Depuis Droit, mythe et raison (1980) e´crit avec Jacques Lenoble jusqu'aux re´cents A` quoi sert le droit ? Usages, fonctions et finalite´s (2016) ou Le droit, objet de passions (2018), Franc¸ois Ost ne cesse de questionner les rapports de nos socie´te´s au droit et la place de celui-ci dans nos socie´te´s contemporaines.
Avec Le droit malgre´ tout, il s'agit de rendre hommage a` l'oeuvre et a` la carrie`re d'une figure centrale de la the´orie du droit contemporaine et aussi au fondateur, avec le regrette´ Michel van de Kerchove, de ce que l'on appelle parfois «l'e´cole de Saint-Louis». Abordant les deux po^les de la dialectique a` laquelle Franc¸ois Ost est si attache´ - la critique et la reconstruction -, l'ouvrage propose un regard interdisciplinaire sur le droit, a` travers les principaux the`mes qui ont nourri la pense´e de l'auteur. Du statut e´piste´mologique de la science du droit a` un questionnement sur les fondements et l'avenir du droit et de la justice, des liens qu'entretiennent le droit et la litte´rature jusqu'a` l'environnement saisi par le droit en passant par les « communs », les approches de ses colle`gues et amis sont toutes re´flexives et critiques. En ce qu'elles sont soucieuses de soumettre le droit au regard des sciences sociales et, inversement, les normativite´s extra-juridiques au regard du droit, elles sont fide`les a` la de´marche de Franc¸ois Ost.
Ce Liber Amicorum propose aussi un retour re´flexif sur son oeuvre par l'auteur lui-me^me, dans un entretien avec Manuel Atienza.
Longtemps restés confidentiels, les domaines de l'histoire du droit et de la justice coloniale connaissent aujourd'hui une activité importante. Celle-ci est portée par l'effet conjoint de l'attention nouvelle qu'y portent les historiens du droit, du renouvellement des études africaines et coloniales francophones et de la visibilité récente que leur a apporté le cinquantenaire des indépendances africaines.
Les historiens africanistes et les historiens du droit s'interrogent de concert sur les modes de production et de transformation du droit colonial et de la justice coloniale. Ces réalités les renvoient à la plasticité du droit, de l'administration comme des pratiques judiciaires dans le cadre de la rencontre coloniale où des intérêts gouvernementaux font face à des contraintes culturelles et territoriales locales inédites (coutumes, populations locales en résistance, difficile maîtrise du territoire, etc.).
Les huit contributions de cet ouvrage interrogent les modes de production et d'évolution du droit et de la justice. Dans quelle mesure crée-t-on du neuf ? Recycle-t-on, adapte-t-on l'ancien, les héritages de métropole ? Par ailleurs, on peut observer le processus de création à l'oeuvre, et s'interroger sur les contextes propices aux transformations juridiques et judiciaires, ainsi que sur les modes de création en eux-mêmes ; dans quelle mesure le fait colonial est-il un facteur d'innovation juridique, admnistrative et judiciaire ? Ces questions seront abordées dans une perspective attentive à la multiplicité des expériences et des modes de colonisation.
Professeur de littérature néerlandaise à l'Université Saint-Louis- Bruxelles durant vingt ans, Hugo Bousset s'est imposé depuis les années 1970 comme une figure majeure de la critique littéraire en Flandre et aux Pays-Bas, tant par son érudition - dont témoigne son impressionnante production essayistique - que par son engagement et regard singulier sur la littérature. Critique au grand flair, ayant le sens de l'air du temps, Hugo Bousset a aussi contribué, en tant que rédacteur en chef de l'une des plus anciennes revues littéraires Dietsche Warande & Belfort, à façonner le paysage littéraire néerlandophone de ces dernières décennies.
Ce volume souhaite lui rendre hommage en investiguant certains enjeux majeurs de la critique littéraire d'aujourd'hui, sondant quelques jalons importants de l'histoire de la critique néerlandophone aux xxe et xxie siècles, et plaçant en son coeur l'ambivalence du terme littéraire - la critique fabrique la littérature, tout comme la littérature assume une forme de retour critique sur elle-même. Revisitant les écrits de Hugo Bousset, les contributions qui composent ce livre se présentent sous un angle résolument dialogique. Elles interrogent les frontières disciplinaires et empruntent, ne serait-ce que le temps d'un texte, la voix de l'autre, réservant au lecteur quelques réflexions inédites.
Ont fait le pari ! Fruit d'un travail mené dans la bonne humeur, ce livre n'a pour ambition ni de critiquer vertement Star Academy, ni d'en faire l'apologie béate : loin de tout jugement moral catégorique sur une émission de télé-réalité qui alimente divers fantasmes, les auteurs proposent la confrontation de regards croisés, un dialogue interdisciplinaire à partir d'un objet ludique et plutôt inhabituel pour eux. Les diverses contributions proposent une lecture de l'émission à partir des cadres de leur discipline : que peuvent dire de Star Academy l'anthropologie, la criminologie, le droit, l'économie, la psychanalyse, la science politique, la sociologie ou la statistique ? Prenant appui sur un objet matériel commun, l'ouvrage est donc aussi une introduction didactique à différentes disciplines des sciences humaines. A ce titre, il constitue un support original pour des enseignants, notamment de la fin du secondaire, soucieux d'éclairer les élèves des classes terminales sur les questionnements et les démarches de l'anthropologue, du criminologue, de l'économiste, du juriste, du psychologue, du sociologue, du politologue ou du statisticien...
Des adversaires les plus redoutables des démocraties libérales contemporaines. Certes, comme le rappelle Jean Delumeau, la peur est de tout temps. Si l'affect qu'elle représente connaît son déploiement le plus varié dans le c?ur et l'esprit de l'homme, ses formes et ses défis se renouvellent de génération en génération. Aujourd'hui, ses objets et moyens de propagande sont d'une complexité et d'une ampleur inédites. Quant à sa gestion, elle est des plus problématiques : la confiance moderne dans la gestion scientifique des risques et des menaces est fortement ébranlée depuis le milieu du siècle dernier. En sorte qu'il n'est pas exagéré de dire qu'un des enjeux majeurs de nos sociétés est d'assurer en même temps la gestion éclairée des peurs et le contrôle social de ce qui est censé y remédier: les compétences. D'où les deux grands axes d'interrogation pris en charge par les leçons publiques organisées par l'Ecole des sciences philosophiques et religieuses les années académiques 2003-2004 et 2004-2005. Le premier, " De quoi avons-nous peur?", concerne l'investigation de la spécificité des peurs, contemporaines ; le second, "La peur bonne ou mauvaise conseillère?", a trait aux modes de gestion qui en sont proposés aujourd'hui.
Hommage à Luc Van Campenhoudt