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Littérature
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Des ombres nous attendent au coin des rues anciennes - on leur parle, elles ne répondent pas sauf par quelques phrases, quelques attitudes que l'on a précieusement conservées dans un coin de sa mémoire. Comme des bornes militaires. Et l'on s'étonne de constater que finalement tout est vrai et que tout est illusion en même temps.
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"Le livre (extrait) Tête-Dure soulève d'une main le bord frangé de la pesante nappe en tissu qui dissimule depuis une heure ses jeux sous la table. Il aime bien se planquer sous ce plafond de bois, se ramasser sur lui-même, les genoux talés par le balatum ; il a l'impression d'être dans une caverne. Il y fait sombre et paisible. Et puis, surtout, sous la table, tout devient possible, tout est vraisemblable puisqu'il le décide ; sous la table, il maîtrise le monde : l'herbe peut pousser, le bison paître, le cheval galoper sans se fatiguer, les morts se relever même après un coup de tomahawk. Le sang est vert ou bleu, rarement rouge.
Les auteurs Né de parents inconnus et qui le sont restés (sauf de leurs voisins, amis, etc) Francesco Pittau a commencé à écrire, un jour, et s'arrêtera probablement un autre jour. Il espère voir encore une trentaine de 29 février.
Il a publié chez le même éditeur « Une pluie d'écureuils, vie et oracles de Maître K'ong », « Une maison vide dans l'estomac ».
Lélio Pittau est né un 30 août, veille de rentrée des classes. Il en garde à tout jamais une sainte horreur de l'école et de l'autorité. Il dessine depuis qu'il est haut comme trois pommes, et aujourd'hui qu'il est haut comme trente pommes, il continue. Entre deux dessins, il fait de la musique."
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La quincaille des jours
Francesco Pittau
- Les Carnets Du Dessert De Lune
- 18 Décembre 2018
- 9782930607474
(...) ce Gallo--Siculo-Sicane a nourri sa verve lectrice de la saveur naturelle et cependant subtile qui se dégage des merveilles inépuisables enchâssées dans le corps des textes sans chichi ni envolées lyriques d'un Reverdy, d'un Follain et d'un Godeau, géniaux poètes dédaigneux vis-à-vis de toutes les modes de passage. Dans la gueule d'atmosphère de cette poésie-pour-tous (à l'exception de ceux qui ne savent la déguster que coupée de tranches de prouesses lexicales aromatisées au parfum d'esperluette) on peut même reconnaître le tendre et dangereux visage de l'amour, et celui de la Barbara de cette Brest, dont il ne reste rien. Du coup, avec le bienveillant sourire gouailleur de Prévert, on peut entendre, au loin c'est-à-dire tout près de notre oreille interne Ce grand cet immense/silence des ville/sous la pluie dont Francesco nous gratifie. Tendons l'oreille : on y reconnaîtra la vie, la vie, telle qu'en poésie l'instant furtif la change. Gil Jouanard (extrait de la postface)
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Longtemps et des poussières...
Francesco Pittau
- MaelstrÖm reÉvolution
- 30 Septembre 2021
- 9782875054029
1969, loin des hippies, loin de la contestation, dans une cité ouvrière peuplée principalement d'Italiens, Gio fait la rencontre de Mario. Les deux jeunes garçons à l'imagination débordante développent alors une amitié qui passera les années.
Le Quartier c'est chez eux, d'abord terrain de jeux, il devient vite l'endroit où ils se confrontent aux autres, à la croyance, à la sexualité, au monde. Une rumeur d'abord lointaine devient de plus en plus bruyante, celle du monde qui n'a jamais cessé de s'ébranler, et qui finit par les atteindre. Malgré cette base commune, une vie parallèle et assez semblable, ils finissent par trouver des chemins différents.
Ce roman d'apprentissage, c'est celui de deux personnages amis et antagonistes dont les choix respectifs conduiront peut-être à la séparation...
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Une maison vide dans l'estomac
Francesco Pittau
- Les Carnets Du Dessert De Lune
- Pleine Lune
- 4 Mars 2013
- 9782930607764
Il s'agit bien de poésie mais une poésie vivante, sonore, orale, avec du rythme, des contretemps, des syncopes où l'on taquine la syntaxe, la grammaire pour nous entraîner dans un tourbillon de mots, de sauts de ligne et nous parler de sujets aussi sérieux que l'aube qui ne vient pas, de lapin nu, de Ying et de Yang, d'amour bien évidemment et de tas d'autres choses avec des mots plus fins que le papier à cigarettes.
