Sciences humaines & sociales
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Childless - childfree : fécondités, infécondités, alter-fécondités
Brigitte Liébecq, Claire Gavray
- Pulg
- Essais
- 5 Juillet 2022
- 9782875623232
Ne pas avoir d'enfant, ne pas être mère, in-fécondité... Comment se fait-il que nos tendances verbales penchent vers la « lacune » plutôt que vers le « plein » quand il s'agit de nommer certains trajets de vie ? Les Hannah Arendt, Virginia Woolf, ou Rosa Parks n'auraient-elles pas laissé de trace féconde dans l'histoire du monde, simplement parce qu'elles n'ont pas procréé biologiquement ? Pourquoi restreindre la fécondité à l'enfantement ? Et pourquoi parler d'un « refus des femmes » d'« avoir des enfants », comme le font régulièrement les médias et même la recherche, alors que des statistiques récentes font apparaître que le fait de ne pas procréer serait en majorité dû à une multitude de circonstances plutôt qu'à ce qu'on nomme, par habitude, un « choix ». Dans nos sociétés occidentales où la structure des familles est en pleine mutation et où les récentes évolutions technologiques autour de la naissance bousculent les habitudes ancestrales d'envisager la parentalité, le moment est venu de reconnaître qu'il y a bien des manières de perpétuer l'espèce humaine. En abordant cette interrogation à partir des habitudes langagières, cet ouvrage collectif propose de penser un féminin dissocié de la maternité qui reconnaisse la variété des fécondités alternatives individuelles au sein d'un collectif fécond, les « alter-fécondités », ces fécondités spirituelles, émotionnelles, intellectuelles, relationnelles qui existent à côté de la fécondité procréatrice.
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Une chambre en ville ; hôtels meublés et garnis à Paris, 1860-1990
Alain Faure, Claire Levy-vroelant
- Creaphis
- 3 Mai 2007
- 9782913610958
Ce gros livre (plus de 500 p.), très documenté, est le résultat de recherches menées par Alain Faure, historien du XIXe siècle, et Claire Lévy-Vroelant, sociologue et démographe. Il raconte l'histoire méconnue d'un secteur du logement populaire à Paris : les " garnis ", maisons et hôtels meublés destinés aux salariés et aux ouvriers les plus modestes. Au XIXe siècle, l'habitat en hôtel meublé, dans des conditions le plus souvent précaires, voire sordides, répondait aux besoins de logement d'une population de migrants français ou étrangers, en majorité jeune, pauvre, masculine, à la recherche d'un emploi dans la grande ville. Malgré la politique de construction des logements sociaux (HBM des années 1930, HLM après 1945), le logement en garnis a perduré. Aujourd'hui, ce système d'habitat est en train de disparaître complètement dans Paris intra-muros, et est résiduel en banlieue. La ville n'est pas pour autant plus accueillante aux plus pauvres, à un moment où la spéculation immobilière impose sa loi. Certains drames de l'année 2005 (incendie de l'hôtel Paris-Opéra), ont de nouveau attiré l'attention sur les rares hôtels non dévolus au tourisme.
Cette recherche rigoureuse sur 130 ans d'histoire ne peut qu'apporter des éléments de réflexions aux décideurs d'aujourd'hui de la politique du logement à Paris et dans la région parisienne.
Cet ouvrage s'inscrit parfaitement dans la ligne éditoriale de Créaphis, qui cherche à contribuer à l'histoire et à l'histoire urbaine, politique et sociale des XIX° et XX° siècles en France et en Europe.
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Le petit peuple de Namur ; épopée familiale, 1847-1947
Vincent Colot, Marie-claire Vandendaele
- Editions Namuroises
- 10 Septembre 2020
- 9782875511058
S'appuyant sur de longues recherches d'archives, les auteurs racontent avec tendresse cent ans de vie quotidienne à Namur. Nous suivons la vie difficile et souvent haute en couleur de Louis, le joueur d'orgues, d'Amélie, la lavandière... Nous découvrons les multiples changements qui ont contribué au développement de Namur à cette époque. L'épidémie de choléra, les inondations, les moulins ou verreries, l'apparition du téléphone ou de l'électricité, les aléas des deux guerres... bref, nous sommes plongés au coeur de cette ville que les auteurs aiment tant !
