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Béatrix Beck
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Marceline Lantier est une vieille dame indigne qui vit de rapine, d'animaux braconnés et de mauvais vin rouge, à l'écart des autres villageois. Alors qu'elle ramasse du bois mort dans la forêt, elle croise Yann Rosengold, étudiant en sociologie qui décide d'en faire son sujet. Le jeune homme et la vieille femme s'observent, se méfient, les mots volent haut, fort et cru. Yann prend soin de Marceline qui petit à petit se laisse faire. Comme toujours dans les romans de Beck, la vie passe en un clin d'oeil, la mort aussi. Marceline meurt. On suit alors la vie de Yann, précepteur chez une aristocrate, marié à une de ses étudiantes, professeur reconnu et père de famille comblé avant de se voir rattraper par son passé. Les deux parties du roman seraient apparemment sans lien si Béatrix Beck n'avait pris soin de semer, comme des cailloux blancs, quelques repères renvoyant à ce qui émaillait naguère les échanges de Yann et Marceline : la mort, le racisme ordinaire, l'antisémitisme...
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«- Monsieur l'abbé, je voudrais vous dire quelque chose, articulai-je avec difficulté.Il leva vers moi des yeux attentifs.- Voilà. Je suis flambée.- Vous êtes flambée ?- Oui. Je me convertis. Je suis à vos ordres.Morin parut consterné...- Vous êtes peut-être un peu trop fatiguée, ou sous-alimentée, ces temps-ci.- Non, je ne suis pas fatiguée, et on vient de toucher des pommes de terre...- Elle est complètement braque, cette fille, murmura Morin.»
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Noémi Duchemin est une enfant surdouée, née dans une famille dysfonctionnelle, élevée dans une décharge, recueillie après un drame familial par mademoiselle Minnier, institutrice rigide qu'elle vénère jusqu'au désenchantement lorsqu'elle découvre ce que sa sollicitude signifiait.
Nul doute que La décharge est l'oeuvre maîtresse de Béatrix Beck. C'est un roman qui, dans sa profusion, son exubérance et son extrême liberté, concentre tous les partis pris qui rendent l'autrice irremplaçable. Qui saurait aujourd'hui donner vie à une telle héroïne ?
Béatrix Beck ose tout, montre tout, renverse toutâ€...: le déterminisme, la bêtise, les conventions, les superstitions, les marges, l'inceste ou la mort sont broyés, disséqués, au fil d'un texte monstrueusement prolifique. Bien au-delà de la satire sociale, La décharge est un monument scandaleusement généreux de littérature porté par la plume alerte de Béatrix Beck et sa capacité inépuisable d'étonnement. Elle emprunte au langage populaire, s'amuse des rythmes, se joue du verbe pour le plus grand bonheur du lecteur qui en sort estourbi mais réjoui.
Rob Miles relève le défi d'accompagner en image ce roman foisonnant. Il multiplie les points de vue, parsème ses dessins d'indices et de références au texte tout en bousculant l'espace et sa logique. Lui aussi brise avec malice la convention d'une représentation linéaire. Gageons que Béatrix Beck aurait adoré cette liberté.
La décharge a reçu le prix du livre Inter en 1979.
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L'épouvante ; l'émerveillement
Béatrix Beck
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 9 Novembre 2022
- 9782246831068
Paru pour la première fois en 1977, L'épouvante l'émerveillement est le récit à la première personne des débuts dans la vie d'une jeune fille, Pamela, de sa naissance à l'âge de treize ans. L'originalité de ce roman du langage tient d'abord à sa performance littéraire : elle consiste à adapter le parler de Pamela suivant les époques. Plus l'héroïne grandit, plus son champ lexical s'enrichit. Immergé dans la conscience de Pamela, le lecteur découvre les raisonnements sommaires d'un nourrisson fasciné par son propre corps. Les mois passent, le bébé devient un enfant et commence à prononcer des phrases rudimentaires, à s'entretenir maladroitement avec sa mère et sa grand-mère auprès de qui elle grandit. Les années passent. Pamela va à l'école, apprend à connaître les autres ; elle se demande ce que signifient l'amitié, l'amour, l'homosexualité, l'hétérosexualité. Le soir, elle discute avec ses peluches, leur raconte sa journée, leur confiant ses peines et ses craintes.
