Autodidacte, formé au contact de la littérature de son temps et persuadé de son destin d'artiste élu, tel que le concevait Nietzsche, Léon Spilliaert (1881-1946) est l'auteur d'une oeuvre d'une profonde originalité, nourrie d'interrogations métaphysiques et de culture flamande, et réalisée presque exclusivement sur papier. Mélangeant les techniques graphiques comme l'encre de Chine, la mine de plomb, la craie noire, le pastel, les crayons de couleur, puis l'aquarelle et la gouache, l'Ostendais tisse des liens avec le symbolisme et l'expressionnisme contemporains, et semble annoncer, dans ses paysages les plus radicaux, simplifiés à l'extrême, l'abstraction géométrique et le minimalisme.
Du 6 octobre au 12 février 2022, le Louvre Abu Dhabi va proposer sa seconde exposition de l'année, Le dragon et le phénix, des siècles d'échanges entre la Chine et le monde islamique. Plus de 200 oeuvres d'art ont ainsi été sélectionnées pour faire partie de cet événement mettant en scène les relations artistiques et culturelles entre deux grandes civilisations, entre les 8e et 18e siècles. Une exposition organisée en partenariat avec le Musée national des arts asiatiques-Guimet. « Elle confirme le rôle joué par le Louvre Abu Dhabi dans la mise en valeur des relations interculturelles, ainsi que le besoin d'adopter de nouvelles approches dans le champ de la recherche historique. Pendant près d'un millénaire, ces deux cultures étaient liées par le commerce, la curiosité scientifique et la production artistique. Elles s'observaient et s'inspiraient mutuellement. Notre histoire d'influences et d'inspirations communes cessa délibérément au début du 18e siècle, lorsque d'autres modèles proposant une esthétique radicalement nouvelle émergèrent » explique le Dr Souraya Noujaim, la directrice scientifique en charge de la conservation et des collections du Louvre Abu Dhabi.
Organisée en partenariat avec la Cinémathèque française, l'exposition - première exposition de ce type à être organisée en France - présentera les liens du cinéma avec les autres arts et leurs influences réciproques. Un parcours chronologique mêlant extraits de films, peinture, sculpture, photographie, affiches, costumes, dessins, maquettes, permettra d'apprécier les relations que les artistes du XXe siècle nouèrent avec l'art des images en mouvement.
Cette exposition fait suite aux deux étapes déjà organisées en Espagne en 2017 (CaixaForum Madrid et CaixaForum Barcelone), qui ont chacune remporté un franc succès. L'étape rouennaise de l'exposition resserre le propos chronologiquement, et renforce la présence de son versant plastique, à partir d'oeuvres issues des grandes collections publiques françaises.
L'exposition est organisée autour de grandes sections thématiques :
1) Avant le Cinéma.
2) Les frères Lumière et l'impressionnisme.
3) Charlot et le cubisme.
4) Abstraction, rythmes formels.
5) Expressionnismes allemand et russe.
6) Surréalisme.
7) Filmer l'art.
8) Vagues modernes.
L'exposition réunit des peintures, des affiches, des objets et des extraits cinématographiques autour d'un important ensemble issu des collections de la Cinémathèque française.
Cette exposition temporaire sera élaborée sous la direction de Cécilie Champy-Vinas, commissaire invitée, conservatrice au Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, et de Cécile Bertran, directrice du musée Camille Claudel. Elle abordera la thématique du travail dans la sculpture au tournant du siècle, et notamment les trois projets de monuments au travail conçus à cette période en France et en Belgique.
Longtemps cantonnée aux marges de la création artistique, la représentation du travail envahit à partir des années 1870-1880 le champ artistique. L'engouement pour le sujet culmine vers 1900 où plusieurs grands sculpteurs - Rodin, mais aussi Dalou et Meunier - imaginent de colossaux monuments qui rendent hommage aux travailleurs, mais dont aucun ne verra cependant le jour. Cette exposition se propose de mettre à l'honneur les "sculpteurs du Travail" qui, entre 1880 et 1920, cherchèrent à accorder la sculpture - genre par essence noble et sérieux - à l'un des sujets les plus prosaïques de la tradition artistique, celui du Travail.
Des sculpteurs tels Dalou et Rodin rompent alors complètement avec les usages académiques qui réservaient l'art statuaire monumental à la représentation des rois, des princes et éventuellement des "grands hommes" à partir du XVIIIe siècle. D'humbles travailleurs - paysans, mineurs ou maçons - deviennent des héros de marbre ou de bronze et acquièrent ainsi une dignité nouvelle. Cette exposition au sujet largement inédit invite à redécouvrir l'extraordinaire fortune d'un thème dont l'omniprésence dans la sculpture de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle mérite d'être questionnée.
