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Charles Juliet
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C'est par la misère que j'ai approché la vie.
La toile est liée à un drame fondamental.
Je peins l'impossibilité de peindre.
La peinture, c'est un oeil, un oeil aveuglé, qui continue de voir, qui voit ce qui l'aveugle.
N'être rien. simplement rien. c'est une expérience qui fait peur. il faut tout lâcher.
Pour être vrai, il faut plonger, toucher le fond.
La toile ne vient pas de la tête, mais de la vie. je ne fais que chercher la vie. tout ça échappe à la pensée, à la volonté.
Bram van velde.
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"Durant l'été 1992, une importante rétrospective Raoul Ubac s'est tenue au Musée Jenischn, de Vevey. Remarquablement organisée par M. Bernard Blatter, présentée avec beaucoup de soin, cette exposition m'a donné une vive émotion, rendu Ubac à nouveau présent, remis en mémoire cet entretien que j'avais enregistré avec lui une dizaine d'années plus tôt. Rédecouvrant cette oeuvre, il m'avait paru nécessaire que ces mots dormants reprennent vie, puissent être à nouveau offerts à ceux qui pourraient avoir envie de les revevoir. Je les ai donc retranscrits et les voici publiés. [...] J'ai rencontré Ubac une dizaine de fois, et ces rencontres se sont échelonnées de 1966 à 1982. [...] De quoi parlions-nous ? Essentiellement de son travail, de poésie, des problèmes posés par la création, et lorsque nous passions un moment dans son atelier, des oeuvres qui nous entouraient".
(Charles Juliet)
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"Est-ce qu'on est mûr un jour ? Au fil de la vie et des épreuves qu'on a traversées, on atteint bien sûr une expérience. Mais il faut qu'un artiste garde une certaine jeunesse, un esprit d'enfance. Garder une certaine spontanéité comme un enfant, ce n'est pas affaire de volonté, c'est ainsi ou cela n'est pas. Là je retrouve mon cher Tarkovsky : le poète est un homme qui a l'imagination et la psychologie d'un enfant.
Sa perception du monde est immédiate : il ne décrit pas le monde, il le découvre..."
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