Filtrer
Support
Langues
Prix
Daniel Charneux
-
Nuage et eau nous conte la vie de Ryôkan, du « A » poussé dans les bras de la sage femme qui lui tapotait les fesses, au « A » murmuré en mourant, entouré de son frère et de celle à qui il n'aura jamais avoué son amour. Fils d'Inan, le maître du village, Ryôkan assiste à l'exécution d'un voleur, cette violence à laquelle il préfère la compassion, le marque. Adepte de la lecture de Confucius, de l'écriture et des promenades silencieuses, il rejoint « la Voie » à dix-sept ans et en devient le meilleur disciple. Gagnant le respect de ses supérieurs, il réalise un pèlerinage de cinq ans à travers les temples du Japon pour parfaire son éducation, mais à l'heure de prendre la place de son maître, il refuse humblement, préférant partir pour une vie d'ermitage.
-
Cette année, pour les congés payés, j'ai décidé de m'ennuyer. Si l'on ne s'ennuie pas, le temps passe vite, et deux semaines, c'est si courtâ??! Mais s'ennuyer, c'est ruminer le temps, le malaxer, l'étirer comme une pâte, comme une gomme extensible. C'est profiter de chaque grain de sable. C'est pour cela que je préfère ne pas parler de vacances au pluriel, un mot qui - tout comme le mot loisirs évoque précisément l'absence de loisir, d'oisiveté -, un mot, donc, qui renvoie lui aussi à un temps plein, meublé d'activités riches et variées, précisément le contraire de la vacance, c'est-à-dire du bienheureux vide. J'ai toujours admiré cette racine, mère d'une riche familleâ??: vacuité (quelle rime merveilleuse à fatuitéâ??!), vacuole (l'un des constituants de nos cellules, donc de notre être, serait le vide...), vacation, vacant, sans oublier ce «â??vacuumâ??» étrange que je trouvais, enfant, sur certains produits emballés sous vide ou encore, si ma mémoire est bonne, sur ces ingénieuses boîtes en matière plastique produites par une firme américaine au nom imprononçable spécialisée dans la démonstration à domicile." Enfin réédité, revu par l'auteur, l'inclassable premier roman de Daniel Charneux, qui avait connu un beau succès lors de sa publication en 2001. À l'approche de l'an 2000 et de la quarantaine, Jean-Pierre Jouve part sac au dos pour « une semaine de vacance » sur les chemins de la Creuse. « Vacance » au singulier, car, au contraire de ceux qui remplissent leurs congés d'activités nombreuses et distrayantes, lui-même recherchera le vide, c'est-à-dire l'occasion de faire le point sur sa vie : pourquoi Odile l'a-t-elle quitté ? Par quelle action d'éclat pourrait-il la reconquérir ? De marches solitaires en rencontres, de contemplations paysagères en méditations décalées sur l'humain et ses étrangetés, nous croyons mettre nos pas dans ceux d'un philosophe désabusé et découvrir avec lui un département a-touristique, jusqu'au coup de théâtre final... Daniel Charneux construit depuis plus de vingt ans un univers romanesque qui alterne entre fictions pures et exploration de destinées réelles (Marilyn Monroe, Lady Jane Grey, le moine japonais RyÅkan ou Steve Prefontaine. Il est titulaire de nombreux prix littéraires, a été finaliste du prix Rossel et figure dans la collection patrimoniale Espace-Nord.
-
Si le titre Illusions perdues n'était déjà pris par un illustre romancier, il aurait pu servir à l'auteur de Trop lourd pour moi. Car Jean-Baptiste Taillandier, le protagoniste narrateur de ce récit, perdra une à une les illusions de son enfance. Né au milieu des années 50, il entre dans la vie avec la louable intention d'aider la veuve et l'orphelin. Tenté un temps par la coopération au développement, il devient finalement psychologue en milieu scolaire. Or, la satisfaction n'est au rendez-vous ni dans sa vie professionnelle, ni dans sa vie affective perturbée. Le seul havre de paix est l'enfance, où le plongent ses souvenirs heureux associés la plupart du temps à une mère aimante. Mais les êtres chers s'en vont, et Jean-Baptiste voit son univers rétrécir comme peau de chagrin. D'où la tentation de la fuite. Après avoir cherché dans le bouddhisme un refuge illusoire, il trouvera une retraite dans la solitude consentie, où il tentera de dire ce qui le ronge depuis toujours et qui était, décidément, trop lourd pour lui.
-
Pete Miller, un jogger vieillissant, a été l'ami de Steve Prefontaine, une légende du demi-fond américain. Arrivé à l'âge de la retraite, il décide de raconter - avec pour toile de fond la participation des Nifty Tortoises, son équipe de vétérans, au célèbre Hood to Coast Relay et l'histoire des États-Unis des années cinquante à nos jours -, l'épopée sportive de celui que ses supporters surnommaient «â€‰Pre ». Un athlète qui professait une haute opinion de son sport :  Selon Steve, l'important n'était pas la victoire, mais la manière. Gagner une course en la gérant, restant prudemment derrière pour démarrer dans le dernier tour, c'était bon pour les poules mouillées, pour les comptables. Ce n'était pas ainsi que lui, Steve Prefontaine, voyait la course. Et comment la vois-tu, la course, toi, Plouc, avait demandé Bowerman ? - Comme une oeuvre d'art, coach ! Une oeuvre d'art..
