nous montrent l'écrivain à l'oeuvre, qui puise son inspiration dans ses souvenirs du village, dans son enfance, dans l'histoire, pour en faire, grâce à l'alambic de l'imagination, un " modèle " universel, riche de toute l'expérience humaine.
Au cours de deux conférences, aux États-Unis dans l'année 2000, Mo Yan donne les clés de sa formation, d'abord ancrée dans une enfance de misère – " La faim et la solitude sont les atouts de ma création " –, puis ouverte au monde lorsque des traductions ont paru, à la fin des années 70 – " Comment ça va, oncle Faulkner ? ". En 2002, Oe Kenzaburo, prix Nobel de littérature japonais, vient en visite dans le village de Mo Yan et les deux hommes ont un long échange sur leurs débuts, leur métier d'écrivain, et les sources de leur création. Le livre se clôt sur le mémoire rédigé par Mo Yan en 1993, " Dépasser le pays natal ", texte fondamental qui inscrit clairement son écriture, son originalité et son universalité dans son village du Shandong, Gaomi.
Traduit du chinois et préfacé par Chantal Chen-Andro
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Les Treize Pas, fugue brillante sur une base aléatoire, se présente comme un jeu de massacre.
Deux professeurs de physique, occupant des logements mitoyens, Zhang Honqui et Fang Fugui, s'évertuent à enseigner la théorie de la relativité dans un établissement secondaire, le lycée n°8, qui possède également une usine autogérée de conserves de lapin. La femme du premier y est préposée au dépeçage des bêtes encore vivantes, tandis que l'épouse du second est esthéticienne au funérarium local. Héros du travail, Fang Fugui, meurt de fatigue et ressuscite sous les traits de Zhang Honqui. Il cherche alors à faire fortune dans le trafic de cigarettes. Cet épisode héroïque tourne à la catastrophe générale. Le faux mort devient fou en assistant à ses obsèques. Sa femme est promue et se suicide. Un tigre du zoo est empoisonné et dépecé.
Prenant pour paramètres la misère des intellectuels et la libido inassouvie de leurs épouses, le récit se démultiplie dans une savante mise en abîme des différentes fonctions du récit, les personnages assurant tour à tour le rôle de héros et de narrateur. Roman d'un comique atroce, Les Treize Pas démontre comment le parti a vidé la vraie vie de sa substance, il expose la douloureuse reconversion des masses populaires au capitalisme sauvage et à la course aux diplômes.
Mo Yan
Mo Yan, né dans le Shangdong en 1955, a reçu le prix Nobel de littérature en 2012. Une douzaine de ses romans et nouvelles sont traduits en français et publiés au Seuil dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), Le Supplice du santal (2006), Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009), Grenouilles (2011) et Le Veau suivi de Le Coureur de fond (2012).
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Dans la Chine des années 1960, un jeune garçon rêveur voit les jours défiler derrière la fenêtre du dispensaire de son oncle, où il est apprenti. L'arrivée de la belle Meng Xixi, une ancienne camarade de classe, va l'arracher à ses pensées...
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Caractéristique de l'écriture de Mo Yan, à la frontière du fantastique et du réalisme rural, Tranchant de lune s'ouvre sur le meurtre d'un homme décapité, sans trace de sang, et nous entraîne dans la légende de la fabrication de la mystérieuse lame.
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PRIX NOBEL DE LITTERATURE 2012
Mêlant souvenirs et imagination débordante, ces deux nouvelles que relient l'attachement de Mo Yan à l'enfance, à sa province natale et au monde animal, décrivent une Chine rurale où la débrouillardise permet d'affronter la dure réalité. Mo Yan lui-même s'y dévoile comme jamais, en adolescent turbulent et bavard aux prises avec la souffrance du veau, la misère, et la ruse infinie des hommes, ou en observateur de dix ans, candide et curieux, de la course de fond organisée par l'école. À chaque tour de piste, c'est la surprise, le suspense grandit tandis que l'enfant dresse un tableau truculent de la vie de son canton dans les années soixante. Mo Yan laisse exploser avec délices la malice et l'énergie de l'enfance, la bonhommie, le courage et l'humour vache du monde paysan soumis aux lois absurdes de l'époque maoïste.
Mo Yan, né dans le Shangdong en 1955, est désormais un écrivain universellement reconnu. Une quinzaine de ses romans et nouvelles sont traduits en français et publiés au Seuil dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le Maître a de plus en plus d'humour (2005), Le Supplice du santal (2006), Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009) et Grenouilles (2011).
traduit du chinois par François Sastourné