Riche d'environ cent oeuvres, l'exposition sera l'occasion de présenter au public des sculptures inédites ou rarement montrées, provenant de musées français (Petit Palais, musée d'Orsay, musée Rodin) et étrangers (Belgique et Italie), mais également de collections privées. Bien que principalement dédiée à la sculpture, l'exposition visera également à explorer les liens qui unissent l'art statuaire et d'autres techniques artistiques, notamment le dessin et la photographie, tout en faisant écho aux thématiques présentées dans le parcours du musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine.
L'exposition intitulée " A la pointe de l'art " sera la troisième exposition temporaire du musée depuis sa réouverture. Au coeur de cette exposition se trouve le timbre-poste ; en effet, les collections philatéliques constituent le fonds le plus important du musée. Cependant, le sujet de l'exposition portera moins sur les aspects techniques du timbre que sur la création de l'oeuvre à proprement parler.
En effet, en plus d'être une estampe, le timbre reste l'une des plus petites surfaces de création qui existent au monde mais aussi l'une des plus diffusées. Aussi, les dessins originaux et les poinçons gravés d'artistes seront au coeur du propos. En plus des timbres eux-mêmes, le musée conserve dans le cadre du dépôt obligatoire des archives du timbre-poste français des milliers de pièces témoignant du processus créatif conduisant à l'émission d'un timbre : les esquisses et dessins préparatoires, les épreuves d'impression, essais de couleurs ou poinçons gravés.
L'idée première est de démontrer que, bien que le timbre soit une oeuvre de commande régie par un cahier des charges strict, la place accordée au geste de l'artiste reste très présente. Le parcours de l'exposition sera ainsi ponctué de neuf portraits de dessinateurs, graveurs, peintres, illustrateurs, tous créateurs de timbres et ayant des carrières artistiques et parcours très différents. C'est une manière pour le Musée de La Poste de valoriser la création philatélique et de l'ancrer dans le vaste domaine de l'histoire de l'art.
A côté des peintures d'Henry Cheffer ou estampes de Pierre Albuisson, le visiteur découvrira les gravures héraldiques de Sarah Bougault, les sculptures de Jacques Jubert, les peintures sur ivoire de Pierrette Lambert, les bandes dessinées de Pierre Forget, l'univers fantastique de Thierry Mordant et Ciou, ainsi que le monde foisonnant de détails et d'histoires de Jean Delpech. Le timbre-poste est une surface de création à la fois unique et pour autant connue de tous.
Ce support artistique voyage et nous fait voyager. Depuis les années 1960, la série artistique, imaginée par André Malraux pour mettre l'art à portée de tous les Français, a su s'imposer et c'est donc tout naturellement que certains des plus grands artistes se sont approprié le timbre-poste pour nous proposer de merveilleuses créations. Tomi Ungerer, Victor Vasarely, Raoul Ubac, Jean-Michel Folon, Salvador Dali, Roger Bezombes et bien d'autres se sont prêtés à l'exercice et le résultat est toujours impressionnant.
Le Musée de La Poste est le musée d'entreprise du Groupe La Poste consacré à l'histoire postale et à la philatélie française. Ouvert en 1946, il a connu deux sites dans Paris. Le musée actuel est situé au 34 boulevard de Vaugirard (Paris 15e) depuis 1973. Reconnu Musée de France, le musée a été fermé pendant plusieurs années pour rénovation complète de ses espaces avec notamment pour objectif une accessibilité totale aux personnes en situation de handicap.
Il a rouvert ses portes au public en novembre 2019. Le Musée de La Poste est un lieu de présentation, de conservation et de diffusion du patrimoine postal. Il est centré sur l'Ecrit, l'Histoire et la Culture. Des bottes de sept lieues aux héros de l'Aéropostale, en passant par le panorama des 150 ans du timbre-poste en France, ses collections racontent une histoire, non seulement celle d'une entreprise mais aussi celle de la France au quotidien.
Le musée conserve et expose sur plus de 1000 m, le patrimoine historique, artistique, philatélique et scientifique constitué par des pièces aussi diverses que les premières cartes des routes de poste, des uniformes de facteurs, des maquettes d'artistes, des timbres-poste, des objets populaires et enfin une collection de mail art et d'art postal.
