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Catherine Berael
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Il suffit parfois du silence des statues et de leur pérennité pour que leur poésie nous en apprenne beaucoup sur nous-mêmes ou la façon dont les autres les regardent. Leurs grandes, pures et fascinantes attitudes de marbre projettent sur notre humanité leurs ombres parfois recherchées à la frontière de ce qu'il est possible de dire, d'écrire ou de se souvenir. Empêchées d'étreindre ou obligées de voler sans tête, leur vivance sophrologique réelle ou supposée nous offre l'empathie de leurs ombres tandis que leur silence obligé nous rappelle nos manques. Les toucher rend nos âmes vivantes. La poésie, elle, leur donne la parole.
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Le poète « cachotier des manques » évoque avec nostalgie le temps béni d'avant les réseaux dits sociaux, le temps où les réseaux étaient « des poignées de mains qui aujourd'hui se comptent sur le bout des doigts ».
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Tel le «Nu descendant l'escalier» de Marcel Duchamp, le temps semble se rétrécir pour Pascal Feyaerts au mouvement d'un présent arrêté. S'il vit dans le passé, c'est à l'état de deuil. La perte est immanente, constitutive de son état d'esprit. Le présent se dilue dans l'esseulement, ne se connaît à vivre qu'au titre de point de départ d'un futur sans perspective.
Ne reste que le corps pour aspérité sensible, l'âme pelée au vent. Aussi esquisse-t-il à travers le poème la transcendance qui lui permettra de surmonter l'angoisse que suscite en lui l'empilement des jours.
Qu'est-ce qu'un présent, qu'une durée qui ne se connaît plus pour durable, sinon la projection dans l'éternité pour approfondissement de l'instant ?
Reste l'éclat de temps que la fulgurance d'une image fixe dans l'éternel présent, la séduction du «bel aujourd'hui» (Mallarmé).
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à nos vallées enfouies ; Jean Michel Aubevert : l'amont d'un aval
Catherine Berael
- LE COUDRIER
- Sortileges
- 28 Octobre 2016
- 9782930498713
"Il était comme un retour sur amont pour que la Terre tourne plus rond ...
Comme les compagnons artisans font leur « Tour de France », courait le mythique GR20, le sentier de grande randonnée le plus rude d'Europe, à travers la montagne Corse.
On ne s'y aventure pas sans laisser derrière soi quelque chose de son bagage, sur lequel, en allant de l'avant, on revient.
Ainsi Solange se remémore Tristan. Son souvenir revient croiser son chemin.
À travers une randonnée aussi ardue que passionnée, se profile un duo de plumes comme un quiproquo de mémoires."
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« La souffrance du complice qui disparaît subitement, l'inexorable séparation d'un couple toxique, le merveilleux d'une rencontre nordique, l'harmonie d'un alter-ego qui n'est pas faite pour durer, ou encore, la vie d'une enfant qui se déploie dans le digne sillage et en reflet-miroir de son aînée... Autant de facettes que la vie permet et dont la grâce ne s'inscrit que dans l'éphémère. Un déploiement de la beauté qui trouve sa nature intrinsèque dans cette temporalité et lui donne tout son sens et tout son sel. »
Nommé fort à propos (le nombre 2, en numérologie, n'évoque-t-il pas la dualité, l'échange et la confrontation ?), ce recueil de nouvelles est habité par des personnages à la sensibilité à fleur de peau, pour qui l'échange avec l'Autre est vital.
Rien de contemplatif, ici, les sentiments et les émotions - la douleur, la joie, l'abandon - sont ressentis d'abord dans le corps. -
Après le lumineux recueil Tant de bonheur à rendre aux fleurs, tout baigné d'aurore, voici que Patrick Devaux nous invite à la «nuit au goût / de clair de lune / couleur fleur de sel» Il avance que les poètes «ne disent pas tout / de leurs fenêtres ouvertes / sur leurs quatrains / de sorcellerie», et nous le croyons volontiers.
Nous sommes tous des morceaux du soleil... écrit-il encore.
«On entre dans les poèmes de Patrick Devaux par une fenêtre éclairée de lune.
Ses mots très simples s'échappent comme du sable entre les doigts, et le poème est là, tel un cadeau, léger, profond. La verticalité de l'écriture donne une touche de petit vertige délicat, arachnéen, fragile.
Il chuchote plutôt qu'il n'écrit et c'est cela qui fait sa force!» dit Anne-Marielle Wilwerth dans son avant-dire et convenons avec elle que voilà une belle invitation à découvrir ce recueil où confluent le silence et les anges...
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On accède à ce livre par une passerelle, celle des mots de Catherine Berael.
Comment nommer ses textes? Escales de vie? Marées de mémoire?
Nous y découvrons une palette d'atmosphères et de lieux, tous frères de la mer. Catherine Berael fait caboter ses histoires d'île en île, de port en port.
Chacune nous propulse dans des mondes très différents, parfois enveloppés de mystère, des vécus où l'enfance et le souvenir ne sont jamais loin.
C'est d'une écriture fluide et agréable qu'elle aborde le voyage sous toutes ses formes, celui du dedans, celui du dehors, et aussi celui du temps.
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