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Mordre la neige
Anna de Sandre, Francesco Pittau
- Les Carnets Du Dessert De Lune
- Pleine Lune
- 22 Juin 2015
- 9782930607214
Anna de Sandre écrit comme on marcherait sur la pointe des pieds, elle écrit la vie comme elle est - du glissement de sens pudique au terme cru, rien n'est là sans sa justification profonde. Elle colonise les mots histoire qu'ils ne se figent pas dans la neige et va chercher ses protagonistes dans des pays qui n'existent que dans ses poèmes. Parfois on entend le craquement d'un cadavre d'oiseau gelé écrasé par le premier pas mal assuré du matin, ou le froissement d'une étoffe quand de la manche quelqu'un essuie la buée sur un carreau de cuisine - en arrière-plan se mélangent l'odeur chaude d'une lessive et celle de la tête de veau ravigote des voisins. Ça craque comme la glace au souffle des premières brises de mars, ça frissonne comme feuilles au vent, ça sent l'érotisme gourmand, le corps-à-corps des mots dont la graphie mêle les sens quand les allitérations font commerce de volupté langagière et réveillent l'esprit aux aguets de ce que l'on met de soi dans la lecture.
Astrid Waliszek (extrait de la préface)
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Une pluie d'écureuils ; vie et oracles de maître K'ong
Francesco Pittau
- Les Carnets Du Dessert De Lune
- Pousse-cafe
- 13 Mars 2012
- 9782930607481
On connaît Francesco Pittau grâce à ses nombreux livres pour enfants (plus de quatre-vingts !) illustrés par son épouse Bernadette Gervais. Tous plus créatifs les uns que les autres et souvent impertinents, comme Les interdits des petits et des grands, Meuh !, Crotte, Pipi, Prout, Oxiseau, Il faut garder le sourire. publiés au Seuil, chez Gallimard et ailleurs.
Le présent opuscule est davantage destiné aux adultes. Il est parodie de ces 'livres de sagesse' rassemblant des sentences émises par des maîtres à penser de préférence d'origine asiatique ou orientale, livres plutôt à la mode en ces temps de morosité économique et sociale.
La dérision est ici corrosive. Les anecdotes qui situent les relations d'un disciple avec son mentor, Maître K'ong (peut-être descendant de King ?), éclatent d'un absurde libérateur. Ses paroles de vie, consignées avec vénération et alignées en anaphore puisque commençant toutes par la même proposition subordonnée, n'en ont pas moins de saveurs : " Quand tu rêves de rivières et de fleuves écumeux, surveille tes draps à ton réveil ".
Ce mini-traité d'interprétation des songes vaut donc son pesant de causticité. Et le rire qu'il suscite remet en place à la fois notre faculté de crédulité, notre naïveté face aux réalités, notre propension à vouloir trouver explication rationnelle à tout, notre besoin de nous moquer de nous-mêmes. Quel meilleur cadeau, peu onéreux, pour Noël ?
© Michel Voiturier
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La fleur jaune, recueil de poèmes d'un auteur reconnu dans le monde Littérature Jeunesse.
Ce livre, s'il est destiné aux adultes, l'est également aux adolescents. Une poésie simple, que l'on pourrait ranger dans le voisinage de Jacques Prévert.
A mettre entre toutes les mains! Un étonnement devant les choses de la vie ou les objets. -
Sensible aux mille senteurs du quotidien, Francesco Pittau s'attache ici a` nous montrer, avec un de´tache- ment et une le´ge`rete´ qui n'appartiennent qu'a` lui, que chaque instant est incomparable et porteur d'une frai^cheur lumineuse ; ainsi, a` travers une succession de textes aussi dro^les que de´concertants, il nous fait retrouver l'intensite´ d'un e´tonnement propre a` l'enfance, nous ouvre a` la beaute´ multiple des choses et en de´finitive, nous rend heureux d'e^tre en vie. Sans nul doute, E´pissures est le fait d'un poe`te qui nous veut du bien, cultive le gou^t des autres et parvient, par la seule magie de ses mots, a` transmuter le quelconque en pure lumie`re. Pierre Schroven
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Francesco Pittau est un merveilleux raconteur d'histoires ; il en fait des livres pour la jeunesse, des recueils de poésie, des romans ; toujours avec la même efficacité.
Les aphorismes qu'il propose dans ce recueil s'avèrent parfois d'une terrible cruauté : Ils étaient connards de père en fils depuis des générations, sauf le petit dernier qui n'était que crétin ; d'autres relèvent de l'absurde : Tout cela n'est pas plus compliqué que de faire cuire un oeuf d'éléphant dans une poêle à crêpe ; certains sont carrément drôles : Au carrefour de la Mort, tu tournes à gauche, et là, il y a un restaurant ; et bien entendu, la poésie est omniprésente : Avant de vider sa tasse de brouillard d'un trait, il y ajouta deux cuillers de sucre roux.
Un recueil de très haute voltige avec des phrases qui explosent au visage et des réflexions que l'on savoure longuement comme des friandises acidulées qui prennent le temps de fondre sous la langue.
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