L'exposition Staged bodies est consacrée aux nombreuses façons dont le corps est mis en scène dans la photographie artistique depuis 1970. L'ouverture de la culture postmoderne aux domaines de la fiction, de l'hybridation et du simulacre a provoqué de nombreux bouleversements dans le traitement du corps. Ce dernier n'est plus considéré comme une réalité close et stable, mais devient une surface de projection fluctuante permettant de renégocier des questions fondamentales liées à la représentation, à l'identité, et à la relation entre les sexes. Dorénavant, le corps n'est plus un fait biologique inchangeable, mais une construction sociale, compréhensible uniquement à travers le prisme de ses multiples mises-en-scène dans des contextes historiques et culturels particuliers. À ce passage d'un corps naturel et permanent vers un corps idéologiquement déterminé et remodelable, correspond, en termes de photographie, l'abandon d'une approche documentaire en faveur d'une « staged photography », une photographie mise-en-scène, qui, au lieu de prétendre à la reproduction du réel, le théâtralise et le fictionnalise. Pour cette exposition, de nombreux prêts nous ont été accordés (CNAP, plusieurs FRAC, IAC Villeurbanne, MAMC Saint-Etienne, Musée de la Photographie de Charleroi, MAC's Grand Hornu, Fondation Lhoist...) et les oeuvres d'artistes reconnus seront présentées dont : Orlan, Zoe Leonard, Les Krims, Valie Export, Michel Journiac, Urs Lüthi, Shirin Neshat, Cindy Sherman, Nan Goldin, Balthasar Burkhard, Martin Parr, Victor Burgin, Luigi Ontani, Jürgen Klauke, Jan Vercruysse, Lili Dujourie, Hiroshi Sugimoto, Patrick Faigembaum ou encore Duane Michals.
Les oeuvres de Diego Rodriguez de Silva y Velázquez, qui est probablement le plus grand peintre du XVIIe siècle, continuent de fasciner le public et les artistes du monde entier. Dans ce très bel ouvrage, Leah Kharibian nous fait découvrir cet artiste de génie et son entourage à travers d'aucuns de ses plus grands chefs-d'oeuvre. Elle y retrace son ascension de jeune apprenti à peintre de la cour de d'Espagne qui, au-delà de quelques splendides portraits, notamment de Philippe IV, nous a légué des toiles mythologiques tout aussi magistrales. Leah Kharibian est historienne de l'art et essayiste free-lance.
Victor Vaissier, fabricant de savon et se disant prince du Congo, rêvait de se faire construire une demeure digne de ses rêves extravagants. Il ne supportait plus de vivre entouré des murs noircis de l'usine de la rue de Mouvaux.
Il décida de faire appel à l'architecte Charles Dupire-Rozan et lui donna quelques directives : un château d'une allure majestueuse et originale, prenant la forme et le style d'un édifice oriental, surmonté d'un grand dôme garni de vitraux. Le château fut réalisé en 1892 sur un parc d'une superficie de cinq hectares, s' étendant de la rue de Mouvaux à l'avenue Grau et de la rue du Congo jusqu' au canal.
En 1923, à la mort de Vaissier, sa famille propose de vendre le château à la ville de Tourcoing, qui refuse. En 1925, Mr Deconninck, entrepreneur de spectacles, le rachète. Il envisage plusieurs projets, mais aucun ne sera réalisé.
En 1929, le château est démoli. La propriété, divisée entre les associés, est lotie et les différentes parcelles vendues en terrain à bâtir.
Véritable cosmopolite d'autrefois, et homme de culture de toujours, Georges Bemberg est l'héritier d'une vieille famille vivant depuis longtemps entre l'Ancien et le Nouveau Monde. Si c'est en 1841 que le banquier Charles-Juste Bugnion achète la campagne de l'Hermitage, située sur une colline dont la vue superbe sur la cathédrale de Lausanne et le lac avait déjà été immortalisée par Camille Corot en 1825, c'est peu d'années plus tard que la famille Bemberg quitte Cologne, en Allemagne, et traverse l'Atlan- tique pour y commencer une nouvelle vie.
Georges Bemberg aurait pu être pianiste, compositeur, écrivain, ou encore auteur de théâtre mais, avec une discrétion et un sens du secret qu'il érige en règle de vie, c'est en collectionneur qu'il se consacra à l'art. Jusqu'à ses derniers jours, il partage son temps entre Paris où il réside le plus souvent, New York dont il aime l'énergie et les hivers, et Buenos Aires auquel il garde un attache- ment profond.
