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Colette Lambrichs
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" Le plus beau jour de la vie de Jean Pilort fut celui où son nom figura dans le dictionnaire.
Les douze lignes qui mentionnaient sa date de naissance, sa qualité d'académicien et les titres de ses romans le remplirent d'aise. A l'heure du pousse-café, il attrapa le gros volume relié, l'ouvrit à la lettre P et, avec une joie enfantine, relut son nom entre celui de Germain Pilon (1537-1590), sculpteur, un des plus grands de la Renaissance française, et celui de Joszef Pilsudski (1867-1935), maréchal, vainqueur de l'Armée Rouge et chef de l'Etat polonais.
Son voyage en postérité s'annonçait faste. "
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Bruxelles, ville provinciale, métropole européenne, est un noyau qui fermente. Ici, le noyau devient un noeud. Entre les fils mêlés de cette pelote mobile, Éléonore a joué sa vie.
Comédienne, elle aura joué tout, mais elle l'aura joué à tour de rôle. Avant de quitter la scène, partagée entre tant de points cardinaux, tant de forces contraires, telle Bruxelles, Éléonore affronte le dernier acte avec ceux qu'elle aime, en organisant le théâtre d'une représentation finale. L'actrice désire voir, à son tour, le spectacle de la comédie que chacun joue naturellement, croit-il, elle qui sait que rien n'est naturel.
Qui tire les ficelles et les fils de la pelote ? Chacun ? Personne ? Éléonore, la comédienne qui qui n'a pas même entendu le secret de son nom : Elle est au nord.
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Le directeur d'un quotidien commande un reportage à Urbin Chave.
A lui de chercher et de trouver le sujet qui séduira les lecteurs. Sur la route de Glome, la " ville nouvelle " au sujet de laquelle Chave décide d'enquêter, on lui apprend qu'une guerre est engagée. Une guerre ? Quelle guerre ? Il croit être l'objet d'une mystification, d'une farce, car rien ne semble, de prime abord, très différent de ce qu'il a coutume de voir. Mais lorsqu'il cherche à avancer vers le centre de la ville, ce qu'il découvre, au péril de sa vie, est si monstrueux qu'il doute de tout, et donc de lui-même.
Fable sur le pouvoir, la fausse liberté, le mensonge, La Guerre pointe les ressorts occultes et redoutables de la société, mercantile et paisible, qui est la nôtre.
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Manifeste pour l'édition et la librairie indépendante
Colette Lambrichs
- La Difference
- Politique
- 12 Janvier 2012
- 9782729119744
"À l'heure où les métiers d'éditeur et de libraire indépendants sont menacés par la prolifération folle de publications que les rayons des magasins ne peuvent plus contenir et que le public désorienté délaisse faute d'être en mesure de l'appréhender, à l'heure où la presse, malade, elle aussi, ne joue plus son rôle d'information ni de critique, force est de nous interroger sur le sens de cette profession d'éditeur et sa chance de survie.
Chacun sent que cette situation ne peut plus continuer ainsi et il semble que personne ne soit capable d'enrayer le processus qui conduira nécessairement à la disparition d'un grand nombre d'éditeurs et de libraires. Tout paraît se passer comme si on préparait le terrain engorgé et asphyxié par les allers et retours de nouveautés pour que celui-ci se soumette, contraint et forcé par les impératifs économiques, à promouvoir et à vendre des fichiers numériques consultables sur livre électronique. [...]"
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Prisonniers de nos rêves, de nos idées, de notre corps, nous croyons agir, penser, voir.
Mais sommes-nous autre chose qu'une illusion face au mirage du monde ? A Ostende, à Paris ou à Sienne, les personnages de ces nouvelles sombrent dans la douleur, parfois impitoyable, du leurre initial ; au moment où ils vont atteindre le but, ils s'aperçoivent qu'il n'y en a pas. ...Et si, comble du hasard, ils se trompaient ? Le leurre est-il toujours sûr ?