En se mettant dans la peau de son protagoniste, Béatrix Beck imagine avec génie l'émerveillement d'un être face à un monde inconnu, aussi inquiétant qu'enthousiasmant. L'épouvante l'émerveillement est encore et surtout une réflexion originale sur l'enfance. Pamela n'est pas une enfant stéréotypée. Elle perçoit la perversité des adultes, les manipule ou essaye de les manipuler, ne tient pas ce qu'ils disent pour la vérité. Alors que sa vie commence à peine, elle est fascinée, obsédée puis terrifiée par la mort. Ses craintes, ses élans, ses joies, ses peines sont les mêmes que ceux des grandes personnes. Et si le monde des enfants était plus sérieux que celui des adultes ? -
Stella Corfou
Béatrix Beck, Florence Reymond
- Les éditions du Chemin de Fer
- 3 Novembre 2016
- 9782916130873
D'une beauté excessive, chevelure de naïade, oeil de feu, nez grec, Stella Corfou est une femme libre, qui le clame haut et fort. Quand Antoine Leroy la rencontre aux Puces Matabois où elle travaille, il sait qu'elle deviendra sa femme ou qu'il en mourra. Il lui demande sa main, elle accepte. C'est l'amour fou, la vie folle, aussi belle que tragique, jusqu'à la déraison.
Avec ce roman caracolant et picaresque, paru pour la première fois en 1988, Béatrix Beck, au sommet de son art, atteint une perfection du style dont l'exubérance est sans cesse contrebalancée par les ruptures temporelles et syntaxiques.
Florence Reymond se nourrit de cette chronique endiablée et la transcrit à sa manière, mêlant à loisir les figures, les rôles, les objets ou leurs desseins. Elle extrait de ce bouillonnement une série d'images impétueuse et fantasque.
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Devancer la nuit ; correspondance avec Roger Nimier
Béatrix Beck
- Les éditions du Chemin de Fer
- 2 Avril 2020
- 9782490356188
Devancer la nuit nous entraîne dans les rapports épistolaires et amoureux d'Anaïs Dobleï et d'Alexis Deblaise. Lui est un écrivain obsédé par la vanité de l'existence ; elle une jeune journaliste amoureuse. Au fil de leurs joutes verbales se dessine la figure d'un homme suicidaire pour qui seul l'amour des mots, infini territoire de jeux, donne encore un sens à la vie. Face à lui, Anaïs, amoureuse, prête à tout pour le distraire de ses pensées morbides, joue le jeu du marivaudage lexical et poétique pour le maintenir du côté de la vie.
Ceci au risque de brader ses propres sentiments. Parviendra-t-elle à empêcher Alexis de se détruire ? Dans ce drôle de livre plein d'humour souvent noir, Béatrix Beck se délecte de la langue, qui est son matériau de prédilection, et nous régale de trouvailles et d'expérimentations entre le sens et l'usage des mots. Seule Madame Blanche, qui s'occupe d'Anaïs, garde les pieds sur terre, tout comme sa langue argotique et proverbiale, d'une extrême drôlerie.
Après avoir tenu le prix du livre Inter en 1979 pour La décharge, renouant ainsi avec le succès , Béatrix Beck déstabilise une fois encore ses lecteurs l'année suivante en publiant Devancer la nuit, exercice de style épistolaire d'une incroyable virtuosité, dans lequel elle tente de raviver la mémoire du cher ami Roger Nimier, trop tôt disparu 1962, et qui sert de modèle à Alexis Deblaise. Cette édition de Devancer la nuit est suivie de la correspondance inédite entre Béatrix Beck et Roger Nimier.
Quoique fragmentaire, elle fait directement écho au roman tant la personnalité désespérée de Roger Nimier y transparaît. Elle raconte également en creux les années cinquante de Béatrix Beck et, en particulier, sa lutte pour devenir française : ce que le Goncourt n'a pas réussi à faire, Roger Nimier y parviendra.
