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Cette année, pour les congés payés, j'ai décidé de m'ennuyer. Si l'on ne s'ennuie pas, le temps passe vite, et deux semaines, c'est si courtâ??! Mais s'ennuyer, c'est ruminer le temps, le malaxer, l'étirer comme une pâte, comme une gomme extensible. C'est profiter de chaque grain de sable. C'est pour cela que je préfère ne pas parler de vacances au pluriel, un mot qui - tout comme le mot loisirs évoque précisément l'absence de loisir, d'oisiveté -, un mot, donc, qui renvoie lui aussi à un temps plein, meublé d'activités riches et variées, précisément le contraire de la vacance, c'est-à-dire du bienheureux vide. J'ai toujours admiré cette racine, mère d'une riche familleâ??: vacuité (quelle rime merveilleuse à fatuitéâ??!), vacuole (l'un des constituants de nos cellules, donc de notre être, serait le vide...), vacation, vacant, sans oublier ce «â??vacuumâ??» étrange que je trouvais, enfant, sur certains produits emballés sous vide ou encore, si ma mémoire est bonne, sur ces ingénieuses boîtes en matière plastique produites par une firme américaine au nom imprononçable spécialisée dans la démonstration à domicile." Enfin réédité, revu par l'auteur, l'inclassable premier roman de Daniel Charneux, qui avait connu un beau succès lors de sa publication en 2001. À l'approche de l'an 2000 et de la quarantaine, Jean-Pierre Jouve part sac au dos pour « une semaine de vacance » sur les chemins de la Creuse. « Vacance » au singulier, car, au contraire de ceux qui remplissent leurs congés d'activités nombreuses et distrayantes, lui-même recherchera le vide, c'est-à-dire l'occasion de faire le point sur sa vie : pourquoi Odile l'a-t-elle quitté ? Par quelle action d'éclat pourrait-il la reconquérir ? De marches solitaires en rencontres, de contemplations paysagères en méditations décalées sur l'humain et ses étrangetés, nous croyons mettre nos pas dans ceux d'un philosophe désabusé et découvrir avec lui un département a-touristique, jusqu'au coup de théâtre final... Daniel Charneux construit depuis plus de vingt ans un univers romanesque qui alterne entre fictions pures et exploration de destinées réelles (Marilyn Monroe, Lady Jane Grey, le moine japonais RyÅkan ou Steve Prefontaine. Il est titulaire de nombreux prix littéraires, a été finaliste du prix Rossel et figure dans la collection patrimoniale Espace-Nord.
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Pete Miller, un jogger vieillissant, a été l'ami de Steve Prefontaine, une légende du demi-fond américain. Arrivé à l'âge de la retraite, il décide de raconter - avec pour toile de fond la participation des Nifty Tortoises, son équipe de vétérans, au célèbre Hood to Coast Relay et l'histoire des États-Unis des années cinquante à nos jours -, l'épopée sportive de celui que ses supporters surnommaient «â€‰Pre ». Un athlète qui professait une haute opinion de son sport :  Selon Steve, l'important n'était pas la victoire, mais la manière. Gagner une course en la gérant, restant prudemment derrière pour démarrer dans le dernier tour, c'était bon pour les poules mouillées, pour les comptables. Ce n'était pas ainsi que lui, Steve Prefontaine, voyait la course. Et comment la vois-tu, la course, toi, Plouc, avait demandé Bowerman ? - Comme une oeuvre d'art, coach ! Une oeuvre d'art..