-
Pierre Hubermont : écrivain proltarien, de l'ascension à la chute
Claude Duray, Léon Fourmanoit
- Meo
- 11 Mai 2021
- 9782807002807
Né dans le Borinage en 1903, Joseph Jumeau est connu comme écrivain sous le nom de Pierre Hubermont. Rédacteur au journal socialiste L'Avenir du Borinage puis au Peuple, il participe à plusieurs revues littéraires progressistes. Très à gauche dans le P.O.B., mais anticommuniste, il opte pourtant, en 1940, pour l'«?Ordre Nouveau?» dans la mouvance d'Henri De Man. Il collabore avec l'occupant, d'abord comme journaliste, avant d'animer la Communauté Culturelle Wallonne. Arrêté en 1944, il est déféré devant le conseil de guerre. Son avocat plaide l'irresponsabilité, insistant sur les antécédents familiaux et sur le contraste entre ses articles avant et pendant le conflit. Il va ainsi sauver sa tête. On lui doit plusieurs romans dont, en 1930, Treize hommes dans la mine. En 1935, il signe un texte dans un ouvrage collectif sur la Nuit des Longs Couteaux, où dénonce les atrocités, les massacres, les camps de concentration du régime avec lequel il collaborera pourtant quelques années plus tar
-
« Depuis quand gisait-elle là, sur la moquette face contre terre ? Il toucha son épaule, la secoua doucement ; la bouteille vide avait roulé à côté d'elle et il murmurait, lui soufflait à l'oreille : Sonia- Sonia ? » C'est en homme esseulé que François Lombard déambule le long de la Meuse. Il songe à Sonia, son amour, qui s'éloigne chaque jour de lui et s'assomme de Porto ? Il songe à l'enfant qu'ils ont perdu de son fait à lui. Quel autre secret cache-t-il au fond de sa mémoire ? Va-t-il trouver réponse dans le rythme majestueux du fleuve ? « Daniel Charneux s'impose. Maman Jeanne, son roman précédent, était beau, centré sur un personnage étonnant et émouvant. Comme un roman-fleuve est encore plus fort, plus bouleversant, plus dur, mais il conserve cette beauté de la langue, cette sérénité de l'écrit, cette espérance liée aux souvenirs. » Jean-Claude Vantroyen, Le Soir, 31 août 2012.
-
En 2016, on commémore le cinq centième anniversaire de la parution de L'Utopie de Thomas More.
Le hasard veut que Geneviève Bergé ait incité Daniel Charneux à rédiger un essai sur un saint de son choix pour une collection qu'elle dirigeait (mais qui - crise de l'édition oblige - a entre-temps disparu) et que ce choix se soit porté sur Thomas More, un personnage qui le fascinait depuis longtemps.
Dans cet « essai-variations », Daniel Charneux tente de percer le mystère de More, ami d'Érasme, bonus pater familias, auteur de l'Utopie, grand chancelier d'Angleterre sous Henri VIII (et, à ce titre, inquisiteur redoutable), décapité sur ordre du même et enfin canonisé, admis dans le sanctuaire de l'Église catholique.
Cet ouvrage est un essai, si l'on veut bien rendre au mot son sens d'origine, celui qu'il avait chez Montaigne. Daniel Charneux « essaie » d'évoquer un homme en le passant, comme disait Montaigne, « à l'étamine » de sa sensibilité, de sa culture, de sa perception, des événements qui agitent son temps.
Quant à la forme adoptée pour cette évocation, il est permis de la définir par le mot « variations », car le sujet du livre n'est pas seulement More, mais sa recherche, sa poursuite par un écrivain, comme le thème de Diabelli n'est, somme toute, qu'un point de départ pour Beethoven, lorsqu'il compose les variations éponymes.
-
-
-
Jean Berthollet, né dans un village des Ardennes dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, connaît l'enfance heureuse d'un petit paysan en compagnie de son frère jumeau, Philippe. Jusqu'au jour où, alors qu'ils disputent une course à vélo dans les rues du village, Philippe percute une voiture et meurt.
Après la terminale, Jean s'inscrit au cours Florent. Le petit Ardennais devient Parisien. Il rencontre Mathilde.
Ils se marient et ont une fille, Chloé.
À quatorze ans, Jean a été impressionné par un reportage Urtain, un jeune boxeur basque. Il décide de le mettre en scène.
Chloé grandit. À dix-neuf ans, elle part étudier à Bilbao avec son ami. Jean lui propose alors d'aller se promener « sur les traces d'Urtain ». Les jeunes gens sont retrouvés égorgés dans la montagne basque. Le deuil frappe une nouvelle fois...
Les parents « désenfantés » ne vivent plus. Ils quittent la France où tout leur rappelle leur fille et retournent dans les Ardennes dans l'attente que l'on trouve le meurtrier et que justice soit rendue.
-
Jeanne la femme sans grâce, Jeanne qui a aimé d'un amour interdit, Jeanne qui a donné naissance à l'enfant du péché ne trouvera comme solution à son malheur que l'abandon. Elle s'abandonne elle-même. Elle s'offre à la folie.
L'auteur donne la parole à Jeanne, un siècle après. Rend la vie à celle qui n'a jamais vécu vraiment. Écrit pour la faire exister.
-