Né en Argentine en 1915 dans une famille luthérienne d'industriels, il grandit en France. Pianiste talentueux envisageant un temps de devenir compositeur, il choisit Harvard pour ses études afin de rejoindre Nadia Boulanger et côtoyer toute l'élite des compositeurs du xxe siècle. Finalement, il renonce à la carrière musicale, trop exclusive à son goût, pour se lancer dans la création littéraire. Diplômé en littérature comparée anglaise et française, il devient alors un familier des cercles d'écrivains et de poètes de la Nouvelle-Angleterre et rencontre de grands auteurs comme John Dos Passos ou Edmund Wilson.
Il publie différents ouvrages et certaines de ses pièces sont jouées avec succès off-Broadway. En Argentine, il fréquente les milieux intellectuels sud-améri- cains et sa cousine Victoria Ocampo lui ouvre sa fameuse revue littéraire SUR. En France, ses nouvelles et poèmes au style subtil et sensible sont favorablement accueillis par la critique. Néanmoins, au-delà de la multiplicité de ses talents, il consacre sa vie à sa passion pour les beaux-arts.
De sa famille, généreux mécène à qui l'on doit la Maison de l'Argentine à la Cité universitaire de Paris, et plus particulièrement d'un oncle, élève de Picasso, Georges Bemberg hérite de l'amour de la peinture. C'est à New York, alors âgé d'une vingtaine d'années, qu'il fait l'acquisition d'une gouache de Pissarro, remarquée chez un marchand et obtenue pour 200 dollars. "C'est pour un musée" dit-il, pour cacher sa timidité et anticipant inconsciemment son désir profond.
Aux Etats- Unis, puis en France après la guerre, Georges Bemberg se familiarise avec le marché de l'art et parcourt les ventes. A Paris, il est ébloui par Bonnard et va constituer, au fil des ans, un des plus grands ensembles de ce peintre, riche de plus de trente toiles. Il le complètera par un nombre important d'autres signatures de la fin du xixe et du début du xxe siècle, impression- nistes, nabis et fauves.
Il réunira également près de deux cents tableaux anciens, du xvie au xviiie siècle, dont des portraits de Clouet, Benson et Cranach. Son amour pour Venise le pousse à collectionner les maîtres vénitiens tels que Canaletto et Guardi. Toutes les formes d'expression artistique le passionnent. Ainsi, de remarquables bronzes de la Renaissance, de splendides reliures, une foule d'objets précieux ou encore des meubles de grands ébénistes viennent s'ajouter à sa collection, qu'il ne va jamais cesser d'enrichir.
Dans les années 1980, Georges Bemberg recherche un lieu où abriter sa collection et la partager avec le public, considérantque les beaux objets doivent finir dans un musée pour être vus par tous. C'est ainsi que lui vient l'idée de créer une Fondation, seul moyen de préserver sa collection dans son intégrité, tout en la rendant accessible. La splendeur de l'Hôtel d'Assézat que la municipalité de Toulouse lui propose de mettre à sa disposition, le convainc d'installer sa collection dans la ville.
Le voeu du collectionneur peut se réaliser : abriter les oeuvres et les objets témoignant d'une vie tout entière consacrée à la recherche artistique dans un lieu hors du commun. Investi dans la mise en scène de l'oeuvre de sa vie, il crée un décor semblable à celui d'une noble maison particulière, renouant ainsi avec la vocation première de l'hôtel d'Assézat. Ce qui distingue la collection Bemberg et qui en fait tout le charme et la personnalité, c'est qu'elle n'est rien d'autre que le reflet fidèle du goût et du tempérament de son auteur.
Celui-ci a choisi chaque tableau, chaque objet, pour la seule beauté et l'émotion que leur contem- plation éveillait en lui. Régulièrement, dans le plus grand anonymat, Georges Bemberg venait voir ses oeuvres installées dans l'écrin qu'il leur avait choisi et, toujours sans se faire connaître, se plaisait à écouter les commen- taires élogieux des visiteurs. Lieu d'exception s'il en est, l'hôtel d'Assézat appartient depuis plus de cent ans à la Ville de Toulouse.
Sa construction, qui remonte à la seconde moitié du xvie siècle, est due à Pierre Assézat, négociant ayant fait fortune dans le pastel, plante tinctoriale dont le commerce était alors florissant. Venu d'Espalion, en Aveyron, au début du xvie siècle pour rejoindre ses frères aînés déjà associés à ce commerce, Pierre Assézat en devient l'héritier et le successeur en 1545. Marié à la fille d'un capi- toul, receveur général de la reine douairière Eléonore d'Autriche, il accéde au Capitoulat en 1552.