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Pierre Hubermont : écrivain proltarien, de l'ascension à la chute
Daniel Charneux, Claude Duray, Léon Fourmanoit
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- 11 Mai 2021
- 9782807002807
Né dans le Borinage en 1903, Joseph Jumeau est connu comme écrivain sous le nom de Pierre Hubermont. Rédacteur au journal socialiste L'Avenir du Borinage puis au Peuple, il participe à plusieurs revues littéraires progressistes. Très à gauche dans le P.O.B., mais anticommuniste, il opte pourtant, en 1940, pour l'«?Ordre Nouveau?» dans la mouvance d'Henri De Man. Il collabore avec l'occupant, d'abord comme journaliste, avant d'animer la Communauté Culturelle Wallonne. Arrêté en 1944, il est déféré devant le conseil de guerre. Son avocat plaide l'irresponsabilité, insistant sur les antécédents familiaux et sur le contraste entre ses articles avant et pendant le conflit. Il va ainsi sauver sa tête. On lui doit plusieurs romans dont, en 1930, Treize hommes dans la mine. En 1935, il signe un texte dans un ouvrage collectif sur la Nuit des Longs Couteaux, où dénonce les atrocités, les massacres, les camps de concentration du régime avec lequel il collaborera pourtant quelques années plus tar
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Pourquoi un crime si cruel, commis à la manière d'une torture lente ? Johannes V., expert des Nations unies au Maroc, a été lacéré au couteau dans sa villa, quartier Hay Riad, Rabat. D'aucuns se sont interrogés : ce crime n'était-il pas le signe, parmi d'autres, d'un air du temps, marqué par un inéluctable choc des civilisations ? Et d'autres, dans l'entourage du diplomate, d'évoquer le gouffre existant, au niveau planétaire, entre maigreur des uns et embonpoint des autres. Afin d'investiguer de manière informelle, les Nations unies mandatent sur place un «â€‰attaché culturel » belge. Suivront un étrange périple, de Casablanca à Tanger, d'Al Hoceima à Ouarzazate, et un défilé de personnages peu recommandables, mais aussi d'activistes actifs, généreux, qui ne baissent pas les bras. L'affaire s'éclaircira-t-elle dans les sables d'Agdez où se dresse un ancien pénitencier ?
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En 2016, on commémore le cinq centième anniversaire de la parution de L'Utopie de Thomas More.
Le hasard veut que Geneviève Bergé ait incité Daniel Charneux à rédiger un essai sur un saint de son choix pour une collection qu'elle dirigeait (mais qui - crise de l'édition oblige - a entre-temps disparu) et que ce choix se soit porté sur Thomas More, un personnage qui le fascinait depuis longtemps.
Dans cet « essai-variations », Daniel Charneux tente de percer le mystère de More, ami d'Érasme, bonus pater familias, auteur de l'Utopie, grand chancelier d'Angleterre sous Henri VIII (et, à ce titre, inquisiteur redoutable), décapité sur ordre du même et enfin canonisé, admis dans le sanctuaire de l'Église catholique.
Cet ouvrage est un essai, si l'on veut bien rendre au mot son sens d'origine, celui qu'il avait chez Montaigne. Daniel Charneux « essaie » d'évoquer un homme en le passant, comme disait Montaigne, « à l'étamine » de sa sensibilité, de sa culture, de sa perception, des événements qui agitent son temps.
Quant à la forme adoptée pour cette évocation, il est permis de la définir par le mot « variations », car le sujet du livre n'est pas seulement More, mais sa recherche, sa poursuite par un écrivain, comme le thème de Diabelli n'est, somme toute, qu'un point de départ pour Beethoven, lorsqu'il compose les variations éponymes.
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« À côté du sentier » rassemble des nouvelles autour de notre désir de retrouver des murs nus dans la maison du temps où nous passons. Notre époque se dit libre en marchant scrupuleusement à côté du sentier.
L'étau se resserre. Les illusions d'une génération se sont usées, des prévisions bancales les ont remplacées. La beauté du monde est toujours là, nous la cherchons obstinément dans le lointain.
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"- Noureddine est renvoyé.
Comment est-ce possible ? Le discret Noureddine ? Lui qui semble sorti d'une Bible illustrée ? lui qui inspire à Elvire une curiosité certaine, à force de m'être fait auprès d'elle l'avocat de sa douce ténacité en faveur de la Palestine ? Un renvoi ! Est-ce lié à sa prise de parole lors du débat sur Fedayin ? (...) Cette décision apparaît bien comme une mesure de pure xénophobie. (...) À ce moment déboule Samuel, tout essoufflé.
