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Claude Donnay
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Dans un monde suffoquant, Claude Donnay observe le quotidien avec une lucidité teintée d'espoir. Qu'importe la saison, le ciel peut tout à coup s'obscurcir et devenir aussi épais qu'une calotte glacière. Pour reprendre son souffle, le poète va chercher dans les interstices lumineux que les souvenirs ou l'inattendue d'une rencontre ont à lui offrir.
À la lisière entre la mélancolie et la joie ordinaire, la poésie de Claude Donnay est comme une banquise, la lumière qu'elle renvoie cache une grande part d'ombre. -
Pourquoi les poètes n'ont jamais de ticket pour le paradis
Claude Donnay
- L'Arbre A Paroles
- P.o.m
- 2 Mai 2022
- 9782874067204
Convoquant les puissances de la vie cosmique chère à Kérouac, Claude Donnay ouvre ici un temps susceptible de redonner son rythme et ses pulsations à notre existence soumise à des régimes toujours plus drastiques ; marqué par les drames qui secouent la planète et sensible à l'érosion des jours, il « brûle des bâtonnets de mots » pour hisser haut l'air vif d'une parole capable d'entendre la question que lui pose, par ses bruits et son silence, la transe douce de l'univers. - Pierre Schroven
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Un matin de pluie, David ferme la porte de son pavillon de banlieue et, au lieu de prendre le RER vers le dépôt pharmaceutique où il travaille, se met en route, son sac bouclé sur le dos.
Quel lourd passé fuit-il, le regard rivé sur l'horizon ? Pourquoi lui faut-il marcher vers le Nord, avec le vent et les mots de Kerouac dans la tête, et puis surtout ces images brûlantes de Serena pour lui mordre le ventre ?...
Un peu de temps, juste un peu de temps, est-ce trop demander avant que la meute se lance sur sa piste ?...
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Chaque matin, sur une plage déserte en bordure d'Ambleteuse, Amelle vient nager.
Et au risque de passer pour un voyeur, Jésus-Noël, «?l'homme orange, l'homme safran, l'homme soleil?», l'observe au lieu d'écrire ces articles et ce livre pour lesquels il a pris pension chez Mireille, la cuisinière-bibliothécaire, aussi appétissante que les menus qu'elle lui concocte.
Jusqu'au jour où Amelle disparaît, léguant à l'inconnu le journal intime de sa mère, dont chaque page est comme un caillou blanc de petit Poucet pour l'inciter à retrouver sa trace.
Une quête dans laquelle Jésus-Noël s'embarque en compagnie de Mireille pour tenter d'arracher l'objet de sa fascination au diabolique docteur Eli.
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Quichotte à cheval sur une truite en kilt
Claude Donnay
- MaelstrÖm reÉvolution
- Bookleg
- 14 Décembre 2024
- 9782875055101
Quichotte 2.0, à cheval sur son vélo cargo « Italia for ever » et flanqué de Sancho Panzani, livre des pizzas à domicile, la tête farcie à la truite de Brautigan, son friend à confidences.
« Je ne suis pas poète » clame-t-il dans les rues et les venelles, « je patauge dans l'humide, là où se mouillent les égarés, les désarçonnés vidés de leurs étriers par une lance plus longue, plus dure au corps, une lance qui fouille la faille béante sous la cuirasse », tandis que la Big Horn coule dans les rues de Bruxelles ma belle et que Dulcinana slamme des vers « cousus de lune et de rires sans fin, juste pour tenir à distance la raison et les mains qui s'effilochent dans la solitude ». -
Les thèmes de l'errance, de la nature, de la solitude consentie ornent ces poèmes d'une réflexion, quasi au jour le jour, sur le répons à l'autre, office bien moins aisé, puisque les mots ont cette liberté d'usage qui leur confère présence et tremplin. Ici, le souci de décrire par le menu la quotidienne présence des choses facilite sans doute l'empathie ressentie par le lecteur : chaude présence de «l'oiseau», de la femme désirée, de la «neige bleue», des saisons qui glacent ou émerveillent. Le «voyage immobile» a bien des charmes et la pluie des images concède au regard style et acuité, comme d'une vision qui anime ce qu'elle dévoile. «La nuit abrège» certains destins et les «sans-logis» ont leur place dans ces regards entremêlés sur un monde décidément à la dérive. On lit avec patience ces beaux poèmes d'amitié consentie ; on serre les mots levés au coin d'une page et on «échange» vraiment avec le doigté sensible de deux auteurs gagnés par l'intimisme vivifiant.