Dès 1551, il commence à acquérir les terrains nécessaires à la construction d'une "grande maison" . Le 26 mars 1555, il conclut un bail à besogne avec le maître-maçon Jean Castagné et l'architecte sculpteur Nicolas Bachelier pour la construction du corps de logis formé de deux ailes perpendiculaires reliées par un escalier. A la mort de Nicolas Bachelier en 1557, son fils Dominique dirige les travaux du pavillon d'entrée, de la galerie ouverte sur la cour et enfin, de la "coursière" 4 qui anime le mur mitoyen aveugle.
En 1761, les descendants de Pierre Assézat vendent l'hôtel au baron de Puymaurin, qui modernise façades et appartements. L'hôtel d'Assézat nous parvient donc après deux campagnes de travaux bien distinctes : l'une, datant de la Renaissance, met en place la composition générale, le dessin des façades, la superposi- tion des ordres dorique, ionique et corinthien, l'importance donnée à tous les éléments d'architecture par l'emploi de la pierre ; l'autre, remontant au xviiie siècle, voit les fenêtres à meneaux remplacées par de grandes fenêtres au premier niveau, pour éclairer les salons nouvellement créés.
Au xixe siècle, après avoir été transformé en entrepôts et en bureaux, l'hôtel d'Assézat fut acheté par la banque Ozenne et légué en 1895 à la Ville de Toulouse. C'est au terme d'une étude de plusieurs années qu'a pris forme le projet de réhabilitation de l'édifice et son aménagement en vue d'abriter la collection Bemberg. Les travaux, commencés en 1993, se sont achevés début 1995, et la Fondation Bemberg a ouvert ses portes dans un bâti- ment entièrement rénové et réaménagé en fonction de sa nouvelle vocation culturelle.
La Fondation Bemberg a réalisé une première extension et une rénovation de ses espaces en 2001, ce qui a permis d'y intégrer de nouveaux espaces comme l'auditorium, les ateliers pédagogiques, etc. A l'issue de près de 25 ans d'activités, le musée nécessite des aménagements plus adaptés à sa fréquen- tation et aux attentes du public, notamment en ce qui concerne l'accueil. Afin d'offrir la meilleure expérience possible à chacun de ses visiteurs, le conseil d'administration de la Fondation Bemberg a décidé d'un ambi- tieux chantier de rénovation, prévu de la fin de l'année 2020 au début 2022.
Ce projet est l'aboutissement d'une réflexion en profon- deur sur les aspects techniques et la conser- vation préventive, ainsi que sur les aspects fonctionnels et notamment sur le parcours, les agencements muséographiques, les systèmes d'éclairage ainsi que les dispositifs de média- tion associés. Différents paramètres sont ainsi intégrés : muséographie, architecture, patri- moine, fonctions, et techniques.
La Fondation Bemberg ou l'art de se réinventer... A l'heure où cette dernière a fermé ses portes pour un an afin de de se préparer pour une nouvelle vie, elle consent un prêt tout à fait exceptionnel. En effet, depuis sa création, c'est la première fois que la Fondation Bemberg, en dehors des prêts individuels qu'elle pratique toujours avec joie, prête ici une très large sélection des chefs-d'oeuvre de sa collection de peintures.
Nul doute que, européen convaincu et amou- reux des beaux lieux, Georges Bemberg aurait apprécié de voir nombre de ses tableaux favoris dans le cadre attachant et romantique de la Fondation de l'Hermitage, en attendant que le rêve de sa vie fasse peau neuve...
Peintre indépendant, remarquable dessinateur et brillant coloriste, Raoul Dufy est assurément l'un des artistes les plus complets, les plus inventifs et les plus prolifiques du XXe siècle. Ignorant l'apport que son expérience de décorateur pouvait avoir exercé sur sa peinture, ses détracteurs lui ont longtemps reproché d'avoir sacrifié son talent au profit des marchands d'étoffes. Pierre Courthion se félicitait au contraire de cet heureux et fructueux mariage entre la peinture et les arts décoratifs pour célébrer, en Dufy, le "roi de la fantaisie, magicien de la couleur, le décorateur le plus vivant et le plus riche de notre temps".
Raoul Dufy nous invite à partager sans frein le plaisir renouvelé de la peinture et de ses nombreuses applications dans les domaines de l'illustration, de la mode, de la céramique, de la tapisserie et des arts de la scène.