- Inacceptable, ce renvoi.
- Il faut tirer un tract cette nuit même, le distribuer dès la première heure devant la boîte... appeler à la grève dès la fin de la récréation, on ne monte pas en classe .
Samuel énumère les tâches, les répartit - les sionistes savent y faire quand il s'agit d'agir vite et d'être efficace, on sent chez Samuel une longue pratique à l'Hashomer Hatzaïr -, il réfléchit, dirige, entraîne à l'action, bientôt deux douzaines d'élèves déboulent au studio, (...), on décapsule le coca, un tract se rédige à la hâte (...) Abu Zeit est renvoyé. Il aurait eu une " mauvaise attitude ". Renvoyer un élève est la meilleure façon de le rejeter avec ses problèmes au lieu de l'aider, ce qui est pourtant l'objectif de l'école. Rejoignez la lutte ! Cela peut vous arriver aussi. Le préfet va vouloir étouffer l'affaire, isoler les plus combatifs. Ne l'acceptons pas ! Si on ne réagit pas, il pourra agir avec vous comme avec Noureddine. Rejoignez le Comité libre d'Ixelles ! Noureddine doit rester parmi nous !" Que fait-on lorsqu'on a 22 ans au début des années 70 et qu'on reçoit sa première affectation de professeur de " morale laïque " ? On est militant des justes causes, on n'a pas le temps d'y réfléchir, alors on y va. Bien sûr, Jean a lu des livres, discuté avec tel ou telle, mais tout de même, préparer du jour au lendemain vingt cours d'éducation civique par semaine ! D'autant que tout vient en même temps, il une petite amie piquante admiratrice des kibboutz, la mère de celle-ci qui le trouble, des élèves contestataires parmi lesquels Noureddine, un fervent Palestinien, une mission au Maghreb en faveur d'activistes clandestins...
Le décor est tracé, où va déferler un drôle d'amalgame : caresses et débats, émois et invectives, passion et politique. Au bout du tumulte, un voyage à Gaza, sous l'ombrelle d'une femme mûre.
Un roman incisif, qui rappellera nombre de " faits d'armes " aux anciens combattants post-soixante-huitards et fera découvrir aux nouvelles générations que leur droit à la parole fut le fruit de risques, de luttes et d'hésitations.
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Léa, l'infirmière, la femme sensible qui fait face. John, son mari, immigré suisse et militant communiste converti au national-socialisme après le Pacte germano-soviétique. René, l'avocat qui défend son ami emprisonné pour collaboration. Stef, le fils de Léa et John. Et Anke, la fille de Dorly que John a connue durant ses voyages en Allemagne, Anke recueillie après la mort de sa mère. Y a-t-il meilleur décor pour panser les plaies, gommer les erreurs, que « Petite Plaisance », avec sa vue sur le lac Léman depuis les Dents du Midi jusqu'à Genève et son paisible jet d'eau ? Ce n'est pas Jules et Jim, c'est, en quelques tableaux, une amitié profonde mais pudique, un amour des paysages, le glissement de silhouettes au gré l'Histoire qui les modèle.
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Elie, jeune cinéaste belge venu tourner en Tunisie, y rencontre Alyssa, une enseignante. Les barrières culturelles qui brident leur amour naissant - lequel s'exprime et se développe sur Facebook - volent en éclats avec la Révolution de jasmin, dans laquelle tous deux s'engagent. Sur fond de l'opéra « Didon et Énée », nous suivons parallèlement l'évolution de leur amour et celle de la situation politique, manifestations, mobilisation des jeunes et des moins jeunes, libération de la parole, jusqu'à la chute de la dictature et l'avènement d'un espoir de démocratie qui signent la fin de l'une et de l'autre.
« Comme cela se produit quelquefois, c'est le regard d'un étranger de passage, tombé amoureux du pays et de ses habitants, qui va dire le premier que la révolution, suprême transgression de l'ordre social, réintroduit l'amour, le possible et l'improbable, avec la poésie qui remplit le coeur de ceux qui se battent pour changer la vie. » (Gilbert Naccache, extrait de la préface).
