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Romans & Nouvelles
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Hélène s'apprête à prendre l'habit. Mais, dans une ancienne vie, Hélène s'appelait Hervé. Le " qui que tu sois " de Saint Benoît suffira-t-il à faire taire les peurs et les réticences ?
Le silence bruissait avec douceur.
En apparence rien n'avait changé.
Mais Hélène percevait le tumulte sourd qui bouleversait l'abbaye. C'était un mouvement imperceptible pour qui n'y aurait pris garde, le touriste ou le visiteur, pour qui n'aurait pas su, pour qui n'aurait pas connu le regard de chacune des moniales. Mais Hélène percevait sensiblement le fracas. Ça ne faisait pas de bruit, ça n'avait brisé aucun rythme, c'était comme invisible. Mais pour elle qui connaissait chacune, qui avait pénétré l'harmonie de la communauté, qui en savait la cohérence paisible, pour Hélène qui était presque devenu un élément de cet ensemble, c'était là. Le chaos était comme une vibration, la confusion comme une cacophonie muette.
Hélène, une jeune femme que rien ne destinait à la vie monastique, s'apprête à prendre l'habit. Les vocations se font rares, rien ne devrait faire obstacle à sa prise de voile. Mais la réalité est toujours plus complexe. Venue dans cette abbaye bénédictine pour une simple retraite, elle y est accueillie par les quatorze moniales et presque naturellement se mêle à leur vie de prière, de silence et de joies simples. Elle découvre l'art de l'enluminure, aide au jardin, à la cuisine, approfondit sa foi, se sent pour la première fois à sa place, comme si une paisible évidence lui montrait un nouveau chemin de vie. Mais, dans une ancienne vie, Hélène s'appelait Hervé. Le " qui que tu sois " de Saint Benoît suffira-t-il à faire taire les peurs et les réticences. Confrontée à cette réalité qui la bouscule, la communauté finira par trouver une unanimité. Mais qu'en est-il de l'Institution ?
Claire Huynen, dans un texte bouleversant, nous livre une réflexion profonde sur l'identité, la tolérance et l'importance à trouver sa vraie place en harmonie avec ce que nous sommes vraiment. -
C'est l'histoire d'une nuit berlinoise, dans un des derniers bastions de liberté de notre époque. Nina, danseuse paumée au sens de l'humour ravageur, gravite parmi de jeunes artistes désargentés du quartier de Kreuzberg. Un samedi soir, elle va danser avec sa petite amie à Clärchens Ballhaus, croulante et mythique salle de bal, peuplée de furie et de fantômes de la guerre. La lune est étrange.
À l'intérieur démarre une douce folie, dans une succession de salles, de danses et d'ambiances. Nina perd sa compagne dans la mêlée, puis perd pied tout court jusqu'à se retrouver sans savoir comment sur une île de la Spree. Enfermée dans une maléfique ronde de fées, Nina n'a plus qu'une issue possible pour s'échapper...
Plus qu'une métaphore de la drogue, de la nuit ou de l'irrémédiable perte des possibles, La nuit Berlin est une chute vertigineuse en soi-même - jusqu'à ce qu'une aube pointe. Un sursaut de révolte et d'amour pour lutter contre notre résignation à la tristesse du monde. -
Puisque c'est la fin du monde
Claire Olirencia Deville
- Double Ponctuation
- 7 Novembre 2023
- 9782490855605
Les cauchemars où tu cries tu cries personne n'entend les forêts en feu plus de forêt pourquoi faire la forêt les bébés morts sur les plages les violeurs au ministère les îles de plastique le permafrost les policiers assassins les marchés d'humains Qu'est-ce qu'on dit après ça demain qu'est-ce qu'on dit à ses enfants le matin désolé on a déconné c'était trop difficile d'avoir demain dans les mains Dans ce recueil de textes, Claire Olirencia Deville dénonce avec force et talent les absurdités du monde tel qu'il existe ; ses mots, son écriture sont autant d'aiguillons pour sortir de l'immobilisme et ne pas transiger sur l'essentiel. Une autrice engagée dont chaque ouvrage est une révélation.