A déguster lentement comme un bon cru.
(Extrait de la préface de Philippe Leuckx)
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Constatant que sa vie et son couple se délitent, Nathan Rivière simule un burn out et part se ressourcer à Saint-Walfroy. Il y fait la connaissance d'une femme fascinante et y découvre « L'heure des Olives », manuscrit du roman écrit par son père la retraite venue, dont lui-même, indécrottable velléitaire, s'était toujours imaginé porteur. Le père n'ayant aucune intention de publier son oeuvre, la tentation est grande pour Nathan, lorsque l'occasion se présente, de se l'approprier. Une supercherie qui va le mener sur des routes imprévues liées au thème du roman.
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Ce livre reprend l'ensemble des recueils édités du vivant de Mimy Kinet ainsi que des textes inédits retrouvés dans ses notes et ses archives. Ces textes, qu'elle avait titrés Derniers Nés, en s'empressant d'ajouter en dessous Sans titre, s'inscrivent parfaitement dans la logique de son oeuvre. On y retrouve la femme interrogeant le monde, dans la souffrance d'un manque impossible à combler et la conscience aiguë d'une vérité tapie au fond de l'enfance et dont il est à jamais trop tard de rechercher la trace. Lucide, toujours en sursis, Mimy Kinet témoigne de l'éphémère, du passage, de la fêlure du présent et de cette désespérance qu'il nous faut éclairer d'un sourire.
Nouvelle édition revue et augmentée, avec une préface de Claude Donnay et Agnès Henrard.
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Sacha s'est retiré dans une cabane au bord du lac Baïkal pour écrire l'histoire de sa mère telle qu'elle la lui a léguée dans ses carnets. Ozane Sorokin, amnésique suite à un accident lors de la libération du camp de Ravensbrück a épousé un de ses libérateurs et a vécu avec lui une vie simple et heureuse en Sibérie. Un jour, elle tombe nez à nez avec un ours et la peur lui fait perdre conscience. Lorsqu'elle revient à elle, alors qu'on la - et qu'elle se - croyait Ozane Roth, juive parisienne, seule de sa famille rescapée des camps de la mort, c'est une inconnue qui émerge, une jeune Belge de vingt ans, Blanche, résistante arrêtée par l'occupant nazi. Ozane pourra-t-elle concilier celle qu'elle croyait être avec les fantômes qui depuis si longtemps hantent son amnésie ?
Entre la vallée mosane, les rives du lac Baïkal et les camps de la mort, Ozane-Blanche pose la question de l'identité quand le destin a bouleversé les cartes.
Poète, romancier, nouvelliste, Claude Donnay a fondé la revue et les éditions Bleu d'Encre, consacrées à la poésie. Ozane est son cinquième roman, tous publiés aux éditions M.E.O. "Un été immobile" a obtenu le prix Mon's Livre et "La route des cendres" a été finaliste du prix Saga Café. -
Ces proses poétiques sont le douzième recueil d'un poète, revuiste et éditeur (la plupart publiés à L'Arbre à Paroles).
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Ce recueil de prose poétique est entièrement dédié à Paris, le Paris dans lequel on a envie de se promener et dont on se souvient comme d'une escapade amoureuse au goût de vin blanc.
"Le bel été qu'avoir été dans la persistance des présences. Il y a de la petite madeleine de Proust dans ce bonheur dont Claude Donnay nous fait revivre l'étincellement au présent historique. C'est vrai qu'il faisait beau. On n'avait plus connu un soleil pareil depuis des lustres; il inondait comme la rosée transpire. On aurait pu le toucher du doigt, le tenir dans sa main, et c'était comme une écriture fluide où s'allongeaient les pas, celle peut-être d'un fleuve où se coulaient les quais, où vivre tenait de source. Ou c'était le tracé d'une ligne de vie, signe de liesse où les regards s'empaument, un vert chemin où se joignaient les mains. Leurs jours s'écoulaient d'un coeur si léger que le temps n'avait pas, en ce moment, plus de prise sur eux qu'une brise, que les corps s'en trouvaient lissés, déchargés de leur pesanteur dans ce débordement des tendresses où l'abandon sublime la pudeur. Sans doute était-ce le secret de cette lumière particulière qui baignait le ciel de cet été. Elle semblait l'imprégner, s'éclairer d'un visage. La lumière leur souriait... à découvrir sans retard et sans modération."