Dans le cadre d'un partenariat avec le Musée national Picasso-Paris, le MUba Eugène Leroy produit l'exposition « Picasso Illustrateur » du 19 octobre 2019 au 13 janvier 2020.
L'exposition Picasso Illustrateur ouvre très largement la question inédite du texte et de l'image dans l'oeuvre de Picasso : de l'oeuvre de commande à l'oeuvre d'engagement - dessins de presse ; en passant par l'oeuvre libre et poétique. Entre classicisme et extrême modernité, éternel inventeur et éternel joueur, Picasso a su aussi s'hasarder vers les supports parfois les plus singuliers ou modestes et les expérimenter : enveloppes, cartes postales, briques, céramiques, tôle, nappes, papier découpé ou arraché, magazine... L'exposition est une mise en regard de toutes ses explorations fourmillantes avec les oeuvres majeurs de l'artiste, en peinture, sculpture ou céramique.
Huit thèmes explorent l'oeuvre de Picasso au travers du prisme de l'illustration :
- Amitiés poétiques des années 10.
- Antiques allers-retours.
- Le peintre et son modèle.
- Le carnaval des animaux.
- La colombe de la paix.
- Quand le texte fait image.
- Abstraction et langages inventés.
- Picasso, les affiches d'exposition.
D'un catalogue à l'autre.
Michel Laclotte, président-directeur honoraire du musée du Louvre.
Parmi les collections de « primitifs » italiens conservés en France, si l'on excepte celles de Paris, de Chantilly, d'Ajaccio et d'Avignon, l'ensemble réuni au musée de Tessé est sans doute le plus remarquable. Le musée du Mans présente également des oeuvres importantes du XVIe et du XVIIe siècle italiens, ainsi que de l'école espagnole. A partir des dossiers très complets qu'il a méthodiquement constitués pour ces peintures, Corentin Dury prend parti et donne ou redonne à chacune son identité.
Le dernier catalogue du musée de Tessé, publié en 1932 par Arsène Le Feuvre et Arsène Alexandre, avait le mérite de comporter la reproduction de la plupart des primitifs italiens de la collection, ce qui n'était guère courant à l'époque. Mais on est stupéfait de constater les attributions plus qu'approximatives, voire aberrantes, répétées de catalogue en catalogue depuis celui de 1864, alors qu'en 1932, une bonne part des oeuvres avaient déjà été justement baptisées par les spécialistes.
Cet aveuglement est encore plus frappant si l'on remonte en arrière dans le temps. En 1842, les pièces des «Ecoles primitives d'Italie» provenant de la collection Evariste Fouret qui sont achetées par la ville du Mans en 1863 avaient été prêtées par le collectionneur à une exposition de collections particulières organisée à la Préfecture du Mans (fig. 00). C'est sans aucun doute à l'amateur lui-même, excellent connaisseur, comme l'a démontré Corentin Dury dans l'étude qu'il lui a consacré, que l'on doit les attributions fournies par le livret de cette exposition et qui sont, pour l'époque, justes ou raisonnables. Ainsi, la pièce la plus précieuse sans doute de la collection, la Sainte Agathe de Pietro Lorenzetti, florentine d'après le catalogue de 1932, est bien cataloguée en 1842 sous son vrai nom ( « Pietro di Lorenzo, de Sienne, appelé Pietro Laurati par Vasari »), et les autres attributions ne sont jamais absurdes. Un exemple : la Vierge à l'Enfant avec un saint Evêque et saint Sébastien, rendue par Berenson à Pietro di Domenico (1909) est donnée à un autre siennois de la fin du Quattrocento par Fouret, Bernardino Fungai, alors que le catalogue de 1932 la juge vénitienne !
La qualité de ce fonds Fouret est telle que, lorsque l'Inspection générale des musées de province entreprit de regrouper les primitifs italiens de la collection Campana émiettés à travers près de 100 musées, on envisagea un moment de repartager la collection recomposée en trois lieux : Le Mans, Ajaccio et Montpellier. Fort heureusement, ce projet de dépeçage fut vite abandonné et l'ensemble fut réuni au Petit-Palais d'Avignon, non loin des fresques italiennes du Trecento de la Cathédrale et du Palais-des-Papes. Mais il fut décidé, qu'en échange des panneaux Campana repris, le Louvre déposerait au Mans un choix conséquent de tableaux du Quattrocento.
La Maison de l'armateur.
Un musée soumis au magistral de l'architecture.