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Il y a quelque chose de vital dans ce roman. Quelque chose de troublant dans ces vies parallèles au sein d'une même ville. Confrontés à la froideur du monde contemporain, à des événements qui entravent leur existence, ados, adultes ou vieillards, chaque personnage se débat pour être aux rênes de sa destinée, trouver un espace à la mesure de son désir.
EXuVie, peau laissée par le serpent après sa mue, parabole des métamorphoses surprenantes dont les êtres sont capables. -
Au fond de la vallée, une demeure. Coincées au milieu d'une fratrie, Mathi et Rachel dévoilent peu à peu leur personnalité : Mathi, assoiffée de liberté, fera sa mue. D'oiseau-singe, elle deviendra aigle royal tandis que Rachel, assoiffée de tendresse, gardera serrées ses écailles. Seul le génie du hêtre vert connaît le lourd héritage de ces deux soeurs qu'il va faire entrer dans un travail d'accouchement d'elles-mêmes pour que jaillisse tout leur potentiel.
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« Elle avait déjà décidé, c'est là qu'elle s'installerait. Elle avait retrouvé la vue, elle avait un horizon. Tout à coup, elle respirait mieux. L'air d'ici, elle le sentait, serait vivifiant. Elle serait bien dans cet appartement. De son cinquième étage, elle surplomberait les tracas, regarderait de haut ses chagrins ».
Fenêtre ou couloir ? Contrairement à ce que proposent les compagnies ferroviaires, les choix sont nombreux, changeants et nuancés.
Les personnages des dix-neuf nouvelles de ce recueil vivent tous des situations qui questionnent leur place, au sein du couple, de la famille, au travail, ou vis-à-vis d'eux-mêmes : place à trouver, à retrouver, à conquérir, à garder, à ajuster, à accepter ou à quitter.
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Sept heures et demie. Comme tous les matins, Victor va dans son jardin, à côté de l'arrêt de bus. C'est l'heure où les jeunes filles vont passer pour prendre le bus. Victor habite au carrefour. Les jeunes rejoignent l'arrêt de bus. Ils marchent par deux ou par trois. Victor regarde les jeunes filles à l'arrêt de bus. Il cache ses yeux dans l'ombre de sa casquette. Comme ça, elles ne savent pas qu'il les regarde. Ça sent l'été.
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Je respire discrètement par le nez
Fanny Chiarello, Claire Fasulo
- Les Carnets Du Dessert De Lune
- Sur La Lune
- 2 Mai 2016
- 9782930607429
Ce sont les pages d'un journal écrit pendant la rédaction d'un prochain roman. Entre auto-dérision, autoportait, bricolage divers, collages,décollages, photos, brefs moments de vie, avant de repartir vers de nouveaux univers et de quitter l'appartement où ce roman a vu le jour.
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"Il est minuit, la journée commence. Le tango, c'est comme une maladie: on y tombe à cause d'une faille, et on ne peut bien s'en prendre qu'à soi-même. Une nouvelle lubie, ont dit mes amis - s'ils avaient su." Les poupées sauvages est une histoire triste comme un tango. Une métaphysique de l'abandon, ou comment danser pour ne pas mourir.
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Charles se bat pour une fin de vie digne. Vieil homme cultivé, déchanté et déjanté, il réussit à assembler toutes les pièces du puzzle de sa vie pour en faire une oeuvre d'art. Amour, humour, dérision, trahison au menu d'un récit riche et d'une voix particulière, addictive.