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Une lilliputienne
Béatrix Beck, Annabelle Guetatra
- Les éditions du Chemin de Fer
- 29 Octobre 2019
- 9782490356126
Lia Déminadour mesure quatre-vingt-dix-huit centimètres. Après avoir été élevée et chérie par sa soeur, elle se trouve soudainement jetée dans la vie adulte malgré sa taille d'enfant. Sa naïveté et sa candeur ont tôt fait l'épreuve des amitiés et des amours jamais dénués d'arrière-pensées. Mais Lia la naine harmonieuse, à l'instar de la plume d'orfèvre de Béatrix Beck, surmonte chausse-trapes et écueils comme par enchantement. En donnant un féminin au nom de lilliputien, qui n'existe qu'au masculin, Béatrix Beck campe un personnage inoubliable, dans ce roman goguenard, insolent et néanmoins tendu par l'émotion. Grâce à sa maîtrise absolue de l'écriture, ses coq-à-l'âne et ses ellipses temporelles déconcertantes, elle fait de Lia la lilliputienne une de ses plus grandes héroïnes. Annabelle Guetatra recompose joyeusement la vie trépidante de Lia, brode sur un détail, s'arrête sur une image. Ses personnages malicieux nous étonnent et sautent d'une page à l'autre en rejouant l'histoire à leur manière, aussi subjective que ludique.
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Cou coupé court toujours
Béatrix Beck, Mélanie Delattre-Vogt
- Les éditions du Chemin de Fer
- 3 Novembre 2011
- 9782916130347
Cou coupé court toujours pourrait n'être que l'histoire tristement banale d'Edmond Surnin qui, depuis que sa femme l'a quitté, tente de préserver tant bien que mal un reste de foyer avec ses deux filles. Mais il y a l'incroyable inventivité de Béatrix Beck, qui bouscule la forme romanesque traditionnelle, se joue des mots et du lecteur, faisant de la truculence et de l'irrévérence ses mots d'ordre.
Dans ce roman paru pour la première fois en 1967 et salué par la critique comme «un chef-d'oeuvre de malignité, de tendresse et d'invention», Béatrix Beck, dans la lignée d'un Queneau, fait feu de tout bois pour conjurer la dureté de l'existence et célébrer la puissance incantatoire de l'écriture.
Mélanie Delattre-Vogt s'empare de ces visions fantasques et délirantes et se plaît à incarner avec poésie et délicatesse l'orgie de mots réjouissante de Béatrix Beck.
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La double réfraction du spath d'Islande ; nouvelles et autres textes inédits et retrouvés
Béatrix Beck
- Les éditions du Chemin de Fer
- Micheline
- 11 Juin 2014
- 9782916130637
Disparue en 2008, Béatrix Beck aurait eu 100 ans le 30 juillet 2014.
Pour fêter cet anniversaire, les éditions du Chemin de fer publient le 11 juin 2014 La double réfraction du spath d'Islande, recueil de quarante-trois nouvelles et textes autobiographiques inédits ou parus en revue, qui retrace cinquante années d'écriture et dresse en creux le portrait d'un écrivain incontournable.
De Béatrix Beck, André Brincourt disait : « Ses mots ont une fraîcheur suspecte. » À la lecture de La double réfraction du spath d'Islande, on prend la mesure d'une conception sans concession de la littérature, indissociable d'une infinie liberté : « J'appelle un chat un chat et un mort un macchabée » affirme-t-elle dans l'une des nouvelles inédites du recueil, au titre qui en dit long : Les zobs secs.