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« Dans ce recueil de proses poétiques, Daniel Simon évoque la beauté fugace du monde, la fuite du temps et l´instabilité socio-économique ambiante. Mais plutôt que de se livrer à une "radiographie" du monde comme il va, le poète part de l´observation minutieuse de notre quotidien afin de dresser un portrait tantôt onirique tantôt réaliste de notre petite communauté humaine et mettre au jour la grandeur des âmes et des choses. Ainsi, à travers ces textes nés de rencontres et de perceptions diverses, Simon fustige un monde dans lequel l´individu a tendance a disparaître dans la masse monétaire et est séparé de ce qu´il est vraiment. Bref, en faisant le procès d´une époque où l´on a de plus en plus de mal à dissocier la réalité formelle de la réalité objective et où la superficialité voire la vulgarité deviennent la norme, le poète dénonce les falsifications de la vie et nous invite à dépasser le stade des représentations pour sortir de l´ignorance dans laquelle on est maintenu et saisir toutes les potentialités de l´existence. Car, et c´est l´originalité du propos de ce livre, si le poète déplore la déshumanisation qui gangrène nos sociétés modernes, il excelle également à mettre en valeur les « beaux fruits » que nous offre le monde... (Pierre Schroven, Traversées). Daniel Simon est né en 1952 à Charleroi, Belgique. Il vit aujourd´hui à Bruxelles, après le Maroc et le Portugal. Dramaturge, metteur en scène et comédien, poète, nouvelliste, critique littéraire, éditeur, animateur culturel, pionnier et théoricien des ateliers d´écriture qu´il a tenus et tient toujours en de nombreux pays, il affectionne le texte bref et le poème en prose, qui lui permettent, par la fenêtre de son logis ou de son être, de vouer à l´étrangeté du monde son regard perplexe de faux naïf. Il écrit sur les courses contre soi et les rétrécissements du temps, les vulgarités ordinaires et les trahisons communes, il écrit aussi à propos de la beauté fugace du monde où il s´est promené longtemps.
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Un recueil de textes brefs, à la frontière entre la prose poétique et la micro-nouvelle. Superbe ouvrage composé de textes brefs écrits par Daniel Simon, poète, dramaturge, metteur en scène... qui excelle véritablement dans ce domaine. Je suis tombée sous le charme dès les premières pages, tant par la pertinence du propos que par l´élégance de plume des textes proposés. En quelques mots, Daniel Simon dit l´essentiel. Il ouvre également les portes d´univers tantôt grandioses tantôt plus démunis, entrées par lesquelles le lecteur pourrait s´engouffrer si il n´existait cette réserve de déflorer un monde mystérieux. Un réticence qui dure un temps, le temps nécessaire à la méditation, à la dégustation gourmande des perles qui émaillent le livre. Puis cet instant passé, c´est l´immersion en terre humaine, inconnue certes, mais familière par la justesse des émotions décrites et ressenties. On y parle d´hommes, de coeur, de terre, de pluie, d´amour, d´absence... autant d´éléments qui composent nos vies. (Sahkti, Critiqueslibres.com). À pas lents, Daniel Simon marche en rêvant sur la crête des connivences, le poids des kilomètres n´allégeant en rien sa peine ni son désir d´appartenir, d´être pleinement vivant. Il nous invite à un voyage assis à sa table de travail pour un voyage debout dans les allées du mal et de la beauté, celles d´une humanité trop souvent bafouée, qu´il aime, malgré (...) Dans son parc, sur le théâtre des petits gestes, des corps empêchés ou des mots échappés, beaucoup de pluie de vent de ciel, de goutte-à-goutte du temps de silence consolant de douceur de l´enfance, de lumière de détresse de chambre des mémoires et d´intenses instants de bonheur. Le ciel est bleu comme une chaîne de liens dans ces chansons d´amour d´une justesse émouvante que chante en sourdine ce poète lesté de solitude, au coeur d´une foule violentée, aux élans souvent freinés. Pascale Arguedas, "Calounet "