Tel un phare pour indiquer l'entrée du bassin du roi, symbole opulent de prospérité, la Maison de l'armateur est l'oeuvre d'un maître. L'homme a su, avec une aisance « libertine », jouer avec l'eau et la lumière. Il a réussi le vertigineux exploit de donner à une construction l'aspect massif d'une tour de rempart et l'élégance antique la plus aboutie. La Maison de l'armateur possède en elle la monumentale capacité à demeurer, au-delà des guerres, au-delà des modes, forte de tout ce qui engendre la pérennité.
Les débuts de la photographie de mode sont timides et peu audacieux. Si de nombreux magazines existent pour diffuser la mode au début du XXe siècle, le dessin y occupe une place centrale. Si dans les médias, la place de la photographie de mode connait un essor similaire à celui de la photographie en général, jusque dans les années 1920, les contraintes liées aux techniques d'impression ne favorisent pas son utilisation. Les poses restent statiques, les photographes travaillent en studio et les mises en pages sont rigides. Cette manière de figurer la mode est à mettre en correspondance avec le statut de la femme dans la société.
Dans les années 1920-30, une « Nouvelle vision » s'impose. Des photographes (Jean Moral, Maurice Tabard, André Steiner, entre autres) soutiennent une photographie résolument moderne et différente. Les photographes multiplient les expérimentations formelles (angles de prises de vue spectaculaires, cadrages audacieux, sujets modernes) et proposent une nouvelle image de la femme, enfin libérée de toute contrainte. La photographie va donc accompagner l'émancipation de la femme durant cette période.
Véritables touches à tout, ces photographes sont recrutés par le monde de la mode. Ils mettent leur savoir-faire au service des magazines et contribuent à diffuser l'image de plus en plus moderne des femmes. Ils participent à la reconnaissance de Paris comme capitale de la mode.
Pieter Bruegel est souvent considéré comme l'incarnation ultime de l'identité flamande. Pourquoi en est-il ainsi depuis la redécouverte de son oeuvre vers 1900 ? Comment se fait-il qu'il soit devenu une icône, une source inépuisable d'inspiration et un cliché incontournable ? L'exposition Feast of Fools. Bruegel redécouvert, présentera au visiteur une série d'oeuvres clés d'artistes flamands et internationaux qui « ont quelque chose en commun avec Bruegel ». Ils s'inscrivent dans le prolongement de ses thématiques, les réinterprètent, le citent... et montrent ainsi que son oeuvre n'a rien perdu de sa pertinence.
Bruegel, le malentendu.
La fête des fous. Bruegel redécouvert commence par « le grand malentendu », lorsque Bruegel a été proclamé, au lendemain du romantisme, barde pictural des psaumes paysans, des craquements des paysages envahis par la neige et des murmures éternels des champs de blé ondoyants, profondément enraciné dans l'argile flamande. Elle étudie la manière dont les artistes flamands et, par extension, belges et internationaux, ont traité son héritage artistique au cours de l'entre-deux-guerres et au-delà. Dans ce cadre, nous nous concentrons sur James Ensor, Valerius De Saedeleer, Jules De Bruycker, Gustave Van de Woestyne, Frits Van den Berghe, Jean Brusselmans, Constant Permeke, Anto Carte, Otto Dix, Stijn Streuvels, August Sander, Hubert Malfait et George Grosz.
Bruegel, aujourd'hui.
Dans la foulée, La fête des fous. Bruegel redécouvert ouvre un certain nombre de registres contemporains avec l'art, la perfor- mance et la musique. En collaboration avec les commissaires Luk Lambrecht et Lieze Eneman, une série d'artistes ont été invités à réagir à des thèmes de l'oeuvre de Bruegel, ou à l'interprétation de ceux-ci par la génération qui l'a redécouvert.
Les artistes participants sont Lázara Rosell Albear, Kasper Bosmans, Dirk Braeckman, Ricardo Brey, Daniel Buren, Carlos Caballero, Anetta Mona Chisa & Lucia Tkásová, Leo Copers, Jimmie Durham, Christoph Fink, Jan Van Imschoot, Bart Lodewijks, Hana Miletis, Yola Minatchy, Elisabeth Ida Mulyani, Honoré d'O, Ornaghi & Prestinari, Jonathan Paepens, Emmanuelle Quertain, Kurt Ryslavy, Sam Samiee, Pascale Marthine Tayou, Grazia Toderi, Yurie Umamoto, Birde Verheer swynghels, Peter Verhelst & Anneleen Boehme et Gosie Vervloessem. Ces créations seront liées aux oeuvres existants de Marcel Broodthaers, Mario Merz, Panamarenko et Franz West. Studio Job a également créé une nouvelle sculpture qui fait référence au bol de bouillie que l'on peut voir dans diverses scènes de Bruegel.