De ces cinquante ans d'écriture retracés ici, on retient également la permanence des obsessions de l'auteur de Léon Morin, prêtre, de La décharge ou de L'enfant-chat : Dieu, ou plutôt son absence ( « Version moderne et laïcisée de l'Écorché de Bar-le-Duc : la télécommande extérieure au poste T.V. et qui pourtant le dirige. Le silence de Dieu m'a brisé la télécommande et qu'est-ce qu'un poste T.V. sans sa télécommande ? ») ; la parole donnée à ceux qui ne l'ont pas, qu'il s'agisse d'un handicapé ( « Un héros de roman, c'est qui ? / - N'importe qui. / - Sans préférence ? - Plutôt les anormaux. Il y a plus d'au-delà en eux. »), d'un chat (Ooliba et sa descendance) ou d'un crayon (« Seule la fille de trois ans est bien. J'aime tracer son nom en capitales : PULCHÉRIE. Elle ne m'utilise que pour dessiner des maisons avec leur fumée et des fleurs qui les dépassent, des chiens à six pattes, des personnes avec tous leurs doigts comme des quenelles.»).
Ce qui transparaît à chaque page : l'amour des mots et le plaisir de jouer avec eux : « Jean Ricardou a écrit dans Problèmes du Nouveau Roman que personne n'a jamais couché dans le mot lit et que le mot chien n'a jamais mordu personne. Démentiellement, l'espoir subsiste : peut-être l'écrivain finira-t-il par coucher le lecteur dans le mot lit, par le faire mordre ou lécher par le mot chien. Flaubert rêvait d'un livre à propos de rien, qui se tiendrait par la seule force interne de son style. C'est l'échec, renouvelé à chaque ouvrage, qui donne la force de continuer ».
Dans la seconde partie, consacrée aux textes autobiographiques, le lecteur se familiarisera avec celle dont la vie et l'oeuvre sont intimement liées. On y croise bien sûr la figure du père, Christian Beck, celle de Roger Nimier ou d'Aragon, mais aussi celle d'une voisine qui deviendra l'héroïne du roman Josée dite Nancy :
« - J. souhaite des rapports sexuels avec moi un peu, j'imagine, comme les cannibales qui espèrent acquérir les caractéristiques de ceux qu'ils consomment. Ce serait pour elle une manière d'entrer dans le français, tandis que je me familiariserais avec la fourrure.
Moi, revêche :
- J'ai peur de ne pas avoir ces goûts-là.
Craignant d'avoir été trop blessante, j'ajoute :
- J'ai aimé des femmes, mais je ne les ai jamais touchées.
Elle, encourageante :
- Y a un commencement à tout ».
Et la lecture de La double réfraction du spath d'Islande, de donner envie de s'écrier, comme J. la voisine : « Je vous aime, mâme Beck.»
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Entre le marteau et l'écume ; et autres poèmes ; poésies complètes
Béatrix Beck
- Les éditions du Chemin de Fer
- Micheline
- 1 Juin 2013
- 9782916130538
De l'oeuvre poétique de Béatrix Beck (1914-2008) nous ne connaissions jusqu'alors que les onze poèmes publiés dans la plaquette Mots Couverts en 1975. Dans un entretien datant de 1997, elle affirmait pourtant : «J'ai par ailleurs un recueil dactylographié, qui n'est pas imprimé. Il le sera peut-être après qu'il me soit arrivé quoi que ce soit.» Ce recueil inédit, intitulé Entre le marteau et l'écume, ouvre ce volume des poésies complètes qui réunit par ailleurs Mots couverts et de nombreux poèmes publiés en revue.
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Gide, Sartre & quelques autres
Béatrix Beck
- Les éditions du Chemin de Fer
- Cheval Vapeur
- 30 Mars 2012
- 9782916130392
Ce texte inédit, qui date de 1979, est la retranscription d'un tapuscrit retrouvé dans une pochette intitulée "Conférences" des archives de Béatrix Beck.
Romancière, nouvelliste, poète, Béatrix Beck fut aussi la dernière secrétaire d'André Gide, en 1950 et 1951.
Elle évoque ici le souvenir de quelques écrivains qu'elle a côtoyés : Gide principalement, mais également Colette, Malraux, Mauriac, Sartre...
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Béatrix Beck avait l'habitude de noter des phrases sur toute sorte de supports - allant du papier administratif à l'enveloppe reçue en passant par les boîtes cartonnées d'emballages alimentaires -, qu'elle découpait et conservait précieusement dans des pochettes intitulées "Bribes".