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Que savons-nous réellement de ce monde hors du monde ?
A travers les témoignages de plusieurs dizaines de détenus, hommes et femmes devenus sans voix suite à leur incarcération, Claire Capron nous ouvre une fenêtre sur un univers largement méconnu, un monde où l'humain côtoie l'inhumain.
Ce voyage, à la fois interpellant et passionnant, ne peut pas nous laisser indemnes : il nous invite à revoir fondamentalement notre vision de la prison et la place de cette dernière dans notre société.
Extraits de la préface de Damien Vandermeersch
Claire Capron nous aide à mieux comprendre comment la prison est un système qui broie les personnalités et rend impossible une réinsertion harmonieuse et une vie respectable dans la société. Elle demande que toutes ces personnes soient traitées avec respect et dignité dans des lieux décents.
Car, pour elle, mal traiter ces milliers de détenus - qui entraînent avec eux leur famille proche dans une ronde infernale d'agressivité et de violence - rejaillit évidemment sur la sécurité même de notre société. -
L''accès aux semences sous influences : Le cas de la filière haricot sur le territoire d'Idjiwi, à l'est de la RD Congo
Alice Claire Jandrain
- Presses Universitaires de Louvain
- 16 Février 2024
- 9782542121214
Thèse présentée en vue de l'obtention du grade de Docteure en sciences politiques et sociales.
L'agriculture, comme de nombreuses activités, est genrée. En effet, les tâches agricoles et le type de cultures sont généralement répartis selon le genre. L'agriculture de rente est généralement l'apanage des hommes et l'agriculture vivrière celui des femmes. La sélection et la conservation des semences font l'objet de cette même répartition. Ainsi, la sélection et la conservation des semences des cultures vivrières sont une activité majoritairement féminine.
Toutefois, face à de nombreux chocs contextuels, il est de plus en plus difficile pour ces cultivatrices de conserver leurs semences d'une saison à l'autre. Elles se dirigent alors vers des protagonistes extérieurs pour s'en procurer. Certains de ceux-ci produisent des semences selon la réglementation semencière congolaise. Or, celle-ci se fonde sur des normes internationales, héritées de la colonisation et des sciences modernes. Ceci a pour effet de déterritorialiser la sélection et conservation des semences, mais aussi de masculiniser cette activité. -
Peut-on encore parler de racisme ? analyse des discours et des mécanismes de rejet
Anne-claire Orban
- Couleur Livres
- 22 Juin 2015
- 9782870036792
Créé dans les années 1930, le terme «racisme» condamnait la division de l'humanité en races et leur hiérarchisation. Il se décline aujourd'hui sous de nombreuses variantes : «racisme sans race», «racisme culturel», «racisme différencialiste», «nouveau racisme»... Et certains considèrent ce nombre de déclinaisons comme preuve de l'inappropriation du terme pour cerner les phénomènes de rejet dans le monde contemporain.
Pourquoi tant de difficultés à nommer le racisme aujourd'hui ? Comment comprendre le volet «culturel» de l'exclusion ? Comment se manifeste le racisme aujourd'hui et envers qui ? La législation belge a-t-elle réussi à suivre l'évolution de ce phénomène ou sous-entend-elle une hiérarchisation
des victimes ? Et au final, à quoi et à qui sert le racisme ?
Des questions qui traversent la réflexion présentée dans ce livre. Comprendre les mécanismes profonds de l'exclusion ainsi que leur mise en mots hier et aujourd'hui, telle est la trame de fond de ce travail à mettre dans les mains de tous les acteurs de la lutte antiracisme.