C'est l'histoire de Charles, ancien diplomate, placé en institution qui se bat pour sa dignité et pour sauver l'oeuvre de sa vie : l'entrée du Royaume-Uni dans l'Union européenne. L'histoire se construit comme un puzzle. Parallèlement se déclinent les aléas du Brexit, les amitiés de Charles avec David, Carl et Jacques, la construction de l'Europe, une histoire d'amour, de jalousie, de retrouvailles. Et en point d'orgue, Charles découvrira qu'il est père. -
Éliane, mosaïste et déjà grand-mère, doute d´elle-même, du sens de sa vie, de son art. Ses enfants sont partis. Elle a perdu le sommeil et l´inspiration. Son couple s´effiloche. Un accident, un hasard et elle s´envole seule pour Escadaldra, afin de s´y nourrir de l´architecture du maître de la mosaïque. Dans la ville inconnue se réveille un amour de jeunesse. Éliane retrouvera-t-elle la trace de Pedro au milieu de cette cité anonyme où les sirènes en 3D sont plus abondantes que l´eau potable ? Elle croisera sur sa route une adolescente et une jeune mère. Que lui révéleront-elles ? Inspiré de l´univers de Gaudi, ce roman déploie une atmosphère futuriste et intimiste à la fois. Fantaisie, sensualité, profondeur, jalonnent les chemins incertains du désir et de la création. Claire Ruwet, née en 1967, est licenciée en communication appliquée. « Voyage aux confins de deux mondes entremêlés. L'un résolument marqué par les fantasmes du désir, de la solitude, de la nostalgie, et ouvrant le chemin où la femme mosaïque rassemble les « petits bouts » de sa vie pour lui trouver son sens. Tout comme les tesselles multicolores ne deviennent signifiantes que dans leur ensemble. Et l'autre monde, celui d'un quotidien plus ardu, que cette mosaïque finit par enchanter à nouveau. « (Ghislain Cotton, Le Carnet et les Instants). Après avoir roulé sa bosse pendant 20 ans dans diverses associations d´éducation permanente et ONG, elle développe depuis 2007 une carrière artistique autour de l´écriture et du chant?: spectacles, voyages sensoriels, contés et chantés, animation d´ateliers d´écriture... Après un récit de vie et un recueil de poème, « La femme mosaïque » est son premier roman.
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Les vieux m'emmerdent. Ainsi commence Série grise. Le ton est donné. Chronique cynique et acerbe, ce roman décrit, sous le regard d'un vieux, le quotidien d'une maison de retraite. Le narrateur, un vieux cynique, s'exerce à l'observation cruelle de ses contemporains, réunis en un monde uniformément clos, une « maison de repos pour adultes valides ». Petites maniaqueries et décrépitude aigrie ou consentie, il s'offrira les champs d'un univers qui finit. Lucide, son regard sans complaisance sera aussi celui de sa propre dégénérescence, d'une fatale et ultime décroissance. Roman de la vieillesse, abordé sur le ton d'un humour forcément caustique puisqu'il est celui d'un regard aigu sur la sénescence qui nous attend chacun.
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" Pour ne pas me quitter vraiment, il avait pris ma place. " " Ce qui me laissait plantée là, je n'arrivais pas à l'exprimer. Pourtant, j'en comprenais confusément le sens. C'était quelque chose de l'ordre de l'adieu. Pas à la maison. Pas à Franck, non plus. Mais à notre amitié. [...] Je savais que nous ne nous retrouverions pas. Mais je restais fidèle. Pas à lui, mais à mon passé. À ce qui restait de lui en moi. Et, pendant toutes ces années, je n'ai pas voulu voir. Je n'ai pas voulu voir qu'il ne partait pas. Je n'ai pas voulu voir, alors qu'il évitait de me côtoyer, qu'il prenait place dans ma vie. Qu'il se glissait dans ma famille. Qu'il s'enroulait autour des miens. Qu'il occupait mes amis. Qu'il habitait mes engagements. Pour ne pas me quitter vraiment, il avait pris ma place. " C. H.
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Vacances pour tous
" Des centaines de personnes se serraient frileusement autour de leur guide. [...] Des rangs entiers de bateaux de bois jouaient les autobus. Ils embarquaient leurs passagers fébriles à un rythme de marche militaire. Dans toutes les barcasses, ça comptait et ça recomptait. Les guides surveillaient leur formation en ordre serré. [...] La semonce essentielle, répétée inlassablement, était pourtant celle dont le danger la séduisait le plus : ne vous perdez pas. [...] Mais elle savait que tous les passagers avaient un billet de retour. Que le seul vrai danger était d'être en retard pour le dîner. "
Une mère offre à sa fille un voyage. Une croisière sur le Nil à bord du Cleopatra, hôtel flottant affrété par Magic'Vacances. Mais, dès l'arrivée, la mère trébuche et se trouve immobilisée par une entorse. Condamnée à rester sur le bateau, elle attend chaque jour le récit des excursions de sa fille.
