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L'Herbe Qui Tremble
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Le recueil est constitué de deux parties : Petite Suite de l'incendie et de la dévoration et R.B.
Dans Petite Suite de l'incendie et de la dévoration, sept poèmes se suivent et se répondent, petite suite qui va de matin en matin pour déboucher sur le dernier poème « Et puis la nuit ». Entre-temps a eu lieu l'incendie de la dévoration :
On mange lentement la matière de la peur on mange l'ébranlement de la nuit dans le coeur comme un couteau carnivore « C'est quelque chose à l'intérieur de moi, explique l'auteur, qui me donne l'impression d'être dévorée. L'incendie de la dévoration, c'est accepter de céder à ce qui dévore, et je le dis par l'écriture et la poésie. » « R.B., ce sont les initiales d'une femme qui m'a bouleversée par la manière dont elle vivait un deuil. J'ai réalisé combien j'aime les femmes, combien ce qu'elles vivent me touche. Toutes les femmes que je connais contribuent à ce que je suis. R.B. m'a donné à toucher cette présence. » J'écris R.B. pour toutes les femmes.
Pour leurs seins dans mes seins, leur ventre dans mon ventre, leurs mains et leurs silences.
Et aussi leur fatigue dans ma fatigue.
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Véronique Daine est une poète belge. Elle publie peu ce qui rend précieux ce nouveau recueil écrit sous la forme de courtes proses. Peut-on vivre sans le désir ? C'est le point de départ de toute poésie, le désir de l'autre le désir d'une langue qui nous éloigne des peurs, le désir d'être soi et de s'extraire de la solitude de l'enfermement. Les poèmes en relatent des instants, mêlés à des événements vécus par des personnes dont le langage a joué un rôle central dans leur tragédie. Elle ne sait pas n'être qu'elle-même, elle prend, elle reçoit autrui, elle ressent de profondes peurs, les siennes et toutes les autres, elle le dit avec répétition afin de trouver le passage qui l'extrairait des peurs et ouvrirait « finalement » un chemin de « joie ». Sa poésie sort de l'ombre et se dirige toujours vers la lumière, seule qui nous permette de «vivre vaste ». Les peintures d'Alain Dulac s'appuient sur les répétitions, en relatant avec le pinceau ce beau « récitatif contre la peur ».
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Une suite de poèmes en prose qui tentent d'observer ce qui se passe dans le corps quand on écrit ; le conflit sans merci entre le visage (cette figure composée qu'on propose à autrui, sans quoi l'existence serait invivable) et la gueule (cette « bouche d'ombre » qui parle en soi). Écrire, ce qui s'appelle vraiment écrire, suppose un état de disponibilité auquel on ne s'abandonne pas volontiers parce qu'il implique un ébranlement, une dépossession dont on ne sort pas indemne.