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Le Coudrier
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Les thèmes de l'errance, de la nature, de la solitude consentie ornent ces poèmes d'une réflexion, quasi au jour le jour, sur le répons à l'autre, office bien moins aisé, puisque les mots ont cette liberté d'usage qui leur confère présence et tremplin. Ici, le souci de décrire par le menu la quotidienne présence des choses facilite sans doute l'empathie ressentie par le lecteur : chaude présence de «l'oiseau», de la femme désirée, de la «neige bleue», des saisons qui glacent ou émerveillent. Le «voyage immobile» a bien des charmes et la pluie des images concède au regard style et acuité, comme d'une vision qui anime ce qu'elle dévoile. «La nuit abrège» certains destins et les «sans-logis» ont leur place dans ces regards entremêlés sur un monde décidément à la dérive. On lit avec patience ces beaux poèmes d'amitié consentie ; on serre les mots levés au coin d'une page et on «échange» vraiment avec le doigté sensible de deux auteurs gagnés par l'intimisme vivifiant.
A déguster lentement comme un bon cru.
(Extrait de la préface de Philippe Leuckx)
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Le bourdonnement de la lumiere entre les chardons
Donnay/Aubevert
- Le Coudrier
- 4 Juin 2019
- 9782930498836
Heures sombres de l'hiver quand la joie est perdue, il semble qu'à l'entame le recueil ne laisse place qu'à un deuil désespéré.
Reste à « interroger la lumière » quand elle a cessé de briller aux yeux. Pourtant, on sait des recours, des mots, des formules : «puiser dans l'intime», «renaître dans un regard», mais un souffle manque, qu'on demande au chant.
Reste que «le jour se lève sur des traces d'écriture». L'écriture demeure quoique tout s'inscrive dans le désir qu'un froid déchire.
L'effort des mots, la voix éteinte semble ne plus pouvoir le soutenir. L'absence crée un vide que creuse le souvenir d'une vie pleine magnifiée par la perte.
De ce tournoiement, ainsi que de désastres géologiques, se cristallisent les pépites. Le rappel se fait reflet en une évidence prismatique et jette des étincelles.
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Ce recueil de prose poétique est entièrement dédié à Paris, le Paris dans lequel on a envie de se promener et dont on se souvient comme d'une escapade amoureuse au goût de vin blanc.
"Le bel été qu'avoir été dans la persistance des présences. Il y a de la petite madeleine de Proust dans ce bonheur dont Claude Donnay nous fait revivre l'étincellement au présent historique. C'est vrai qu'il faisait beau. On n'avait plus connu un soleil pareil depuis des lustres; il inondait comme la rosée transpire. On aurait pu le toucher du doigt, le tenir dans sa main, et c'était comme une écriture fluide où s'allongeaient les pas, celle peut-être d'un fleuve où se coulaient les quais, où vivre tenait de source. Ou c'était le tracé d'une ligne de vie, signe de liesse où les regards s'empaument, un vert chemin où se joignaient les mains. Leurs jours s'écoulaient d'un coeur si léger que le temps n'avait pas, en ce moment, plus de prise sur eux qu'une brise, que les corps s'en trouvaient lissés, déchargés de leur pesanteur dans ce débordement des tendresses où l'abandon sublime la pudeur. Sans doute était-ce le secret de cette lumière particulière qui baignait le ciel de cet été. Elle semblait l'imprégner, s'éclairer d'un visage. La lumière leur souriait... à découvrir sans retard et sans modération."