Bruegel, dans le monde La fête des fous. Bruegel redécouvert se poursuit avec une création de Rimini Protokoll, l'une des compagnies de théâtre les plus créatives de Berlin. La compagnie a développé une installation vidéo, avec des lunettes de réalité virtuelle, qui constitue un contrepoint interactif et immersif au parcours de l'exposition. Rimini Protokoll s'est concentré sur « Feast of Food ». À l'époque de Bruegel, la nourriture était produite près du consommateur, les produits exotiques n'étant apparus que petit à petit sur les tables. Au 21 e siècle, la situation a radicalement changé : les familles de paysans de Bruegel sont devenues des industriels de l'agroalimentaire de haute technologie, les supermarchés proposent une infinité de produits et nous ne connaissons même généralement plus l'origine de ce que nous mangeons et buvons. En outre, la population mondiale a doublé au cours des 50 dernières années. Rimini Protokoll se penche sur la transformation de notre production alimentaire au fil du temps.
Le visiteur se retrouve dans un monde où des gens travaillent pour nous, bien loin de nos cuisines : de Rungis, près de Paris, le plus grand marché alimentaire au monde, à un immense abattoir en Bavière, en passant par des champs de légumes d'Almeria.
L'exposition La fête des fous. Bruegel redécouvert s'inscrit dans le cadre du projet « Les Maîtres flamands » de VISITFLANDERS, qui soutient l'exposition La fête des fous. Bruegel redécouvert.
Dey your lane!" is an expression often heard on the streets of Lagos. It means: "That's none of your business!" Every day, millions of people survive in this fast-growing city by relying on a particular form of resourcefulness, both individual and collective. In this book, twenty-four photographers lift the veil on the creative and artistic vitality that is generated by the African metropolis. A number of essays interpret and contextualize their photographs.
Discover how residents of this vast Nigerian city navigate the public space of the megalopolis and fulfil personal and collective ambitions.
En 2008, le Musée d'Arts Africains, Océaniens, Amérindiens (Marseille) reçut en donation une série de parures en plumes, provenant de Guyane, donnée par les Indiens Wayampi au Dr Marcel Heckenroth (1912-2008) lors de ses tournées sur l'Oyapock.
Cet homme, médecin mais aussi administrateur de la circonscription, soigna pendant trois années, entre 1939 et 1942, les différentes populations de cette région : Indiens, colons et chercheurs d'or.
Il va aussi explorer les sources du fleuve lors de missions scientifiques, découvrir des sites archéologiques et développer le poste de Maripa. Il consignait ses missions sur des carnets, procédant à des relevés topographiques très précis et photographiant les lieux et les populations rencontrées : de nombreux documents témoignent de l'intérêt de cet homme pour les populations amérindiennes et leur environnement.
C'est dans l'art de la plume que s'exprime tout le raffinement de l'esthétique des peuples amazoniens : cet ensemble de parures, composé de couronnes, diadèmes, pectoraux est tout à fait exceptionnel, à la fois par son remarquable état de conservation et par l'histoire de sa collecte.
Une trentaine d'expositions est prévue. Cette première liste est non exhaustive.
Entrée gratuite, tous les jours, de 10h à 20h, du 1er au 16 septembre 2012.
Du 17 au 21 septembre, les expositions restent ouvertes spécialement pour les groupes scolaires (sur rendez-vous). En 2011, près de 8 000 élèves (étudiants, collégiens, lycéens) de toute la France, mais aussi venus d'Espagne, ont visité les expositions commentées par les photographes Martina Bacigalupo, Matthias Bruggmann, Peter Dejong, Bertrand Gaudillère et Pierre Terdjman.
Pour son 24 anniversaire, le Festival Visa pour l'Image - Perpignan publie, pour la cinquième année consécutive, avec les éditions Snoeck, un catalogue qui met à l'honneur les photographes exposants de l'édition 2012.
Depuis sa première édition en 1989, le Festival International du Photojournalisme nous rappelle que, pour une information visuelle juste, le regard du photojournaliste est indispensable. Les photos reproduites sont des documents d'archives ou d'actualité. Elles relatent les guerres ethniques, les conflits, les oubliés de l'histoire. Elles nous parlent de nature et d'environnement, de peuples, de religions, de faits de société, ou encore des grands fléaux de notre époque.