Filtrer
Arlea
-
Hélène s'apprête à prendre l'habit. Mais, dans une ancienne vie, Hélène s'appelait Hervé. Le " qui que tu sois " de Saint Benoît suffira-t-il à faire taire les peurs et les réticences ?
Le silence bruissait avec douceur.
En apparence rien n'avait changé.
Mais Hélène percevait le tumulte sourd qui bouleversait l'abbaye. C'était un mouvement imperceptible pour qui n'y aurait pris garde, le touriste ou le visiteur, pour qui n'aurait pas su, pour qui n'aurait pas connu le regard de chacune des moniales. Mais Hélène percevait sensiblement le fracas. Ça ne faisait pas de bruit, ça n'avait brisé aucun rythme, c'était comme invisible. Mais pour elle qui connaissait chacune, qui avait pénétré l'harmonie de la communauté, qui en savait la cohérence paisible, pour Hélène qui était presque devenu un élément de cet ensemble, c'était là. Le chaos était comme une vibration, la confusion comme une cacophonie muette.
Hélène, une jeune femme que rien ne destinait à la vie monastique, s'apprête à prendre l'habit. Les vocations se font rares, rien ne devrait faire obstacle à sa prise de voile. Mais la réalité est toujours plus complexe. Venue dans cette abbaye bénédictine pour une simple retraite, elle y est accueillie par les quatorze moniales et presque naturellement se mêle à leur vie de prière, de silence et de joies simples. Elle découvre l'art de l'enluminure, aide au jardin, à la cuisine, approfondit sa foi, se sent pour la première fois à sa place, comme si une paisible évidence lui montrait un nouveau chemin de vie. Mais, dans une ancienne vie, Hélène s'appelait Hervé. Le " qui que tu sois " de Saint Benoît suffira-t-il à faire taire les peurs et les réticences. Confrontée à cette réalité qui la bouscule, la communauté finira par trouver une unanimité. Mais qu'en est-il de l'Institution ?
Claire Huynen, dans un texte bouleversant, nous livre une réflexion profonde sur l'identité, la tolérance et l'importance à trouver sa vraie place en harmonie avec ce que nous sommes vraiment.