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Voir, entendre, toucher, ce n'est pas simplement avoir des sensations. La perception nous donne à voir, entendre, toucher " quelque chose ". Mais que perçoit-on au juste ? Des choses, des faits, des apparences ? En quel sens et à quelles conditions perçoit-on des objets ? Quelle part y prend le sujet percevant ? L'objectivation perceptuelle est-elle essentiellement conceptuelle ? Le présent ouvrage explore ces questions et tente d'y répondre à travers une confrontation avec plusieurs grands moments de la théorie de la perception au XXe siècle : la phénoménologie husserlienne, la psychologie gestaltiste, l'internalisme de Searle, les débats contemporains autour des contenus perceptuels. Centré sur la question de l'intentionnalité de la perception sensible, il poursuit trois objectifs principaux : défendre un dualisme phénoménal de la passivité sensorielle et de l'activité attentionnelle, en opposition aux théories monistes de la perception ; tenter de réhabiliter, de reformuler et de réactualiser le problème de l'analyse de l'expérience ; esquisser enfin une solution d'ensemble au problème du rapport entre l'expérience et la pensée conceptuelle. -- To see, to hear, to touch, these are not simply senses. Our perception allows us to see, hear and touch 'something'. But what exactly do we perceive? Things, facts, appearances? In what way and in what conditions do we perceive objects? What part does the perceiving subject play? Is perceptual objectification essentially conceptual? This book explores these questions and responds by confronting them with several great moments of the theory of perception in the 20th century: Husserl's phenomenology, Gestalt psychology, Searl's internalism and contemporary debate about perceptual content. Focused on the question of the intentionality of sensitive perception, it has three principle aims: to defend a phenomenal dualism of sensorial passivity and attentional activity in opposition to monistic theories of perception; to rehabilitate, reformulate and renovate the problem of analysing experience; and finally to evoke a global solution to the problem of the relation between experience and conceptual thought.
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Les Frontières de la mondialisation : Gestion des flux migratoires en régime néolibéral
Denis Pieret
- PULG
- 14 Juin 2016
- 9782875620958
Depuis la fin de la guerre froide, le nombre de murs, barrières ou clôtures a été multiplié par cinq; mis bout à bout, ils permettraient de parcourir les trois quarts du périmètre équatorial de la Terre. De nouveaux murs ne cessent d'être construits, y compris en Europe. Pourtant, bien des études s'accordent à répéter l'inutilité de ces renforcements au regard des objectifs annoncés de « sécurisation » de la frontière. La résurgence du schème traditionnel de la frontière n'est-elle qu'un effet de surface, une réaction spectaculaire autant que vaine, le dernier sursaut d'une souveraineté à l'agonie? Comment penser l'apparent paradoxe entre, d'une part, une incitation permanente et généralisée à la mobilité, une tendance à l'ouverture des frontières et, d'autre part, la militarisation des frontières et les mesures de lutte contre l'immigration clandestine?
En se démarquant de la dichotomie fondatrice du problème tel qu'il est généralement abordé (la souveraineté des États opposée aux droits des migrants, le sécuritaire contre l'humanitaire), ce livre tente de dessiner la cohérence propre d'une « rationalité » frontalière qui s'élabore dans le cadre d'institutions de gestion des migrations mondialisées. Se tenant au plus près de pratiques et de discours hétérogènes et souvent conflictuels, il met en résonance les derniers travaux de Foucault portant sur le néolibéralisme avec un riche matériel juridique, sociologique et politique. Ces ressources permettent de saisir la complexité et les transformations de l'institution frontalière, soumise à la pression institutionnelle et intellectuelle d'une gouvernementalité managériale, sur un fond de mondialisation essentiellement inégalitaire.
La mondialisation du marché du travail et le développement du néolibéralisme forment le cadre à l'intérieur duquel la frontière se dessine comme mode de régulation des flux et instrument de mise en mouvement différenciant. Au regard de cette matrice génératrice de mobilités inégalitaires, quelle est la généalogie, quelles sont les continuités et les discontinuités du « phénomène migratoire »?