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Une canicule sans précédent. Les corps souffrent, les esprits chauffent, les repères vacillent comme silhouettes dans une brume de chaleur. La foule envahit les rues de Bruxelles pour laisser éclater une rage sans objet clairement défini, si ce n´est que « ça » ne peut plus durer. Arno, jeune homosexuel, est victime d´une agression violente qui provoque une onde de choc sur son entourage, sur son ami Bastian et même sur l´inspecteur chargé de l´enquête. Un questionnement affleure entre la capitale, les Ardennes et l´Orient : notre monde, notre mode de vie, sont-ils en train de fondre dans la fournaise ? Et si disparaissaient les digues que nous croyions intangibles ? si les barrières se brisaient sous une poussée obtuse ? si le plus sombre de nos mémoires revenait crever la surface en bulles pestilentielles ?
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J'ai rêvé Bruxelles, Bruxelles sous une coupole de verre, un ventre clair tourné vers un ciel aphone, une ville embrumée, ensablée dans un bocal sans étiquette, serre chaude en pays de Flandres. Une Voix me l'a dit, qui me parle dans l'obscur. Elle a des mains qui allument et éteignent le jour, mais pas de visage. Et les mains sont énormes.
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Le fleuve, sa ténacité à charrier mes absences, sa fuite impatiente, à peine alourdie par les berges Sur des chemins de peine, à fouler les silences enfouis haleur sans corde d'une charge qui me brise
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Claude Donnay, par ailleurs animateur de la revue Bleu d'Encre, nous livre avec « Carnets d'eau et de pierre » un recueil aux bords du rêve et du temps. Le poète effectue son travail sur l'invisible pour happer le réel :
« Entre nous une longe invisible / deux souffles de cuir fauve / et de l'amour / pour oublier que les berges / ne retiennent que l'ombre des chalands ».
Dans la solitude et la peur, il y a le fleuve, principal acteur du poème, fleuve de vie et de mort, le fleuve cher aux anciens qui charrie les pépites du temps et du rêve et nous abandonne ces « mots de cuivre et de sang ».
Claude Donnay se place en lisière du temps et de l'angoisse :
« Un monde s'offre / où chaque battement de cil est un soupir l hors du temps et des mailles de l'angoisse ». Dans les arcanes de la solitude et du silence, il ne reste au poète qu'une seule voie praticable, la confiance, celle de l'aveugle main posée sur l'épaule.
« Carnets d'eau et de pierre », délicate rêverie entre les mailles du temps. (Gérard Paris)
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Je marche sans me presser humant Bruxelles à pleines narines. J'ai le temps - Ambre vient de m'envoyer un texto, elle a dû sortir pour une course urgente - je peux donc retrouver mon chemin à l'aise ou me perdre un peu plus. Je ne connais pas Bruxelles, même si j'y suis revenu depuis l'enfance, évidemment, plusieurs fois, mais on ne connaît pas une ville si on ne l'habite pas, si on ne la vit pas. Une ville c'est comme un corps de femme alanguie, offerte, dans cet état oscillant entre le désir brutal et la tendresse cajoleuse. Il faut marcher une ville, la prendre par les pieds, par le nez et les yeux, par les oreilles et les mains... Aujourd'hui j'ai envie de pétrir Bruxelles entre mes mains comme une pâte à choux, et de malaxer la chair d'Ambre... Un même mouvement qui mêle la ville et la femme dans une même énergie, un même amour, une même fièvre.
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Ce recueil raconte une histoire, l'histoire d'Abel et Hannah. Pourquoi Abel et Hannah ? Abel vient de l'hébreu «hevel» qui signifie la buée, le souffle, la respiration. Symbole de la fragilité des choses qui passent. Dans le recueil, Abel sent la vie lui échapper, le cours des choses s'estomper quand l'esprit d'Hannah s'envole. Hannah vient aussi de l'hébreu et signifie la gracieuse, la grâce. Elle apporte cette grâce dans la vie d'Abel.
C'est donc l'histoire d'une rencontre et d'une absence, l'histoire d'une lente descente vers le néant et des fulgurances d'intense bonheur. Fragments de vie, fragments d'un puzzle qui devient et fut une vie. Tous ces jalons que nous posons pour baliser un chemin sans trace...
Ce texte est venu d'un souffle. Il est sorti au coeur d'un été entre les mailles d'un filet sans doute mal ravaudé.
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