Une femme et sa mère, que tout éloigne, se rencontrent à travers l'approche d'un pays qu'elles découvrent d'une manière différente. Quand la première sera entraînée dans le rythme effréné des visites, la seconde, à travers les histoires et les rencontres, prendra le temps lent du voyage.
Néfertiti en bikini dresse avec humour les travers du tourisme moderne et les symptômes du phénomène de groupe qu'il génère. Il sera aussi question d'éblouissement, de résistance et de reddition. -
Puzzle littéraire de 24 pièces narratives composant la carte d'un pays imaginaire et le portrait d'un personnage nommé Adélaïde.
Ce coffret comprend : une carte au format A1 et 24 livrets. À vous de jouer.
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Carole débarque au Boomerang pour un important repas d'affaires. Elle est accueillie par le beau Diego, le patron d'origine mexicaine, et par Steve, le serveur, tellement sympathique qu'on lui pardonne sa nonchalance et ses maladresses. Rien n'échappe à la vieille Huguette, autant discrète qu'espiègle, qui a fait du lieu sa cantine du midi.
Au fil des apparitions de Carole, ce petit monde cabossé et discordant commence à s'apprivoiser, à se disputer aussi. La complicité finira pourtant par s'installer jusqu'au moment où tout s'écroule : Diego ne reçoit plus de lettres de sa famille, les démons de Carole refont surface, la mère de Steve est aux soins intensifs, et Huguette se perd en ville. Comment vont-ils s'en sortir ? Tomberont- ils comme des dominos ou s'aideront-ils à se relever ?
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Elle croit à l'amour, à la musique et en dieu.
Rebelle et indisciplinée, elle entre au couvent. calme, joie et doute. elle n'abandonne pas pour autant la guitare. après. on connaît sa chanson. dominique, nique, nique. elle fait le tour du monde et appartient à toutes les chapelles. hélas, cela ne lui assurera pas la grâce. c'est l'itinéraire d'une femme révoltée contre tous et surtout contre elle-même. prise au piège d'une image qui lui échappe. c'est l'histoire d'une icône sans légende.
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" C'est en se réveillant à cinq heures du matin que Marie décida que dorénavant sa vie serait exclusivement consacrée au vin et à la solitude.
" Cette première phrase du roman dit bien comment une jeune femme choisit de changer complètement de vie et de se lancer à la découverte du vin dont elle ignorait à peu près tout jusque-là.
Cette découverte est aussi celle de toutes les sensualités : les odeurs, les parfums, les arômes, la musique. Marie, en quête d'univers assortis à ses errances, connaîtra les cafés, les rues et les buveurs.
Peu à peu, Marie se construit une nouvelle mémoire, recrée des souvenirs.
Le vin la mènera, au fil d'un chemin initiatique, vers la découverte du monde et des autres. Tout le livre est une flânerie à la recherche d'un humanisme au quotidien, fait de petites choses simples, de menus plaisirs partagés ou non.
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L'érotisme des mots répond au froissement des peaux.
" On n'a qu'une chose à soi, c'est son désir ", disait Jacques Rigaut. L'héroïne d'Une rencontre est une jeune femme dont la passion de la reliure s'accorde à sa sensualité. Elle se souvient d'une rencontre amoureuse où seul, justement, le désir présidait aux rencontres avec un amant dont elle n'attendait que du plaisir au gré de chambres d'hôtel ou du porche d'un immeuble. L'immédiateté emportait leur gestuel.
L'érotisme des mots répond au froissement des peaux, à l'urgence d'aimer. Claire Huynen confirme son talent de romancière avec ce roman à la fois cru et délicat.