Réflexions sur l'existence, la vieillesse et la mort, phrases entendues, observation de la nature et des animaux, en particulier des chats qu'elle aimait tant, jeux de mots... autant d'aphorismes, de romans ou de nouvelles potentiels dans lesquels se condense l'univers si particulier de cet immense écrivain qu'est l'auteur de La décharge, de Stella Corfou ou de Léon Morin, prêtre.
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Dans un pays lointain de neige et de froid, une enseignante venue d'Europe s'éprend de Camille, une universitaire célèbre.
Noli est la chronique de cet amour à sens unique.
Noli est le récit d'une tentative de guérison par la psychanalyse.
Noli est le constat que seule l'écriture peut délivrer des amours illusoires.
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Les Duchemin s'entassent dans une baraque, entre le cimetière et la décharge publique. Noémi rédige ses souvenirs à la demande de son institutrice. Adolescente sensible, surdouée, son style est capable de transformer en féerie la réalité sordide. Elle a l'espièglerie ravageuse de la Zazie de Queneau.
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L'épouvante, l'émerveillement
Béatrix Beck, Gaël Davrinche
- Les éditions du Chemin de Fer
- 18 Mars 2010
- 9782916130262
En 1977, Béatrix Beck emprunte la voix de Paméla pour effectuer un retour en littérature étonnant, après dix ans de silence. Les mots que lauteur prête à lenfant composent un tableau tour à tour enchanté et cruel de la découverte du monde, de lapprentissage de lautre, du langage, de la crainte, du plaisir.
De 2 mois à 13 ans, Paméla se raconte à voix haute. Sous la plume de Béatrix Beck, souvent cocasse, parfois tragique, la fillette, sa mère et sa grand-mère dressent un portrait déroutant de la féminité.
Les dessins de Gaël Davrinche accompagnent léveil au monde de Paméla, et cest avec maîtrise et jubilation quil investit le livre en alternant emprunts aux chimères de lenfance et visions truculentes du texte.
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Barny et sa fille France font un séjour en Belgique après la mort du mari de Barny, Chaïm Aronovitch.Le personnage qui, avec Barny, domine le récit, est sa tante Francine, vieille fille pétrie de préjugés ridicules, de vanité, d'hypocrisie, pieuse, mais «s'accommodant sans cesse avec le ciel» et se permettant mille irrégularités, grandes et petites, avec la meilleure conscience. Cette tante Francine constitue un étonnant portrait, une peinture à la fois sèche et éclatante, dans le goût de Hogarth et de Cézanne.
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Une veuve, professeur en retraite vivant à la campagne, recueille une petite chatte qu'elle considère bientôt comme sa fille. Or voici que cette chatte se met à parler : elle prononce quelques mots, puis des petites phrases. Un jour, elle veut aller à l'école. L'institutrice consent à la recevoir, mais ne peut la garder parce que sa présence trouble la classe. Mais la chatte tombe malade. Heureusement, un amoureux survient qui lui rendra la santé et lui fera des petits, doués eux aussi de la parole...
Personne aujourd'hui n'a un style plus riche et plus précis que Béatrix Beck. Elle a l'invention d'un Marcel Aymé et la concision d'un Jules Renard. En une succession de petites scènes où se marient le réalisme et le merveilleux, la poésie et l'humour, tout un petit monde est peint ici, en vives couleurs.
L'Enfant-chat a obtenu le Prix Trente Millions d'amis. -
Josée est née pendant l'occupation : "Ma mère m'a eue par les Allemands", dit-elle. Ce qui lui valut, à cette mère, d'être tondue à la Libération. Josée est devenue une jeune femme très délurée - ouvrière dans la fourrure, mais aussi entraîneuse à Pigalle. Elle a eu des maris qui lui fait des enfants, elle a beaucoup d'amants et elle accueille des michetons. C'est une forte nature.
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L'enfant qui cherchait la petite bête et autres contes inédits et retrouvés
Béatrix Beck
- Les éditions du Chemin de Fer
- Micheline
- 11 Juin 2015
- 9782916130743
L'enfant qui cherchait la petite bête réunit dix-huit contes inédits ou parus en revue qui dressent une galerie de personnages tous plus fantastiques et merveilleux les uns que les autres. On y retrouve le plaisir de la langue de Béatrix Beck, son esprit d'observation féroce. L'auteur de Léon Morin, prêtre et de L'enfant chat nous ravit de son imagination débordante et malicieuse.
Béatrix Beck jouent non sans humour avec les codes du genre et la mort, si présente dans son oeuvre, bien que toujours mise à distance, rôde sans relâche. Disons le tout net: les princesses aussi meurent souvent !
L'enfant qui cherchait la petite bête est à mettre entre toutes les mains, celles des adultes curieux qui rêvent de réenchanter le monde, celles des enfants avertis qui vont d'épouvante en émerveillement.
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Ce roman est, sous la forme d'une autobiographie, l'histoire d'une petite fille qui s'éveille à la vie, et à qui celle-ci livre tout de suite tout ce qu'elle comporte de rude, de douloureux, de tragique, en même temps que de merveilleux. Sa mère, qui est veuve, devient peu à peu folle. Cette folie, que l'enfant voit naître et grandir, et qui tantôt l'épouvante, tantôt lui paraît naturelle, peuple son adolescence d'un cruel cortège d'images étranges. Ainsi Barny grandit, sans cesse transplantée d'un pays à un autre, d'un milieu très aisé à une misère presque sordide ; elle devient jeune fille, lit, apprend et découvre finalement l'amour, en même temps que naît sa conscience.
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Les nouvelles réunies ici ont comme sujet principal la vieillesse et la mort ; nouvelles noires - mais au sens où l'on parle d'humour noir - pleines de trouvailles langagières, de réflexions qui bousculent les idées reçues. Le plus long texte ouvre le volume. Il commence de façon réaliste et se poursuit en conte fantastique, laissant à penser que le narrateur a perdu la tête : il tombe amoureux d'une gargouille de l'église voisine et connaîtra en sa compagnie ses derniers moments de bonheur...
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Confidences de gargouille, titre insolite, à l'image de Béatrix Beck. Incroyante à l'esprit religieux, l'écrivain s'identifie à ces créatures fantastiques qui habitent ses livres. En se confiant à Valérie Marin La Meslée, qui a restitué ses propos à l'écrit, Béatrix Beck éclaire la genèse d'une oeuvre singulière et raconte une vie riche en rebondissements et en rencontres : André Gide, Roger Nimier parmi d'autres.
Ces Confidences de gargouille révèlent le parcours et la personnalité d'un écrivain contemporain majeur et discret, Béatrix Beck, qui publia son premier livre, Barny, il y a cinquante ans.
Béatrix Beck a reçu le Prix Goncourt en 1952 avec Léon Morin. Elle est l'auteur de nombreux romans et nouvelles.
Valérie Marin La Meslée, journaliste, collabore régulièrement au Magazine Littéraire.
L'ensemble des nouvelles de Béatrix Beck ont été rassemblées chez Grasset, sous le titre Guidée par le songe. -
Certains êtres n'en finissent pas de liquider leur passé. Ils aimeraient comprendre comment ils sont devenus ce qu'ils sont. C'est le cas de Mahaut qui perdit son père lorsqu'elle n'avait que quelques mois et qui n'était qu'une adolescente quand sa mère se suicida. Est-ce par amour du père qu'elle aurait voulu être un garçon ? Et son opposition à sa mère, sur quoi reposait-elle ? Mahaut, dans son âge mûr, espère trouver auprès d'un psychanalyste la réponse à ses interrogations. Mais elle met en doute tout ce que cet homme propose comme explications. Toute la première partie du livre est un étonnant échange entre l'analyste et l'analysée. Puis, après la mort accidentelle de son interlocuteur, voici que Mahaut se retrouve seule et démunie dans un village perdu. Le réel peu à peu lui échappe ou plutôt se transforme en une bizarre féerie qui fait penser aux enchantements de la forêt d'Ardenne dans le théâtre de Shakespeare. On n'est pas sûr que ce soit un apaisement après la tempête.